Correspondances écrites et reçues par Jean Paulhan (1925-1936 et 1950-1958), éditées en collaboration avec l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC, Caen) et la Société des lecteurs de Jean Paulhan (SLJP).

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Le projet « Hyper Paulhan » de l’OBVIL [Observatoire de la Vie Littéraire] propose les reproductions numérisées (mode image) et transcrites (mode texte) de lettres déposées dans le fonds Jean Paulhan et quelques autres fonds à l’Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine (IMEC, Abbaye d’Ardenne, 14280 St-Germain la Blanche-Herbe).

Ces lettres sont extraites des dossiers de correspondances passives et actives de Jean Paulhan. Elles s’inscrivent dans deux tranches chronologiques :

  • 1925-1936, années pendant lesquelles Jean Paulhan a été nommé rédacteur en chef, puis directeur de La Nouvelle Revue française,
  • 1950-1958, années de redémarrage de La NRF, après l’interruption de la fin de la guerre et de l’après-guerre…

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  • Pour consulter les archives-papier originales de Jean Paulhan à l'abbaye d'Ardenne, inscrivez-vous à l’IMEC.

Robert Chatté

Jean Paulhan

1949/1957

Robert Chatté & Jean Paulhan

Correspondance (1949–1957)

2016
Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL, 2016, license cc.
Source : IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 020682
Source : IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277
Ont participé à cette édition électronique : Clarisse Barthélemy (Responsable éditorial), Camille Koskas (Responsable éditorial), Amaury Nauroy (Transcription) et Anne-Laure Huet (Édition TEI).

Robert Chatté à Jean Paulhan (1949) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 020682 – 1949.
Mon cher Jean,

Tu parles que j’ai été déçu, tout en te comprenant. Il me faut donc encore attendre pour rouvrir tes ms, que je pourrais [écorner ?] !... et en plus j’ai trois affaires à te proposer : une de peintures et bronzes tibétains, une de roudoudou (en marbre) et une autre d’art khmer (XIe siècle et non pas XIe arrondissement)

J’ai téléphoné à P.P., tout content il propose « vers la fin de la semaine », vendredi, par exemple, ça t’irait ? Mais pourquoi pas, encore une fois, tout simplement chez moi. Je crains évidemment que mes 5 étages effraient Germaine, cependant je lui assure que je prendrai la responsabilité de l’entrée et du dessert, consulte-là, veux-tu, et dis-moi VITE

A vous deux,

R.C.

PS : Wols a fait de très bonnes [ ?]

Robert Chatté à Jean Paulhan (1949) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 020682 – 1949.

Merci, mon cher Jean ; tu es vraiment parfait et je m’y connais. Malheureusement c’est arrivé pendant que je discutais le coup avec Berès*, tout comme si j’avais déjà le pneu en poche et comme si ma délicatesse (j’y tiens) ou la sienne (j’y crois guère) me gênait pour lui montrer ta pièce à conviction.

- C’est bien gênant, j’avais déjà fait mon prix à l’amateur

- Evidemment, je vous comprends, comment faire ?

- …

- On se retrouvera dans une autre affaire. Je veux vous aider, voulez-vous un compromis : la remise de 10% (celle entre libraires) soit net 36… Tant pis je perdrai… et vous ne [ ?] votre amateurII

- … euh !

- Alors ?

- D’accord

Cela me donne envie de tenir un cahier de mes aventures avec les commerçants [sic], le prendrais-tu ?Seulement je craindrai d’être un peu brûlé et de justifier le surnom de « Tigre de la librairie » que paraît-il on me donne, alors que je suis, dans le vrai, un chat-té

le Tien

A bientôt

Je fais tout mon possible pour aider Wols, en ce moment, mais là, sois sans crainte, honnêtement.

Robert Chatté à Jean Paulhan (1949) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 020682 – 1949.

Faut encore que je te dise que je suis sur le point d’épouser une cyclothimique [sic] américaine… J’ai peur que P.P., que je préviendrai, me le déconseille, d’autant plus qu’elle est riche. Et toi, qu’en penses-tu ?? Borel serait mauvais juge car il a aussi soigné cette fille (de 32 ans) et je sais qu’il a un petit béguin pour elle… Je me gratte !?!

Robert Chatté à Jean Paulhan (1949) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 020682 – 1949.
Mon grand Jean,

Je voudrais te voir, content de vivre et bien en forme ; quand peux-tu, le plus tôt possible ?

Tout à vous deux,

Robert

Robert Chatté à Jean Paulhan (1950) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 020682 – 1950.
Chers vous deux,

Je vous la souhaite Bonne, Heureuse et quand on aime, comme je vous Aime, Dieu doit entendre.

Tralala-la-lala-la !... j’ai un écritoire de choix. Des C. de conscience : quand te la donnerais-je, quand ? Où?

Robert

Jean Paulhan à Robert Chatté (1950) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 1950.
Cher Robert

Je ne vais pas très bien : les yeux. Privé de lire et d’écrire.

Bonne année ! Nous t’embrassons tous les deux.

Jean.

Grand merci du Dictionnaire ! Tu es merveilleux. As-tu songé à la Redoute des contrepetteries [sic] (de Perceau ?) Je voudrais bien l’acheter aussi.

Les médecins me disent de prendre 3 semaines de repos, aux champs. Mais quels champs ? Je te demanderai conseil.

ci-joint un petit mot de Bousquet (à propos de Fr. P. Alibert) qui t’intéressera peut-être.

Carcassonne Mercredi

III

Toute la nuit dernière, Ma veilleuse envoyait au plafond l’ombre d’un glaïeul qui dessinait parfaitement un petit cheval d’ombre. Je travaille : dans peu de jours, tu sauras si c’était en vain.

Je t’embrasse

Joe

Bien cher Jean

Fr. Paul t’envoie toutes ses amitiés, et il me charge de te dire :

1) Qu’il accepte la publication du Supplice d’une queue. Les quinze mille francs seraient les bienvenus.

2) Le livre suivant, très admiré par André Gide, a pour titre : la couronne de pines. Il a été imprimé, Alibert en a gardé les épreuves – qu’il tient à ta disposition. Après paiement d’un acompte et expédition des épreuves, le fil a été coupé.

3) Il existe un troisième ouvrage dont Alibert a la copie dactylographiée à te communiquer. La publication de ce dernier texte n’a pas encore été envisagée. Il est le plus audacieux de tous et a pour titre : Le fils de Loth.

Jean Paulhan à Robert Chatté (1950) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 1950.

Merci,

Cher Robert

On me dit que le traitement du Prof. Delay fait en ce moment des merveilles. Le connais-tu ? Je me renseigne.

Et en tout cas, à mercredi. Ton

Jean P

Jean Paulhan à Robert Chatté (1950) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 1950.
Mon vieux Robert

Il me semble bien que j’ai fait quelques progrès, mais je suis encore assez loin de pouvoir lire et écrire comme j’en aurais envieIV.

Je rentre lundi prochain (pour témoigner au procès Céline.)

Grand merci des deux livres ! J’espère bien te rapporter au complet le petit livre promis.

Je t’embrasse

Jean P.

Jean Paulhan : Garage du « Provençal », Rue St-Barthélemy, JUAN-LES-PINS (A. Mmes)V

Jean Paulhan à Robert Chatté (1951) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 1951.

Que deviens-tu, mon petit Robert ? Je voudrais bien avoir de tes nouvelles.

Nous avons passé à Sceaux de fort mauvaises vacances. Si près que ce fût, le voyage a fatigué Germaine qui n’a pu s’habituer aux meubles, ni à la maison – enfin est revenue plus lasse et plus angoissée qu’elle n’était partie. En ce moment où les enfants ne sont pas là, je ne puis guère la quitter plus de quelques moments.

Mais donne de tes nouvelles. A toi

Jean

A propos d’enfant, j’ai un nouveau petit-fils depuis hier : Nicolas.

Jean Paulhan à Robert Chatté (1951) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 1951.

[au dos d’une enveloppe de la NRF expédiée par JP, notes de la main de R. Chatté, assez illisibles. Parle d’aquarelles, pastel et gouache…]

Jean Paulhan à Robert Chatté (11 octobre 1951) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 11 octobre 1951.

PARIS 28

11IX51 10h45

R.DES ECOLES

 

Monsieur Robert Chatté

32 bis rue d’Orsel

Paris (18)

Jean Paulhan à Robert Chatté (19 novembre 1951) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 19 novembre 1951.

PARIS VII

15h

19-11- 1951

RUE CLER

 

Monsieur Robert Chatté

32 bis rue d’Orsel

Paris (18)

Jean Paulhan à Robert Chatté (1952) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 1952.

Excuse les taches ! La nrf a du bien mauvais papier

Tu comprends, mon petit Robert, d’écrire directement sur le livre ça serait plutôt outrecuidant. Mais je t’écrirai à toi et – si Derain te le conseille -, je recopierai la petite lettre sur le livre. A toi.

Jean

Je te remettrai le livre quand tu voudras (le récit érotique.)

Tout heureux de te sentir si bien en forme.

VIL’exposition de Marianne Clouzot est consternante. (Je n’ai pas du tout osé le dire au gentil chevalier.)

Jean Paulhan à Robert Chatté (1952) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 1952.
Cher Robert

Cette semaine, impossible ; mais la semaine prochaine quand tu voudras. (Mercredi 21 par exemple.) On t’embrasse

J

Jean Paulhan à Robert Chatté (1952) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 1952.
Cher Robert

C’est qu’il vaudrait mieux se jeter à l’eau tout de suite. Tu ne te fais pas idée de ce que j’ai trouvé ici comme livre, lettres, compliments (de bien des gens que je ne porte pas dans mon cœur) injures (de gens pour qui j’avais plutôt de la sympathie). Puis il me faut répondre ! J’en ai jusqu’au cou.

Même M. Vincent Auriol m’a écrit 3 pages. Même le Pape ! (C’est entre nous). Je t’en prie laisse-moi quelques jours encore.

Il n’y a pas un seul toucan en Guinée, et l’exportation des indigènes est interdite. Mais je te montrerai une termitière. Je t’embrasse

Jean

Jean Paulhan à Robert Chatté (1952) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 1952.

PARIS V

18H

4-3-1952

R. DE L'EPEE DE BOIS

 

Monsieur Robert Chatté

32 bis rue d’Orsel

Paris (18)

Jean Paulhan à Robert Chatté (23 mai 1952) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 23 mai 1952.
Cher Robert

Impatient d’être à demain. Si tu veux bien, je ne viendrai pas seul, mais avec Marc Bernard (que j’aimerais que tu connaisses) et peut-être Gianna Manzini (c’est une grande romancière italienne)

Ton

Jean P

Jean Paulhan à Robert Chatté (26 mai 1952) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 26 mai 1952.

PARIS V

12h

26-5-1952

R DE L'EPEE DE BOIS

 

Monsieur Robert Chatté

32 bis rue d’Orsel

Paris (18)

Jean Paulhan à Robert Chatté (25 juin 1952) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 25 juin 1952.

PARIS V

19h45

25-6-1952

R. DE L'EPEE DE BOIS

 

Robert Chatté

32 bis rue d’Orsel

Paris (18)

Jean Paulhan à Robert Chatté (15 juillet 1952) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 15 juillet 1952.

PARIS.28

15.VII.2.10

R. DES ECOLES

 

Monsieur Robert Chatté

32 bis rue d’Orsel

E.V (18e)

Jean Paulhan à Robert Chatté (15 octobre 1952) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 15 octobre 1952.

Cher Robert, comment vas-tu ? Tu serais gentil de me le dire. Je suis pour douze jours encore en Savoie. C’est un pays où les montagnes (bien que couvertes de neige à leur sommet) ne sont pas le moins du monde humiliantes, vous donnent l’impression que vous êtes aussi sur une montagne : impression d’autant plus agréable que je souffre toujours de ma sciatique et ne puis guère marcher ; escalader, bien moins encore ; je travaille. Je respire un air frais (à cause des champs de neige) et je reçois dans le dos un soleil très chaud (à cause que les montagnes se le renvoient l’une à l’autre.)

Je t’embrasse

Jean P

Chez M. Pilotaz

Gilly s. Isère (Savoie)

Jean Paulhan à Robert Chatté (25 septembre 1953) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 25 septembre 1953.

PARIS V

20h45

25-9-1953

R. DE L'EPEE DE BOIS

 

Monsieur Robert Chatté

32 bis rue d’Orsel

E.V (18)

Robert Chatté à Jean Paulhan (27 avril 1954) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 020682 – 27 avril 1954.

La bonne Maison

Route de Saint Paul

Vence A.M

Mon pote,

D’accord avec Massillon : « Il faut s’exercer souvent aux voyages… » Cependant te goure pas, ici, je n’pense pas qu’à m’faire rôtir les côtelettes, j’fais aussi du surf : la chasse aux bibliophiles, comme toujours, interrompue parfois par une souris rital, amerloque, bretonne ou ruskie. Mais je m’connais : pour grimper total, mézigo, haricots ! Faut que j’redescende à Montmartre avec de la soudure, de l’oseille, de la bonne fraiche.

J’espère à la crème pour le lilas.

A bientôt pour la jactance, vers le 30-31-32 ou 3 mai.

Fais la bise à Germaine et envoie la bonne [bafouille ?] à ton pote qui te sert les pognes de tout.

R. Chatté
Licencié ès chocs

As-tu des nouvelles du ms. de la copine à Adrien Borel ?

Jean Paulhan à Robert Chatté (13 septembre 1954) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 13 septembre 1954.

PARIS V

13-9-1954

RUE DE L'EPEE DE BOIS

 

Monsieur Robert Chatté

32 bis rue d’Orsel

E.V (18)

Robert Chatté à Jean Paulhan (8 mars 1955) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 020682 – 8 mars 1955.
Monsieur,

J’ose espérer qu’il a été fait un petit tirage à part de vos « Douleurs imaginaires » et si toutefois vous pouviez avoir l’extrême complaisance de m’en vendre 1 ou 2 exemplaires, je vous en serais infiniment obligé. Veuillez, je vous prie, excuser l’impatient bibliophile que je suis et resterai.

Comme tu le vois mon ton épistolaire change. C’est que je suis persuadé que tu me détestes, aujourd’hui, puisque tu n’as pas tenu tes promesses répétées de venir me voir pour casser la graine. Je t’avoue que j’en suis malheureux…

Bientôt le printemps… dans 13 jours.

J’embrasse Germaine

Ainsi que toi malgré tout

Jean Paulhan à Robert Chatté (6 avril 1955) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 6 avril 1955.
Cher Robert

Impossible demain ! Il y a un petit accrochage que je n’avais pas prévu, (d’ailleurs, accablé de travail depuis que je suis rentré.) Pardonne-moi. Je t’écrirai dans quelques jours.

A toi

Jean P

Robert Chatté à Jean Paulhan (29 mai 1955) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 020682 – 29 mai 1955.
Mon Jean,

Hier matin, je me suis réveillé tout triste, après avoir discuté dans un demi-sommeil, avec Madame Reverchon-Jouve qui me disait qu’elle était « peu pour les chocs…que tout dépendait comment ils étaient faits… » et patati et patata. J’étais tout ennuyé à l’idée que Jouhandeau allait venir me prendreIX, pour aller ensemble à Saint-Mandé, mais cette fois en curieux, et non en « entrant » ; et puis il fallait aussi déjeuner avec Borel et certainement l’entendre parler de mélancolie, lobotomie, de petits fous et de grands fous, taratata ; enfin j’étais très mal en train mais j’ai eu la joie, à cet instant, de recevoir la suite des D.I et son envoiX qui m’a cravaché et retapé en même temps qu’il a souligné que j’avais eu tort d’hésiter à terminer le dernier mot que je t’ai envoyé par « Je t’aime et je t’admire », c’est en sifflotant, tout en écoutant Marcel parler de lui, que nous sommes arrivés à Saint-Mandé. Nous fûmes accueillis par le Docteur Tison, auquel j’ai présenté Marcel. Tison, peut-être dur de la feuille, lui a dit toute sa joie de posséder, dédicacé ton Sade et le plaisir qu’il avait à le lire, Marcel tiquant, j’ai cité les « Essais sur moi-même », ce à quoi il a répondu : - Ah ! oui, oui, je l’ai aussi », puis a recommencé à parler de Sade.

Non, je ne suis pas encore parti, ayant été prévenu que mes Suisses et Belges, bien que très intéressés, préféraient me voir après les fêtes ce qui fait que je ne partirai pas avant le Mardi ou le Mercredi en huit.XI

Ah, il serait bien que toi aussi tu viennes voir et observer à Saint-Mandé, pour après déjeuner avec Borel, comme il serait content Adrien, et moi donc !

Je te donnerai trois autres minuscules la semaine prochaine, si tu en veux davantage, dis-moi carrément le nombre, je les ferais venir de Suisse. Ceci me prouve combien il est fâcheux que je sois arrivé trop tard pour un choix de pensées chinoises de toi que Kunding aurait certainement préféré. Il faut absolument, quand je serai en Suisse, que je le décide à éditer un autre minuscule de toi. Mais quel texte ? Des pensées malgaches avec un frontispiceXII gravé par Springer ?

Je te dirai mieux de vive voix ce que je pense des D.I. Pour la seconde partie, j’ai calé un peu pour « la Philosophie se trouve en défaut » pour laquelle je ne suis pas assez cultivé, mais j’étais déjà persuadé que « les maladies s’en vont avec l’âge » puisque je me répétais souvent que les maladies guérissent d’elles-mêmes et que Médecine et pharmacie ne peuvent que vous aider à patienter durant les douleurs. Allons, bientôt je ne serais plus capables d’alimenter des maladies resplendissantes de santé.

Je vous aime et je t’admire.

Robert

P.S : J’ai commencé un brouillon de la lettre d’un cyclothyme ou Lettres aux psychiatres, que je voudrais écrire. XIII

LA CONDITION HUMAINE. – Publié dans la N.R.F. dans le N°232 du I.I.33…au N°237 du I.6.33XIV

L’édition originale : achevé d’imprimer : 5 mai 33, Imprimerie Moderne 177 route de Châtillon à Montrouge.

Dans la revue du N° 257 de Juin 33, au bas de la page 924, cette note : « Voir la Nouvelle Revue Française des I.I, I.2, I.3, I.4, I.5, !! ce qui laisse supposer que la 6 ème et la 7 ème partie du livre ont été publiées dans celui-ci avant de l’être dans la revue.

D’autre part, au verso de la couverture (n°237), l’édition originale est annoncée comme venant de paraître.

Dans le N° 19 du 12 Mai 1933, de la Bibliographie de la France, page 1771, annonce de l’édition originale, « mise en vente le 10 Mai. »

Dans le tirage à part, un feuillet blanc sépare la dernière partie du texte qui représente 4 pages et demie avant le début de la 6 ème partie jusqu’à la fin

Quelques variantes entre la revue et le texte de l’édition :

N.R.F. : N° 232, du I.I33, page 98 :

« Paupières battantes, il découvrait en lui… »

Edition in.12 : page 10 :

… »les paupières battantes, Tchen découvrait en lui.. »

N.R.F. : 233, du I.2.33, page 240 :

« Habillés déjà en soldats du Gouvernement, suroît sur le dos, les hommes, un à un, descendaient dans… »

dans le livre, page 84 :

« Les hommes descendaient un à un dans… »

Dans la revue, page 928 :

« Reste là, enfant de cochon, dit-il nonchalamment »

Dans le livre, page 333 :

« Reste-là, enfant de cochon ».

Revue : page 970 :

« C’est la première fois… et non, en me préparant patiemment à crever… »

Livre, page 392 :

« … et non en attendant patiemment de crever »

Revue page 970 :

« … contre la terre… » « Je… »

Livre page 393 :

« … contre la terre… »

Revue page 975 :

« … le chant même de la xxxxx illisible sous la biffure] terre ; la douleur possédée refermait lentement ses bras inhumains sur la délivrance frémissante et cachée en lui comme son cœur.

- Vous fumez beaucoup ? répéta-t-elle »

Livre page 400 :

« … sur la délivrance frémissante et cachée en lui comme son cœur, la douleur possédée refermait lentement ses bras inhumains. »

Revue page 976 :

« Sur le chemin de la vengeance ma petite May, on rencontre la vie… Elle se leva, lui rendit sa main. »

Livre page 401 :

« … on rencontre la vie…

- Ce n’est pas une raison pour l’appeler.

Elle se leva.

 

Il y a donc de la 6 ème partie jusqu’à la fin les mêmes différences de texte que pour les cinq premières parties avec l’édition originale qui aurait été corrigée sur les épreuves du tirage à part de la revue.

La revue et la pré-originale auraient-elles été imprimées plus d’un mois avant sa mise en vente ou la date de l’achevé d’imprimer du livre serait-elle inexacte ou antérieure, comme ce fut le cas pour d’autres livres ?

 

XVLe tirage à part effectué sur la composition typographique de la revue aurait eu lieu dès que cette composition a été achevée, c’est à dire en mars ou avril 1933, lorsque Malraux a remis à la revue la fin de son premier manuscrit.

Robert Chatté à Jean Paulhan (2 juin 1955) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 020682 – 2 juin 1955.

Cher Jean, Quelle surprise et quelle déception : Ma femme de ménage retrouve à l’instant, dans un filet cette lettre que je lui avait recommandé de porter samedi dernier… Elle l’avait oubliée. Et, confiant que tu l’avais depuis longtemps, je m’étonnais de ne rien recevoir de toi. Je me [répète ?] que tu es indulgent…

Je serai samedi prochain à Rouen pour une assemblée de la « S normande des amis du Livre », [2 mots biffés illisibles] à l’occasion de la [biffé illisible] distribution des ex. de la nouvelle édition des « Réincarnations » illust. par Rouault. Et comme je suis sociétaire, j’aurai en même temps [biffé illisible] la possibilité de connaître de nouveaux bibliophiles. Mais après cela, je devrai rencontrer [Gabery ?]. Et je suis bien ennuyé ; car il m’a écrit, à plusieurs reprises, depuis 3 mois, pour me dire de te demander des nouvelles de son ms. sur Gide. Et quand je t’ai vu, muet ou excité que j’étais, j’ai complètement oublié de t’en parler – connaissant déjà ton jugement. En plus, il sait déjà qu’un autre éditeur, auprès duquel j’ai vraiment fait tout mon possible l’a refusé. Peut-être, peut-être, le décevrai-je [biffure] moins [biffure] si tu pouvais m’envoyer un pneu en me parlant de lui et d’autres choses. Juge toi-même. Mais je dois partir samedi à 9 heures – avec Sicklès en voiture – pour rentrer dimanche soir.

Je sais que Marcel aimerait beaucoup ce papier de couverture pour un tirage à part de son Viol. Au lieu du pur fil blanc, ce vélin rose, pour le texte ne me déplairait pas. Mais comme j’en demande des choses !

Excuse-moi, puisque je suis ton ami

RC

Jean Paulhan à Robert Chatté (30 juin 1955) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 30 juin 1955.
Cher Robert

Quand te verrai-je ?

Veux-tu venir déjeuner aux Arènes, par exemple, vendredi vers midi et demie ? Je cherche à avoir ta nrf de Juin : ça n’est pas si facile.

On t’embrasse

J

Jean Paulhan à Robert Chatté (1956) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 1956.

Jacqueline Clavel

Perros-Guirec

C de N

 

Monsieur Robert Chatté

32 bis rue d’Orsel

E.V (18)

Robert Chatté à Jean Paulhan (22 mai 1956) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 020682 – 22 mai 1956.
Mon cher Jean,

Pour bien te dire ce que je suis devenu, depuis notre dernier déjeuner, le mieux est de te citer ce passage du Journal de Léautaud, T.III, p. 105 :

« Il y a des jours qu’on n’a envie de rien, qu’on n’a de goût pour rien, qu’on ne ferait pas un geste même pour prendre le monde s’il s’offrait, qu’on a horreur de tout, choses et gens, les autres, soi-même, son travail, sa vie, son passé, des jours que l’idée de la mort rend tout puéril, inutile et ridicule, qu’on a à la fois pitié et horreur de soi, dans un grand découragement de tout, qu’on voudrait ne plus rien voir, savoir entendre, se rappeler ni espérer, qu’on s’enferme dans l’obscurité comme si c’était un peu, un moment, cesser d’exister. Comme j’ai eu de ces jours dans ma vie. Je me demande même, tant ils ont été nombreux, comment j’ai pu faire le peu que j’ai fait. Quelles victoires successives, oh ! les toutes petites victoires ! j’ai du [sic] remporter sur moi-même… »

[biffure] Cependant je répétais que j’avais aussi peur de vivre que de mourir. J’espérais le bel accident, à un instant inopiné [ ?], qui me supprimerait, je t’écrivais des lettres que je n’osais pas t’expédier. Puis Borel est venu à bout de ma résistance pour me livrer [ ?] encore à deux reprises à la fée électricité. Enfin amélioré, j’ai téléphoné pour apprendre que tu étais absent jusque vers le 15 mai. Je pense donc ne pas être trop en retard pour te retourner le Petit Ami et pour le champagne que voici. Maintenant il me reste encore à te rendre le peu d’or que j’ai amassé pour toi. Je voudrais aussi te montrer tout ce qui me reste à vendre. Parmi cela il y a certaines choses que tu consentirais peut-être à m’échanger contre bien des choses que j’aimerais te montrer. Sois donc gentil et dis-moi quand tu pourras venir jusque chez moi pour juger tranquillement avant d’aller déjeuner aussi tranquillement ; dis-le moi, dis.

Amitiés à Madame et Monsieur Fred

Et tout à vous deux

Robert

Jean Paulhan à Robert Chatté (24 mai 1956) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 24 mai 1956.
Cher Robert

Veux-tu bien qu’on déjeune ensemble le samedi 2 Juin ? J’arriverais chez toi vers midi et demie.

Merci de tout. Mais qu’as-tu pensé du Petit Ami ? Tu ne le dis pas.

Donc à très bientôt.

Je t’embrasse

Jean

(impatient de voir les objets dont tu me parles.)

Robert Chatté à Jean Paulhan (1957) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 020682 – 1957.
Mon cher Jean,

Que ta grippe guérisse vite et que tu sois vite d’aplomb. Peut-être pourras-tu alors trouver un moment pour venir me voir jusqu’ici. Mais j’imagine que tu dois avoir tant de choses à faire depuis ton retour. Je profite d’un moment de répit que me laisse une douleur presque continue pour t’écrire. Mais je suis trop hébété par les multiples examens, piqûres, hypnotiques et autres drogues pour mieux t’expliquer mon état. Il existerait un « Foyer apical indiscutablement au sommet droit… » Je me sens plus seul que jamais. Je me rassure en me souvenant que tu m’écrivis sur les Douleurs imaginaires « à R. à la vie et à la mort. Enfin, mon moral tient encore le coup. Mais ce qui m’inquiète c’est le côté aventureux de ma situation. D’une part je redoute ce que va me coûter mon séjour ici et en plus je devrai payer le ou les médecins, tous les examens, analyses, drogues, etc. Et puis il s’agit d’être bien conseillé et dirigé pour l’avenir puisque mon médecin traitant me dit que des mois de repos s’imposeront. Je vais bien voir ce que me dira un spécialiste qui doit venir juger avec mon médecin traitant. Je pense que Michel Gallimard et Camus, eux, ont su bien choisir leur médecin. J’aurais diverses idées à te soumettre qui te demanderaient peut-être de m’aider.

Baise doucement pour moi le front de Germaine. Donne-moi encore la joie de te lire.

Ton vieux

Robert

XVIP.S C’est après avoir attendu vainement plusieurs jours une place à l’Hôpital Saint-Joseph où j’étais admis que je me suis décidé à venir ici. Mon médecin traitant est le Dr Bernard SUREAU et le spécialiste qu’il m’a proposé est DEPIERRE de l’Hôpital Paul Brousse à Villejuif

Robert Chatté à Jean Paulhan (1957) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 020682 – 1957.
Cher JeanXVII

J’ai prolongé mon séjour à Guéret.

Qu’est-ce que c’est que la P.MXVIII. ? Est-ce De Mauvais Sujets ?

Pour notre déjeuner Jouhandeau et Borel propose [sic] jeudi prochain, pourvu que ce jour te convienne aussi bien, veux-tu me le dire illico. Je serais si déçu que tu ne sois pas libre. Hélas ! il est incertain que Pia soit avec nous…

Comme on déjeunera à Barbès-Rochechouart vers 1 heure, on pourrait se retrouver (seulement tous les deux) chez moi vers midi ½ et ainsi je pourrais te montrer ton Wols en bonne place et les livres que j’ai encore à toi.

Je t’embrasseXIX

R.

Jean Paulhan à Robert Chatté (9 mai 1957) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 9 mai 1957.
Cher Robert

je suis content d’avoir de tes nouvelles. Oui ! c’est entendu pour le déjeuner Borel-Pia.

Non, Marcel J. ne m’a pas montré ta lettre. Mais peu importe, puisque te voici guéri.

Ton vieux

Jean P

Je travaille assez bien mais avec une désespérante lenteur. Tout de même, ma P. M. sera bientôt achevée.

Je suis content pour toi de ce beau soleil.

Jean Paulhan à Robert Chatté (2 août 1957) §

IMEC, fonds PLH, boîte 118, dossier 375277 – 2 août 1957.
Mon petit Robert

Je suis consterné de ce que m’apprend Marcel. Pour mon retour à Paris, j’ai eu une forte grippe, dont je ne suis pas encore tout à fait remis. Mais toi, que se passe-t-il ? Ecris-moi un mot, je t’en prie. Je t’embrasse

Jean P.

J’ai trouvé, en rentrant avant-hier, le petit Wols. Merci.