Correspondances écrites et reçues par Jean Paulhan (1925-1936 et 1950-1958), éditées en collaboration avec l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC, Caen) et la Société des lecteurs de Jean Paulhan (SLJP).

Il semble que ce soit votre première visite de notre site (cookie non trouvé). Nous vous invitons à lire la description du projet, afin de comprendre les négociations délicates et fragiles qui ont permis de donner accès à ces documents. Un bouton vous est proposé au bas de cette page pour exprimer votre acceptation des conditions d’utilisation, avant de poursuivre votre navigation.

Le projet « Hyper Paulhan » de l’OBVIL [Observatoire de la Vie Littéraire] propose les reproductions numérisées (mode image) et transcrites (mode texte) de lettres déposées dans le fonds Jean Paulhan et quelques autres fonds à l’Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine (IMEC, Abbaye d’Ardenne, 14280 St-Germain la Blanche-Herbe).

Ces lettres sont extraites des dossiers de correspondances passives et actives de Jean Paulhan. Elles s’inscrivent dans deux tranches chronologiques :

  • 1925-1936, années pendant lesquelles Jean Paulhan a été nommé rédacteur en chef, puis directeur de La Nouvelle Revue française,
  • 1950-1958, années de redémarrage de La NRF, après l’interruption de la fin de la guerre et de l’après-guerre…

L’OBVIL, dont l’accès et la consultation en ligne sont libres, constitue cependant une base de données protégée, au sens des articles L341-1 et suivants, du code de la propriété intellectuelle française. Il est donc convenu que :

  • La diffusion sur le site de l’OBVIL des lettres, quoiqu’ayant été autorisée par les ayants-droit des auteurs concernés, demeure soumise aux règlementations en vigueur sur les droits d’auteur.
  • Pour toute citation d’une lettre ou diffusion d’une image, dans le cadre d’une utilisation privée, universitaire ou éducative, il doit être fait mention de la source [« Labex OBVIL »]
  • Pour toute citation ou diffusion dans le cadre d’une utilisation commerciale, il faut obtenir l'autorisation préalable des ayants-droit concernés.

L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur.

*

  • Pour obtenir l’autorisation de reproduction d'un document du site HyperPaulhan, contactez la représentante des ayants-droit de Jean Paulhan, soit Claire Paulhan.
  • Pour obtenir des informations biographiques sur Jean Paulhan, ou se renseigner sur les activités de la Société des Lecteurs de Jean Paulhan, consultez le site de la SLJP.
  • Pour consulter les archives-papier originales de Jean Paulhan à l'abbaye d'Ardenne, inscrivez-vous à l’IMEC.

Julien Lanoë

Jean Paulhan

1928/1956

Julien Lanoë & Jean Paulhan

Correspondance (1928–1956)

2016
Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL, 2016, license cc.
Source : IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926
Ont participé à cette édition électronique : Clarisse Barthélemy (Responsable éditorial) et Camille Koskas (Responsable éditorial).

Jean Paulhan à Julien Lanoë (1928) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 1928.

[Carte postale : Ile de Port-Cros (Var) Le château-Fort qui abrita les amours d’Hervé et de Flora « La Fée de Port-Cros », d’Henry Bordeaux.]

Parc et annexe de l’hostellerie provençale

Bateaux quotidiens par les Salins d’Hyères

Gare et Correspondance P. L.M.

Cher MonsieurI

Merci de votre lettre. Il me semblait bien que nous serions d’accord. Le défaut a une suite, sur laquelle je serai impatient d’avoir votre avis (vous devinez bien que je veux en venir aux lieux-communs – et même que les raisons pour lesquelles nous nous fermons au sens des lieux communs me semblent à l’origine d’un défaut ) que je n’aurais vertes pas dénoncé, si je ne pensais pouvoir le redresser. Mais nous reparlerons de tout cela.)

Il est question de Vacances dans la prochaine nrf. N'aurez-vous pas de notes à me proposer bientôt ? Il ne faudrait pas que votre collaboration s’arrêtât à Belleville.

A vous

Jean Paulhan

(je vous avais remercié de vacances il y a déjà longtemps. Je pense que Grasset vous a fait suivre ma lettre.)

Julien Lanoë à Jean Paulhan (4 septembre 1928) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 4 septembre 1928.
Cher Monsieur,

je regrette bien vivement que votre plaquette soit condamnée à ne pas voir le grand jour : vous mettez le doigt sur l’unique problème littéraire qui soit digne d’intérêt et vous faites à une découverte considérable, exprimée avec une vigueur parfaite, un sort obscur et confidentiel dont elle est mal récompensée. Je suis d’accord avec vous bien plus que vous ne pensez, beaucoup trop même, car je trouve votre titre et votre conclusion infiniment trop modestes. « Sur un Defaut de la Pensée Critique » dites-vous. Mais c’est plutôt « sur l’inanité de toute critique littéraire » qu’il aurait fallu dire ! Vous dites très bien que personne n’est juge des intentions profondes d’un créateur, surtout pas le créateur lui-même ! C'est donc trop peu que le critique soit prudent – qu’il se taise ou se fasse créateur lui-même ! C'est vexant d’en revenir à Wilde et à « Intentions » - tout démodé que vous paraissait cet ouvrage... mais Wilde a raison.

Je vous remercie de l’envoi cordial que vous m’avez fait de cet article si remarquable ; j’y suis très sensible et je vous prie d’être assuré de mes sentiments très dévoués et sympathiques

Julien Lanoë

Je médite en ce moment une conférence que l’on m’a demandée sur le crépuscule du romantisme. Je parlerai en particulier de Lautréamont et me permettrai de citer plusieurs passages de votre plaquette qui me seront très utiles.

Julien Lanoë à Jean Paulhan (16 septembre 1928) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 16 septembre 1928.
Monsieur,

Si l’unanimisme est aujourd’hui pauvre et livresque, c’est qu’il est devenu un filon littéraire. J'admets que ce soit malgré Jules Romains lui même, mais c’est un fait qui ne se nie pas. On pouvait d’ailleurs le prévoir : le talent des livres qui l’exposaient était trop remarquable pour que le sentiment mis en jeu ne parût plus bientôt qu’un prétexte. Comme vous le dites vous-même, la réussite a été fort belle, et le malentendu s’en est aggravé. Aucun écrivain original n’y échappe : le mode d’expression, ses ressources pour l’avenir retiennent toute l’attention – et quand l’auteur qui l’a créé continue lui-même à l’exploiter avec fruit, tout le reste s’efface aux yeux de son public. Vous ne pouvez m’empêcher de dire que les bandes rouges de la NRF à la devanture des libraires, les articles des critiques professionnels, la satisfaction des dilettantes avides d’une nouvelle formule d’art, ont défloré l’unanimisme et que la vie tout en acte de Robert Garric est infiniment plus émouvante.

J'aime beaucoup MORT de QUELQU'UN et le VIN BLANC de la VILLETTE. Mais vous ressentez comme une injure la simple observation que la littérature a un champ d’influence toute autre qu’un homme d’action !

Je me permets d’estimer celui-ci davantage à cause de l’efficacité tangible, directe, immédiate. A cause, aussi, de la liberté intérieure de cet homme. Car jamais Garric n’aura même la faculté de se dire qu’il aurait pu avoir son appartement avenue du Bois.

L'injure ne vient pas de moi (qui ne me permets aucunement de vous juger et constate seulement les limites de l’écriture) mais de vous qui parlez de l’ingratitude et le de la « muflerie » de ma génération envers ses aînés. Je vous assure, Monsieur, que je ne revendique nul écrivain, quel qu’il soit, comme membre de ma famille et que la carrière d’aucun ne me tente. Vous voyez à quels terribles malentendus expose la littérature puisqu’il a suffi que j’écrive une note de deux pages dans une revue (sur un sujet sans rapport avec les lettres) – pour que vous me mettiez de force dans votre corporation et m’estimiez déjà votre débiteur !

Croyez néanmoins que je regrette la peine que je vous ai faite par la brièveté d’une parole sans nuance, et soyez assuré que mes sentiments de respect et de sympathie viennent d’un coeur absolument sincère

Julien Lanoë

Votre carte semble datée du 3 Septembre, mais je ne l’ai reçue qu’hier.

Jean Paulhan à Julien Lanoë (1929) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 1929.

[Carte postale : Ile de Port-Cros (Var). Ses sentiers longeant les crêtes sauvages où nichent les goëlands » (Port-Cros, Marceline Richard)]

Cher ami

Voici les épreuves. Je trouve votre étude tout à fait intéressante (mais Shakespeare, Nietzsche... vraiment ? Non, l’on se dit que vous n’en avez pas dit assez pour avoir le droit d’aller jusque-là.)

Beaucoup d’amitié, de Port-Cros (quand y viendrez-vous ?)

Votre Jean Paulhan

Jean Paulhan à Julien Lanoë (21 janvier 1929) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 21 janvier 1929.

[année ajoutée après]

Cher MonsieurII,

c’est bien des voeux de toute sorte, que je fais pour vous : Accueillez-les. Je suis content que ce soit à Port-Cros.

Le prochain carnet sera dirigé contre vous, je veux dire contre ce que vous pensez des écrivains – et que je crois contradictoire à ce que vous pensiez d’autre part du lieu commun : c’est enfin de vous-même que je tâcherai de vous défendre.

Mais nous en reparlerons.

N'avez-vous plus écrit ? Merci de m’avoir fait lire la lettre de Jules Romains et votre réponse.

Je suis très vôtre.

Jean Paulhan

Julien Lanoë à Jean Paulhan (23 août 1930) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 23 août 1930.
Cher Monsieur et ami,

je vous imagine à Port-Cros et j’y adresse ma lettre avec un plaisir religieux. J'aime tant pensé que vous avez échappé au Bottin pour deux mois et que vous respirez sur un sommet. C'est sans doute ce qui vous permet d’avoir cette belle écriture, si maîtresse d’elle-même. N'oubliez pas que j’ai vu, en pleine hiver, la lune se lever face à votre vigie. Alors quel silence et quelle altitude ! Je suis du coeur ma lettre montant par ce chemin de mulet vers ce fort, fermé comme un cloître et mystérieux comme un blockhaus abandonné par des héros de Stevenson.

Je suis touché que vous ne m’oubliiez pas. J'ai fait ce printemps un grand voyage en Afrique, pour les affaires de mon père, comme dit l’Evangile. J'ai vécu un mois à Dakar et je suis descendu jusque sur la Côte d’Ivoire. Je n’ai pas rapporté une seule note écrite ; sans doute suis-je peu sensible aux détails pittoresques et ne peut-on rapporter de ce pays sans forme que l’émoi très subtil et très puissant que finit par imprimer la monotonie de l’Espace et du Temps. C'est d’ailleurs un très beau sujet de réflexion et de poésie, mais qui demande du recul. Si je peux l’accomoder [accommoder] bientôt en langue française je vous le proposerai avec plaisir.

Je regrette votre discrétion dans le concert de la nrf. D'autant plus que votre Guerrier appliqué, qui aurait été si bien reçu ici, n’est pas venu jusqu’à moi. Ou mieux encore, cette étude sur la Poésie que Commerce a publié, je crois, pendant mon absence. Suis-je incorrect ? Pardonnez-moi. Je ne voudrais pas sembler un quémandeur et je ne suis pas bibliophile.

Supervielle est-il rapatrié au fort François Ier ? J'aimerais beaucoup avoir de ses nouvelles. A l’occasion, dites mon souvenir et mes respects à Marcel Henry et à Madame Balyne, anges protecteurs de votre île. Car je suppose que les craintes que Jean Grenier exprimait dans la nrf se refèrent à une période révolue ?

Je vais sûrement à Paris, ou du moins j’y vais en courant pour des affaires de famille ou pour des réunions métallurgiques. Mais à l’automne prochain j’irai vous rendre visite dans les jardins suspendus de la rue de Beaune.

Merci de votre sympathie à laquelle je réponds bien vivement

Julien Lanoë

-

9, quai Turenne

Nantes

Julien Lanoë à Jean Paulhan (9 mars 1931) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 9 mars 1931.

9 quai Turenne. Nantes

répIII.

Cher Monsieur et ami,

Vous trouverez ici un article sur l’admirable livre de Limbour que vous m’aviez donné à mon dernier passage à Paris.

Vous serez gentil de me dire si vous le passerez à la nrf.

Vous me feriez très grand plaisir en m’envoyant, s’il est possible, la nouvelle traduction de Meredith (Diana) que donne mon ancien professeur de la faculté de Rennes. FaitIV.

Je vais écrire, si je le puis, à Gabriel Marcel, qui s’est bien mal placé, à mon avis, pour juger la Princesse Blanche.

Je pense que Benda continue à monter la garde. dans votre bureau comme dans vos colonnes. Votre hospitalité fait l’admiration de tous vos lecteurs.

Port-Cros devait être délicieux en Janvier. J'ai souvent pensé à vous.

Merci de l’accueil que vous m’avez fait en Janvier Décembre. Il m’a touché d’autant plus que j’étais depuis longtemps silencieux.

Ne doutez pas de mes sentiments cordiaux et dévoués

Julien Lanoë

Julien Lanoë à Jean Paulhan (14 mars 1931) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 14 mars 1931.
Cher Monsieur et ami,

Merci de la vivacité de votre réponse, de votre envoi, de votre amitié. Je suis très sensible à tout.

Je vous envoie, à titre confidentiel, copie de la lettre que j’écris à Gabriel Marcel au sujet de sa note sur la Princesse Blanche dans la nrf.

Très cordialement votre dévoué

Julien Lanoë

9. quai Turenne

Mantes

Jean Paulhan à Julien Lanoë (avril 1931) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – avril 1931.
Cher Monsieur et amiV,

Merci, c’est là une bonne surprise. Et je suis franchement heureux que ce soit vous qui parliez de Limbour dans la nrf.

Vous recevrez bientôt les épreuves.

Je vous envoie Diana. Ne désirez-vous pas d’autres livres ?

Amicalement

Jean Paulhan

Je vous laisse la réponse à Halévy. Mais avouez que le Discours cohérent est, au moins dans les 2e et 4e parties, une grande chose.

[1ère collaboration de Julien Lanoë à la NRF avec l’Illustre cheval blanc par Georges Limbour n° 211 avril 1931]

Jean Paulhan à Julien Lanoë (1932) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 1932.

[Date. 1932 ? Cf adresse en bas de page. Chatenay. Malabry]

5 r. des Arènes.

Que devenez-vous, mon cher ami VI? Quand m’enverrez-vous quelques pages pour nos Cahiers un livre pour « Métamorphoses »* ? (J'y tiendrais.)

Voici une petite lettre. Mais c’est la suite (si je parviens à l’écrire) qui sera la plus importante.

Ma femme est un peu plus souffrante et je crois bien que nous n’allons pas quitter Paris de tout l’été.

Avec amitiés

Jean P.

Jean Paulhan à Julien Lanoë (1932) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 1932.
Cher amiVII,

Merci de votre mot. Laissez-moi espérer que vous parlerez quelque jour de Robert Sébastien dans la nrf. (Que fait-il, que devient-il ?)

*

J'attends donc votre note sur le Pari (Deux pages environ, n’est-ce pas ?) Mais, je vous en prie, donnez)moi aussi celle sur les Loups. Je l’attendrai jusqu’au 13, s’il le faut (Et même jusqu’au 14).

Amitiés

J.P.

[Le Pari par Ramon Fernandez NRF n°231 déc 1932

Les Loups par Guy Mazeline NRF n°231 déc 1932

Il y aura une chronique sur Robert Sébastien à propos du Bal Masqué NRF n°272 mai 1936]

Jean Paulhan à Julien Lanoë (26 octobre 1932) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 26 octobre 1932.

[Alexandre par Klaus Mann. NRF n°230. Nov 1932]

Mon cher amiVIII

Vous trouverez dans ce numéro-ci votre Alexandre. Excusez-moi d’un tel retard (mais les dimensions de votre note aussi étaient inhabituelles, et j’ai eu quelque peine à la placer.

- J'ai même dû prévoir, pour le cas où le numéro ne pourrait la contenir telle quelle, deux coupures. Je ne sais encore si elles ont dû être faites (elles ne touchaient, en tout cas, qu’à des passages tout à fait secondaires). Je crois qu’elles ne l’auront pas été. De cela aussi, excusez-moi.)

*

Tout serait plus simple si vous me donniez des notes plus régulières. Ne voudriez-vous pas essayer ? (et pour moi j’y tiendrai beaucoup. Je vous envoie à tout hasard, le Pari de Fernandez et les Loups de Mazeline. Il me semble que l’un et l’autre peuvent vous intéresser. Dites-moi le plus tôt possible, je vous prie, quel est celui que vous retenez (ou si vous les retenez tous deux). Il me faudrait là (ou les) notes pour le 8 novembre au plus tard.

Que devenez-vous ? Je vous serre amicalement les mains

Jean Paulhan

Jean Paulhan à Julien Lanoë (9 novembre 1932) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 9 novembre 1932.
Cher ami,

Merci. J'envoie votre mot à Paillart, et j’attends impatiemment les Loups.

Comme j’aimerais recevoir de vous des notes régulières ! Je suis tout à fait heureux d’avoir celles-ci (bien qu’elle me semble injuste _ ou du moins dangereuse. N'insistez-vous pas un peu trop sur la part « ingrate » ou « regrettable » de l’oeuvre, trop peu sur ce qu’elle contient, je crois, de fort et de neuf).

Votre ami

Jean Paulhan

Quand vous viendrez à Paris, prévenez-moi, je vous prie, quelques jours à l’avance. Il faudrait tâcher de nous voir, mieux qu’il n’est possible de le faire à la nrf.

Jean Paulhan à Julien Lanoë (21 novembre 1932) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 21 novembre 1932.
Mon cher amiIX,

n’accepteriez-vous pas de renoncer à la première ligne de votre note sur les Loups ? Je vous en prie. Je ne la comprends pas ; et il me semble qu’elle empêchera votre lecteur de vous comprendre. Fallait-il attendre Jean Desbordes, dans notre pays, pour savoir qu’il est des familles divisées...

Votre note est bien forte et juste. Merci de me l’avoir donnée. Elle passera, avec la note sur le Pari, le 1er Décembre.

A vous, bien amicalement

Jean Paulhan

Jean Paulhan à Julien Lanoë (25 novembre 1932) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 25 novembre 1932.
Mon cher ami,

Pardonnez-moi. Je n’avais pas de réponse de vous, le temps me pressait (et il est vrai que je vous ai écrit fort tard, mais je n’avais bien lu votre note que sur épreuves), j’ai pris sur moi de supprimer les premiers mots de votre note, de la faire commencer à «  il n’y a pas seulement des drames de familles... »

Je vous envoie Courrier Sud

A vous très amicalement

Jean Paulhan

Jean Paulhan à Julien Lanoë (1933) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 1933.

Bonne année ! Mais ne deviez-vous pas venir à Paris, ces jours-ci ? A vous, bien amicalement.

Jean Paulhan

ne me donneriez-vous pas une note sur le Christophe Colomb de Claudel, qui va paraître ? Je le voudrais.

Vos deux notes sur Mazeline et Fernandez ont été très aimées, ont semblé très justes.

[1933

Les Loups et le Pari ont paru en décembre 1932]

Jean Paulhan à Julien Lanoë (1933) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 1933.

Merci, mon cher ami. Bien entendu, la note passera le 1er septembre. Mais aurai-je le temps de vous envoyer des épreuves ?

Mes meilleurs voeux, et mes amitiés

Jean Paulhan

Christ.Colomb n’a pas encore paru !

C'est ridicule

[Le livre de Christophe Colomb par Paul Claudel

NRF n°236 – mai 1933

Jean Paulhan à Julien Lanoë (13 janvier 1933) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 13 janvier 1933.
Mon cher ami,

Me voici tout à fait ennuyé : Louis Emié m’avait promis une lettre sur Emily Bronté, et je viens de la recevoir. (Elle est loin de valoir la vôtre_ qu’il me faut cependant vous rendre.)

Quant à Breton, Gilbert Lecomte m’avait demandé d’écrire la note. Peut-être oubliera-t-il de le faire. Laissez-moi garder la vôtre, que j’espère pouvoir donner.

Et sachez-moi votre ami.

Jean Paulhan

Supervielle est bien à Paris.

Julien Lanoë à Jean Paulhan (25 janvier 1933) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 25 janvier 1933.
Cher ami,

Excusez mon retard. Ce petit travail n’était pas facile. De plus, j’ai été si inquiet de la santé de mon père la semaine dernière que la tâche était encore plus difficile. J'aurais voulu vous envoyer à une époque décente mes souhaits de bonne année. Sachez tout de même que mes sentiments d’amitié sont constants et de doutez pas e mon cordial dévouement

Julien Lanoë

Jean Paulhan à Julien Lanoë (25 janvier 1933) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 25 janvier 1933.
Cher ami,

Je donne votre note sur Breton dans ce numéro. Vous allez recevoir d’autre part les épreuves de Christophe Colomb d’ici deux ou trois jours. (Le livre ne paraîtra pas avant la mi-février).

Laissez-moi quelques jours encore les poèmes de Rivet. Je les trouve touchants et frais. Tout de même je me sens assez loin de votre enthousiasme.

Je vous serre les mains.

Jean Paulhan

Julien Lanoë à Jean Paulhan (12 mars 1933) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 12 mars 1933.

[Carte postale : ancien Nantes – arrivée à Nantes, en 1832, de la Duchesse de Berry, habillée en paysanne. On la voit devant la grille du Château où elle fut conduite après son arrestation, le 7 novembre 1832.]

Cher ami

Je compterai cette fois encore sur vous pour la correction des épreuves et je vous en remercie.

Je vous en prie, renvoyez-moi les poèmes de Henry Rivet. Je ne sais que lui dire et je voudrais les placer sans retard.

Je vous serre les mains

Julien Lanoë

Jean Paulhan à Julien Lanoë (14 mars 1933) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 14 mars 1933.
Mon cher ami,

Vous serait-il possible de me renvoyer les épreuves du Christophe Colomb ? Je vous en serais tout à fait reconnaissant.

Donnez-moi encore quelques jours, je vous en prie. Nous discutons sur les poèmes de M. Rivet.

Je vous serre les mains.

Jean Paulhan.

Je pense pouvoir vous envoyer le livre (Christophe Colomb) dans deux semaines.

Jean Paulhan à Julien Lanoë (14 novembre 1933) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 14 novembre 1933.
Mon cher ami,

Le défaut principal de la N.R.F. me paraît être qu’elle parle, trop tard, de trop peu de choses. N'est-ce pas votre sentiment ? Et ne pensez-vous pas que toute que part du numéro – mettons dix à quinze pages _ devrait être consacrée :

aux films du mois

aux pièces de théâtre

aux expositions et aux livres d’art

aux concerts

et (pourquoi pas?)

aux faits-divers

aux conversations

aux événements de la vie intime

aux événements politiques (ce qui sera diablement difficile).

Le tout traité en notes brèves, d’une demi-page chacune.

Et (j’en viens à la question principale) n’accepteriez-vous pas de me donner de temps en temps de telles notes ? Songez-y, et répondez-moi, je vous prie.

Votre ami.
Jean Paulhan

Je crois aussi qu’à s’attaquer aux « événements du jour, ce qu’il faut bien appeler la métaphysique de la nrf se préciserait, s’affermirait. Enfin, vous imaginez sans peine combien je voudrais ici pouvoir compter sur vous.

Peter Abélard

Helen Wadolfe

Constable April 33

[note de Julien Lanoë]

Jean Paulhan à Julien Lanoë (28 février 1934) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 28 février 1934.
Mon cher ami,

Louis Bauguion désirerait beaucoup que vous acceptiez de lire les poèmes ci-joints. Voulez-vous bien le faire ?

Je suis à vous très amicalement.

Jean Paulhan

Jean Paulhan à Julien Lanoë (14 novembre 1934) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 14 novembre 1934.
Mon cher ami,

Laissez-moi, je vous prie, vous demander deux corrections. Si votre note paraît le 1er Décembre, ce sera près de quelques autres notes, la plupart élogieuses ou pleines d’estime, qui ont trait à des romans. « L'effroyable bavardage du roman contemporain » semblerait ainsi désavouer tel jugement d’Arland ou de Fernandez. Ce n’est pas ce que vous voulez. D'autre part, j’aimerais vous voir renoncer à « une jeune femme que l’on édite pour la première fois » Il nous faut, je crois, éviter tout ce qui pourrait donner le sentiment d’une note de complaisance ou « de relation ».

Envoyez)moi le plus vite possible le Corps je vous prie.

Votre ami
Jean Paulhan

Est-ce qu’un grand (ou seulement un bon ) romancier n’est pas un homme qui se passe de bon goût ? Les Plaisirs de l’A. Me semblent, malgré l’odieux de certains passages (le printemps à Paris) étrangement fort.

Allusions à

Portrait de jeune fille par Yvonne Chabas NRF n°255 déc 34

Le corps par Catherine Bakounine

Jean Paulhan à Julien Lanoë (19 janvier 1950) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 19 janvier 1950.
Mon cher ami,

Je souffre sottement des yeux. Me voici privé de lire et décrire. Pardonnez-moi donc de vous dire si tard mon amitié et mes voeux (qui sont très vifs.)

Il me semble que vous m’aviez fait une promesse : ne m’enverrez-vous pas bientôt les 12 ou 24 pages promises ? Je serais tout à fait heureux et fier de voir la Ligne de coeur entrer dans « Métamorphoses ».

A vous, avec amitié.

Jean P. n

Julien Lanoë à Jean Paulhan (1er avril 1950) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 1er avril 1950.

Pension Elise. Grasse Alpes Mar.

Bien cher ami,

Je suis conquis, subjugué – comme aucun de vos ouvrages n’a jamais pu le faire.

Vous m’avez plongé en plein drame et j’en éprouve un véritable ravissement : je m’abandonne à une adhésion totale. La plupart de ces poèmes en prose me touchent très personnellement.

Vous avez transformé des expériences vécues en morceaux de littérature pure, d’un grain plus serré que celui d’aucun sonnet.

Sans doute, il fallait qu’il y eut d’abord le Cornet à dés, et l’Opium de Cocteau, et Orpaillargues, par exemple rappelle le ton de Raymond Roussel – mais personne n’avais jamais mis au point, avec une pareille perfection, ces armes à double tranchant, ces contes si exacts qui parfois tournent le coeur et qui toujours fascinent l’esprit.

Je vis ici, à Grasse, dans un milieu d’industriels (matières premières pour parfumeries, dit le papier commercial) qui me familiarise avec des expressions dont j’aimerais me servir pour louer les Causes Célèbres : les huiles essentielles, la [concrète], les absolus... etc -

Je suis tombé malade en Janvier ) ne me demandez pas de quoi, les médecins n’en savent rien. C'était ma fièvre incendiaire et capricieuse dont je garde un excellent souvenir, mais à laquelle a succédé une convalescence nauséabonde et accablante, dont je commence tout juste à émerger. Je conçois en même temps la chance qui m’est échue de vivre en Provence pendant quelques semaines. J'occupe, sur la route de Cabris, une cellule suspendue devant un paysage sublime. Si vous étiez à Juan les Pins, je courrais vous y rendre visite.

J'ai beaucoup pensé à vous quand j’étais malade : je sais par expérience ce que font souffrir les maux d’yeux. J'aimerais savoir comment vous vous en êtes guéri.

Je travaillerai pour vous dès que j’en serai capable. Merci encore pour les admirables C.C. -

Je vous serre les mains avec beaucoup d’affection

Julien Lanoë

Jean Paulhan à Julien Lanoë (1953) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 1953.

[Carte postale

Ile de port-Cros (Var

L'opulence de ce paradis terrestre, la pureté de l’air et la splendeur de la lumière défiant toute comparaison. Jean d’Agrève (M. de Vogüe)]

 

[Parc de l’hostellerie provençale- Bateaux quotidiens par les Salins d’Hyères. Gare et Correspondance P-L-M.]

Cher ami

Je pense que les livres vous sont bien parvenus (et sans trop de retard).

Si vous me donniez une notule sur Préméditation ? (Iles, vous le savez peut-être, c’est Ald. Huxley).

Avez-vous passé de bonnes vacances ?

Vous recevrez le Chr. Colomb sitôt qu’il paraîtra.

Recevez toutes mes amitiés

Jean Paulhan

Julien Lanoë à Jean Paulhan (10 janvier 1955) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 10 janvier 1955.

A voirX

22 Bould Delorme

Cher ami,

Oubliant que je venais d’atteindre le demi-siècle, je me suis fracassé le genou, en sautant hier par dessus un mur de pierres sèches. Hélas. Je ne suis pas en humeur de vous fournier auj. [aujourd’hui] en munitions contre des amis insensibles à la poésie (amis du genre ruisselant, comme disait Max)

Les meilleurs morceaux ne sont peut-être pas les plus comestibles. Distinguons (surtout pour des raisons musicales, comme on ferait un choix parmi les Variations Goldberg)

La Camionnette angevaise et le Bal de la Chanson

Les Pailles en Coin et la Bannière du Rêve

p. 141 à 155 ([j?] à L'Autre chose)

Adoration des Couleurs p. 159 à 171.

Et pourquoi pas, pour les âmes sensibles, les p. 309 à 320 (jusqu’à Adrien, mon Etre) – du Voilier Solarie;

De toutes façons, me semble-t-il, il faudrait publier d’abord la présentation, c’est à dire les pages 1 à 9.

Pour le surplus de votre lettre, je vous répondrai bientôt. (Cela dépendra dans une large mesure de ma mobilité et verticalité) mais votre gentille résistance me touche beaucoup.

Très affectueusement

Julien Lanoë

Jean Paulhan à Julien Lanoë (1956) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – 1956.
Cher ami,

Bien entendu l’Apollinaire vous appartient. Mais nous attendons votre note avec impatience.

Pour le service nrf je vais insister encore. Hélas la chose dépend de Gaston Gallimard seul.

Avec ma bien vive amitié.

Jean P.

C'est bien curieux, les tableaux de Bryen. Je ne connais pas un Abstrait aussi tonique.

Bien des souhaits de bonheur pour vos filles et vos fils!

Tout de même ! Vraiment la nrf ne vous manque qu’en chemin de fer. Vous êtes redoutable.

Poésie. Poème à Lou par Guillaume Apollinaire.

NRF n°43 juillet 1956

Julien Lanoë à Jean Paulhan (janvier 1956) §

IMEC, fonds PLH, boîte 159, dossier 021926 – janvier 1956.
Cher ami,

Je venais de choisir cette carte avec l’intention de vous envoyer mon fidèle souvenir. Klee pour Klee, voeu pour voeu. Voilà qui est curieux et touchant (pour moi). Vous seul trouverez la clef de cette co-répondance.

Bien sûr, j’aimerais parler de la Marraine du Sel.

Bien sûr, j’aimerais vous voir mais la rue du Bottin m’intimide. Permettez-moi d’aller jusqu’aux Arènes un jour prochain. (Je vais à Paris une fois ou deux par mois – mais je n’abuserai pas de la permission...)

Bien cordialement

Julien Lanoë