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Le projet « Hyper Paulhan » de l’OBVIL [Observatoire de la Vie Littéraire] propose les reproductions numérisées (mode image) et transcrites (mode texte) de lettres déposées dans le fonds Jean Paulhan et quelques autres fonds à l’Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine (IMEC, Abbaye d’Ardenne, 14280 St-Germain la Blanche-Herbe).
Ces lettres sont extraites des dossiers de correspondances passives et actives de Jean Paulhan. Elles s’inscrivent dans deux tranches chronologiques :
1925-1936, années pendant lesquelles Jean Paulhan a été nommé rédacteur en chef, puis directeur de La Nouvelle Revue française,
1950-1958, années de redémarrage de La NRF, après l’interruption de la fin de la guerre et de l’après-guerre…
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Pour obtenir des informations biographiques sur Jean Paulhan, ou se renseigner sur les activités de la Société des Lecteurs de Jean Paulhan, consultez le site de la SLJP.
Pour consulter les archives-papier originales de Jean Paulhan à l'abbaye d'Ardenne, inscrivez-vous à l’IMEC.
Ont participé à cette édition électronique : Clarisse Barthélemy (Responsable éditorial), Camille Koskas (Responsable éditorial), Amaury Nauroy (Transcription) et Anne-Laure Huet (Édition TEI).
Si je n’ai pas répondu plus tôt à votre gentil mot, c’est que j’allais quitter Paris quand je l’air reçu. Je suis sur les routes depuis six mois, pour quelques jours encore. Je ne toucherai Paris que quelques heures en regagnant la Bourgogne. C'est pourquoi je n’ai pas été des vôtres le G. C'est pourquoi je ne vous verrai sans doute qu’au mois de mai, quand je ferai un nouveau séjour à Paris. J'ai l’air de fuir. Je ne fais qu’obéir à des nécessités. Depuis trois ans j’ai eu fort à faire. Je vous remercie de ne pas m’oublier. Quand vous dites que la N.R.F n’a pas cessé d’être « ma revue », c’est une très aimable façon de parler. Mais cela n’est qu’une façon de parler. Le jour où j’aurai le plaisir de causer avec vous , je vous dirai quelles raisons j’ai de penser que la N.R.F a cessé depuis très longtemps d’être « ma » revue, ce qui est d’ailleurs tout naturel, et si tant est qu’elle l’ait jamais été à [quelque?] déjà. Aussi bien, il est inutile qu’elle le soit plus que j’aie l’intention et le désir d’y collaborer de nouveau. Pour le moment je me dois tout entier à une édition des [mot illisible] en cours et pour laquelle je suis déjà en retard sur mes engagements. J'écrirai ensuite des pages que j’ai promises de faire plusieurs années à la Revue hebdomadaire. Je vous promets, dès que j’aurai quelque chose qui me semblera vous convenir, de vous l’envoyer. J'espère que de tels délais ne vous décourageront pas . Ma tâche est lourde, si obscure qu’elle soit pour le moment. Au revoir. Croyez-moi bien cordialement à vous
Jacques Copeau
Jacques Copeau à Jean Paulhan (26 novembre 1928) §
Excusez-moi d’avoir laissé votre petit mot sans réponse. Ne vous faites pas d’ »idées » là-dessus. Tout simplement [mot illisible] tout ce mois, à Paris, après une si longue absence, je n’ai pas eu le temps de faire la moitié de ce que j’avais à faire. Et je [suis?] embarqué demain. Mais votre mot à Gide qu’il me fait lire ce matin me fait craindre que vous donniez à mon silence une fausse interprétation. J'espère que nous pourrons un jour parler de tout cela. A mon retour, dans deux mois.Quand à vous donner quelque chose pour la revue, je le ferai dès que je le pourrai. Je n’oublie pas ma promesse. Mais depuis trois ans la lutte que j’ai eu à soutenir ne m’a pas permis de songer même à écrire. Je vous serre la main.
Michel Saint Denis me communique la lettre ci-jointe de M. [Lagros] Lisez-la. Pourquoi diable cet honorable professeur veut-il faire une conférence dans le vieux-Colombier, et sur moi-même, dont il ne sait rien, rien, absolument rien? Sa lettre en fait foi. Faut-il que je lui fasse sa conférence ou la lui fasse faire ? Supposez que je lui fasse rassembler la documentation qu’il désire : que pourra-t-il bien en dire, [mot illisible] ? Et sur quel ton ? Le vieux Colombier ne cessera pas d’être pour lui quelque chose qu’il ignore totalement, et qu’il ignorera toute sa vue, n’en ayant jamais rien vu. Qu'il parle des oeuvres, du point de vue littéraire, et se taise sur le reste. Il pourrait le faire et ne le fait pas, puisque son programme, à l’exception de Duhamel, ne mentionne aucun des auteurs joués au Vieux-Colombier, et s’attache au contraire à Claudel (th. de l’Oeuvre) à [Achara?] et [Gasseur?] (th. de l’Atelier). Et peut-on dire que ces auteurs dramatiques soient de la Nouvelle Revue Française parce que leurs pièces y ont été imprimées ? Tout ce programme est d’ailleurs, de la première ligne à la dernière, une [lâche?] plaisanterie. Vous comprendrez, mon cher Paulhan, que, sans aucune mauvaise humeur, je ne tienne pas du tout à me voir complètement défiguré devant le public anglais, par une conférence que je n’ai nullement sollicitée et qui ne me ferait d’honneur que si son auteur [trouvait?] en lui-même quelques raisons de la prononcer. Aussi, mon cher Paulhan, vous demandais-je instamment d’obtenir que cette conférence n’ait pas lieu. Ma demande ne peut vous surprendre. Représentez-vous la tête d’un écrivain à qui l’on viendrait dire : « Je fais une conférence sur vous dans dix jours, sur vous, sur « votre oeuvre », sur votre « influence ». Dites-moi bien vite qui vous êtes, ce que vous avez fait, etc...
Est-il possible que vous fassiez paraître dans la Revue du mois de septembre, en la faisant [préécrire?] sur 99s lignes jointes, la « lettre » de Granville -Barker que vous recevrez d’autre part sous pli recommandé ? J'en serais heureux.
Cela pourrait s’appeler :
Harley Granville-Barker : lettre ouverte à Jacques Copeau sur la Comédie Française.
Bon titre.
Faites moi le plaisir d’une [mot illisible] réponse, s’il vous plaît.
Je ne bouge pas d’ici. Et en me répondant voulez-vous me donner l’adresse personnelle de Manon Fernandez ? Merci
Je comprends très bien votre impossibilité. Le 1er octobre, ami, je pense que cela serait trop tard. Alors, j’envoie la chose à la revue Hebdomadaire. Si j’ai qq chose qui puisse paraître en Octobre chez vous, je tâcherai de vous en avertir à temps. D'ailleurs nous nos reverrons sans doute bientôt à Paris, où je compte aller en Septembre.
Je ne puis vous répondre. J'ai envoyé à la lettre à la Revue Hebdomadaire dont j’attends la réponse. D'autre part Barker m’informe qu’elle paraîtra le 1er septembre dans l’Observer. Il faut qu’elle paraisse en même temps en France. Vous êtes bien gentil de me proposer ainsi de faire votre mieux. Si quelque chose se [modifie?] avec la perspective, je vous avertirai ausitôt.
Bien vôtre
Jacques Copeau
Il va sans dire que j’aimerais beaucoup qu’il y eût « quelque chose » d’aussi important que possible dans la N.R.F d’octobre. Mais qui? Jaloux ? Bourdet ? [en haut]
Jacques Copeau à Jean Paulhan (13 décembre 1930) §
je sais que vous avez eu des conversations avec Michel St Denis au sujet d’un article à paraître dans la N.R.F. pour l’ouverture de la saison de la Compagnie des Quinze. Je voudrais qu’il n’y eût à ce propos aucun malentendu possible. Michel m’avait dit que vous souhaitiez un article de moi. J'étais embarrassé pour l’écrire, ayant déjà produit, sur le même sujet, une note pour leur brochure de publicité et une autre plus étendue pour leur programme, et devant, d’autre part, faire au Vieux-Colombier dans le courant de Janvier, deux conférences ayant trait à quelques souvenirs entre 1913 et 1930.
Ces deux Conférences, j’en ai promis le texte à la Revue Universelle et à la Revue Hebdomadaire, non pas du tout par préférence, mais parce qu’elles me paraissaient mieux à leur place dans ces deux périodiques, qui sont l’un, bi-mensuel et l’autre hebdomadaire, et parce que je ne voulais pas vous embarrasser de ces textes un peu trop copieux et passablement anecdotiques. J'aurais dit dans mon temps, comme vous le penseriez vous-même aujourd’hui, que cela n’était pas « dans le ton ». Vous voilà donc bien éclairé sur les raisons de mes démarches. J'ajoute que si vous le voulez, je vous donnerais très volontiers un article qui rend compte du 1er Spectacle donné par la Compagnie des Quinze. Mais, là encore, j’ai quelques scrupules et je ne voudrais pas du tout vous mettre dans l’embarras en empiétant sur les attributions de votre chroniqueur théâtral habituel. Il est vrai que cet article pourrait porter un titre propre à le différencier nettement des comptes-rendus ordinaires de théâtre. Mais, sentez-vous tout à fait libre pour me répondre : oui ou non. Je vous demande seulement de le faire aussitôt que possible et de m’indiquer à quelle date vous devrez avoir en mains ma copie.
Enfin, je suis en train d’écrire une Préface pour l’Edition Française, des mémoires de Constantin Stanislavaid, qui sont pour paraître vers le mois de Juin; Cette préface, si vous le voulez bien, je vous la réserverai pour la N.R.F., avant qu’elle ne paraisse en librairie;
Dîtes-moi, mon cher Paulhan, si nous sommes bien d’accord sur tous les points et veuillez croire à mes sentiments les plus cordiaux.
Il est vrai que je mérite vos reproches puisque je vous avais fait cette promesse. Je ne les mérite d’ailleurs vraiment que pour l’article sur Stanislavaki. Il se trouve que les Nvlles Littéraires m’ont demandé toute une série d’articles et qu’il m’a été commode d’insérer celui-là dans le nombre. A vous dire vrai, je ne croyais pas que vous puissiez beaucoup le regretter.
Vous vous rappelez peut-être d’ailleurs que j’ai depuis longtemps souhaité d’avoir un entretien de quelque loisir avec vous. Votre amical reproche me le fait souhaiter de nouveau. Mais cela n’est pas facile, du moins pour le moment. Je suis constamment en voyage. Cependant ne croyez pas que je ne veuille rien vous donner. Mais je voudrais que ce fût une chose de quelque importance; Quand je vous avais parlé de Stanislavaki, je pensais pouvoir m’y appesantir bien davantage.
Au revoir, mon cher Paulhan. Croyez-moi bien cordialement à vous.