Tome II, numéro 14, février 1891 §
La littérature « Maldoror » [extrait] §
Remettre à une autre fois les notes critiques — et pathologiques — qui surgissent, comme une volée d’oiseaux noirs, d’entre les pages de ce livre : Les Chants de Maldoror1, leur nombre et l’incohérence et leur groupement l’exige. C’est une originalité furieuse et inattendue tellement qu’un peu d’espace est nécessaire pour se recoordonner soi-même en suite de lectures. Il est évident, d’abord, que l’auteur, écrivain de dix-sept ans (point vérifié et peu contestable), dépassait en folie, de très loin, cette sorte de déséquilibre que les sots de l’aliénation mentale qualifient de ce même mot : folie, et attribuent à de glorieuses intelligences, telles que sainte Thérèse, Edgar Poë, à des artistes d’une sensitivité suprême, tel Schumann. Partage à faire entre le génie et la maladie cérébrale qui intéresse, sujet que n’a même pas effleuré, en réalité, le professeur Lombroso, occupé à vomir sans relâche, sur tout ce qui est intellectuel ou mystique, les abjects blasphèmes de sa porcine ignorance. Cet auteur, son information est sûre au point qu’il appelle Verlaine M. Verlain, qu’il attribue à M. Mallarmé le Traité du Verbe, qu’il cite comme une autorité littéraire et critique M. Jules Lemaître ! Voilà qui me donne une certaine confiance dans les assertions du même volume (Le Génie et la Folie) que je ne puis vérifier.
[…]
Les Livres.
De l’Authenticité des Annales et des Histoires de Tacite, par
P. Hochart (Thorin) §
En ce livre d’une bonne et curieuse érudition, il est démontré que les œuvres de
Tacite furent fabriquées de toutes pièces, à la Renaissance, par un latinisant habile et
astucieux. Tromper à ce point la postérité, nous faire prendre jusqu’à la fin des
siècles pour « le témoin indigné de la vertu offensée »
les élucubrations
factices d’un ingénieux truqueur, — ce rôle, paraît-il, tenta Pogge, l’auteur des Facéties. M. Hochart donne quelques preuves qu’on a discutées, mais non
réfutées. Sans parler de la date des plus anciens manuscrits de Tacite (au commencement
du xve siècle on n’en connaissait aucun, et ceux que l’on
connut étaient d’une écriture contemporaine), il y des détails assez typiques : Ammien
Marcelin est le seul auteur ancien qui avec Tacite mentionne Ninive, et Pogge est le
premier à avoir eu en main un manuscrit d’Ammien Marcelin ; Tacite, qui connaissait
certainement le golfe de Jaïes, n’aurait pas commis en le décrivant les grossières
erreurs qui lui sont attribuées, — tandis que c’est vraisemblable de la part de Pogge
qui ne le visita jamais, etc. Enfin il y a l’autorité de M. Hochart, lequel étudie
spécialement les temps historiques qui sont le sujet du pseudo-Tacite.
Tome II, numéro 15, mars 1891 §
Échos divers et communications [extrait] §
[…]
Un des meilleurs romanciers italiens, M. Ugo Valcarenghi, a récemment fondé à Milan une intéressante revue : Cronaca d’Arte, qui s’occupe beaucoup du mouvement littéraire et artistique français. Notre confrère M. Ernest Vinci est chargé de la correspondance parisienne. — La Gazetta Letteraria (Turin) publie un article sur le Régime moderne, de M. Taine.
[…]
Tome II, numéro 16, avril 1891 §
Littérature italienne §
Don Chisciottino, par Salvatore Farina. (Milan, A. Brigola) §
« Ta folie est ancienne, dit l’auteur en s’adressant à son petit Don
Quichotte. Déjà, quand tu allais à l’école, tes livres sous le bras, tu te croyais
destiné à de grandes choses ; et la première fois que tu vis, de l’Histoire du Moyen
Âge, surgir la troupe des chevaliers sans peur, amoureux de leur dame et de la
justice, tu te jugeas aussitôt pareil à eux, armé, comme eux, en guerre, et comme
eux sans peur et sans reproche. »
A-t-il été obligé de rosser un de ses
camarades, cet enfant prédestiné le relève et lui demande : «T’ai-je fait
mal ? »
Ces dispositions à la pitié et au sauvetage de ses contemporains
s’aggravent avec l’âge. Amoureux, Don Quichottin emmène sa belle à la promenade, lui
déclare à peu près ceci : « Je vous aime, mais celui qui a des droits sur vous est
jaloux de moi, il pourrait vous arriver malheur… » — « Je le sais, dit Luciette,
qu’importe ! » Mais l’homme timide et bon s’entête dans ses scrupules. Plus tard, il
entreprend de réconcilier des ménages où la femme se contenterait de consolations
effectives et tierces ; plus tard, de réhabiliter la pauvre Luciette qui a mal
tourné ; déjà vieux, il s’offre à rendre l’honneur, en l’épousant, à une de ses nièces
victime d’un séducteur et d’un mariage nul, tout en se demandant s’il agit réellement
en homme de devoir et de sacrifice, ou si c’est l’amour qui le pousse.
Finalement, il me coûte de le dire, tant le roman est faussé par ce banal dénouement, Don Quichottin se marie. Tel est, résumé en quelques-uns de ses épisodes, le dernier livre d’un humoriste très distingué et depuis longtemps bien connu en France. L’idée seule de ce Don Chisciottino, comme celle d’un roman antérieur, Monsieur Moi, montre un écrivain moins préoccupé de larmes et de rires productifs que de larges et curieuses synthèses. Il est cependant nécessaire de lui reprocher une fâcheuse timidité, une peur de choquer les pudeurs bourgeoises, des aphorismes sur le progrès que M. Bonghi suffirait à émettre, enfin un style qui tourne trop prompt au badinage attendri, ce style qui entache de snobisme les créations de Dickens. Malgré ces restrictions, que me dicte la naïve sincérité, Don Chisciottino est un livre d’une jolie logique, — jusqu’à la pénultième page, — d’une fine observation. Je le vois, peuplier souple et clair, émergeant de la selva oscura, du vague taillis de la littérature cisalpine, où quelques bons bûcherons — quelques cognées critiques — attendent patients la croissance et la poussée d’un tas de baliveaux nains, — et c’est très beau qu’il nous vienne un tel livre d’Italie : il n’en vient pas souvent.
Les dernières revues italiennes §
À noter, dans la Gazzetta letteraria, de Turin : une curieuse étude de M. Adolfo Zerboglio sur les fous de bibliothèques (I Mattoidi in biblioteca), ces maniaques du livre, compilateurs sans but, copistes par dilettantisme, etc. (n° du 21 février). — Le n° suivant (28 février) donne la conclusion de la très solide étude de M. Rodolfo Renier : Pour l’histoire des arts et du dessin. — Toujours intéressante, la Letteraria se complète par une bibliographie étendue, revue de lecture et instrument de travail. Dans la Cronaca d’arte, de Milan (22 février), en citation ces deux vers récemment déchiffrés dans les manuscrits de Léonard de Vinci :
Sichome. vna. giornata. bene. spesa. dallieto. dormire.Cosi. vna. vita. bene. vsata. da. lieto. morire.
(Comme une journée bien se passe au doux dormir, ainsi une vie bien se consume au doux mourir.)
La Critica sociale (Milan) nous convie à un socialisme « scientifique et positif ». Articles sérieux et bien renseignés.
Tome II, numéro 17, mai 1891 §
Malveillance [extrait]2 §
[…] Parlerai-je enfin de la Critica sociale, de Milan, qui s’empoigne
avec l’idée de patrie et l’appelle « la carcasse d’un idéal putréfié »
3.
[…]
Littérature italienne §
Revues §
Gazetta letteraria : Notice sur Théodore de Banville, par Federico Musso, — meilleure et mieux renseignée que la plupart de celles que nous lûmes en des journaux français (21mars). — Étude sur l’Argent de M. Zola, par Giuseppe Depanis : le critique prend à ce livre un intérêt qui nous étonne ; il suffirait peut-être de constater l’étiage du tirage pour épuiser l’esthétique afférente au sujet (28 mars).
Cronaca d’Arte : Curieuses notes de Giuseppe Robiati sur un
romancier italien, tout à fait inconnu, Ottone di Banzole. Cet écrivain, dans ses
trois livres, Al di là, No, Quartello, apparaît tel qu’un romantique
décadent, s’inspirant de Leopardi, de Baudelaire, de Schopenhauer, assez indépendant
pour avoir écrit : « À dire vrai, je n’ai jamais senti ni compris l’amour de la
patrie »
; dans un autre roman, tout de jeunesse, Memorie
inutili, il avait analysé les plus étranges observations de l’amour, en un
mélange, dit M. Robiati, de Stendhal et de De Sade. Nulle critique ne parla jamais des
livres de Banzole : cependant ils ont été achetés et lus, puisqu’épuisés en librairie
(15 mars).
La Critica sociale, toujours intéressante, mais sur des sujets où nous ne pouvons la suivre en détail, nous a fait l’honneur de traduire presque intégralement, en y joignant des commentaires sans équivoque, « Le joujou Patriotisme ». La traduction est élégante et d’une langue très fine. Cette expression italienne m’amusa beaucoup : pour dire : Va-t’en te promener : « Vatti un po’ ad ungere », — va te faire oindre, — gavrochement, en français : « Va te faire couper les cheveux ! »
[N.-B.] §
M Antonio Zaccaria vient de faire paraître à Faenza une brochure In Memoria di sua altezza reale il principe Amedeo di Savoia, duca d’Aosta.
Tome III, numéro 19, juillet 1891 §
Littérature italienne §
Les Livres §
G. Pipitone-Federico, Note di letteratura contemporanea (Palerme, G. Pédone-Lauriel), études sur les Parnassiens, les Décadents, Sully-Prudhomme, etc.
Giovanna Ruta, par A.-S. Novano (Turin, L. Roux), roman, un peu à la Verga, où il y a de réelles promesses de talent.
Nuovi Canti, de Giovanni Marradi (Milan, Treves) : ce sont des contemplations et des élévations à propos de paysages. La forme en est très pure, un peu monotone, pas très originale. On pense invinciblement à Lamartine : poésie d’hier.
L’Amante, par Adolfo Maspes (Milan, Galli), roman sentimental très recommandé par M. Valcarenghi (Cronaca, 10 mai).
L’Illusione, par F. de Roberto (Milan, Galli), roman d’un naturalisme modéré ; procédés de Flaubert.
Les Théâtres §
La Signora di Challant, drame, par Giuseppe Giacosa. Écrit pour
Sarah Bernhardt, qui devait le jouer en français, et pour Mlle Duse, qui devait le jouer en italien, ce drame est toujours inédit et
l’auteur vient d’en donner quelques lectures publiques. Le thème de la Dame de Challant est emprunté à la quatrième nouvelle de Bandello : c’est
l’histoire de cette Bianca Maria, veuve d’Hermès Visconti, puis femme de René, comte
de Challant, qui chercha à faire assassiner ses amants l’un par l’autre, ne réussit
qu’à moitié et fut « justiciée ». G. Depanis dans la Gazzetta
déclare que c’est « une vigoureuse œuvre d’art et d’art profondément
humain »
; I. Furlani, dans la Cronaca, estime qu’il
n’était peut-être pas bien urgent de mettre cette anecdote en dialogues, fussent-ils
des plus dramatiques, et que les nouvelles de Bandello sont parfaites, — mais dans
Bandello. À propos de cette pièce, polémique dans la Gazzetta entre
G. Depanis, qui ne croit pas à l’avenir littéraire du théâtre, et Domenico Lanza, pour
lequel un renouvellement de l’art dramatique est possible et même certain.
Les Revues §
Gazzetta Letteraria : de beaux vers de L.-G. Mambrini, trois Sonnets en mineur de grande allure : « Oh ! illusion de
justice, oh ! immenses délires d’amour, oh ! passions en Dieu, oh ! ondes d’encens
en vain consumées, pourquoi vous consacrer mon désir… — Si vous non plus vous ne
pouvez apaiser mon âme ? »
(25 avril.)
M. Depanis analyse, avec bien de la perspicacité, Là-Bas, de
Huysmans, et non seulement rédige sur le livre d’intéressantes remarques, mais juge
l’auteur avec esprit : « Naturaliste byzantin et décadent »
, — ce n’est
pas sot. Après avoir jeté à l’eau M. Péladan et son Androgyne, il
reconnaît l’originalité des nouvelles contenues dans le Sonyeuse de
Lorrain, s’effare un peu d’y rencontrer des types mostruosi, n’est
pas fâché, en sortant de ces deux livres, « de jouir de sourires et qui ne sont pas
sur des lèvres de succubes ou de lamies » (9 mai). — Notes de M. Pica sur les
représentations de l’Intruse et de Un mâle
(6 juin).
Cronaca d’Arte. — Encore des vers et exquis de Enrico Panzacchi : Une petite ville, le soir ; une fenêtre où se colle le front d’une femme qui rêve, ou prie…
« Es-tu celle qui demande la paix nocturne aux ombres descendantes ?
… Sei tuChe preghi una notte pacataAll’ombre che vengono giù ?
« … Es-tu celle qui aspire à plus d’intensité de vie, qui évoque la danse des Heures vers son ultime jeunesse, et qui demande une nuit d’amour aux ombres descendantes ?
E chiami la danza dell’Ore.Sull’ultima tua gioventù,E preghi una notte d’amoreAll’ombre che vengono giù ?
M. Enrico Vidali analyse l’enquête Huret et fait preuve d’une amusante inconnaissance
de la littérature française contemporaine. Sur Verlaine : « Le frère de Plaches
(?), de Murger, de Vallès, le lettré du café François Ier… »
(31 mai).
Critica sociale : À lire les deux articles de M. Turati sur les Anarchistes (10 et 31 mai).
Tome III, numéro 21, septembre 1891 §
[Sonnets inédits de Carducci et Mazzoni] §
[Présentation] §
Nous inaugurons, en ce fascicule, la publication d’œuvres inédites, texte et traduction, des principaux poètes étrangers contemporains : elles seront, chaque fois, accompagnées d’une brève notice.
M. Carducci, aujourd’hui âgé de cinquante-cinq ans ; Pisan d’origine, Bolonais par adoption, est le plus remarquable poète de l’Italie contemporaine. Sa célébrité date de son Hymne à Satan, et, après plusieurs recueils, les Odes barbares la consolidèrent singulièrement. Républicain (en ce temps-là), antiromantique, c’est dire, en Italie, anticatholique, il avait voulu se séparer de l’école de Manzoni, non pas seulement par les idées, mais par la métrique elle-même : répudiant les rythmes traditionnels, il imagina de faire revivre en italien le système compliqué de la versification latine. La langue italienne, très accentuée, lui permit de réussir relativement ; mais, en ces dernières années, il est revenu au vers syllabique, comprenant peut-être qu’au lieu de réclamer des règles nouvelles, la versification tend, au contraire, à s’affranchir de toutes les règles qui ne sont pas purement musicales. Les lecteurs du Mercure savent que dans La Néva notre ami Louis Dumur a tenté, lui aussi, non tout à fait sans succès, un système analogue, — et même plus original. — Carducci et son école, ce n’est pas toute la poésie actuelle en Italie, mais les Barbares tiennent une grande place ; les plus connus sont : D’Annunzio, Marradi, Ferrari, Olindo Guerrini, Giuseppe Chiarini, et Guido Mazzoni, dont nous donnons un sonnet. — Ni ce sonnet ni celui de Carducci ne sont barbares.
A C. C. / À C. C. §
A C. C.
Inviandogli un esemplare delle opere di Byron
À C. C.
En lui envoyant les œuvres de Byron
Sul laghetto di Arqua / Au lac d’Arqua §
Sul laghetto di Arqua
Au lac d’Arqua
Journaux et revues [extrait] §
Gazzetta Letteraria (Turin). — Noté dans les derniers numéros : Il Padre Curci e la letteratura gesuitica, par Giovanni Faldella ; une analyse (un peu à côté) de À l’Écart, de Minhar et Vallette, par Giuseppe Depanis ; Talento e Personalità, par Bruno Sperani : l’auteur n’est pas dupe du ridicule aphorisme souvent, à cette heure, proféré, que la littérature actuelle se caractérise par « trop de talent !» — et il distingue soigneusement la personnalité, qui est l’essence du talent, et la faculté d’assimilation, qui en est la singerie, en ajoutant que la personnalité a besoin d’être rigoureusement disciplinée.
Cronaca d’Arte (Milan). — Une étude sur Le Vierge
d’Alfred Vallette ; curieuses notes d’Enrico Morselli à propos de la célèbre attirance
qu’exercent les concours académiques et autres sur les demi-fous (les mattoïdes), ceux
que l’auteur appelle « i masturbatori della filosofia, metafisica,
psicologia e sociologia »
; une polémique où C. Antona-Traversi
soutient contre la Cronaca la légitimité du théâtre qui plaît à la
majorité et « fait de l’argent ».
Critica Sociale (Milan). — Bons articles de polémique ; théories socialistes doctrinaires.
Choses d’art.
Musée du Louvre §
On a déplacé un grand nombre de tableaux, effectué un nouveau classement, encore plus malheureux que le précédent, dont le seul but semble avoir été de mettre en cimaise des Guido Reni, des Dolci, des Carrache et autres croûtes, pour accrocher dans les frises d’intéressants tableautins grands comme la main. Quand se décidera-t-on à débarrasser la grande galerie de ses quatre-vingts Guido Reni qui l’encombrent et à créer pour eux, comme on a fait pour les Le Sueur, une salle spéciale dans laquelle on aura la liberté de ne point passer ? Dans la salle des Primitifs italiens, il y a cent tableaux remarquables, voisins du plafond, qu’il est impossible de voir, un Pérugin, un Botticelli, un Paolo Uccello, etc., etc. Il n’y a pas un seul Jordaens en cimaise. Le Caravage du grand salon carré, malgré ses petites dimensions, est à trente mètres de hauteur. Enfin, et c’est le comble, le Louvre, si pauvre en maîtres allemands, ne possède en tout que trois Cranach : or, un de ces trois Cranach, facile à caser pourtant, puisqu’il n’a guère que vingt-cinq pouces carrés, est exposé… devinez où ? — dans le Musée de la Marine !!!
Tome III, numéro 22, octobre 1891 §
Journaux et revues [extrait] §
[…]
Gazzetta Letteraria (Turin). — Il Bello e il Giudizio estetico, par G. Lavini : incapacité de la science à définir le beau (22 août) ; Giorgio Eliot, la sua vita e i suoi romanzi, par G. Depanis (5 septembre).
Cronaca d’Arte (Milan). — Une belle gravure d’après une tête d’étude du peintre Andrea Gastaldi, mort à Turin il y a deux ans (30 août).
Critica Sociale (Milan). — La « vita » delle risaiuole, étude sur la condition misérable des ouvrières dans les rizières de la Basse Lombardie, par A. Cabrini (20 août).
[…]
Choses d’art [extrait] §
À voir chez Haro, rue Bonaparte, deux Primitifs italiens, l’un plus que douteux, l’autre qui semble un Pesello (École florentine, xve siècle) ou un Sano di Pietro (École de Sienne, xve siècle).
Rue des Saints-Pères, 13, un autre Primitif qui rappelle les Verrocchio (École florentine, xve siècle).
[…]
Tome III, numéro 23, novembre 1891 §
Journaux et revues [extrait] §
[…]
Gazzetta Letteraria (Turin). — M. Lenzoni étudie Carducci, en lequel il reconnaît un classique, un poète qui ajouta l’érudition à son génie naturel, un de ceux eu somme que le public admet sans les comprendre : la partie la plus choisie du public en est toujours aux guitaristes du xviiie siècle, et Métastase ne fut jamais détrôné. Lire Stendhal, âme tellement italienne qu’il donne encore aujourd’hui un bon résumé des goûts italiens — distingués (26 septembre et 3 octobre).
Cronaca d’Arte (Milan). — De beaux vers de M. Rapisardi, l’isola ; du Lamartine (27 septembre).
Critica Sociale (Milan), — Cette courageuse revue s’est attiré, à propos de la « cara patria », l’indignation du professeur Martinozzi, de Livourne. Elle réplique en promettant une étude de cette question — dangereuse, et veut bien faire remarquer qu’il est des écrivains que l’on peut frapper, mais dont on ne tirera jamais aucune palinodie ni aucun consentement à gratter des cordes usées sur le ventre des vieilles harpes (30 septembre).
[…]