Correspondances écrites et reçues par Jean Paulhan (1925-1936 et 1950-1958), éditées en collaboration avec l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC, Caen) et la Société des lecteurs de Jean Paulhan (SLJP).

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Le projet « Hyper Paulhan » de l’OBVIL [Observatoire de la Vie Littéraire] propose les reproductions numérisées (mode image) et transcrites (mode texte) de lettres déposées dans le fonds Jean Paulhan et quelques autres fonds à l’Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine (IMEC, Abbaye d’Ardenne, 14280 St-Germain la Blanche-Herbe).

Ces lettres sont extraites des dossiers de correspondances passives et actives de Jean Paulhan. Elles s’inscrivent dans deux tranches chronologiques :

  • 1925-1936, années pendant lesquelles Jean Paulhan a été nommé rédacteur en chef, puis directeur de La Nouvelle Revue française,
  • 1950-1958, années de redémarrage de La NRF, après l’interruption de la fin de la guerre et de l’après-guerre…

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  • Pour consulter les archives-papier originales de Jean Paulhan à l'abbaye d'Ardenne, inscrivez-vous à l’IMEC.

Philippe Jaccottet

1953/1958

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan

Correspondance (1953–1958)

2016
Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL, 2016, license cc.
Source : IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599
Ont participé à cette édition électronique : Clarisse Barthélemy (Responsable éditorial), Camille Koskas (Responsable éditorial) et Amaury Nauroy (Transcription).

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (28 janvier 1953) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 28 janvier 1953.
Cher Monsieur,

Vous m’avez si gentiment prié, l’autre jour encore, de vous soumettre des textes, que je me sesn encouragé à vous adresser ceux-ci. Je m’en remets à votre jugement : il me sera plus utile que mes interminables doutes.

Acceptez, cher Monsieur, mes meilleurs messages,

Philippe Jaccottet

P.S j’envoie ces mêmes textes à Mr. Arland, à qui depuis longtemps je devais un signe de vie.

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (8 octobre 1953) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 8 octobre 1953.

Grignan (Drôme)

Cher Monsieur,

voilà où j’en suis, après quelques détours. Mais je crois bien que les droits du roman de Musil ont été acquis par le Seuil ; c’était du moins ce que m’avait dit la fille, ou la belle-fille, de Musil. Et moi, ce que j’en avais traduit avec quelque soin, soit dans « 84 », soit dans « Pour l’Art ». En ce moment, je ne puis songer à m’y remettre.

Vous me faites donner de mauvaises nouvelles. Mais les autres seraient meilleures : une bonne chambre silencieuse, et point de hâte dans les choses qui nous entourent.

Acceptez mes amicaux messages,

Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (5 mai 1954) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 5 mai 1954.
Cher ami,

le texte que vous me demandez avait fini par paraître à « 84 ». Mais il y a un fait nouveau et je dois dire, pour moi, un petit événement : vous savez que je me déclarais toujours bien décidé à ne pas m’aventurer dans la traduction de Musil. Là-dessus, tant récemment, Flamant est arrivé avec des offres si intéressantes pour moi (elles signifient l’assurance d’une certaine tranquillité pendant trois ans), que j’ai accepté. Je commencerai à traduire der Mann en janvier prochain. Dès que j’aurai d’autres textes et sans doute vous entendez-vous avec Flamant pour en donner dans la revue.

Moi aussi je serais très heureux de vous voir autrement qu’en courant : mais nous avons décidément choisi la campagne, et Paris est bien loin.

Recevez mes bons messages,

Philippe Jaccottet

[Törless?] oui, d’accord, ce n’est pas comparable avec les oeuvres de la maturité.

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (6 mai 1954) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 6 mai 1954.
Cher ami,

je viens de recevoir, non sans quelque effroi, les épreuves du Musil. Deux ou trois raisons m’auraient fait préférer qu’il ne parût pas : vous les aurez devinées en lisant ma lettre d’hier. D'abord, je ne voudrais en aucun cas que Flamand, qui s’est montré d’une rare courtoisie à mon égard, pense que j’ai laissé publier ce texte sans le consulter ; en second lieu, je trouverais dommage que, sur 1000 pages de roman, dût paraître justement un passage non inédit ; enfin, j’aurais un assez grand nombre de corrections à y apporter.

Il est vrai que ce chapitre est particulièrement beau. Si donc vous y tenez au point de ne pas craindre de répéter « 84 » et que vous puissiez vous entendre avec Flamant, (Flamand ? Flamerig?), je ne m’y opposerai pas à la publication et corrigerai les épreuves, dès que j’aurais reçu votre réponse (Répondez-moi aussi, s’il vous plaît, pour l’ Ungaretti, auquel je n’ai pensé hier que sur l’enveloppe) Et recevez mes meilleurs messages,

Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet

à Grignan (Drôme)

Ch. ami eh bien, attendonsI.

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (16 juillet 1955) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 16 juillet 1955.
Cher monsieur,

je n’oublie pas que, grâce à vous, notre dernier jour à Paris fut éclairé par ce feu d’artifice (ce que j’aimais surtout d’ailleurs, c’était, entre deux merveilles, la fumée à travers laquelle on voyait les artificiers s’affairer). Merci.

Je passe en ce moment près de neuf heures par jour sur l’Odyssée dont le manuscrit doit être livré à la fin du mois ; encore une insomnie cependant, et je pourrai vous envoyer une ou deux pages pour le numéro Claudel.

Mais je vous écris surtout pour ceci : des textes parus dans la revue, ceux de Remizov me touchent toujours profondément ; et, comme j’ai plaisir à utiliser les vastes espaces que m’accorde la Gazette de Lausanne à parler des gens dont on ne parle jamais, il me faudrait savoir, assez vite, s’il existe des livres de Remizov traduits (je le crois) et où je les trouverais : vous pourrez me renseigner sans doute mieux que personne, je vous en remercie sans attendre davantage et vous envoie mes meilleures salutations

Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (30 juillet 1955) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 30 juillet 1955.
Cher Monsieur,

je n’avais pas fini d’empaqueter l’Odyssée que j’ai essayé de dire ce que je voulais dire sur Claudel. Je crois que vous le savez, il ne m’est jamais possible de décider si ce que je fais, surtout dans ce domaine-là, n’est qu’un tissus d’absurdités, ou s’il y passe quelques [vérités?] Je dis cela sans coquetterie, et je me décharge sur vous du souci d’en juger. Bien entendu, j’aimerais beaucoup que ce texte soit le début d’une collaboration plus régulière, puisque ma table de travail est maintenant un peu moins encombrée de dictionnaire.

Le chapitre de Musil que Brenner a publié était depuis longtemps dans les archives de « 84 », je tiens à vous le dire que pour que vous ne croyiez pas que je donne à d’autres amis ce que je n’ai pu encore vous donner. En fait, comme je vous l’ai dit, le premier volume paraîtra en septembre 56, et vous aurez sûrement de beaux chapitres l’an prochain, durant l’hiver.

Et n’oubliez pas de me renseigner, ou de me faire renseigner, sur Remizov !

Je vous envoie mes meilleurs messages, en souhaitant qu’aucune sciatique, imaginaire ou réelle, ne vous fasse souffrir,

Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (28 février 1956) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 28 février 1956.

Drôme

Cher Monsieur et ami,

Je ferais cette note sur Chardonne avec plaisir, si vous ne craignez pas mon ignorance en la matière : je n’ai de lui que le petit livre paru à la Guilde l’an dernier. Si Matinales peut être commenté par un ignorant, faites-le moi donc envoyer.

J'ai écrit hier à Flamand pour lui demander de vous donner la primeur de quelques chapitres de Musil, puisque le premier volume paraîtra en automne ; j’espère que vos rapports sont bons et que nous vous entendrons sur ce point.

Bien à vous,

Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (12 mars 1956) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 12 mars 1956.

Marcel A

Cher ami,

j’ai bien reçu Matinales et ferai aussi vite que possible.

D'autre part, j’ai les droits pour le Rilke de Musil. Enfin, Flamand me prie d’attendre qu’il ait vu l’ensemble des textes pour organiser la parution dans les revues. Je viendrai à Paris à la fin d’avril, et nous verrons tout cela à ce moment là. J'espère que vous ne serez pas absent. En ce moment, je suis totalement absorbé par les corrections du premier volume.

Bien à vous,

Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (24 juillet 1956) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 24 juillet 1956.

Drôme

Cher ami,

à vrai dire, le délai est bien court ; mais je ferai de mon mieux, et vous pouvez compter sur une quelconque contribution. Je parlerai plutôt du Soleil, par exemple.

Mon article sur A.E. Est su peu un article qu eje compte le reprendre, tout à fait autrement, pour ouvrir le livre que Mermod m’avait demandé de faire, il y a longtemps, sur la poésie ; et je pensais, d’ailleurs, m’y mettre dès aujourd’hui et vous l’envoyer, pour la revue, si j’aboutis à quelque chose.

Enfin, je n’oublie pas le « Rilke » de Musil, qui ne demanderait qu’à être mis au point ; mais vous comprendrez qu’après un hiver de traduction, j’ai souhaité une diversion.

Je vous salue bien cordialement,

Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (19 août 1956) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 19 août 1956.

Drôme

Cher ami,

puis-je vous soumettre ces élucubrations à propos de A E ? Vos critiques me seraient précieuses. En principe, ce texte devrait introduire un ensemble, encore inachevé, de nouveaux [mot illisible] que Sur les pas de la Lune.

Une lettre très amicale de Francis ne m’a nullement rassuré sur ma contribution à l’Hommage ; il faudra que je me rachète un jour ou l’autre.

Bien à vous,

Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (5 décembre 1956) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 5 décembre 1956.

Drôme

Cher ami,

j’espère que votre santé est rétablie ; en tous cas, les journaux vous disent à Paris.

Par courrier séparé, je vous envoie un recueil de mes poèmes postérieurs à l’ »Effraie » ; vous (et Marcel Arland à qui s’adresse aussi, bien sûr, cet envoi), vous jugerez s’il y a de quoi faire un livre. Certes, ce n’est pas du tout ce que je rêve ; mais c’est ce que j’ai fait, il faut bien que je vous le donne tel quel.

D'avance, je vous remercie de votre attention. Dites mon bon souvenir à Marcel Arland. Je vous serrez cordialement la main,

Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (1957) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 1957.

Lausanne, le 3 mars

Cher ami,

Merci pour les renseignements. Pardonnez-moi de tant tarder pour mes notes : vous aurez celle consacrée à Ramuz d’ici au 6 avril. Je vous envoie déjà ci-joint les trois lettres à Emmanuel Buenzod que m’a confiées Madame Buchet et que je trouve fort peu intéressantes...

D'autre part, je joins un poème qu’il faudrait glisser dans le manuscrit de l’Ignorant entre « Promenade à la fin de l’été » et « le Laveur de vaisselle ». Avec ce poème, le manuscrit sera définitif. Y a-t-il une date déjà prévue pour la parution II?

Je vous serre la main,

Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (23 janvier 1957) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 23 janvier 1957.

5 av. Davel

Cher ami,

n’oubliez pas que je ne fais de la critique pour gagner ma vie : d’où ma préférence pour la gazette ; rien de plus évident que les raisons d’argent, hélas !

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Cela dit, je parlerai volontiers de Ramuz à propos de ses Lettres ; j’ai d’ailleurs reçu, le même jour que votre mot, un téléphone de Madame Buchet-Ramuz à ce propos. Pourtant, si j’avais eu un mot à dire, j’aurais été contre cette publication.

Je suis très sensible à vos voeux, auxquels j’ai juste le temps de répondre par d’autres, non moins cordiaux, pour vous et toute l’équipe de la revue. Je vous serre la main,

Philippe Jaccotet

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (17 avril 1957) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 17 avril 1957.
Cher ami,

voici la note depuis si longtemps promise sur les Sonnets de Shakespeare. Le mois prochain, je vous en enverrais une sur le petit livre de Chardonne, puisqu’il semble me l’avoir adressé dans cette attente.

J'ai été très heureux du dernier Cahier des Saisons !

Je vous enverrai très prochainement le petit livre de prose que je devais à Mermod depuis toujours, et où ma femme a glissé quelques dessins.

Bien à vous,

Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (17 mai 1957) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 17 mai 1957.

Drôme

Cher ami,

ma femme et moi, nous avons été très émus de l’accueil que vous avez fait à cette « Promenade » que je regrette de n’avoir pas su faire plus simple, et aussi moins précipitée...

En voici une suite pour la revue, si du moins vous ne craignez pas les redites !

Même pour le feu d’artifice de Madame [Churds?], je crains que nous ne puissions songer en ce moment à Paris ; plutôt cet automne, peut-être.

Merci encore de votre lettre. Je vous serre la main,

Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (5 juillet 1957) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 5 juillet 1957.
Cher ami,

à ma promesse d’une note sur Lubin, j’ajoute, saisi d’un zèle incompréhensible, celle d’une chronique sur la poésie d’André du Bouchet (cet automne) et une série de très petites notes sur des plaquettes dont j’aurais scrupule à ne rien dire. Je vous en donne les titres ci-joint. S'il y avait quelque empêchement, dites-le moi.

Bien amicalement,

Philippe Jaccottet

J'ai beaucoup aimé la Nouvelle Araignée

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (30 juillet 1957) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 30 juillet 1957.

Drôme

Cher ami,

je vois qu’il n’y a que la Provence d’habitable, où nous n’avons souffert jusqu’ici ni du froid, ni de la pluie. Au contraire, un éclat presque trop continu.

La note sur Lubin est devenue une chronique : je ne sais comment vous vous en arrangerez. La chronique sur Du Bouchet suivra sous une quinzaine de jours, je pense.

Le premier tome de Musil est imprimé pour paraître en octobre, je pense. Flamand vous aura probablement remis les chapitre que j’avais choisis pour la NRF.

Enfin, j’espère que le petit Hölderlin de Mermod vous sera parvenu. C'est n texte que j’aime beaucoup, défauts compris.

Bien amicalement,

Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet à Jean Paulhan (27 novembre 1958) §

IMEC, fonds PLH, boîte 149, dossier 082599 – 27 novembre 1958.

Avec mes salutations amicales.

Je pense consacrer ma prochaine chronique aux Elégies de Duino dont Armel Guerne vient de donner une traduction nouvelle chez Mermod.

Philippe Jaccottet