Correspondances écrites et reçues par Jean Paulhan (1925-1936 et 1950-1958), éditées en collaboration avec l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC, Caen) et la Société des lecteurs de Jean Paulhan (SLJP).

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Le projet « Hyper Paulhan » de l’OBVIL [Observatoire de la Vie Littéraire] propose les reproductions numérisées (mode image) et transcrites (mode texte) de lettres déposées dans le fonds Jean Paulhan et quelques autres fonds à l’Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine (IMEC, Abbaye d’Ardenne, 14280 St-Germain la Blanche-Herbe).

Ces lettres sont extraites des dossiers de correspondances passives et actives de Jean Paulhan. Elles s’inscrivent dans deux tranches chronologiques :

  • 1925-1936, années pendant lesquelles Jean Paulhan a été nommé rédacteur en chef, puis directeur de La Nouvelle Revue française,
  • 1950-1958, années de redémarrage de La NRF, après l’interruption de la fin de la guerre et de l’après-guerre…

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Jacques de Lacretelle

1925/1936

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan

Correspondance (1925–1936)

2016
Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL, 2016, license cc.
Source : IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886
Ont participé à cette édition électronique : Clarisse Barthélemy (Responsable éditorial), Camille Koskas (Responsable éditorial) et Amaury Nauroy (Transcription).

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (15 août 1925) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 15 août 1925.

La Feuilleraie

Bellevue (S.K.O)

Cher Monsieur,

L'autre vendredi, rue de Grenelle, où j’étais venu beaucoup pour vous voir, j’ai appris que vous étiez souffrant. J'espère que vous êtes rétabli aujourd’hui. Je m’excuse, à tout hasard de vous déranger par cette lettre. Mais je voudrais vous rappeler qu’il est indispensable que j’aie avant la fin du mois, les épreuves des lettres Espagnoles. Je pars pour la Grèce le 5 septembre. Je serai absent près de deux mois, et si ces lettres doivent paraître dans la revue, il ne faudrait pas que ce fût après octobre, car le livre sera publié en édition au mois de novembre.

Pardonnez-moi de vous importuner avec ces questions secondaires, et croyez-moi, je vous prie, votre dévoué

Jacques de Lacretelle

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1926) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1926.

13 ave d’ Eylau

Cher Monsieur,

voulez-vous encore des Lettres Espagnoles ? Je pourrais vous donner la fin, qui est assez mouvementée, a quelque rapport avec le début déjà publié dans la Revue, et me plaît mieux que le reste.

Finalement, il faudrait que cela parût dans le numéro d’octobre au plus tard, en raison de l’[ ?]

Bien à vous

Jacques de Lacretelle

Et, je vous en prie, si pour une raison ou pour une autre cela ne vous convient pas, n’ayez aucun scrupule à me le dire. J'ai trop de respect à l’égard de la Revue pour ne pas aller contre faire passer son intérêt avant le mien.

J.L

[de la main de Jean Paulhan, en haut de la marge gauche de la lettre : Gide Samedi 6 1/2 ]

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1926) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1926.
Cher Monsieur,

Je comptais vous donner la note sur Félix avant le 10, mais j’ai été souffrant ; de plus Henry Bernstein m’a fait attendre longtemps le texte de sa pièce que je lui avais demandé. Bref je ne vous enverrai cette note que pour votre numéro de juin.

Pour les Lettres Espagnoles il s’agissait, d’après notre accord, du même numéro de juin. Il me faut recopier mon texte. J'espère bien le faire en trois semaines, et vous l’envoyer au plus tard le 5 mai. Si je n’y arrivais pas, je vous avertirais avant la fin de ce mois.

Bien cordialement,

Jacques de Lacretelle

Pardon de ces petits retards que je n’aime guère mais dont je ne suis pas tout à fait responsable cette fois-ci.

J.L

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1926) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1926.
Cher Monsieur,

L'idée de Gide me séduit et je m’inscris parmi les collaborateurs de cette rubrique.

Votre titre Nouvelles L.E me plaît tout à fait.

Pour les coupures, je vous propose éventuellement celles-ci.

1° les premières pages relatives à Ronda. Le texte ne commencerait qu’à « Ayant quitté Ronda, je me suis trouvé transporté en quelques heures dans une plaine baignée par un air chaud et chargé de parfum.

2° le petit passage qui vient d’un peu plus loin et qui est relatif à la cuisine. La suppression partirait de « Je ne vous ai jamais rien dit de la cuisine espagnole » et le texte reprendrait à « Nous avons expédié promptement [ ?] »

Je vous laisse juge de ces suppressions. Il me semble même qu’elles seraient « heureuses » Dites-vous bien, d’ailleurs, que l’intérêt de la Revue se confondra toujours avec le mien.

Votre dévoué

Jacques de Lacretelle

J'insiste pour avoir les épreuves le 2 septembre au plus tard.

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1926) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1926.
Cher Monsieur,

vous avez dû recevoir les épreuves corrigées des Lettres Espagnoles. S'il n’est pas trop tard, voulez-vous demander à l’imprimeur de corriger comme suit l’avant-dernière phrase :

Ce personnage qui se détache de moi ce soir laissera peut-être une image plus violente ...etc..

Cela évitera une répétition fâcheuse. Pardon du dérangement et croyez-moi

votre dévoué

Jacques de Lacretelle

[Note manuscrite de la main de Jean Paulhan en haut de la lettre : fait]

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1927) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1927.

[1927]

Cher ami,

Je crois que le livre où doit paraître le rêveur parisien ne sera pas en librairie avant juillet. Puisque vous avez lu le texte et qu’il vous convient, je serai très heureux de vous le donner pour votre numéro de ce mois-là.

L'éditeur me demande de conserver une partie inédite pour son texte. Cela ne nuit pas à la suite du récit. Voulez-vous, après lecture, me donner votre avis sur les passages qui pourraient être supprimés. Ou bien nous ferons ce travail plus tard, sur les épreuves.

J'aurais été vous voir vendredi prochain, car je sais que vous prenez vos vacances ces jours-ci, mais je pars moi-même cette semaine.

Votre dévoué,

Jacques de Lacretelle.

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1927) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1927.

[Carte postale, représentant le temple de Neptune et la basilique de Paestum, en Italie]

Monsieur

Jean Paulhan

Fort de la n.r.f.

Ile de Port-Cros

Var

Francia

Paestum

Souvenirs et amitiés à tous les habitants du fort.

Jacques de Lacretelle

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1927) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1927.
Cher ami,

j’ai voulu réfléchir avant de vous répondre. J'aurais été content de vous faire cette conférence, mais c’est un peu un travail en dehors du travail, et j’'ai le sentiment que depuis quelque temps, je me livre trop à cet exercice. Cette conférence, je serais tenté de la répéter ailleurs ; d’où perte de temps. Bref, je ne puis la faire pour le moment. Mais je suis très sensible à votre demande, et dites bien que dès que je serai devenu conférencier, j’irai à Francfort.

Fidèlement à vous

Jacques de Lacretelle

J'aurais sans doute un texte assez long pour la Revue, intitulé Mon mariage. C'est en quelque sorte une suite de Silbermann. Et je compte vous l’apporter en décembre.

J.L

[Ajout manuscrit de la main de Jean Paulhan, en haut de la lettre: à Körner]

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (12 août 1927) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 12 août 1927.

Montfort L'amaury,

Cher ami,

Je n’oublie pas la nouvelle que je vous ai promise et que vous annoncez dans la n.r.f. mais un autre travail, plus urgent, l’a interrompue. Je crois me rappeler que je vous l’avais promise pour la fin de l’année. Il y aura certainement un ou deux mois de retard.

Permettez-moi de vous soumettre une nouvelle, traduite de l’anglais par une de mes amies. L'auteur est Katherine Mansfield, morte il y a quelques années et qui connaît une certaine vogue en Angleterre actuellement. Je crois que la Revue de Genève a publié (ou va le faire) de ses nouvelles.

Celle-ci est un peu touchante. Il est probable qu’elle perd à être extraite d’un recueil où la sensibilité de l’auteur, tendre et chétive, doit présenter plus de consistance que dans un court fragment. C'est ainsi qu’il y a beaucoup de récits de Tchekhov qui sont charmants et très significatifs, groupés dans un livre. Isolés, ils semblent minces.

Enfin, lisez et voyez si la Revue peut s’intéresser à Katherine Mansfield.

Mes sentiments très fidèles

Jacques de Lacretelle

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (22 décembre 1927) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 22 décembre 1927.

13 avenue d’Eylau

Cher ami,

Je comprends vos raisons en ce qui concerne la petite nouvelle de Katherine Mansfield. Je vous remercie de l’indication que vous me donnez. Je la transmets à la traductrice. Mais, si elle veut en faire usage, je pourrai, sans vous déranger, aller trouver Gabriel Marcel, que je connais.

Je vous remets avec cette lettre une petite fantaisie née d’un voyage en Italie et d’une re-lecture d’Armance. Si vous jugez qu’un tel amusement est digne de la Revue, prenez-là. Mais je comprendrai aussi bien le jugement contraire. Répondez-moi en toute franchise et sans précautions aucune.

Bien cordialement,

Jacques de Lacretelle

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1928) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1928.

Naturellement mon mariage vous est toujours réservé.

13 avenue d’Eylau

Cher ami,

je vous remercie de votre carte. Je suis heureux que cette petite fiction sur Armance soit à votre goût.

Voulez-vous me permettre d’introduire auprès de vous un de mes amis Paul Deharme, qui s’intéresse à la radio et voudrait établir une sorte de liaison entre la littérature et les ondes sonores. Liaison est impropre. Alliance ou fusion conviendrait mieux. Il vous remettra une espèce de manifeste assez curieux, auquel certains écrivains de la n.r.f. pourraient s’intéresser peut-être (je pense à Jean Prévost ou à d’autres) et que l’un d’eux aimera même présenter dans la Revue.

Tout cela n’est de ma part qu’une proposition, une suggestion. Vous et eux, serez meilleurs juges.

Bien cordialement à vous

Jacques de Lacretelle

Paul Deharme se présentera un de ces jours avec une note de moi. J'espère que cela ne vous dérangera pas.

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1928) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1928.
Cher ami,

J'ai été très sensible à vos félicitations et vous en remercie. Comptez sur moi pour relire avec Paul Deharme l’étude qu’il vous a envoyée. Je suis heureux que ses idées vous aient intéressé.

Je n’ai pas besoin de vous dire que je collaborerai immédiatement à l’hommage à Valéry si vous songez à le faire. Je n’ai pas suivi de très près la campagne dont il a été l’objet. Peut-on lire Rouveyre, Téry, le Crapouillot?

Seulement, il faudrait que cet hommage n’ait pas l’air d’être concerté entre auteurs de la n.r.f. Je me demande si trois ou quatre grands noms de l’étranger, autant, et de même rang, pris dans les sciences, dans la musique, dans les arts, n’apporteraient pas un témoignage plus frappant que les déclarations d’une équipe dont l’adhésion ne fait aucun doute.

Consultez autour de vous. Je suis sûre que vous prendrez le meilleur parti. Et, de toute manière, comptez sur moi si je puis être utile à Valéry.

Bien cordialement

Jacques de Lacretelle

Je mets très haut la pensée et l’art de Valéry, soyez-en assuré. Mais je crois que contre cette pensée et cet art, il y aura toujours le parti des Téry et des Vautel. Si Valéry est sensible aux attaques de ce parti, n’est-il pas préférable de ne pas animer la lutte ?

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1928) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1928.
Cher ami,

Je suis en possession du texte que vous a remis Paul Deharme. Je le relis et y fais quelques modifications. Vous l’aurez au plus tard lundi. Comme dimensions, il comptera environ douze pages de dactylographie.

À vous

Jacques de Lacretelle

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1930) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1930.
Cher ami,

Je vous remercie de m’avoir envoyé le Guerrier appliqué. Je ne l’avais jamais lu, faute de pouvoir me le procurer aisément. Ces pages ont la force et la saveur d’un extrait. Paysages, sentiments, dialogues, tout est concentré. Vous pouvez être fier d’avoir vu et exprimé ces choses.

Lisez ce petit texte que je vous envoie. Il est destiné à servir d’introduction à une étude sur France écrite par un Américain. Si vous le jugez digne de la revue, il vous appartient. Mais j’aimerais, dans ce cas, qu’il parut dans le numéro de juillet.

Votre

Jacques de Lacretelle

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1930) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1930.
Cher ami,

Deux de ces petits portraits ont paru déjà au Divan, et deux autres ailleurs. Vous ne pouvez donc les publier. Je le regrette, mais ils m’avaient semblés si minces que je n’avais pas osé vous les offrir.

Je pars cette semaine pour le Berri [sic], la Creuse, La Rochelle, à la recherche de paysages et de maisons qui puissent servir à un roman que je commencerai en octobre. Mais il se peut que ce tour se termine dans le midi vers la fin d’août. Y serez-vous ? J’aimerais aller passer une journée à Port-Cros.

Tout à vous

Jacques de Lacretelle

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1930) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1930.

Hôtel du Rouet d’Argent

Fontenay-le-Comte

Vendée

Cher ami,

Avez-vous reçu et lu la lettre de Vallès que je vous ai envoyée ? Pouvez-vous me la faire parvenir, car je ne sais quand j’aurai l’occasion de passer à la n.r.f. ? Toujours au travail dans la plus complète solitude…

Votre

Jacques de Lacretelle

[lettre-enveloppe. Au dos : « M. Jean Paulhan »]

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (mars 1930) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – mars 1930.

L’idée est excellente, cher ami, et je me réjouis d’assister de prendre part à ce premier déjeuner.

Bien amicalement

Jacques de Lacretelle

Je pense que c’est à 1 heure.

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (11 octobre 1930) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 11 octobre 1930.
Mon cher ami,

Les Souvenirs de Vallès que vous publiez dans la Revue m’ont fait penser à une œuvre de lui que je possède et que je vous communique. Lisez-là, et dites si elle ne donne pas le frisson...

Je repars dans deux jours pour la Vendée continuer mon roman. C'est vous dire que je pense peu au La Rochefoucauld promis. J'en ai quelques remords, d’ailleurs, mais si Malraux songe à me remplacer qu’il le fasse, car je ne sais vraiment pas quand je pourrai tenir cette promesse.

Bien cordialement à vous,

Jacques de Lacretelle

Au cas où vous jugeriez la lecture de Vallès susceptible d’intéresser les lecteurs de la n.r.f. je consens bien volontiers, en tant que possesseur, à la publication. Je ne sais pas à qui elle est adressée.

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1933) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1933.
Mon cher ami,

Je voudrais bien vous donner quelque chose pour la revue, mais je n’ai rien, et ne prévois rien que mes romans en fait de travail important. Si je tombe, un de ces jours, dans une flânerie d’esprit, ce sera pour vous, mais j’ai la volonté de ne pas paresser sur les Hauts Ponts, et j’évite toute distraction trop longue.

J’écrirai pourtant dans votre numéro sur Gobineau, mais comment le faites-vous ? Il faudrait, à mon avis, faire quelque chose de qui différent ne ressemble pas au numéro d’Europe de 1923. Je me demande si quatre ou cinq ou six articles de fond, sur les différents aspects de l’écrivain, ne seraient pas plus intéressants qu’une douzaine de petits articles en hommage. Je verrais : la pensée de Gobineau, par un Allemand – le diplomate et le voyageur – le conteur – l’écrivain – homme du monde. Et dans cette manière de faire, chacun de ces morceaux serait, pour le moment trop gros pour moi. Sauf peut-être le dernier, auquel je n’ai nullement songé. Eclairez-moi un peu sur votre projet, et je vous répondrai de façon définitive.

Croyez à mon amitié dévouée, toute muette et inefficace qu’elle est,

Jacques de Lacretelle

Je pense qu’il sera parlé longuement de l’Amour du Prochain dans la revue. Après avoir lu le livre, j’avais écrit une note très courte pour les Annales. Note qui ne peut être publiée là, où à déjà paru un article plus important. Je vous dis cela à tout hasard, mais je crains que, même si je n’arrive pas trop tard chez vous, le texte ne vous paraisse insuffisant.

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1933) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1933.
Mon cher ami,

Voici la note sur Chardonne. Si vous la jugez trop sommaire, ne l’imprimez pas, mais ayez la complaisance de m’en avertir, afin que je puisse en disposer autrement.

Je suis bien gêné pour vous répondre au sujet de Gobineau. Quand je l’ai lu, il y a une quinzaine d’années, je me suis certainement amusé, en moi-même, à « souffler » mes sentiments. Admirer, sinon découvrir, un écrivain méconnu, c’est un signe d’aristocratie intellectuelle. Mais maintenant que je n’éprouve plus ces petites vanités de jeunesse, je me demande ce que j’aimerais à dire sur lui. Je le juge toujours, dans ses meilleurs récits, aussi captivant que Mérimée ; il y a de belles pages descriptives dans ses voyages et un charlatanisme souvent entraînant dans des œuvres scientifiques. Mais tout cela, on le sait aujourd’hui. Je crains qu’un numéro entier consacré à lui ne vous oblige à accueillir des redites et des jugements inexacts. Et faute de savoir comment m’en acquitter, pour ma part, sans me déjuger, je préfère m’abstenir.

Je vous envoie mes souvenirs fidèles et mes vœux

Jacques de Lacretelle

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1933) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1933.

[1933]

Cher ami,

Voici la note sur Chardonne. Quant à Gobineau je suis sensible à votre flatteuse insistance… Mais laissez-moi m’en tenir à ma première réponse, bien qu’il m’en coûte de vous refuser quelque chose et d’abandonner mes dieux (ce qui est beaucoup dire!) Vous m’écrivez : « Dites nous au besoin votre désaffection ». Mais il y aurait un peu de fatuité à raconter ainsi ses « états d’âme intérieurs ».

Mille souvenirs sincères et constants

votre

Jacques de Lacretelle

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1933) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1933.

49 rue Vineuse

Cher ami,

Si je n’ai pas répondu à votre lettre de l’été c’est qu’elle réveillait de sombres remords : celui de n’avoir rien donné depuis longtemps à la n.r.f. Et celui d’avoir laissé La Rochefoucauld en plan. Et rien n’a changé depuis, hélas ! Mon roman a été interrompu, mais il m’a repris, me presse, et je ne puis le mettre de côté que pour de tout petits articles.

C'est à ce propos que je vous écris. Je songe à faire pour Marianne une critique sur la correspondance Gobineau-Prokesch. J'aimerais, à cette occasion, parler de votre numéro sur Gobineau, ce numéro auquel – autre remord- je n’ai pas collaboré !...Pouvez-vous m’en envoyer les épreuves, si vous en avez un jeu ? Ainsi l’article servira un peu votre numéro.

Mille remerciements amicaux et à bientôt

votre

Jacques de Lacretelle

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (4 novembre 1933) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 4 novembre 1933.

49 rue Vineuse

Cher ami,

Je viens de lire, par hasard, un manuscrit auquel je trouve certaines qualités : fraicheur, vision nette… vous verrez cela comme moi, et vous verrez mieux que moi si ce n’est pas trop [imagerie ?] pour la n.r.f.

En tout cas, je vous le remets avec ce mot et vous demande de lui donner, en lecture, un tour de faveur.

Mes souvenirs fidèles

Jacques de Lacretelle

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1936) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1936.
Cher ami,

voici le texte. Je voudrais bien vous en donner de plus longs ! Mais je ne prévois rien. J'ai renoncé à ce projet que vous me rappelez. J'espère que vous ne m’en voulez pas.

Bien amicalement à vous

Jacques de Lacretelle

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1936) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1936.
Cher ami,

Voici ma réponse à l’adresse que vous me transmettez. Elle est écrite pour Gide, puisque l’initiative vient de lui. Montre-la lui et publiez là ou non, à votre guise.

Très sincèrement à vous

Jacques de Lacretelle

Merci du post-scriptum. Je crois bien avoir dans quelques temps, un tout petit manuscrit à vous offrir.

Jacques de Lacretelle à Jean Paulhan (1936) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021886 – 1936.
Cher ami,

Merci de tout cœur pour votre message de sympathie.

Vous recevrez peut-être une lettre d’un jeune homme, M. Jean-Paul Trystram, qui, au cours d’un interview, m’a paru assez digne d’intérêt pour que je vous demande de voir s’il serait capable d’écrire des notes dans la n.r.f. Vous jugerez cela mieux que moi.

Votre fidèle Jacques de Lacretelle