Correspondances écrites et reçues par Jean Paulhan (1925-1936 et 1950-1958), éditées en collaboration avec l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC, Caen) et la Société des lecteurs de Jean Paulhan (SLJP).

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Le projet « Hyper Paulhan » de l’OBVIL [Observatoire de la Vie Littéraire] propose les reproductions numérisées (mode image) et transcrites (mode texte) de lettres déposées dans le fonds Jean Paulhan et quelques autres fonds à l’Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine (IMEC, Abbaye d’Ardenne, 14280 St-Germain la Blanche-Herbe).

Ces lettres sont extraites des dossiers de correspondances passives et actives de Jean Paulhan. Elles s’inscrivent dans deux tranches chronologiques :

  • 1925-1936, années pendant lesquelles Jean Paulhan a été nommé rédacteur en chef, puis directeur de La Nouvelle Revue française,
  • 1950-1958, années de redémarrage de La NRF, après l’interruption de la fin de la guerre et de l’après-guerre…

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  • Pour obtenir des informations biographiques sur Jean Paulhan, ou se renseigner sur les activités de la Société des Lecteurs de Jean Paulhan, consultez le site de la SLJP.
  • Pour consulter les archives-papier originales de Jean Paulhan à l'abbaye d'Ardenne, inscrivez-vous à l’IMEC.

Dominique Arban

1954

Dominique Arban à Jean Paulhan

Correspondance (1954)

2016
Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL, 2016, license cc.
Source : IMEC, fonds PLH, boîte 92, dossier 020005
Ont participé à cette édition électronique : Clarisse Barthélemy (Responsable éditorial), Camille Koskas (Responsable éditorial), Amaury Nauroy (Transcription) et Anne-Laure Huet (Édition TEI).

Dominique Arban à Jean Paulhan (21 avril 1954) §

IMEC, fonds PLH, boîte 92, dossier 020005 – 21 avril 1954.

Votre lettre est une offense, Monsieur, et vous l’avez voulue telle. Mais rien, d’aucune façon, ne vous autorise à m’offenser.

Il me faut préciser certains points ou faits – bien que vous les connaissiez aussi bien que moi.

1°/ ce n’est pas moi, c’est Arland qui a demandé une note sur mon livre à Jean grenier qui en parlait avec chaleur. J'étais dans votre bureau et montrais à Dominique le mot enthousiaste que venait de m’écrire Grenier. J'ai remercier Marcel Arland souhaitant en effet que Grenier parlât de mon livre.

Sept mois se sont écoulés ; un mot de Grenier entretemps me disait que faute de temps (?) il renonçait à cette note ; il ajoutait que mon livre était « le seul livre sur Dostoïevski ».

2°/ Au cours de l’été, j’avais pu voir qu’Henri Rambaud, collaborateur aussi de la NNRF, avait écrit sur mon Dos, trois articles importants dans diverses publications. Je suggérai son nom à Dominique pour suppléer à l’incompréhensible refus recul de Grenier. Vous me dites vous-même avoir, sur ma suggestion, écrit à Rambaud. Il paraît qu’il ne vous a jamais répondu ? …

3/ Six mois se passent encore. A l’occasion d’une conférence je rencontre M. Madaule lequel a écrit un ouvrage important sur Dost., a lu mon livre, m’en dit mille choses intéressantes – Ce n’était pas un collaborateur de votre revue, mais c’était un de ceux – fort rare – qui (parmi les critiques) connaissent Dostoïevski en France. Je proposai ce nom à Dominique. Elle vous en fit part ) et vous avez été d’accord. Sur quoi je téléphonai à Madaule.

Il a bien voulu faire le papier-

Il vous l’a envoyé.

Vous m’annoncez que vous le lui avez retourné, bien que l’ayant trouvé fort bon.

Je n’ai toujours pas compris pourquoi vous l’avez renvoyé !

-

Autre chose :

vous avez employé dans votre lettre les mots étranges : « Un papier de complaisance ! C'est assez sensationnel! »

J'aurais eu, ainsi de tous les Dostoïevskien de France, d’Amérique, d’Allemagne, d’Italie etc... près de deux cents articles chaleureux ou enthousiastes de complaisance ! M. Madaule, comme Boris de Schoelzer est un des rares, en France, à connaître suffisamment Dostoïevski pour juger de mon livre.

- Que dites-vous encore ? « Vous avez, dites-vous, obtenu de Madaule qu’il envoie (son article) directement à la revue »

Quoi ? Fallait-il, à votre avis, que M. Madaule fût le mien (avis)? Mais il est le critique, et moi le critiqué ! Je n’avais à prendre connaissance de son texte que dans la revue, une fois celle-ci parue.

- Vous consacrez de nombreuses lignes à me rappeler les revues que j’ai dirigées ou les pages littéraires. En effet : mois aussi il m’est arrivé d’avoir des faiblesses, et de déroger aux règles : pour ce qui est des pages littéraires ) qui sont une page littéraire, celle de Combat, - j’ai toujours dérogé au bénéfice d’une seule et unique personne, Dominique Aury ; et toujours dans le sens de l’amitié !

Mais pas contre.

Tout ceci précisé dans la vérité des faits, il me reste à vous dire, Monsieur, que j’avais été, il y a peu d’années, heureux de l’amitié imprévue que vous me témoigniez

Et que j’ignore en vertu de quoi vous avez [tenu?] aujourd’hui à me blesser de manière si grave

Dominique Arban