Correspondances écrites et reçues par Jean Paulhan (1925-1936 et 1950-1958), éditées en collaboration avec l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC, Caen) et la Société des lecteurs de Jean Paulhan (SLJP).

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Le projet « Hyper Paulhan » de l’OBVIL [Observatoire de la Vie Littéraire] propose les reproductions numérisées (mode image) et transcrites (mode texte) de lettres déposées dans le fonds Jean Paulhan et quelques autres fonds à l’Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine (IMEC, Abbaye d’Ardenne, 14280 St-Germain la Blanche-Herbe).

Ces lettres sont extraites des dossiers de correspondances passives et actives de Jean Paulhan. Elles s’inscrivent dans deux tranches chronologiques :

  • 1925-1936, années pendant lesquelles Jean Paulhan a été nommé rédacteur en chef, puis directeur de La Nouvelle Revue française,
  • 1950-1958, années de redémarrage de La NRF, après l’interruption de la fin de la guerre et de l’après-guerre…

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Julien Benda

1926/1937

Julien Benda à Jean Paulhan

Correspondance (1926–1937)

2016
Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL, 2016, license cc.
Source : IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052
Ont participé à cette édition électronique : Clarisse Barthélemy (Responsable éditorial), Camille Koskas (Responsable éditorial), Thomas Bleton (Transcription) et Anne-Laure Huet (Édition TEI).

Julien Benda à Jean Paulhan (20 mars 1926) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 20 mars 1926.

Est-ce que vous pensez à moi

Quand vous pensez à l’Italie ?

Ne mentez pas, la Poésie

Vous reconnaît entre ses doigts.

Julien Benda à Jean Paulhan (1927) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1927.
Cher Monsieur,

par suite d’une erreur de ma part, je me vois obligé de rétablir 26 lignes (ce qui ne ferait encore que 31 pages ½.) J’écris à ce sujet à Paris, mais crois bien faire en vous informant par le même courrier.

Croyez à ma désagréable surprise et à mon meilleur souvenir

Julien Benda.

Chateau de Vaux

par Pontaillac

Charente Infre.

Julien Benda à Jean Paulhan (15 août 1927) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 15 août 1927.
Cher Monsieur,

j’espère bien recevoir demain 16 août mes épreuves de manière à ce que vous les ayez avant le 20. Je me permets de vous rappeler mon adresse :

Château de Vaux

par Pontaillac

Charente Infre.

Croyez à mon excellent souvenir

Julien Benda.

Je fais mettre ceci à la poste à Paris par un ami qui y sera demain.

Julien Benda à Jean Paulhan (18 août 1927) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 18 août 1927.

18 août. - 7 [1927]

Cher Monsieur,

placard 2, page 8, je mets donc sans guillemets : dans son Béarn, dans sa Bretagne.

en haut du placard 3, nous supprimons le titre et passons à la ligne sans aucun blanc.

à la 2e page du placard 3, je voudrais que flétrissent fût un peu en retrait par rapport à la ligne qui précède.

placard 4, page 3, note 1, la parenthèse est donc : (Girsy, Le Christ et la Patrie, solo fine.)

Voudriez-vous bien indiquer mon intention, si je ne l’ai pas fait assez, dans le placard 4, page 7, note 1 : et dans la note qui termine l’article ; et, d’une manière générale, où j’ai mis des croix au crayon rouge ?

Merci et bien cordialement vôtre

Julien Benda.

Je compte rester ici jusqu’au 27 ; peut-être aurai-je d’ici là les épreuves de l’article suivant. Voudriez-vous me rappeler pour quelle localité vous comptez partir ([ainsi ?] pourrions-nous combiner une conjonction et nous [voir ?]).

Julien Benda à Jean Paulhan (24 août 1927) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 24 août 1927.
Cher Monsieur,

voici donc mes coupes sombres faites.

Si vous voyez quelque observation* à m’adresser, voulez-vous la marquer sur ces épreuves et me les envoyer ? Je vous les renverrai par retour du courrier. Sinon, puis-je vous demander de faire en sorte que les nouvelles secondes épreuves soient à la Revue le 10 septembre r. de l’Assomption ? Je passerai alors par Paris, et rectifierai quelques références.

J’espère ne point pâtir de ne point revenir à la fin de ce mois comme je vous l’avais dit, si ce n’est que je manque le plaisir de passer une heure avec vous.

Votre cordialement dévoué

J.B.,

Julien Benda à Jean Paulhan (1er septembre 1927) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1er septembre 1927.
Monsieur,

pourrais-je vous prier de m’envoyer le plus tôt possible à l’adresse ci-dessous mes prochaines épreuves :

Chateau de Vaux

par Pontaillac

Charente Infre

Croyez à mes remercîments et à mes sentiments distingués

Julien Benda.

Julien Benda à Jean Paulhan (4 septembre 1927) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 4 septembre 1927.

Vaux s/mer

par Pontaillac

Charente Infre.

Cher ami,

Je viens d’envoyer à Abbeville plus des ¾ de mon dernier article. Je crois qu’il faudra encore compter – oserai-je ajouter : au moins ! – sur 32 pages. Je suis confus de mon indiscrétion. J’ai terminé par 6 propositions, en forme d’appendice, qui résument toute ma pensée sur le sujet ; mes amis disent que c’est très bien .. Je rentrerai à Paris à la fin de la semaine : j’espère vous y voir bientôt et vous montrer votre article de Commerce du point de vue que vous savez. Je n’ai pas ici cet article, mais me souviens qu’il contient un « par contre ». Cette expression est très attaquée par les puristes .. Enfin, je me surprends à abuser du renversement des rôles, qui me permet d’écheniller votre texte. Calmons-nous.

Votre cordialement dévoué

J.B.,

Julien Benda à Jean Paulhan (11 septembre 1927) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 11 septembre 1927.
Monsieur,

par suite d’une mienne erreur dans le remaniement de mes épreuves, je me vois obligé de rétablir un alinéa de 26 lignes. Je crois que cela est encore possible (32 pages), puisque la surpême limite que m’indiquait M. Paulhan ne serait pas atteinte en rétablissant cet alinéa. Voudriez-vous avoir la bonté de me donner réponse touchant ce point, avant que je retourne les épreuves à la maison Paillart ?

Croyez, Monsieur, à l’assurance de mes sentiments distingués

Julien Benda

Château de Vaux

par Pontaillac

Charente Infre

Julien Benda à Jean Paulhan (14 septembre 1927) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 14 septembre 1927.
Cher Monsieur,

veuillez considérer comme non avenue ma lettre d’il y a trois jours ; je rétablis l’alinéa dont j’ai besoin mais je supprime par ailleurs l’équivalent. – Et j’expédie à l’imprimeur.

Excusez toute cette paperassie [paperasserie] et croyez-moi toujours bien vôtre

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (1928) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1928.
Cher Monsieur,

voici encore ma manie du scrupule qui vient vous importuner. Soyez indulgent.

Voudriez-vous, au troisième alinéa de l’article (« les traits, osons le dire etc .. »), faire composer :

.. ; ils sont des formes de son agrippement à la vie, de sa douleur d’en être dépossédé, de son application à jouir du moi, de cet individualisme effréné dont la génération de la Marne et de Verdun semble assez bien exempte.

Enfin, avant l’avant-dernière astérisque, après la citation en petits caractères, au lieu de

Je vous le dis : il n’y a que les démons …, voulez-vous mettre : Convenez-en : il n’y a …

Encore mille excuses et croyez à mes meilleurs sentiments

Julien Benda.

Julien Benda à Jean Paulhan (3 juillet 1928) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 3 juillet 1928.

En attendant les épreuves, qui seront prêtes demain.

Meilleur souvenir à tous deux

J.B,

Julien Benda à Jean Paulhan (6 juillet 1928) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 6 juillet 1928.
Cher ami,

je vous avais dit, en effet, il y a qq semaines, que je craignais que mon premier article fût plus long que les 2 autres, alors que ce que j’avais à traiter dans ces 2 derniers était beaucoup nouveau et plus important. Je me réjouis que ce manque de proportion ne se soit pas produit, mais je vois que le secrétaire de rédaction s’en réjouit moins. Laissez-moi espérer que vous changerez de sentiment en voyant l’article, dont je ne crois pas me tromper en pensant qu’il dit vraiment des choses nouvelles par rapport à la T. des C. [Trahison des Clercs] et propres à frapper le lecteur – notamment dans la défense que j’ai faite de ma position quant à la question de la responsabilité de la guerre. – D’ailleurs, j’ai encore l’espoir que ce que va nous renvoyer Paillart fera un peu moins long que je ne vous l’ai écrit. Excusez mon indiscrétion, et croyez au grand plaisir que j’aurai à vous revoir donc dans une dizaine de jours.

Bien amicalement vôtre

J.B.

chez le dr Bosquet

Coutances

Manche.

Julien Benda à Jean Paulhan (28 juillet 1928) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 28 juillet 1928.

Julien Benda chez leI

Cher ami,

je voudrais bien revenir à Paris – pour causer avec vous des deux derniers articles de la Fin de l’Eternel et de l’article que vous avez bien voulu m’envoyer – le plus tard possible. Auriez-vous la bonté de me dire quand serait ce « plus tard possible ». Je crois que ce pourrait être le 11 août. Nous enverrions alors à la Abbeville une copie sur les épreuves de laquelle je ferais peu de retouches.

Merci de l’aimable offre que vous me faites d’aller vous visiter à Port-Cros. Croyez bien que j’en userai l’an prochain, si mes adversaires me laissent encore en vie.

A bientôt, et avec mes meilleurs souvenirs J.B.

Puis-je vous prier de transmettre mes respectueux souvenirs à Madame Pascal. –

Je souhaiterais beaucoup, quand je vous reverrai, d’avoir la référence de cette pensée de Taine, dont vous me disiez que votre père vous la donnerait.

Julien Benda à Jean Paulhan (novembre 1928) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – novembre 1928.

Donc, à cette semaine. Bien cordial souvenir

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (15 décembre 1928) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 15 décembre 1928.
Cher ami,

je lis le livre de votre père qui me ravit. Voulez-vous me réserver la note dans la NRF ?

A bientôt

Toujours vôtre

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (1929) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1929.
Cher ami,

voulez-vous faire composer ces premières notes ; il en reste deux que je vous enverrai dans quelques jours.

Bien vôtre et à bientôt

J.B.,

Je renonce à Thibaudet ; mais je fais un article pour les N.L. [Nouvelles littéraires] : « Les insaisissables. »

Mais ce n’est pas en ne revant [recevant] que plaies et bosses que j’écrirai L’Infini !.

Julien Benda à Jean Paulhan (1929) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1929.
Cher ami,

Ci-joint la rédaction que, selon votre conseil, je crois qu’il convient de donner au second alinéa.

Vae Victis !

J.B.,

Les Libres Propos m’adressent, dans leur numéro d’avril, [mot biffé illisible] sous la signature [deux mots biffés illisibles] de MM. M[ichel] Alexandre, directeur de cette revue, et A.Canguilhen, auteur de l’article dont je m’étais réclamé, une lettre où les écrivains protestent contre ce qu’ils appellent ma « traduction » de cet article. Je placerai sous les yeux de mes lecteurs le texte dont je fis état : j’avais fait état :

Julien Benda à Jean Paulhan (mai 1929) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – mai 1929.
Conférence très applaudie, très bons articles. Je suis décidément prophète hors de mon pays. – A bientôt et très cordialement J.B.,

Julien Benda à Jean Paulhan (25 juin 1929) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 25 juin 1929.

tout est bien, sauf que je n’ai pas encore parlé .. Je piaffe.

J.B.,

Julien Benda à Jean Paulhan (28 juillet 1929) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 28 juillet 1929.

à bientôt maintenant

Une âme en penII

(en joie)III

J.B.

.

Julien Benda à Jean Paulhan (31 juillet 1929) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 31 juillet 1929.
Cher ami,

je vous propose donc de faire mettre sur la Couverture de Septembre

SCHOLIES

par Julien Benda

Je compte que mon deuxième « scholie » serait à propos sur du livre de Mauriac. (Je vous enverrai prochainement la note sur le livre de l’abbé Houtin)

Chaque scholie aurait environ la dimension du dernier que je vous ai remis; j’espère pouvoir compter, pour chacun d’eux, sur les émoluments qui, grâce à vous, seront dévolus à ce dernier. – J’en ferai, au moins, un tous les deux mois.

Si vous avez quelque chose à me dire touchant ces points ou d’autres, écrivez-moi :

chez Mr le Dr Bosquet. Coutances. Manche.

(je vous prierais aussi de me faire envoyer à cette adresse les épreuves de « Sur la pensée bourgeoise. »)

J’espère que vous passez d’excellentes vacances et vous prie de croire, ainsi que Mme Pascal, à mon meilleur souvenir.

Votre J.B.

Dans les Nouvelles littéraires prochaines, un mien article qui, je crois, vous agréera ; c’est un conjugué de la « Note sur la réaction. » Ceignons les reins !

Julien Benda à Jean Paulhan (11 août 1929) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 11 août 1929.
Cher ami,

je renvoie à Paillart avec un ajou [sic] à la dernière note (E[rnest] Seillière sur Balzac ; citations de Seillière extraordinaires.) |Peut-être cela fera-t-il une page de plus ?|

    _________________

Je n’ai rien reçu encore quant à la Note sur la Réaction. Serait-ce la Conspiration du Silence ? Mais je l’ai toujours crainte depuis 2 ans ..

____________________

Dans le prochain numéro il serait peut-être bon de signaler :

Dans les Libres Propos de juillet, une controverse entre Mme Jeanne Alexandre et MM. D[aniel] Halevy et L[ouis] Guilloux au sujet du choix de lettres de Proudhon publié par ces derniers. (Ils y sont accusés et apparemment convaincus d’une singulière partialité.)

Meilleur souvenir à tous deux.

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (13 août 1929) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 13 août 1929.
Cher ami,

je reçois de Paillart une lettre datée du 12 où il me dit n’avoir point reçu ma note Houtin-Sartiaux. Ne l’auriez-vous point reçue vous-même (je l’ai fait mettre à la poste par la NRF le 6 août) ? ou bien, l’ayant reçue, ne l’envoyez-vous pas à Paillart pour quelque raison ?

Je travaille à l’Infini, qui, je crois, troublera mes contemporains au moins autant que la Trahison des clercs. Je suis heureux de savoir que vous vous êtes remis aux Fleurs de Tarbes, d’autant plus que, cette fois, vous traitez, je crois, des idées ou de l’absence d’idées de Bergson.

Cordialement J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (21 août 1929) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 21 août 1929.

Nouvelle adresse

Hôtel de Luxembourg

Bayeux

Calvados.

Je reçois beaucoup de lettres relatives à la « Note sur la réaction » (quelques-unes vous amuseront.) Mais je ne sais rien des journaux. Retour à Paris vers le 15. Et vous ?

Meilleur souvenir à tous deux.
J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (29 août 1929) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 29 août 1929.
Cher ami,

je n’ai jamais vu les épreuves de ma note sur Houtin ? Va-t-elle donc paraître sans que j’en aie vu les épreuves ? Je tremble. Enfin, vous les avez vues et corrigées.

J’ai fait 3 « lettres à un jeune monarchiste », dont une au moins, entièrement inédite, pourra vous intéresser en tant que directeur de la NRF. – Je parlerai du silence de l’A.F. [Action Française] dans mon interview par Lefèvre, dans quelques semaines. – Faites-moi savoir dès que vous le pourrez la date de votre retour.

Meilleur souvenir à tous les deux de

J.B.,
hôtel du Luxembourg
Bayeux
Calvados.

Julien Benda à Jean Paulhan (4 septembre 1929) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 4 septembre 1929.
Cher ami,

quel excellent numéro (outre les artices de J.B. [Julien Benda]) Le Rostand est excellent, et aussi le Schlumberger, les Arland. (Fernandez toujours défend sa peau, avec son ev rationalisme évolutif dont on ne saura jamais s’il est évolutif parce qu’il change d’objet ou parce qu’il change de nature.)

Je rentrerai vers le 20, et peut-être vous trouverai à Paris.

Votre
J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (4 septembre 1929) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 4 septembre 1929.

un second mot, parce que je viens de lire « Naissance d’une amitié ». C’est très bien ; dites-le à l’auteur, s’il est près de vous.

Décidément, excellent numéro – un peu plus, je dirais malgré J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (1930) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1930.

Donc, je finis le premier alinéa par cette phrase :

Ces études sont de nature à tout le moins compliquer l’idée que M. Halévy paraît tenir à donner du civisme de Renouvier.

Vôtre
J./B.

Julien Benda à Jean Paulhan (1930) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1930.

Dans mon deuxième alinéa, mettre :

Après avoir qualifié cette lettre de « boutades d’un logicien solitaire qu’il dont il n’eût pas trouvé « tout à fait loyal » de faire état dans son livre, M. Halévy la commente ainsi : « L’essentiel etc..

Julien Benda à Jean Paulhan (1930) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1930.

Je suis tout aussi philosophe quand je polémique. Je ne puis souffrir ces admirateurs qui font des distinctions. D’ailleurs, je ferai un scholie à leur adresse.

Meilleurs sentiments pour tous deux.

J.B.

Les 2 premières parties du « discours cohérent » sont faites et tapées. Elles font 30 pages (très pleines) de dactylographie. Comment causer un moment avec vous d’ici le 10 septembre ? N’aurez-vous pas l’occasion de passer quelques heures à Paris ?

Julien Benda à Jean Paulhan (1930) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1930.

D’une chambre d’hôtel

Bien chauffée et tranquille,

Je vise l’Eternel

En ignorant la ville.

J.B.,

Julien Benda à Jean Paulhan (juin 1930) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – juin 1930.

Adresse

jusqu’à Vendredi :

[adresse barrée remplacée par :]

chez Mlle N. Duys

Klatteweg 22

La Haye.

Cher ami,

voici la lettre note. – Elle ne me satisfait pas encore tout à fait, (ainsi je dois trouver moyen de dire que nier les articles de 1872 était avantageux pour H. [Halévy]. – Enfin, envoyez-la à l’impression. Je reviendrai le Lundi 17 et ferai les changements. – Etes-vous d’avis à la ligne 9 de la page 2, de d’imprimer

périrait

Sans doute, oui ; puisque je préviens que je vais souligner tout ce que H. [Halévy] a retranché !

Cordial souvenir à tous deux

J.B.

et faut-il terminer comme je fais, ou par :

il la répète dans son commentaire et la souligne

Le plus bref est peut-être le mieux, et ne pas avoir l’air de s’acharner.

Julien Benda à Jean Paulhan (12 août 1930) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 12 août 1930.
Cher ami,

je renvoie donc l’article à M.A. [Michel Alexandre] – Si toutes les objections qui m’attendent sont de cette force, l’avenir est bon. – Les deux premières parties du Discours cohérent seront finies dans quelques jours.

Très heureux des bonnes nouvelles que vous me donnez de vous deux.

Fidèlement votre

J.B.

Vaux

par Pontaillac

Ch. Infre.

Julien Benda à Jean Paulhan (15 septembre 1930) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 15 septembre 1930.

Merci, chère Madame et amie; je comprends maintenant pourquoi je ne retrouvais pas le manuscrit de la note D. Je l’avais envoyé.

J’écris à Abbeville, en leur renvoyant les épreuves, que je serai là seulement le 19 au matin. Cela suffit, n’est-ce-pas ?

Avec mes amicales pensées pour vous et tous les vôtres.

Julien Benda.

Julien Benda à Jean Paulhan (13 novembre 1930) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 13 novembre 1930.
Cher ami,

je viendrai vous voir à Robinson Dimanche vers huit heures du soir. Voulez-vous y porter toutes mes épreuves ?

Merci et toujours vôtre

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (1931) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1931.

Sanatorium Universitaire Leysin

pour une huitaine.

Amicales pensées

J-B.

Je travaille :

« Un enseignement républicain en 1872 »

Julien Benda à Jean Paulhan (1931) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1931.
Cher ami,

puis-je vous prier de ne pas oublier de dire à Ramon F. [Fernandez] que je lui ai envoyé mon Discours, avec prière d’indulgence pour la « propreté de mes mains » ?

Et puis-je vous dire combien j’aimerais vous voir talonner Cremieux pour que la Revue mette le lecteur au courant des incroyables déformations que Massis fait subir aux textes pour les besoins de ses passions ? (Après tout, avons-nous besoin, pour cela, de Cremieux ?)

A très bientôt

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (1931) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1931.
Cher ami,

voici ce que je vous disais ce matin au téléphone et que vous paraissiez ne pas entendre.

Il se pourrait que Gaston G[allimard] vous réponde, quand vous lui soumettrez mes projets : » Le traité de Julien B[enda] expire en mars 1933 ; nous verrons à cette époque-là. » C’est précisément la réponse que je voudrais éviter car il m’est très difficile de travailler avec la perspective que la vie matérielle peut cesser de m’être assurée en un si bref délai. O affreux besoin – bourgeois – de sécurité. (A dire dans mes Mémoires.)

A Vendredi et bien amicalement toujours

J.B.,

Julien Benda à Jean Paulhan (1931) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1931.
Cher ami,

j’apprends qu’il va paraître prochainement un ouvrage de Meyerson : « le cheminement de la pensée. » Voudriez-vous me réserver la note, - qui sera peut-être un scholie.

Meilleurs vœux de séjour à tous deux, et avec mon plus cordial souvenir à votre jeune ménage.

J.B.,

Julien Benda à Jean Paulhan (13 février 1931) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 13 février 1931.

[carte postale « Leysin, Hotel du Mont-Blanc »]

Cher ami,

je compte rentrer la semaine prochaine. Je crois que vs serez content de mon Renouvier, du moins de certaines parties. J’aurai encore beaucoup à y retoucher.

La lettre de votre père m’impressionne, par son refus absolu de reconnaître l’improbité fondamentale de H. [Halévy]IV – improbité [mots biffés illisibles] inspirée par un fanatisme politique, qui me semble imprégner tous ses écrits, encore qu’il soit le plus souvent insaisissable, moins peut-être par calcul de l’auteur que par la nature de son esprit. (Ce fanatisme n’est d’ailleurs nullement « insaisissable» à ceux qui ont étudié pour leur compte connaissent les sujets traités par H.: consulter Guéhenno au sujet de MicheletV, R[obert] Dreyfus au sujet des débuts de la 3ème Rép., Mme J[eanne] Alexandre au sujet de Proudhon .. Un professeur d’histoire moderne, que je rencontre ici, fidèle lecteur de la N.R.F., me dit que ce que j’ai relevé dans sa transcription de la lettre de Renouvier est constant chez H. (Il m’en enverra [biffure] de nombreux exemples ; rassurez-vs, je n’en ferai rien pour la revue ; [biffure] elle en a assez comme cela.)

Un dernier mot sur le fameux périraitpérira. S’il me souvient

[suite sur carte postale « Leysin en hiver »]

bien, H. termine son commentaire (nov. 1930) ainsi (il le dit mieux) : L’essentiel (pour R. [Renouvier] et son école ce n’est pas la France; l’essentiel c’est de tenter sur la France une expérience et d’amener un peuple superstitieux, un peuple sensuel et sans mœurs au régime de la moralité totale, de la bonne volonté pure. Au pis-aller, la France périra comme nation .. (souligné par H.), qui ajoute aussi les 2 points.)

[Je me permets de poser à votre pèreVIla question suivante :

[ L’effet n’eût-il pas été incomparablement moindre considérablement moindre (et H. ne le savait-il pas) si le mouvement se fût terminé par Au pis-aller, la France périrait comme nation ..

C’est la différence du spéculatif et de l’implacable, laquelle semble très perceptible.

Et puis, en y réfléchissant, j’aime bien mieux ne poser aucune question à votre père, mais m’entretenir avec lui des sujets où nous sommes d’accord, et qui sont nombreux et autrement importants.

Bien amical souvenir à tous deux. J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (15 mars 1931) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 15 mars 1931.
Mon cher ami,

la triste nouvelle me surprend peu, vu ce qui se passait depuis trois jours et ce que m’en disait le docteur Le S[avoureux].

J’ai l’impression que vous étiez profondément uni à votre père et que sa mort vous doit être une très dure épreuve. Croyez que j’y compatis de toute mon amitié.

Vous dirai-je mon deuil de philosophe ? ma tristesse de penser que disparaît un des rares survivants de l’esprit libre et clair ? de penser que je l’ai connu si tard ?

Affectueusement vôtre.

J.B.,

Julien Benda à Jean Paulhan (3 juillet 1931) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 3 juillet 1931.

La N.R.F. est la seule revue française que reçoive l’Université de Bâle ! Sic transit gloria mundi.

_

Un nouvel opuscule de Maritain vient de paraître. Voulez-vous me réserver la note ?

Meilleur souvenir à tous deux.


J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (5 août 1931) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 5 août 1931.
Cher ami,

Le livre que je lisais à Salies était Traité élémentaire de Géométrie à 4 dimensions par le lieutenant-colonel Jouffret, Gauthier-Villars, vers 1912.

_

Pour ma biographie, recommandez l’Anthologie des essayistes, parue il y a un an environ chez Kra.

Avez-vous reçu quelque chose de D.H. [Daniel Halévy] relativement aux Réflexions de Thibaudet ? Je ne sais ce que je dois faire !.

Meilleur souvenir à tous deux.

J.B.,

Quand partez-vous ? – Je travaille ferme.

Julien Benda à Jean Paulhan (31 août 1931) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 31 août 1931.

Vaux-s.mer. par Pontaillac Chte Infre

Mon cher ami,

je vous écris des Charentes, d’où je n’ai pas bougé, contrairement à ce que je vous annonçais dans ma dernière lettre. Laboris causa, car je suis pour le moment à vingt-quatre heures près. Depuis ma dernière lettre, j’ai reçu une réponse de la Revue de Paris, qui, ayant lu ma première partie et mon plan, accepte l’ouvrage. J’ai tout de suite répondu pour prendre date ; cela fera quatre numéros ; je voudrais commencer le 15 novembre ; je n’ai pas encore reçu de réponse, mais, si je commence en effet à cette date, il me faut immédiatement remonter à Paris et m’enfermer quinze jours dans une bibliothèque (j’ai écrit à un jeune agrégé d’histoire pour (il me faudra pendant ces quinze jours un jeune spécialiste, licencié ou agrégé d’histoire, comme secrétaire ; j’ai écrit dans ce sens à plusieurs personnes ; verriez-vous quelqu’un ?) – Si la Revue de Paris ne peut commencer à cette date et si j’ai du répit, ne fût-ce que quinze jours, alors mes projets changent ; je pourrais, si cela ne vous dérange pas, vous arriver le 5 ou 6 septembre, peut-être un peu avant, et remonter à Paris vers le 15 ; peut-être j’ai idée que vous ne rentrerez qu’au début d’octobre. Voulez-vous me dire si cette perspective vous convient ? Pour moi, j’en serais très heureux.

Je vous envoie ci-joint une note sur un ouvrage relatif à la Politique ecclésiastique du Second Empire ; j’aimerais, si elle vous convient, que vous la donniez le plus tôt possible ; mais tous les auteurs vous parlant ainsi .. J’ai reçu, relativement au D[iscours] cohérent, une curieuse lettre de J[ean] Wahl ; je vous l’envoie et aussi la réponse que je lui adresse. Je songe à publier cette réponse sous le titre de lettre à un bergsonien, en y supprimant, bien entendu, ce qu’elle a de trop personnel ; en la joignant à une ou deux autres adressées sur le même sujet, à des adversaires de tout autre direction, cela pourrait faire un bon scholie. Si je dois la publier, peut-être jugerez-vous qu’il vaut mieux ne pas l’envoyer à J.W. [Jean Wahl]. Je m’en remets entièrement à vous.

Nous n’avons eu ici que de la pluie. Pour moi, cela m’est absolument égal ; je ne quitte pas ma table de travail. Mais je pense que vous prenez, vous, de véritables vacances et que le plein air vous a été possible. Meilleur souvenir à tous deux, et combien je serais heureux de pouvoir bientôt passer quelques jours avec vous.

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (1932) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1932.
Cher ami,

pourriez-vous, si vous l’avez gardée, me rapporter la lettre que je vous écrivis d’Ecosse et où je vous exposais mes vues quant à un renouvellement de contrat. Je voudrais m’en inspirer dans mon entretien avec Parain.

Je passerai à la revue Vendredi soir vers 6h.

Amicalement vôtre

J.B.

Je ne vous ai pas dit que j’ai été voir Meyerson, qui m’avait convié à lui faire visite. Il m’a confondu par sa mégalomanie.

Julien Benda à Jean Paulhan (1932) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1932.

J’avais demandé à Paillart de me renvoyer mes épreuves après correction (c’était le 13 ou le 14) ; je n’ai rien reçu !.

- Je travaille d’arrache-pied au Discours à la N.E. [Nation Européenne], ou plutôt aux Discours. D’ici peu, je vous enverrai un plan détaillé.

Cher ami,

merci de votre réponse. – Je vous préviendrai au moins huit jours à l’avance de mon arrivée ; mais, pour l’instant, je crois bien qu’elle n’aura pas lieu. Mais, enfin, rien n’est encore arrêté, quant aux projets de mon chauffeur.

Je me rends à vos observations quant à Bainville. Le scholie ci-joint reste, comme vous verrez, dans les généralités, hors de toute question de personnes – et s’applique aussi à affirmer dès les premières lignes que je ne viens pas plaider pro domo. Tout en restant dans le général quant au parti politique que j’étudie, je ne me bats pourtant pas contre des moulins à vent, car Marsan et André Rousseaux ont, dans le Figaro, nettement incarné et à plusieurs reprises (Marsan très violemment) l’attitude que j’évoque.

Si le papier vous convient, faites-le composer ; je développerai, en note, la citation de Halphen, qui est très suggestive. (Aussi celle de Hugues de St Victor.)

La 2e partie me semble faire fonction de « notes » au sujet de récents articles de revues historiques qui ont fait quelque bruit.

Bien amicalement à tous deux.

J.B.     

Julien Benda à Jean Paulhan (19 mai 1932) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 19 mai 1932.
Mon cher ami,

merci de votre bonne lettre. Ai-je besoin de vous dire que, si j’eus un petit mouvement d’humeur, ce fut seulement contre les nécessités inséparables d’une revue qui ne paraît que tous les mois, nullement contre vous, dont la bienveillance pour mes papiers m’est si constamment prouvée.

En toute sympathie, et à cet après-midi.

J.B.,

Julien Benda à Jean Paulhan (9 août 1932) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 9 août 1932.

Vaux s/mer

par Pontaillac

Charente Infre

Cher ami,

les notes que je vous avais promises .. Vous voulez dire sans doute : une note sur le livre d’Andler ; mais n’avions-nous pas décidé que, Thibaudet lui ayant consacré une chronique, cette note devenait aléatoire ?. Quant au livre de Mme Marguerite … sur Pindare, ne vous avais-je pas avoué que, dès l’instant que de grands journaux, comme vous me l’appreniez, avaient chanté sa gloire, mes instincts de justicier rentraient leurs griffes ? Reste la note sur le livre de Berl. Y tenez-vous encore, après si longtemps ? En tous cas, je ne pourrais vous le donner que pour octobre, n’ayant pas emporté le livre. J’espère bien ne pas vous mettre dans l’embarras par des malentendus.

Je vous remercie vivement de me tenir au courant de ce qui s’écrit sur mon Histoire ; sans vous je ne saurais rien et peut-être serait-ce dommage. Au sujet de Bainville, je compte (pour le moment) faire un petit article dont je vous envoie ci-joint le plan provisoire. – Article très court ; car, après tout, la mise à nu de l’âme politique de ces messieurs mérite peu de développements.

_

Comme je suis toujours un phobique, ne me dites rien de mon plan relatif au début de mes Mémoires. Peut-être me direz-vous qu’un plan n’est rien, et que tout l’intérêt sera dans l’exécution.

_

J’ai achevé hier mon travail sur les tentatives d’unification de l’Europe depuis la fin de l’Empire romain. Ce sera un de mes Discours à la nation européenne. J’en vais commencer un autre, qui a pour titre provisoire : Erreurs et mensonges pacifistes. – J’en médite ensuite un autre sur le problème de l’entente intellectuelle ; je placerai là ce que j’ai à dire sur le procès de la clarté française que nous font les Allemands depuis la Dramaturgie de Hambourg ; je veux aussi, m’adressant aux Français, leur dire qu’il leur faut supporter l’irrationalisme anglais, par exemple, cesser de mépriser tout ce qui n’est pas logique, etc.. Je me sens en passe de prendre un ton apostolique, qui trancherait singulièrement avec tout ce que j’ai écrit.

Bien amicalement à tous deux.

_

Julien Benda.

Julien Benda à Jean Paulhan (2 septembre 1932) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 2 septembre 1932.
Cher ami,

je compte vous envoyer dans cinq ou six jours un scholie sur Gide, Mauriac et Barrès. Si celui que je vous adressai il y a 8 jours (Politique et Histoire) vous convenait, nous ne le publierions donc qu’en novembre ; ce qui serait bon en ce sens que j’aurais donc donné auparavant une chronique où, même indirectement, je ne parle pas du tout de moi.

Amicalement à tous deux.

J.B.,

Julien Benda à Jean Paulhan (9 octobre 1932) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 9 octobre 1932.
Mon cher Paulhan,

Mon ombre vous serait infiniment reconnaissante si vous pouviez obtenir de mes confrères qu’ils ne me fissent point d’article nécrologique.

J’ai connu de la part d’à peu près tous, uniquement leur hostilité, leur colère, leur violence malveillance systématique. J’entends rester sur ce traitement de faveur et ne point subir les ménagements hypocrites, voire les petits « éloges » que les convenances leur imposeraient nécessairement.

Julien Benda à Jean Paulhan (1933) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1933.
Cher ami,

vous avez dû recevoir un article dactylographié d’un certain H. Serouya. – Je vous en prie. Soyez aussi soucieux de ne point le perdre que de ne le point publier. –

Je pars demain matin pour Lyon. Vous me verrez sans doute Vendredi, probablement avec la devise pugnandum est, en raison de mon dernier « Discours à la N.E. [Nation Européenne] »

Affectueusement à tous deux

J.B.,

Julien Benda à Jean Paulhan (1933) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1933.

Vaux-s/mer

par Pontaillac

Charente Infre

Cher ami,

je reste ici jusqu’au 20. Ceci pour que m’y envoyiez les épreuves de ce que vous feriez paraître en octobre et qui me concernerait : soit l’article de Le S[avoureux], que vous voulez que je revoie ; soit mon scholie où j’ai qq changements (très légers) à faire.

Amicalement à tous deux

J.B.

Quand rentrez-vous ? Suis impatient de votre avis quant à mon Délice.

______

Dites-moi tout à votre aise votre sentiment sur la publication de ma déclaration virtuelle devant le conseil de guerre. Pour moi, j’y tiens très modérément.

______

Je me suis logé dans la tête que le commencement de la note de Lanoë, faisant allusion au « Discours oiseux » était pour moi .. Je me demande si je ne tourne pas au mégalomane

Julien Benda à Jean Paulhan (18 juin 1933) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 18 juin 1933.

Vaux-s/mer.

par Pontaillac

Charente Infre.

Cher ami,

je vois que Guéhenno (Europe 15 août) recommence : cette fois, c’est contre Valéry. Il faudra décidément intervenir. Mais j’ai le temps, car il ne va plus cesser de m’en donner l’occasion.

Pour l’instant, je suis tout à Ελεύθηρ et aux Mémoires. Excellente performance. Et vous ?

Bien amicalement à tous deux

J.B.

Je prends bien aisément mon parti de voir retarder l’insertion de ma prose, puisqu’elle est écrite pour l’éternité .. Je le prends beaucoup moins bien pour l’article de Le S[avoureux] qui est si proprement d’actualité .. Ne peut-il pas précéder ceux de Siegfried et de Lévy-Brühl ? Ceci inspiré par ma seule animosité contre Bergson.

Julien Benda à Jean Paulhan (1934) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1934.

Pour le prochain Eleuthère, j’aurai à insérer deux clichés (2 fois trois mesures de musique.) Sera-t-il encore temps de vous les remettre vers le 6 ? Sinon, je les ferai de mémoire et vous les enverrai tout de suite.

Amitiés.

J.B.

hôtel de la Poste

St Jean de Luz B.P.

Julien Benda à Jean Paulhan (1934) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1934.

Le Temps, et quelques autres « qui veulent la lumière » s’indignent à la pensée qu’on pourrait publier

à la pensée qu’on pourrait publier

le rapport Guillaume, acte « illégal » !.

Les anciens

Le Temps

Cet anci

oublie

Le Temps – qui pourtant fut dreyfusard – oublie que, dans l’affaire Dreyfus, la lumière n’a commencé de poindre que le jour où le Siècle publia l’acte d’accusation du Commandant d’Orch d’Ormescheville au dans le procès de 1894 ; publication parfaitement éminemment illégale.

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (1934) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1934.

Air du mois

Disques et animaux

On a voulu enregistrer les cris des animaux. L’aigle, l’ours, le lion n’ont rien voulu savoir. En revanche, l’âne s’est tout de suite mis à braire ; on ne pouvait plus l’arrêter.

Je pense à mes confrères auxquels les journalistes porposent des questions. Les grands répondent quatre lignes ; les petits envoient six colonnes.

J.B.

[Meeting de réformateurs]

Ces jeunes penseurs ne savent évidemment pas ce qu’ils veulent, mais ils le veulent fortement et unanimement.

Je pense à ce dialogue de l’Ambigu :     ou bien, à ce dialogue de mélodrame ?

- Où seras-tu à minuit ?

- Je ne sais pas.

- Tu m’y trouveras.

NRFVIII

J’envoie directement à Paillard

Air du mois.

[Disques et animaux]

On a voulu enregistrer les cris des animaux. L’aigle, l’ours, le lion n’ont rien voulu savoir. En revanche, l’âne s’est tout de suite mis à braire ; on ne pouvait plus l’arrêter.

Je pense à mes confrères auxquels les journalistes proposent des questions. Les grands répondent quatre lignes ; les petits envoient six colonnes.

J.B.

Ces jeunes

[Meeting de réformateurs]

Ces jeunes penseurs ne savent évidemment pas ce qu’ils veulent, mais ils le veulent fortement et unanimement.

Je pense à ce dialogue de l’Ambigu :

- Où seras-tu à minuit ?

- Je ne sais pas.

- Tu m’y trouveras.

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (1934) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1934.

Chez de

Mauvais clers,

Pleins d’ors et de pierreries.

Honte !

Julien Benda à Jean Paulhan (1er février 1934) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1er février 1934.

Dans votre bureau, en attendant quelques rendez-vous. – J’y suis fort bien, mais vous regrette.

Alors ? bloqués par la neige ? J’espère que vous apercevez quelques loups.

Dès votre retour, réservez-moi une matinée pour entendre la fin d’Eleuthère et Sporades.

Bien amicalement à tous deux

J.B.,

Julien Benda à Jean Paulhan (27 mars 1934) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 27 mars 1934.

La note pour G. attendra donc. – Je travaille toute la journée à Eleuthère. Cela prend des proportions inquiétantes ..

Amicalement (bis)

J.B.

Hôtel de la Poste.

St Jean de Luz.

Julien Benda à Jean Paulhan (25 mai 1934) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 25 mai 1934.

Samedi 8h1/4

___________

Entendu le grand discours à la T.S.F.

En substance :

« Portez-vous bien, vous irez beaucoup mieux. »

Excellent air du mois.

Vôtre
J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (19 juin 1934) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 19 juin 1934.
Cher ami,

je ne trouve pas dans Baudelaire ce beau « départ » que vous m’aviez indiqué :

Bientôt nous plongerons dans de noires ténèbres ..

Voulez-vous me fixer sur ce point avant Lundi, pour que je puisse encore faire le changement s’il y a lieu. (Téléphone : Auteuil 18.75)

Merci et bien amicalement

Julien Benda.

Julien Benda à Jean Paulhan (29 juillet 1934) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 29 juillet 1934.

Vaux s/mer

par Pontaillac

Charente Infre.

Cher ami,

vous recevrez une nouvelle de M. Clarac, dont je l’ai averti que, si par hasard vous l’acceptiez, ce ne serait qu’à correction. (Quelle phrase !.)

Je vous enverrai prochainement une note sur « Le nouvel esprit scientifique » de G[aston] Bachelard.

Si, par hasard, mon grand scholie passait en septembre, vous m’en envoyez les épreuves, n’est-ce-pas ?

Je travaille à mes Mémoires. « Séjour en Math. Spéciales. – De l’esprit polytechnicien .. »

Amicalement à tous deux

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (10 août 1934) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 10 août 1934.

Vaux s/mer

par Pontaillac

Charente Infre.

Cher ami,

vous recevrez demain un scholie de 4 à 5 pages sur le Corporatisme tel que Drieu le définit selon ces messieurs .. Robert Francis etc.

Amicales pensées à tous deux

J.B,

Julien Benda à Jean Paulhan (20 août 1934) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 20 août 1934.
Cher ami,

dénoncez donc Langevin si vous le croyez bon.

Je vais avoir terriblement à travailler sur les épreuves de mon scholie !.

Amicalement à tous deux

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (10 septembre 1934) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 10 septembre 1934.

Je renvoie mes épreuves directement à Paillart.

Bien amicalement à tous deux.

J.B.

Je crois que j’ai trouvé un titre pour mes Mémoires : « Histoire d’un clerc. »

Pour l’instant, je m’occupe de la famille du Chastel de Trémazan. Le temps presse ..

Julien Benda à Jean Paulhan (7 novembre 1934) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 7 novembre 1934.
Cher ami,

voulez-vous me garder deux pages pour la Nouvelle « affaire » (le duel Daladier avec la droite.) Je vous les enverrai dans deux ou trois jours.

Tournée de conférences sur ce sujet, demandé : « Les ennemis de la démocratie » !

Je reviens le 14.

Amicalement à tous deux

J.B.,

Julien Benda à Jean Paulhan (1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1935.

J’envoie le double à Paillart [encadré au crayon rouge en haut de la feuille]

Eleuthériana.

Job pleure à la pensée que, si l’on frappait Mussolini (J[ean]-R[ichard] Bloch ds un article de l’œuvre intitulé : « Pas un coup de canon ! »), on frapperait le peuple italien qui est bon, qui traverse une crise de démence dont il se remettra si on lui laisse le temps.

Ne tuez pas ce chien enragé qui va vous mordre ! Job vous assure que, dans dix ans, il sera guéri.

x

Basile s’esclaffe du bellicisme des pacifistes .. Les voilà qui, pour sauver la paix, veulent faire la guerre.

Figurez-vous, Basile, que, pour faire lâcher prise à un apache, cet homme qui se dit « gardien de la paix » a tiré sur lui un coup de révolver ..

x

- C’est votre Société des Nations d’où vient tout le mal. Sans elle, l’Italie réglerait ses comptes seule à seule avec l’Erythrée, comme nous le fîmes avec l’Algérie, l’Angleterre avec l’Inde, et le monde ne serait pas en feu.

[marge de droite , encadré au crayon rouge] L[éon] Daudet

- Mais oui, Nestor. Et au diable foin de nos tribunaux, de nos juges, nos lois, de notre « moralisme » ! Sans eux, un Stavisky s’expliquerait en champ clos avec son gibier, et nous n’aurions pas de ces déplorables « affaires », qui jettent la moitié de la France contre l’autre.

x

« Puisqu’on finit toujours par négocier, explique Pamphile au condottiere romain, pourquoi ne pas commencer par là, au lieu de partir en guerre ?. »

[marge de gauche, encadré au crayon rouge] W[ladimir] d’Ormesson ds Figaro

Comme si on négociait sur le même ton après Iéna ou après Sedan.

Voilà pourtant ce que fait écrire l’esprit de conciliation.

x

Pamphile écrit encore : « A deux reprises, la S.D.N. [Société des Nations] a trouvé moyen de ne point appliquer les sanctions, alors que son statut le lui commandait. Pourquoi ne ferait-elle pas encore de même ? »

Pourquoi ? Mais parce que, ayant manqué deux fois à mon devoir, il peut arriver, Pamphile, que je n’y veuille pas manquer une fois de plus.

Julien Benda.

Voilà. Et modifiez à votre gré [bas de page, encadré, au crayon rouge]

Julien Benda à Jean Paulhan (1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1935.

Les Français aussi ont fait des guerres coloniales. Ils ne hurlaient pas leurs victoires, ils ne pavoisaient pas la capitale, ils étaient plutôt modestes ..

– C’est un luxe qu’on peut s’offrir quand on a derrière soi Rocroy et Austerlitz.

____

à M.Arland le roman de BatailleIX

Julien Benda à Jean Paulhan (1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1935.

[encadré]

Cahiers de Barrès

t.V, p.23]

Citation de Fénelon : L’œuvre de Dieu est une œuvre de mort et non de vie. »

[à droite au-dessus de l’encadré, à l’encre rouge]

je ne les ai pas X

Julien Benda à Jean Paulhan (14 janvier 1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 14 janvier 1935.

Donc à Mercredi.

Meilleurs souvenirs à tous deux.

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (28 mars 1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 28 mars 1935.

Grande gloire ! Le Tout-Florence .. Acclamations. Appelé tout de suite à Milan. (Convegno.)

D’ailleurs toujours modeste. Patiens quia aeternus.

Fidèlement

J.B.

(On pourrait faire le service au Lyceum. Florence 28 via Ricasoli.)

Julien Benda à Jean Paulhan (31 mars 1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 31 mars 1935.

Demain « Discours aux Milanais » ; puis retour.

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (19 juillet 1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 19 juillet 1935.
Cher ami,

je vous remercie d’avoir rétabli mon premier texte de Sporades, qui valait en effet, bien mieux.

Je vois, en reprenant mon scholie, que la partie conservée par vous comporte encore les trois notes que je vous envoie. (La première note toutefois me semble d’un intérêt discutable.)

__

Thérive a consacré à mon Délice un grand feuilleton, qui me paraît de nature à améliorer mes affaires avec la maison Gallimard. – Aurai-je un « Arland » pour septembre ?

__

Je commence, pour le Dictionnaire philosophique de Voltaire, une préface qui va me passionner à écrire ; elle consiste à prendre les principales idées politiques lancées par V[oltaire] et à suivre leur fortune – et leur déformation – jusqu’à aujourd’hui.

Bien amicalement à tous deux.

J.B.

A Paris, jusqu’au 6 août.

En vieux militaire que je suis, j’ai un surcroît de respect pour Tatou depuis qu’il a voulu dévorer Le S[avoureux]. – Et sans aboyer !.

Julien Benda à Jean Paulhan (août 1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – août 1935.
Cher ami,

vous avez tout à fait raison pour Gide ; j’ai écrit ce petit air du mois ab irato, et n’y tiens plus du tout. – Voulez-vous me faire adresser les épreuves du « Regards sur le monde passé. » ?

Martin du Gard m’a fait dans les N.L. [Nouvelles Littéraires] un grand article que je crois de nature à nuire à mon Délice. Décidément l’ironie déroute complètement les gens. Et il a des choses qu’ils n’admettent pas qu’on blague ; notamment la famille et le patrimoine. Ne pourrais-je espérer un Arland prochain qui ferait antidote ?

Votre séjour à Vittel doit tirer à sa fin. J’espère que vous vous en êtes bien trouvés. Je pars Mercredi. Adresse :

Vaux s/mer par Pontaillac.Charente Infre.

Bien amicalement à tous deux

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (août 1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – août 1935.

Suis ennuyé de ce que vs me dites de la difficulté de G[ermaine] à totalement se remettre. – Elle travaille trop. – Et puis vs êtes tous trop jeunes pour aller bien.

Votre écriture est devenue beaucoup plus haute ? Mégalomanie ? Ou plutôt simple nécessité d’être encore plus clair pour les typos.

__

Ne donnons-nous pas pour titre au scholie : « Regard sur le monde passé » ? (La récente « publication » dont je fais état dans la 1ere ligne date maintenant de 2 ans ½ ..) Vous pensez aux notes A,B,C .. n’est-ce pas ?

____________________

Si vs pouviez donner tout le scholie (12 pages ! ce serait mieux. (J’écris à Paillart qu’ils m’envoient les 12 pages.) Si vs ne le pouvez pas, prévenez m’en le plus tôt possible, car je ferais de la fin un article pr la Dépêche.

Bien amicalement à tous deux

J.B.

Je compte revoir le scholie mis en page.

Julien Benda à Jean Paulhan (août 1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – août 1935.

J’ai dû me faire beaucoup de tort avec mon texte de P.V. [Paul Valéry], et irriter une fois ceux qui me reprochent de ne pas observer les règles de la confrérie.

C’est d’autant plus sot que le texte n’est décidément pas bien choisi ; la pensée qu’il exprime n’est pas absolument banale et je pouvais, dans ses pensées son ouvre trouv et dans les pâmoisons qu’elles suscitent, trouver mieux.

A vous

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (15 août 1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 15 août 1935.
Cher ami,

voulez-vs avoir l’obligeance de me dire si vs publiez aussi la fin de mon scholie (à partir des derniers ***). Car si non, j’en ferai un article pour la Dépêche et si oui, j’aurais à remanier cette fin. (J’ai, d’ailleurs, toutes les épreuves.)

Merci et bien amicalement

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (22 août 1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 22 août 1935.

[Partie gauche de la lettre]

Cher ami,

je reçois hier au soir la mise en pages de mon scholie, sur lequel on n’a pas fait les corrections que j’avais envoyées il y a huit jours, et que je n’ai plus sous la mains. J’ai téléphoné ce matin. Ils disent ne les avoir point reçues, et que j’ai dû vous les envoyer à vous ( ?) Enfin, je les ai refaites de mémoire, et ils auront tout demain.

J’ai supprimé la phrase qui, en effet, devenait fausse ou du moins demandait beaucoup d’explications depuis la surrection de La Roque. J’ai aussi modifié, dans les Sporades, la phrase que vous signalez.

Dans le passage qui fait allusion à la position de Péguy et Halévy, j’ai gardé seulement le nom de H[alévy]. Il n’y a que lui, en effet, et nullement P[éguy], qui prétend avoir été à la fois dreyfusiste et conformiste.

45 francs de téléphone !. Et puis-je espérer que, malgré le tarif convenu, ce long, très long scholie, me sera exceptionnellement compté 400 fr ?

[Partie droite de la lettre]

Ramon F[ernandez]. qui devait parler de Délice d’Eleuthère dans Marianne, ne veut le faire maintenant que moyennant un chantage, qu’il m’a fait proposer, avant mon départ de Paris, par Roche et Berl (faire un article de Marianne sur les .Violents . qu’il ne m’a d’ailleurs pas envoyé.) Berl m’invite, toutefois, à faire un article moi-même sur mon livre. Je l’ai fait et envoyé. Il s’appelle « Autopsie d’Eleuthère », étant un scalpel assez poussé du personnage. Paraîtra-t-il ?. Il est dur pour les hommes d’action !..

Ma presse est nombreuse et bonne. Mon meilleur article est de Porché dans le Jour !

Bien amicalement à tous deux.

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (30 août 1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 30 août 1935.
Cher ami,

cet André Rousseaux est stupide. Je n’ai pas raillé la pensée de Valéry, j’ai raillé ceux qui le saluent de profond penseur en tant qu’il dit des vérités qui, de l’aveu de R[ousseaux] lui-même, crèvent les yeux.

Ici on goûte beaucoup mes Sporades. Mais je ne vois que très peu de monde .. Pour vous, j’ai le sentiment qu’on ne vous en parle guère et ou, sinon, avec malveillance. Enfin, j’ai tout un développement, dans mes Mémoires, sur l’accueil fait à mes œuvres et l’explication de cet accueil. – J’ai toutefois l’impression que Délice d’Eleuthère est bien parti. Avez-vs lu l’article de Fernandez ? Je lui ai écrit pour le remercier, mais en lui demandant si Péguy s’était mis « à côté » ou « en face » de Lavisse, de Rudler, de Blum ? et si Bergson s’est mis « à côté » ou « en face » de l’associationiste ? Je médite un article qui aurait pour titre : « La fin d’un genre » (la discussion.)

En attendant, je travaille assidûment à mes Mémoires. Lecture du 1er tome certainement avant la fin de l’année.

Bien amicalement à tous deux et ceux qui vous entourent.

J.B.

« Chien méchant ! » Que va dire Alix !

Julien Benda à Jean Paulhan (septembre 1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – septembre 1935.

Air du mois [en haut et à gauche de la feuille de cahier]

Donc, Polémarque …

Donc, Polémarque, vous ne marchandez pas vos hourrah à l’éloquence d’Hitler et voudriez que la France s’unisse à lui pour faire la guerre au bolchevisme.

Que haïssez-vous dans le bolchevisme ? La destruction suppression destruction de la liberté ? La ruine de l’art ? de la civilisation ?. Toutes ces choses sont-elles si brillantes en Allemagne et en Italie,

Parlez donc net. Ce qui vous terrifie dans le bolchevisme, c’est la destruction suppression des

suppression des classes possédantes, c’est l’anéantissement des privilèges bourgeois, dont vous savez bien que le fascisme, quoi qu’il dise, les maintient.

N’espérez pas trop. Vous dites à Blum que les ouvriers français ne vont pas se faire casser la figure pour mettre au pas le fascisme italien, son ennemi personnel. Croyez qu’ils se la feront casser moins encore pour arrêter le communisme russe, qui ne menace que vos classes.

Julien Benda.

Julien Benda à Jean Paulhan (septembre 1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – septembre 1935.
Cher ami,

voulez-vous me garder 5 à 6 pages en novembre pour un scholie de réponse à Thibaudet. Titre : « Esprit pur et esprit incarné. »

Je vous l’apporterai dès mon retour, probablement le 10.

Amicalement.

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (19 septembre 1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 19 septembre 1935.

Vaux-s/mer

par Pontaillac

Charente Infre

Cher ami,

je parlerai donc du livre de Blondel dans un scholie. Comme apologie de la confusion d’esprit, c’est incroyable. Et non moins inouï, l’article que lui a consacré Lavelle.

Avez-vous lu l’article de T[hierry] Maulnier dans sur Eleuthère dans la Revue Universelle ? Quatre lignes d’Air du Mois en novembre lui seront dédiées, et à sa conception de la culture à la houssarde [sic]. J’ai besoin pour les faire d’un texte que j’ai à Paris. D’ailleurs, il vaut mieux attendre et ne point paraître bondir.

Il faudra aussi que je m’explique sur Samuel. Encore qu’à la réflexion il n’est pas mauvais pour moi qu’on croie à une telle auto critique.

Bien à tous deux. Quand rentrez-vous ?

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (30 septembre 1935) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 30 septembre 1935.
Cher ami,

je n’ai pas commencé mon papier sur Blondel. Je le ferai donc probablement sur Blondel et sur (Fernandez sur Blondel).

___

Alors, si je comprends bien, il va y avoir la moitié des exemplaires de la N.R.F. qui contiendront Job et l’autre moitié non ?

Quand j’envoie à vous et à Paillart, mon dessein est que vous Paillart compose mais que vous lui disiez, puisque vous avez la copie, s’il doit mettre en page. Je n’ai jamais pensé qu’il pût mettre en page sans avoir votre avis.

Job est féroce, selon vous, pour l’Italie. Point pour Job, que personne ne songera à identifier.

___

Je compte rentrer vers le 8 ou 10.

Amitiés à tous deux

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (1936) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1936.
Cher ami,

voulez-vous me rapporter demain à la revue la feuille du livre de Henriot, que je vous envoyai hier avec mon papier ? J’en aurais besoin pour corser davantage, comme vous m’y conviez, ma riposte.

A vous

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (1936) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1936.

Samedi. 11heures (pas encore d’épreuves.)

Cher ami,

dans mon papier sur : De la famille, du patrimoine, etc. voulez-vous mettre :

Bourget a écrit que la supériorité valeur mentale de Pasteur venait, en partie, de ce qu’il sortait d’une famille terrienne du Jura (Figaro, 24 décembre 1930 : « Notes sociales. »)

Votre
J.B

Julien Benda à Jean Paulhan (1936) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1936.

[en haut de la 1ere page à droite]

Très en hâte le facteur m’attend

Mon cher ami,

au lieu de ma dernière phrase (sur le reptile), mettons :

Je laisse au lecteur l’appréciation des procédés mœurs littéraires.

Cela ira-t-il ainsi ?

[entouré à droite] la branderaie par Jarnac encore 10 à 15 jours.

Je crois que P.L. me répond par coq à l’âne quand il me dit que la République reconnaît l’hérédité du patronyme. En tous cas, vous ne nierez – ni personne – que les Maurras, Halévy, etc.. se plaignent que la Rép. ne reconnaisse pas l’hérédité. Il faut qu’on me dise de quoi ils se plaignent, sinon de ce que je leur fais dire. Et Maurras ne se plaint-il pas constamment que le chef de l’Etat soit électif et non héréditaire, comme le roi ? – En quoi la répil P.L répond-il à cela ?

P.L. devait me répondre : « M.B. [Maurice Barrès] déclare que nous voulons que la R[épublique] prenne ses chefs d’office dans la bourgeoisie. C’est faux. » (C’est ce que vous me dites.) Me répondre, comme il fait : « La R. respecte les patronymes », c’est parfaitement un entretien de coq à l’âne.

La réponse de P.L. ne consiste pas du tout à me dire comme vous semblez le croire : « Nous Vous avez tort de prétendre que nous reprochons à la R. de ne pas reconnaître la classe-élite ». Elle consiste à me dire : « La R. le fait », et vous nous prêtez, pour les besoins de votre cause, un mécontentement que nous n’avons pas !! » Il me reproche nullement d’avoir dit que, selon le démocrate, la classe-élite doit être privilégiée ; il me reproche de dire qu’elle ne l’est pas et que le réactionnaire s’en plaint !... 

Pour terminer l’avant-dernier alinéa

Il paraît que l’Action Française ne reproche pas au chef de l’Etat démocratique d’être électif, alors que la royauté est héréditaire!. Au surplus, si le reproche grief que les antidémocrates font à la République parce qu’elle ne reconnaît pas l’hérédité n’est pas celui que je dis, j’attends qu’on me dise ce qu’il est. Car on ne niera pas qu’il lui en faut un.

___

Voulez-vous m’envoyer les épreuves ?

Je vous les retournerai par courrier, et vous en ferez ce que vous jugerez bon.

A tous deux

J.B

Encore un mot.

Mauriac (le docteur), quand il déclare scandaleux que l’instruction soit gratuite, que veut-il dire sinon qu’elle doit être le monopole de ceux qui peuvent payer ?

Et qu’est-ce que signifie leur campagne contre l’Ecole Unique ? (voir le Figaro.)

Sur tout cela, on ne répond rien.

Julien Benda à Jean Paulhan (1936) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1936.
Cher ami,

je vous serais infiniment reconnaissant de publier cette note telle quelle. En lisant attentivement la note de P.L. (comme je vous remercie de m’y avoir contraint), je m’aperçois qu’elle est d’une insigne bassesse.

Bien vôtre. (Mon adresse chez Delamain.)

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (1936) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 1936.

Une dame, très admiratrice de mes Mémoires (ceci se passe chez votre collaborateur J. Delamain) me dit : « Ne vous étonnez pas de l’exaspération de maint fidèle de la N.R.F. Votre œuvre est un soufflet continuel aux séides de l’inquiétude. » Elle ajoute : « C’est-à-dire à toute l’humanité moderne. »

A très bientôt.

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (20 août 1936) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 20 août 1936.
Cher ami,

encore une fois, indiquez-moi qq jours à l’avance votre passage par Paris. J’ai des choses à vs communiquer soumettre quant à vos dernières « fleurs ».

Peut-être ne pourrai-je pas vous lire ma fin. Je vais l’envoyer à Paillart, qui me la rendra dès que possible, car je veux donner le tout à la fabrication avant mon départ.

Amicalement à tous deux

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (8 octobre 1936) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 8 octobre 1936.
Cher ami,

je vous verrai donc à Paris le 14 et vous soumettrai mes coupures de mon article de novembre.

Le mot de Gide m’a inquiété. Vous me l’avez communiqué surtout, je pense, pour me montrer combien son esprit est curieux. Mais je me suis mis dans la tête qu’il est grave pour moi qu’il ait envisagé que la NRF se séparait de moi, et que vous croyez bon de m’en avertir, pour que je ne sois pas pris en traître. J’aimerais que vous me donniez votre franc avis sur ce point.

Quant à un esprit qui trouve que je manquerais d’autant plus qu’on ne s’apercevrait pas combien je manquerais, j’avoue peu l’admirer et ne pas sentir la justesse de « d’autant plus. » Mais ne me donnez pas le mot pour l’ « admirer », sauf au sens latin.

L’« exaspération » de certains amis de la NRF devant ma Jeunesse me semble toujours inexplicable. – Je dois dire qu je vois aussi des enthousiastes.

A tous deux et très bientôt.

12 rue de l’Assomption Lundi matin.

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (23 décembre 1936) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 23 décembre 1936.

j’ai oublié de vous dire que je travaille ici presque exclusivement mon second tome de Mémoires. J’en aurai fait tout un chapître.

Amicalement à tous deux

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (mars 1937) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – mars 1937.

Cela ne m’empêche pas de travailler mon second tome de Mémoires .. Suis incorrigible.

A bientôt

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (6 avril 1937) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 6 avril 1937.

[r ?] Via Queen Mary

retour début mai.

Il me tarde de vous revoir tous deux.

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (8 avril 1937) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 8 avril 1937.

[r ?] Via Europa

Cher ami,

vous ne me verrez que le 12 ou 13 mai; les transat sont remplies, et pas une place pour moi avant le 4. C’est long ..

Amitiés vives

J.B.

Si vous voyez un mien article ds le Temps, voulez-vs me l’envoyer ? Merci.

Brevoort hôtel. New-York

Julien Benda à Jean Paulhan (2 juillet 1937) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 2 juillet 1937.

avant …

J.B.

Julien Benda à Jean Paulhan (3 août 1937) §

IMEC, fonds PLH, boîte 100, dossier 095052 – 3 août 1937.
Cher ami,

j’ai envoyé à Bussières ce qu’il avait déjà composé en placards ; avec mes ajouts et corrections, cela doit faire 26 à 27 pages. Je vais [mot biffé illisible] vous envoyer à Paris dans 3 ou 4 jours une suite, qui fera une dizaine de pages encore de la revue. Je vous prierai de les lui adresser [mot biffé illisible] pour qu’il les compose. Puis nous verrons où nous ferons la coupure.

Amicalement à tous deux.

A Vaux (Ch. inf.) demain.

[ajout entouré] enverrai notes parues sur l’Espagne