Correspondances écrites et reçues par Jean Paulhan (1925-1936 et 1950-1958), éditées en collaboration avec l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC, Caen) et la Société des lecteurs de Jean Paulhan (SLJP).

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Le projet « Hyper Paulhan » de l’OBVIL [Observatoire de la Vie Littéraire] propose les reproductions numérisées (mode image) et transcrites (mode texte) de lettres déposées dans le fonds Jean Paulhan et quelques autres fonds à l’Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine (IMEC, Abbaye d’Ardenne, 14280 St-Germain la Blanche-Herbe).

Ces lettres sont extraites des dossiers de correspondances passives et actives de Jean Paulhan. Elles s’inscrivent dans deux tranches chronologiques :

  • 1925-1936, années pendant lesquelles Jean Paulhan a été nommé rédacteur en chef, puis directeur de La Nouvelle Revue française,
  • 1950-1958, années de redémarrage de La NRF, après l’interruption de la fin de la guerre et de l’après-guerre…

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  • Pour consulter les archives-papier originales de Jean Paulhan à l'abbaye d'Ardenne, inscrivez-vous à l’IMEC.

Jean Follain

1931/1958

Jean Follain & Jean Paulhan

Correspondance (1931–1958)

2016
Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL, 2016, license cc.
Source : IMEC, fonds PLH, boîte 139, dossier 095208
Ont participé à cette édition électronique : Clarisse Barthélemy (Responsable éditorial), Camille Koskas (Responsable éditorial) et Simon Battistella (Transcription).

Jean Follain à Jean Paulhan (1er avril 1931) §

IMEC, fonds PLH, boîte 139, dossier 095208 – 1er avril 1931.
Cher monsieur Paulhan

Je me suis présenté pour vous voir vendredi dernier, encore ignorant du deuil qui vous avait frappé.

Je tiens à vous assurer de mes condoléances sincères.

Je vous remercie de la bienveillance que vous m’avez montrée et vous prie de croire à mes sentiments choisis.

Jean Follain

Jean Follain à Jean Paulhan (29 septembre 1950) §

IMEC, fonds PLH, boîte 139, dossier 095208 – 29 septembre 1950.
Cher Jean Paulhan,

Je vous retourne les poèmes que vous avez eu l’amitié de me communiquer. Ils m’ont ému quoique la forme ne m’en paraisse pas bien assurée.

J'ai dernièrement lu du Noël Delvaux et votre postface à « L'auberge Parpaillon » m’a très plu. Elle a eu sur moi une action réconfortante. J'aime aussi beaucoup le livre.

Je suis allé cet été en Écosse pays à la fois plus puritain et plus jovial que l’Angleterre. On y rencontre beaucoup de poètes. Ils sont tous ou quasi tous séparatistes ou pour mieux dire peut être autonomistes.

Je forme certes des vœux pour que mes poèmes composés puissent paraître dans un prochain numéro des « Cahiers de la Pléiade » mais peut-être doivent-ils attendre un numéro plus lointain. Vous ferez, je le sais, ce qui sera possible et je m’en remets à vous. Je vous assure de toute mon amitié et vous dis à très bientôt.

Jean Follain

Jean Paulhan à Jean Follain (1952) §

IMEC, fonds PLH, boîte 139, dossier 095208 – 1952.

Merci. Je suis très content d’avoir ces Choses données. J'en aime bien l’allure sacrée. J'aime aussi tous les courants que l’on sent par là-dessous, ces quinze étages de caves. C'est à présent que l’anecdote de vos premiers poèmes prend insensiblement son sens véritable.

Vous avez vu, les Cahiers viennent enfin de paraître, après un an et demi d’attente. Vos poèmes sont dans le prochain numéro – qui paraîtra quand ? Ah ces retards du moins ne dépendent pas de moi.

Avec amitié

Jean Paulhan

Je n’attends que le passage de G.G. pour lui remettre les J3. Moi je trouve ça très passionnant. Mais (va me demander G.G.) pour quelle collection ? - Pourquoi ne pas en faire une : « la vérité n’est pas vraisemblable » ?

à bientôt

J P

(c’est les Siècles que je préfère)

.1952.

Jean Follain à Jean Paulhan (13 juillet 1952) §

IMEC, fonds PLH, boîte 139, dossier 095208 – 13 juillet 1952.
Cher Jean Paulhan,

Je ne sais si vous êtes, pour l’heure, à Paris. Je voudrais vous parler de mon ami Guryader (qui a écrit quelques livres sous le pseudonyme d’Henri Geyraud). Il désirerait vous confier un manuscrit d’une œuvre dont il est l’auteur et qui concerne la sinistre affaire du meurtre de son fils dite affaire des J3.. Pourriez-vous, si cela est encore possible, le recevoir et lui donner votre sentiment quant à son ouvrage et à ses chances d’édition chez Gallimard. Je crois, pour ma part, que son témoignage peut être intéressant. Il doit vous écrire ou vous téléphoner. Merci de ce que vous pourrez faire pour lui.

Ma présence dans la maison familiale me fait souvenir de ceci : J'ai rencontré il y a quelques semaines Paul Léautaud. Il m’assure que vous lui avez dit que le Follain mis en cause dans ses « entretiens » (et par erreur orthographié comme l’est mon nom du moins dans les premiers tirages) était mon père. Cela n’est pas mais cela eut-il été que je n’aurais pas renié un tel père ni non plus ses sentiments.

Je souhaite que le destin fasse que nous nous trouvions ensemble un jour dans ce coin de la manche où je suis actuellement. C'est, je crois bien, une des contrées parmi les plus secrètes de France. Je suis content de retrouver demain ou après demain au proche château de Cerisy-la-Salle Marcel Arland, de Solier et quelques autres. Il est d’avance certain que vous serez évoqué, à bon droit dans no conversations.

Je vous envoie, chez Jean Paulhan, mes affectueuses pensées.

Jean Follain

PS. Vous allez recevoir par même ou proche courrier un petit cahier à tirage limité (paru chez Seghers) de quelques poèmes. Bien entendu n’y figurent pas ceux déjà composés que vous avez choisis pour les « Cahiers de la Pléiade » ni non plus ceux que je vous ai envoyés sur votre demande depuis. Si un ou plusieurs de ces derniers poèmes doivent s’ajouter à votre premier choix pourriez-vous m’en indiquer le ou les titres. Bien à vous de tout cœur. J.F.

Jean Follain à Jean Paulhan (22 septembre 1953) §

IMEC, fonds PLH, boîte 139, dossier 095208 – 22 septembre 1953.
Cher Jean Paulhan,

Je rentre de vacances. Merci de m’avoir envoyé votre livre que je viens de lire d’un seul trait et qui compense si heureusement et humainement les lourdes exégèses dont l’oeuvre de Sade a été l’objet.

J'ai aussi reçu avec joie votre mot. Je vais essayer de mettre au point pour la Revue ce que vous me suggérez.

Je serais heureux de bientôt vous rencontrer et que nous déjeunions ensemble.

Croyez bien, je vous prie, à mon amitié

Jean Follain

Jean Follain à Jean Paulhan (5 octobre 1954) §

IMEC, fonds PLH, boîte 139, dossier 095208 – 5 octobre 1954.

24 Place des Vosges

Turbigo 34.90

Cher Jean

Je vous envoie ma page sur notre Charles Albert.

Je serais heureux qu’elle vous plût.

Je pense vous rencontrer à la messe qui sera dite pour notre ami dans cette mystérieuse église Saint Sulpice dont l’abside est sommée d’un pélican.

Dans ce quartier de Sèvres – cette Rome de Paris – j’aimerais bien un jour vous montrer – si vous ne les connaissez – le gisant en cire de Saint Vincent de Paul et aussi tout près le musée des missions et leur beau jardin.

Croyez bien, je vous prie, à mes affectueuses pensées et, je l’espère, à bientôt.

Jean Follain

Jean Follain à Jean Paulhan (31 mai 1955) §

IMEC, fonds PLH, boîte 139, dossier 095208 – 31 mai 1955.

LambrichsI

Cher Jean

Merci de tout cœur pour votre mot.

Puis je espérer le texte dont je vous avais parlé pour la petite collection qu’envisagent les éditions Debresse ? Il faudrait qu’il fasse seulement quarante pages dactylographiées en double interligne.

Hier nous parlions en famille des « Mémoires de Maurice Denis ». Savez-vous si elles pourraient intéresser les Editions Gallimard ? Le texte est maintenant au point. Je pose la même question à Marcel Arland.

Croyez, je vous prie, cher Jean, à mes affectueuses pensées

Jean Follain

Jean Follain à Jean Paulhan (2 août 1955) §

IMEC, fonds PLH, boîte 139, dossier 095208 – 2 août 1955.

24 Place des Vosges

Turbigo 34.90

Cher Jean

Il est bien certain que l’on vous avait beaucoup attendu à Cerisy pour la demi-décade littéraire. J'aurais bien aimé vous retrouver dans ce même pays plein de secrets difficiles d’ailleurs à retrouver. Combien plus ouverte est l’autre Normandie, la haute celle de Flaubert.

Si par bonheur vous étiez libre autour du 11 septembre j’aimerais bien vous mener à la foire de Lessay des Carentan. C'est un des plus beaux spectacles du monde. Vous seriez mon hôte sous la tente.

Évidemment cette foire aux chevaux où l’on cuit sur place des moutons entiers de pre salé (nous sommes dans la baie de Carentan) subira quelques jours une décadence du fait d’une utilisation raréfiée de la race chevaline mais pas encore.

À la fin de la demi décade je ne suis allé qu’un seul jour à Canisy un dimanche. J'y ai offert l’apéritif aux chantres après la grande messe, même dans ce pays de grands buveurs, dit-on, la jeunesse commence à boire dans les petits cafés ruraux des laits parfumés à diverses essences et servis dans de petites bouteilles capsulées. C'est bien. Si certains des vieux disent qu’on aura tout vu d’autres pourtant opineront à ce nouvel usage sans le suivre.

Pour en revenir à la demi décade elle ne fut pas sans intérêt avec la présence de Francis Ponge et d’André Chamson qui, vous le pensez, se répondirent.

Croyez, je vous prie, chez Jean, à mes affectueuses pensées.

Jean Follain

Lessay est-il possible ? Nous trouverions bien sûr quelque voiture.

Jean Follain à Jean Paulhan (25 août 1955) §

IMEC, fonds PLH, boîte 139, dossier 095208 – 25 août 1955.

24 place des Vosges

Turbigo 24.90

Cher Jean

Merci pour votre lettre. J'ai, il y a environ deux mois remis le manuscrit à Marcel Arland. Je pense qu’il l’a parcouru et je vais lui dire de vous le passer puisque vous m’offrez d’en prendre connaissance. Pour éviter des redites et aussi pour d’autres raisons habituelles en pareil cas la famille a fait pas mal de coupures. Cela reste néanmoins un texte long qui ne me paraît pas sans intérêt pour le public. Mais je peux en l’espèce être mauvais juge. Vous en jugerez.

Me revoici à Paris pour quelques jours après un second séjour en Normandie. Je vais donc boire de l’abricot à la place du cidre imbuvable à Paris (puisqu’il a été entendu qu’on devait le sucrer artificiellement à l’usage des Parisiens dont beaucoup l’aimeraient pourtant, je le sais, dans son amertume naturelle).

Les Éditions NED (Nouvelles Editions Debresse) seraient pourtant bien honorées et heureuses d’un court texte de vous pour la collection de petits livres qu’ils projettent. Certaines préfaces que vous avez faites à si bon escient pour des peintres ne pouvaient-elles pas être réunies ?

Croyez bien, je vous prie, cher Jean à mes affectueuses et fidèles pensées.

Jean Follain

Jean Follain à Jean Paulhan (19 septembre 1955) §

IMEC, fonds PLH, boîte 139, dossier 095208 – 19 septembre 1955.

24 place des Vosges

Turbigo 24.90

Cher Jean

Je sors d’une grippe malfaisante ! C'est seulement aujourd’hui que j’ai pu écrire à Marcel Arland au sujet du manuscrit du Journal de Maurice Denis. Je pense pouvoir vous le remettre bientôt. Je suis content que vous vouliez bien en prendre connaissance mais suis mauvais juge de son intérêt.

Je suis grandement ému par le mot de Raymond Guérin qui, je le crois, avait encore beaucoup à nous dire.

À bientôt je l’espère. J'aimerais enfin vous recevoir place des Vosges. Croyez, je vous prie, mon cher Jean, à mes affectueuses pensées (et excusez mon retard)

Jean Follain

Mais je garde espoir d’un texte court de vous pour les éditions NED. De tout cœur J.F.

Jean Follain à Jean Paulhan (3 mars 1956) §

IMEC, fonds PLH, boîte 139, dossier 095208 – 3 mars 1956.
Mon cher Jean

Voici les pages sur le bal qui je veux l’espérer ne fait pas double emploi avec ce qu’en dirent les journaux et magazines.

Faites moi envoyer des épreuves, je les garderai le moindre temps

Affectueusement à vous

Jean Follain

Jean Follain à Jean Paulhan (9 mai 1957) §

IMEC, fonds PLH, boîte 139, dossier 095208 – 9 mai 1957.

[le 9 mai DA]

Cher Jean

Je vous envoie la note que vous avez bien voulu me demander sur « Les instituteurs » de Georges Duveau

Je pense d’autre part à l’hommage à Valery Larbaud ; puisque vous me l’avez proposé, pourriez-vous me faire avoir : AO. BarnaboothAmants, heureux amantsJaune, bleu, blancAllen ?

À l’avance, je vous remercie et vous envoie mes pensées affectueuses

Jean Follain

Jean Follain à Jean Paulhan (1958) §

IMEC, fonds PLH, boîte 139, dossier 095208 – 1958.
Cher Jean Paulhan,

Nous vous avons tous beaucoup regretté. Guérissez-vous vite et à bientôt.

Bernard Privat
Jeannette Privat
Marie Dormoy
Chapelan
Jean Follain
Madeleine

Jean Follain à Jean Paulhan (24 décembre 1958) §

IMEC, fonds PLH, boîte 139, dossier 095208 – 24 décembre 1958.
Mon cher Jean,

Je viens de recevoir votre mot que m’a retourné la Maison de Chirurgie de la rue de Turin, d’où je suis sorti il y a seulement quelques jours, après une opération qui a duré trois heures.

Je suis ému que vous m’ayez associé à votre petite-fille [mot barré illisible] Claire dans son premier âge. Je voudrais supporter cette fracture (la quatrième) aussi bien qu’elle. J'ai le buste entouré d’une cuirasse de plâtre, le bras droit en avant également plâtré et un aspect peut-être mythologique.

À la clinique, j’ai lu, d’un bout à l’autre, le numéro de cette chère N.R.F. sur Martin du Gard. Il s’y trouve des pages heureuses. J'ai été pourtant parfois agacé, surtout par la citation répétée par un chacun de la phrase d’André Gide : « Ce n’est peut-être pas un grand artiste, mais c’est un gaillard ». Cette pareille phrase ne me paraît pas vouloir dire grand-chose. Et à vous ?

Je viens de recevoir l’Anthologie des Poètes de la N.R.F. Dans l’annonce faite pour cette Anthologie, on précisait que les poètes édités dans la Maison seraient là au complet. C'est là, me semble-t-il, une erreur : quid de ceux comme Géo Charles parus jadis dans la Collection « Une œuvre, un portrait » ? Et ceux parus dans la collection « Jeune Poésie » ?

Vous faites bien, cher Jean, de me rappeler à la transcendance sous l’espèce des courbes de la plus haute mathématique.

Me voilà pour de longues semaines immobilisé place des Vosges ? Ah ! Je serais bien content que vous passiez m’y voir comme vous me le proposez amicalement.

Je vous prie de bien croire, cher Jean, à mes affectueuses pensées.

Jean Follain