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Ces lettres sont extraites des dossiers de correspondances passives et actives de Jean Paulhan. Elles s’inscrivent dans deux tranches chronologiques :
1925-1936, années pendant lesquelles Jean Paulhan a été nommé rédacteur en chef, puis directeur de La Nouvelle Revue française,
1950-1958, années de redémarrage de La NRF, après l’interruption de la fin de la guerre et de l’après-guerre…
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Jacques Debû-Bridel
Jean Paulhan
1935/1958
Jacques Debû-Bridel & Jean Paulhan
Correspondance (1935-1958)
2017
Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL, 2017, license cc.
Voici les épreuves de ma petite note sur un grand sujet. C’est sans doute celui qui
commandera toutes les batailles politiques de demain .…
Comment allez-vous, ainsi que Madame Paulhan et tous les votres ? La Marine tardant à
organiser son corps d’officiers d’Etat Major me voici redevenu sergent de l’infanterie
coloniale. Mais un peu pour rire, à Paris, rentrant me baigner et me coucher « at home »
chaque soir ! Retrouvant ma femme et les petites venues toutes deux se faire soigner à
Paris, l’ainée est menacée de diabète, prise à temps heureusement celà ne sera rien
m’assure-t-on. Ma situation actuelle ne peut se prolonger, « bon pour le service à la
mer » j’espère embarquer bientôt. En attendant vaguemestre du 219e RIC je n’ai guère de
loisirs !
Dès que vous le pourrez je serai heureux d’avoir des nouvelles de mon Exil. Je tiens assez à ce roman où j’espère avoir indiqué l’étroite solidarité que
je sens entre la vie privée, (attitude vis-à-vis de la femme). etc, et les problèmes
sociaux et politiques. Ma plus grande joie serait de voir [biffure] paraître Exil dans la revue si vous l’en croyez digne, même s’il faut pour celà
attendre.
Les Etudes(20 février) ont consacré tardivement une note assez bonne à
ma duchesse de Longueville et j’en suis surpris.
Cher Monsieur, veuillez me rappeler aux bons souvenirs de Madame Jean Paulhan en lui
faisant part de mes hommages bien cordiaux et respectueux.
Et veuillez me croire votre très fidèle et reconnaissant
Jacques Debû-Bridel
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (8 juillet 1936) §
[enveloppe en-tête Librairie Gallimard NRF cachet rue des Ecoles]
Monsieur J[acques] Debû-Bridel 95, B[oulevar]d Saint-Michel Paris
(5)
Lundi [27/VI/50]
Mon cher Jacques, il me semble que sous la cendre est très beau, très digne
des précédents.
le dernier chapitre est émouvant – vraiment grand.
(ici ou là, de petites bavures que vous corrigerez facilement sur épreuves. La lettre de
Jean-Pierre – p[age] 639 – entre autres, bien trop longue, avec des répétitions.)
la séance du C[onseil] N[ational] [de la] R[ésistance] un peu confuse, assez mal
écrite, à revoir.
toutes les scènes « de famille », il me semble, admirables.
Merci, et très affectueusement
Jean P
je le remettrai demain à G[aston] G[allimard]
Jacques Debû-Bridel à Jean Paulhan (07 juillet 1950) §
Me voici déjà tres en retard pour vous remercier deux fois et de votre petit mot du 26
Juin et d’avoir si vite lu « Sous la Cendre ». Ce que vous m’en écrivez
me fait vraiment un tres grand plaisir venant de vous ; le « tres digne des précédents »
surtout me donne de la joie ! Malgré l’abrutissante et harcelante existence que je mène,
que j’ai choisie et que j’aime, je ne suis quand même pas tout a fait incapable d’écrire.
Vous m’avez fait du bien, et votre gentillesse de lire ce manuscrit tout de suite est
encore une preuve de votre amitié.
J’espère que vous passerez de bonnes et bienfaisantes vacances loin de Paris avec
Germaine, dites lui toute mon amitié.
Pour moi la crise retarde beaucoup les perspectives de vacances parlementaires. Quelle
curieuse partie. Passionante surtout par l’exces de faiblesse et de maladresse des
joueurs… Mais où celà nous mène-t-il pour finir ? Encore merci et tres affectueusement à
vous. J.D B
Jacques Debû-Bridel à Jean Paulhan (08 août 1950) §
Voici la lettre assez réticente reçue tout à l’heure de Robert G. N’ayant rien reçu de
Gaston G [Gallimard] à la veille de mon départ je lui avais écrit pour lui demander ses
intentions quant à la publication de Sous la Cendre. Après votre
jugement je ne pensais pas rencontrer de difficultés pour la publication de ce roman suite
naturelle, obligatoire de Déroute que G.G [Gaston Gallimard] avait
désiré publier en 1945. Celà m’est égal de sortir en janvier 1951, mais j’aimerais une
certitude. Je suis sur que si le nécessaire est fait ce livre doit avoir un retentissement
certain. Puis-je encore faire appel à votre amitié et vous demander d’intervenir aupres de
G.G [Gaston Gallimard] pour la publication la plus prochaine possible de ce livre. J’ai
honte de vous déranger.
J’espère que vous passez de bonnes vacances et que Germaine se fait du bien. Dites-lui
combien nous pensons souvent souvent à vous deux ma femme et moi. Ici l’ile est curieuse.
La végétation tres « Méditerranée ». Mais la côte, les marais salants, le vent, la
lumière, nordiques. C’est un pays tres attachant. J’espère qu’aucune catastrophe politique
ne nous rappellera à Paris. Mais il faut que le R.P.F. s’impose dès la rentrée ….
Bien cordialement à vous.
Jacques.D-B % Mme Pelissier. rue des Coqs Noirmoutier (Vendée)
Jacques Debû-Bridel à Jean Paulhan (17 août 1950) §
Merci de votre gentille lettre. Je suis heureux de savoir que vos yeux vont mieux et m’en
veux de vous importuner de « Sous la Cendre ». Mais moi aussi je suis « embêté ». Apres
votre compte-rendu je ne sais ce qui peut expliquer la réponse ambiguë que j’ai reçue.
Le second tirage de « Déroute » s’est mal vendu, mais je l’avais prévu ; il est venu six
mois apres que le premier fut épuisé et sans publicité. Une allusion « politique » de
« Sous la Cendre » heurterait-elle la susceptibilité de G.G [Gaston Gallimard] ? Je suis
disposé à voir ce qui peut être fait. Mais je ne puis comprendre qu’apres avoir insisté
pour prendre « Déroute » que je réservais à Vercors, G.G [Gaston Gallimard] écarte « Sous
la Cendre » qui est de la même veine, du même mouvement et je crois plus profond.
Je m’en remets tout a fait à vous. Ici c’est la paix totale. Toutes mes amitiés à
Germaine.
Tres affectueusement à vous
Jacques. D B
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (16 décembre 1950) §
[enveloppe en-tête NRF cachet rue de l’Epée de bois]
Monsieur Jacques Debû-Bridel 95, B[oulevar]d Saint-Michel Paris
(5e)
vendredi [16/XII/50]
Cher Jacques
je crois que vous trouverez dans le papier ci-joint tous les renseignements nécessaires.
(Vous serez gentil de me le rendre.)
j’ai été tout content de vous rencontrer hier.
Que vous dire pour le reste ?
S’il vous faut un lauréat entre 70 et 90 ans, c’est Alain qui s’impose. Entre 30 et 50, c’est
Roger Caillois. Entre 50 et 70….
Votre ami
Jean P.
Il n’y a absolument rien de grave à reprocher à Alain.
Jacques Debû-Bridel à Jean Paulhan (décembre 1950) §
IMEC, fonds PLH, boîte 127, dossier 020954 – décembre 1950.
Noel MCML [1950] __
. Cher ami.
Merci de l’article consacré à notre pauvre Vandal. Ce sera tout a fait ce qu’il me faut.
Si vous le voulez bien je vous soumettrai mon étude ainsi que celle consacrée à
Decour.
Veuillez recevoir, ainsi que Germaine, tous mes vœux les plus sincères et cordiaux, de
santé, et de bonheur… et de paix pour 1951. Que réserve cette année ?
Parmi les choses secondes, j’espère que grace à votre aide elle sera celle de la
publication de Sous la Cendre »
Pour le prix de la Ville, franchement non ; Alain, me semble impossible et Roger
Caillois, risque être écarté. Il faut trouver entre 50 et 70
A bientôt et bien amicalement.
J.Debû-Bridel . 95. bl St Michel
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (27 décembre 1950) §
[enveloppe en-tête NRF cachet 28/12/50 rue de l’Epée de bois]
Monsieur Jacques Debû-Bridel
95, B[oulevar]d Saint-Michel
Paris(5)
28.XII.50
Cher Jacques
ceci un peu au hasard :
1. pour attendrir, s’il y a lieu, ce M. Chanlaine, peut-être pourrait-on lui rappeler que
je suis un des membres fondateurs (n°16) de l’A[ssociation des] E[crivains]
C[ombattants].
2. pour faire croire à Mme Marbo que j’écris honnêtement le français, il suffirait
peut-être de lui dire que j’ai obtenu le Grand Prix de Littérature de l’Académie Française
(1945)
3. pour montrer à M. Pierre de Gaulle que je suis dans les bons principes, il faudrait
peut-être lui dire a/ que j’ai été l’un des deux fondateurs des Lettres
Françaises ; b/ que j’ai reçu une aimable lettre de Charles de Gaulle ; c/ que je
collabore à la revue gaulliste de Claude Mauriac, Liberté de
l’esprit.
enfin, il a paru deux petits livres sur moi, l’un de Toesca (chez Dopagne) ; l’autre de
Lefebvre (que Camus a fait prendre à la nrf).
Désirez-vous les recevoir ? (Ils contiennent une bibliographie complète, entre
autres).
Je vous ennuie mais je vous suis bien sincèrement reconnaissant : d’abord je serais fier
de recevoir un prix qu’ont eu Martin du Gard, Fargue et Suarès. Puis (il faut l’avouer) ce
prix me tirerait de pas mal de difficultés, en ce moment assez pressantes (et que viennent
aggraver encore les soins que reçoit Germaine, le prix des médicaments américains, et le
reste).
à vous, très affectueusement
Jean P
J’ai écrit à côté de mes essais, des récits – mais qui sont à vrai dire, plutôt que des
récits, l’un (le guerrier appliqué) un essai sur la guerre ; l’autre
(les causes célèbres) un essai sur les morales et la moralité !
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (29 décembre 1950) §
[enveloppe en-tête NRF cachet 29/12/1950 rue de l’Epée de bois]
Monsieur Jacques Debû-Bridel
95, B[oulevar]d Saint-Michel
Paris(5)
29.XII [50]
Cher Jacques
Je continue à vous ennuyer. Ne m’en veuillez pas, c’est un peu votre faute.
Voici qui établirait peut-être une continuité entre les Prix : Fargue a gentiment et
longuement parlé de moi dans Méandres (pp. 267 sq).
*
Je vous envoie :
1/ deux J[ean] P[aulhan] de Toesca (luxe) pour vous et (peut-être)
Pierre de Gaulle, ornés d’un portrait de Benn (discutable).
2/ quatre J[ean] P[aulhan] (ordinaires)
3/ une petite plaquette de Blanchot sur mes Fleurs de Tarbes
4/ un livre de R[aymond ?] Guérin (où il y a un chapitre sur mon œuvre).
*
Le livre de Lefebvre, qui est d’ailleurs une thèse de doctorat, est en général considéré
comme plutôt ennuyeux.
*
A propos de Paris, Fargue écrit :
« Paulhan fait partie de ce Paris que nous avons tant aimé, et ne peut être conçu ni même
incarné ailleurs que dans son petit bureau de la rue de Grenelle, où il était installé
comme le juge suprême [de la littérature]1… ce chirurgien expert en l’art d’écrire, ce
spécialiste de la qualité etc… » (pp. 266-267)
Voilà qui me rattache d’assez près (bien que Nîmois) à Paris.
Merci encore de votre gentille patience, et très affectueusement.
Jean P
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (1er janvier 1951) §
Que penser du mot (ci-joint) de Pierre D[escaves] ? Je ne sais pas si ce M. est simple comme
une colombe, mais sans doute est-il prudent comme un serpent.
Ne pourriez-vous pas me communiquer la liste des membres du Jury ?
Merci de tout et affectueusement
Jean P
Et pardon de vous donner ce mal. J’ai peur de vous détourner, en ce moment, de questions bien
plus graves…
[carton en-tête Le Président de la Société des Gens de Lettres – mot manuscrit]
1er janvier 1951
Tous mes veux, tous, cher Jean Paulhan, et ma pensée attentivement fidèle.
Pierre Descaves
[dessin d’une fleur]
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (2 janvier 1951) §
Voici le nouveau mot de Pierre D[escaves], qui me semble gentil et chaleureux.
Affectueusement merci
Jean P
Aux dernières nouvelles, J[ean] Blanzat me dit que Judith Cladel serait soutenue à fond par
la Soc[iété] des G[ens] de L[ettres] : Marbo, etc. (et Descaves, ajoute-t-il)
[carton manuscrit, l’adresse et le numéro de téléphone sont gravés]
88, rue Michel Ange
JAS. 23-33
2 janvier 1951, soir
Cher ami,
Vous avez déjà eu mes vœux.
Vous avez maintenant ma promesse.
Je présenterai et soutiendrai votre candidature. Je prévois du tirage. Mais j’aime le combat,
surtout si je me dépense pour les couleurs de Jean Paulhan, - que j’aime et que j’admire.
Bénie soit l’occasion de lui attester ce double sentiment.
Mes mains dans les vôtres
Pierre Descaves
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (3 janvier 1951) §
[enveloppe en-tête NRF cachet rue des Ecoles] >Monsieur Jacques Debû-Bridel 95,
B[oulevar]d Saint-Michel Paris (5e)
Mercredi [3/1/1951]
Mon cher Jacques
Je crains que vous ne vous rendiez pas assez clairement compte de la gravité, ici, de ces questions de forme. Ne laissez pas dire que les autres ont l’esprit
plus clair, savent mieux ce qu’ils veulent, etc. Or c’est ce que chacun pense en lisant un
pareil charabia avec une déception très triste.
Votre ami
J[ean]
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (4 janvier 1951) §
[enveloppe en-tête NRF cachet rue d’Alésia] Monsieur Jacques Debû-Bridel 95,
B[oulevar]d Saint-Michel Paris (5e)
Mercredi [4/1/1951]
Cher Jacques
Je garde le lit depuis six jours, et malgré tout l’espoir que j’en avais, ce n’est pas encore
demain que je pourrais me lever et sortir. Alors, pardonnez-moi. Voulez-vous que nous
remettions notre déjeuner au jeudi suivant 13 ?
Affectueusement
Jean P
Ce n’est qu’une sorte de grippe-bronchite, sans gravité !
Passionnant, tout le chapitre de la Reddition. Je ne pensais pas que Bidault eût pu être
aussi lamentable.
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (9 janvier 1951) §
un ami à moi, René Drouin, voudrait vous entretenir de quelques projets de propagande
artistique, qu’il forme. Voudriez-vous bien que nous déjeunions ensemble chez lui, quelque jour
de la semaine prochaine (et quel jour ?)
c’est quelqu’un de droit et de généreux : de très bien. Et moi, je serais heureux de vous
revoir un peu longuement
Jean P
R[ené] Drouin : 80, r[ue] de l’Université (VII)
[enveloppe en-tête NRF cachet 7h50 12.12.1951 rue des Ecoles]
Pneu
Monsieur J[acques] Debû-Bridel 95, B[oulevar]d Saint-Michel Paris
(5)
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (5 décembre 1951) §
Grand merci. Mais elles sont horribles vos cartes, mon pauvre Jacques. Elles sont horribles
que c’en est une honte. Le carton seul serait acceptable. Les ornements sont affreux, les
caractères inconciliables, les corps gras de la dernière vulgarité. Je jure que le plus petit
imprimeur de Pontoise s’en serait mieux tiré. Je sais bien que vous êtes un Politique et un
Moraliste et que ce n’est pas votre affaire. Mais alors ayez près de vous quelqu’un dont ce
soit l’affaire. Déjà les lamentables affiches de LIBÉRATION nous ont passablement rendus
ridicules. Aux yeux des Américains, aux yeux de tous les étrangers, à nos propres yeux. (« Même
le Maréchal aurait fait mieux » me disait un capitaine américain). Ayez un spécialiste, et qui
ne soit pas un sot. Si vous le désirez, je puis vous en trouver un. Fautrier (entre autres)
s’en tirerait très bien.
Mais merci. Songera-t-on à ouvrir les portes à 2½ ? Il serait cruel de forcer tant de braves
gens à faire queue deux heures.
J’ai bien reçu votre mot du 22. Entendu pour samedi – 5 heures – chez Edith [Thomas]. Ce
sera une évocation du passé. Ci-joint le double d’une lettre à GG. [Gaston Gallimard].
Quelle sera la réponse ? J’espère favorable. Cela serait bien utile apres le mariage de
Sonia et le séjour de France à la clinique en Suisse.
Nous irons faire une visite, avec Bichette, à Germaine, dimanche si cela ne vous dérange
pas et ne la fatigue pas. A samedi.
Je vais vous envoyer un autre exemplaire. Tout ce que je dis dans cette petite Lettre, c’est que notre mystique de Résistants a été trahie par les Politiques et les
Gens en Place. Voilà qui est fait pour faire hurler tous les Parisiens. Ils hurlent assez
bien.
J’ai longuement répondu à M. Ch[anlaine ?].
Pour Sous la cendre, je vais revenir à la charge. Il est absurde que
G[aston] G[allimard] ne fasse pas de publicité !
je vous répondrai (et je crois même que je vous répondrai longuement). Mais comment
pouvez-vous dire que je prends mes chiffres dans le Crapouillot ? Je les ai
pris dans :
1° : le rapport officiel américain (50.000 exécutions sans jugement pour les seuls
départements du Midi)
2° : les conclusions des travaillistes anglais, après enquête (environ 104.000 exécutions
sommaires)
3° : les déclarations du Colonel Passy d’après l’Intérieur (105.000 exéc[utions]
sommaires.)
j’ajoute que j’ai fait, ou fait faire de petites enquêtes à Nîmes et à Carcassonne, qui vont
assez bien dans le même sens.
Merci de votre mot, et affectueusement
Jean P
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (1er janvier 1952) §
Heureuse année à tous deux, et aux vôtres. Voilà une année qui pourrait être assez grave.
Mais plus on vous confiera d’autorité, et plus je me sentirai rassuré.
Nous vous embrassons
Jean P
Merci des Partis contre de Gaulle. Voilà qui est net et allant. Et juste.
(Et bien sûr, il est un petit passage qui m’a particulièrement touché)
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (1er mars 1952) §
vous avez dû recevoir, il y a un bon mois, ma petite Lettre aux Résistants
. Ah, je voudrais bien qu’elle vous ait paru juste. Il y a une mystique de la Résistance, que
nous ne défendrons jamais assez vivement contre les Profiteurs et les Pharisiens.
(mais peut-être l’ai-je d’abord défendue un peu trop vivement. C’était, je crois, l’avis du
Général. J’y reviendrai.)
Je rentre de Guinée. Etrange pays. Je n’y ai pas un seul jour vu le soleil mais ce simple
gris étincelant, de toutes parts.
Je vous embrasse
Jean P
Jacques Debû-Bridel à Jean Paulhan (04 mars 1952) §
Non, je n’ai pas reçu votre fameuse lettre. Je n’en connais encore que ce qu’en ont écrit
le Figaro, (M. Ch), Rivarol et ce matin Combat. Je serai heureux de lire ce texte. Et peut-être de dire mon mot. Je
n’oublie pas 1940, et ce que vous avez été alors.
Sous la cendre fait son trou, si j’ose dire. Mais aucune publicité n’a
été faite – pas une ligne – pas même au « Rassemblement » ou à « Liberté de l’Esprit ». Je
suis fatigué de réclamer. Pouvez-vous connaître la raison de cette politique ?
. A bientôt, j’espère. Comment va Germaine. Ici tout le monde va bien et je me prépare à
être grand-père cet été….
Je vous embrasse
Jacques
Jacques Debû-Bridel à Jean Paulhan (22 octobre 1952) §
Que devenez-vous Germaine et vous ? Voici bien des semaines que je désire vous donner
signe de vie et d’amitié. Mais les événements m’ont malmené. Vous n’avez pas du savoir que
j’ai eu le grand chagrin de perdre ma mère au début de septembre. Celà m’a beaucoup
ébranlé.
Puis me voilà tombé malade à Florence. Pour la santé tout est rétabli, j’ai été délivré
il y a 8 jours de mon appendice. Je pense rentrer dans la circulation bientôt.
Avez-vous lu mon papier de Liberté de l’Esprit. J’espère qu’il ne vous
a ni choqué, ni peiné. J’aurais bien voulu en parler avec vous avant. Mais il fut écrit en
aout et Claude Mauriac le désirait pour le numéro d’octobre. Je crois ma thèse fondée en
droit comme en fait. Celle que vous défendez trop généreusement ne peut avoir qu’une
conclusion, notre condamnation à nous deux et à tous les résistants ……….
Je n’ai pas pu relire les epreuves et les coquilles sont légion, droles parfois.
J’espère que tout va bien pour vous et Germaine. A bientôt.
Votre ami.
Jacques Debû-Bridel
Jacques Debû-Bridel à Jean Paulhan (19 décembre 1952) §
En réponse à un mot où je lui disais ma surprise et mon déplaisir de son refus, GG
[Gaston Gallimard] me répond : « je n’ai pu reparler « d’Heures chaudes à Djibouti » à JP
[Jean Paulhan] qui est souffrant…. Je vous verrai avec plaisir à votre retour d’URSS »
…..
Que veut-il ? que tout cela est fatigant.
Je serai à Paris, retour d’URSS le 12 … Pouvez-vous venir déjeuner at home le 18
Janvier ? Si oui j’en serai tres heureux, en tout état de cause je ne désire pas revoir
G.G [Gaston Gallimard] avant de vous avoir parlé. Cet homme est fatigant.
J’espère que vous allez maintenant bien. Tous mes vœux pour 1958 pour vous et
Germaine.
Bien fidèlement
J.D B
Jacques Debû-Bridel à Jean Paulhan (14 mai 1953) §
Où êtes-vous ? Et comment se porte Germaine. Nous pensons bien à vous ma femme et moi. Le
CED m’a retenu assez tard à Paris et nous venons de passer un mois en Normandie avec mes
deux petits fils. La rentrée ne va plus tarder. J’achève mon bref ouvrage sur les animaux,
ou plus précisément sur les animaux domestiques et l’homme. J’espère que celà vous
amusera, j’aimerais bien le voir éditer à la N.R.F. C’est l’histoire de nos rapports avec
l’animal depuis le début jusqu’à nos jours, assez sévère pour le bipède ..
Faites mes bien fidèles amitiés à Germaine et tres cordialement votre
J. Debü-Bridel 15 rue des Barres. Paris 4e -
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (15 septembre
1954) §
Nous avons passé un été plutôt dur. Germaine est depuis cinq mois plus souffrante qu’elle
n’avait encore été, ne quitte plus son lit. Et moi, je n’ai pu bouger de la maison, ni de
Paris, (agréables brouillards et pluies, enfin c’était un été sympathique.)
Mais je suis heureux de vos bonnes nouvelles. Et bien sûr, sitôt achevé, je serai fier de
présenter à G[aston] G[allimard] votre histoire des animaux. Quand vous verrai-je ?
Affectueusement à tous deux
Jean P
[enveloppe en-tête NRF cachet 18h 16/9/1954 rue de l’Epée de bois]
Monsieur Jacques Debû-Bridel 15, rue des Barres E[n] V[ille] (4)
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (12 janvier
1955) §
Je suis bien en retard pour vous remercier de l’envoi de « Barbaresques » si bien broché
par vous. C’est excellent. Et je crois tres, trop vrai. Les rodomontades ne nous ont pas
manqué cet été en tous cas ! Et pourtant au cours de mes zig-zag, cet été, Berlin, Prague,
Bratislava, Venise j’ai été surpris de constater ce que la France représente encore pour
tant et tant d’étrangers si divers… malgré les Pétain .. etc.
Je pense beaucoup à vous en ce moment car j’écris l’avant-propos pour le nouveau tirage
de « Frère Esclave ». Que de choses depuis ..
Bien affectueusement à vous deux et et fidèlement. J.D B
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (29 octobre 1956) §
Chaque semaine je me propose d’aller vous rendre visite à Germaine et à vous, et toujours
je dois remettre mobilisé par l’actualité.
J’ai du reste beaucoup voyagé de congres en congres ces derniers temps, Prague, Venise,
Rome, Anvers … etc Et voici que le 22 nous partons avec ma femme pour Djibouti revoir ma
fille Sonia et les deux petits-fils que nous avons là-bas assez éloignés de tout et de
tous depuis notre mirobolante expédition d’Egypte.
Je dois donc vous adresser par la poste cette copie de la préface de la nouvelle édition
de Frère Esclave, remise avant-hier à Claude G. [Gallimard]
Qu’en pensez-vous ? Cela vous va-t-il. Nous en parlerons à mon retour vers le 15 janvier.
Ma femme restera là-bas jusqu’en avril. Nous espérons que Germaine va mieux et vous
envoyons à tous deux nos vœux les meilleurs. Tres amicalement et fidèlement à vous. J.
D-B.
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (27 novembre
1957) §
J’ai pris grand plaisir à lire Heure chaude à Djibouti. Tout votre récit
est aisé, allant, souvent surprenant (et même, de loin en loin, fort instructif). On passe de
l’enquête sociale à l’aventure amoureuse et de cette aventure au drame familial sans gêne ni
embarras. Et votre Ethiopienne est saisissante de vérité.
Excusez moi de ne pas avoir encore répondu à votre lettre du 27 Novembre, mais la loi
financière, Speidel et La Fayette me laissent peu de temps ! Elle m’a fait un bien grand
plaisir.
Et tout ce que vous me dites d’ « Heures chaudes » à Djibouti.
Et de savoir que vous pouvez venir déjeuner le 14. C’est donc entendu. Merci.
Toutes mes amitiés à Germaine. Au 14 (13heures)
Bien fidèlement.
J. D-B
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (23 avril 1958) §
je signe, bien sûr. Avec quelques réserves (entre nous) sur les motifs : il me semble bien
que les §§ [paragraphes] 2 et 4 reviennent, peu s’en faut, à dire : « Prenons vite un Dictateur
pour éviter les Dictatures. » (Mais après tout, pourquoi pas ?)
je n’ai trouvé qu’hier votre lettre, au retour d’un séjour dans le midi où m’avaient envoyé
les médecins.
Affectueusement à tous deux
Jean P
Jean Paulhan à Jacques Debû-Bridel (29 avril 1958) §
Si vous pouviez venir à la nrf jeudi prochain (le 16) à 6h[eures] ? J’aurai deux amis que je
voudrais vous faire connaître.
le problème pour vous n’est point du tout de « changer votre style ». Mais (ce qui est évident pour moi qui lis tant de m[anuscrit]s) de parvenir à éviter que des
genres aussi différents que le journalisme et le roman interférent dans votre œuvre
romanesque.
J’ai vu Monsieur Roditi, aux Editions 116 rue du Bac et lui ai remis « Heures Chaudes à
Djibouti ». Je vous remercie beaucoup de m’avoir mis en rapport avec lui. Son accueil fut
charmant, j’espère que cela ira cette fois. Je m’absente pour dix jours et vous
téléphonerai dès mon retour. Mais serez-vous à Paris encore ?
Les affaires politiques ont l’air de s’arranger, mais rien n’est fini. Mes amitiés les
meilleures à Germaine et tres cordialement et affectueusement à vous J.
D-B
25 Novembre MCMLVII [1958]3] 15 rue des Barres IVe ___
. Cher Jean.
Comment allez-vous ? J’espère que le jus de carotte a réduit définitivement tous vos
microbes de grippe asiatique.
. Etes-vous libre pour déjeuner un des trois premiers samedi de décembre … ou un
dimanche 8,15 ou 22 ? Sinon me voir pour diner. Nous aimerions bien vous faire connaître
notre presbytère.
Comment va Germaine. J’ai bien regretté de n’avoir pas pu lui dire toute mon amitié,
l’autre jour.
Avez-vous pu lire mon manuscrit. J’espère que ce récit ne vous déplait pas, j’ai eu tant
de plaisir à l’écrire ! Peut-êre le bon titre serait-il Reportage à
Djibouti, car c’est bien celà le sujet.
Vous avez, peut-être, lu cet appel dans la presse. La nécessité de faire vite et le
hasard d’une rencontre nous ont décidé à le publier, mais nous serions heureux et fiers si
vous vouliez bien vous joindre à nous. Nous avons reçu entre autres les adhésions de
Jean Wahl, Mauriac, Catrou [ ?] .. etc
J’espère que vous serez d’accord
Bien affectueusement votre
J.D-B
PS : Rien de Lindon … mais la question doit l’absorber …