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Ces lettres sont extraites des dossiers de correspondances passives et actives de Jean Paulhan. Elles s’inscrivent dans deux tranches chronologiques :
1925-1936, années pendant lesquelles Jean Paulhan a été nommé rédacteur en chef, puis directeur de La Nouvelle Revue française,
1950-1958, années de redémarrage de La NRF, après l’interruption de la fin de la guerre et de l’après-guerre…
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Le courrier de Chine n’était pas arrivé lors de mon départ, je n’ai donc pu vous écrire la lettre « officielle » que vous attendiez de moi. Je vous prie de considérer que rien néanmoins n’est changé et d’être assez aimable, si le voyage d’Extrême-Orient vous séduit encore, pour me répondre ainsi qu’il était convenu entre nous, lorsque vous receviez de Saïgon la lettre en question.
Je vous prie de recevoir, cher Monsieur, l’assurance de mes sentiments les meilleurs
J'ai trouvé seulement hier soir, en rentrant quai de Passy, d’où j’étais absent depuis deux jours, le mot que vous m’avez envoyé. Je tiens à vous remercier encore, car il semble que je n’ai lieu de vous voir que pour vous remercier, de l’intarissable obligeance dont vous faites preuve à mon égard.
Entendu pour le mois de Mai, si vous pouvez faire passer à cette date les lettres que vous avez choisies. Quant au titre, Lettres d’un Chinois me semble préférable à Lettres Chinoises.
Je vous prie de croire, mon cher Paulhan, à ma reconnaissance et à toute ma sympathie.
Voici le nouveau manuscrit. Mais la dactylo n’a pas recopié un certain nombre d’ajouts nécessaires peut-être à la clarté de l’action et au caractère de Garine. Je vous passe néanmoins le texte (il s’agit là de modifications de dernière heure) pour ne rien retarder. Et nous envisagerons ensemble Mercredi le mo [moyen?] de publication que vous avez choisi.
Mes hommages à Madame Pascal, je vous prie, et bien amicalement à vous
Je vous ai malheureusement manqué hier. J'aurais voulu que nous missions au point la publication des « Conquérants ». j’irai Mardi à la revue. Mais si vous pouvez annoncer lesdits Conquérants dans la page où vous annoncez le prochain chef-d’oeuvre de la N.R.F., dans le prochain numéro, vous me rendez service assez sérieusement.
J'ai reçu, en même temps que votre lettre, deux paquets d’épreuves des « Iles » dans lesquelles je reconnais la typo de Commerce. J'aurais préféré la N.R.F., mais je suppose que vous vous êtes un peu engagé, et par conséquent, le choix est fait.
Je suis très content que vous aimiez les « Iles », mais je comprends assez mal ce qui peut, dans la transformation apportée, s’opposer aux objections que vous me faisiez... Je corrigerai encore un peu mes épreuves, d’ailleurs. Il me semble qu’il conviendrait d’ajouter quelques succubes amputés et autres « jeux de la littérature et du Vent ». A qui dois-je envoyer les dits épreuves ?
Voulez-vous me donner deux jours encore pour la note sur Raton ? Je crois nécessaire de citer le texte authentique dont [Florent?] s’est inspiré, et suis obligé de le lui demander, car je suis malade et alité depuis quinze jours donc, impossible d’aller à la Bibliothèque.
Je vous apporterai Lundi, sauf contr'ordre de votre part, le manuscrit de mon roman et le journal de la Petite Fille. Nous parlerons aussi, si vous le voulez bien, des intentions de G.G, qui est décidément un éditeur plein d’humour.
Entendu pour la note sur Sade. Quel dommage que Pia ait employé à autre qu’à la faire les loisirs que lui ont laissés les cérémonies du 12 ! Vous me semblez comprendre fortement le rôle de directeur de la N.R.F. Je crois, comme vous, qu’il faut demander les notes sur Sade aux écrivains qui [se marient?] Quant au livre de Bernanos, il faudrait peut-être que je le lise, et que nous en parlions ?
A propos de Notes, j’aimerais tout particulièrement savoir ce que devient celle que j’ai écrite sur « Où le coeur se partage ». Arland n’est as mort, et il n’est peut-être pas nécessaire de le critiquer avec ce retard respectueux dont la N.R.F a pris l’habitude à l’égard des satiriques français ? Que la note vous déplaît, comme on dit en Chine aux gens dont on va couper la tête, (avant de le prier de protester), je ne vois pas pourquoi vous ne me le diriez pas.
A vous très amicalement
Malraux
Avez-vous des idées sur ce que G.G. Pense de l’hippocampe en soi, et en tant que motif d’illustrations (négatifs blancs de phototypie ?)
Voici la note sur Bernanos. Je n’ai pas reçu l’épreuve de celle qui concerne Sade. Et quand dois-je passer lire les dernières épreuves des « Conquérants » ? Et quand me prêterez-vous les épreuves des « Fleurs de Tarbes » ?
Autre chose : on vous a sans doute remis un manuscrit qui s’appelle « Dans le repli du dragon » ou quelque chose de ce genre. L'auteur, Georges [Hanne], est un de mes amis qui ambitionne de voir ce manuscrit publié dans les « Documents bleus » et un roman qu’il a presque terminé dans la collection blanche. Le roman a pour sujet la vie d’un poste avancé de Légion Etrangère dans le Riff, ce qui semble intéressant. Les qualités d’ordre optique sont grande, et vous pourrez en juger pour le reportage chinois qui vous est soumis. [Hanne] a passé cinq ans à la Légion par « Le Journal » (qu’il a l’intention de quitter bien entendu) D'autre part, il prépare une affaire assez curieuse : il s’agit de balader des Américains dans le Sahara ; pour cela, il collabore avec un Hollandais qui, il y a quelques années, baladait les chanteurs de la Sixtine à travers l’Europe, précédé d’un parapluie à bec de canard.
C'est, comme vous voyez, un garçon intéressant. J'ajoute que je suis certain qu’il a quelque chose dans le corps, humainement et littérairement. Je ne sais si ce qu’il fait est au point (bien que beaucoup plus au point que H. Trintzine, par exemple) ; mais il y a qq. chose en lui, encore une fois. Je vous demande donc de lire ce manuscrit et (si, comme il est probable, il vous semble difficile de porter un jugement sur un reportage) celui du roman, vous-même, et de me donner votre avis.
Arland m’a confié pour deux jours un chat en forme de lézard gris qui s’appelle le Cha-Boum. (le nom... enfin ! Chatouffu, c’est mieux, comme dit ma femme.) Je vous conseille de vous faire prêter ce chat : il murmure de façon très curieuse, et; vu son jeune âge, je crois qu’il va bientôt parler. - J'ai rapporté à Fleuret les objections que vous faites à l’entrée vengeresse des écureuils à Ekaterinbourg. Mais Fleuret n’a jamais vu le mot funérailles qu’au pluriel et les lapins et les écureuils qu’en [mot illisible] Voilà où mène la lubricité.
Je suis allé lundi à la N.R.F. je ne vous ai pas vu, mais j’ai vu madame Pascal (qui trouve des jardins japonais sur son bureau depuis que vous publiez un roman chinois, si vous publiez ensuite un roman genre Chamson, j’apporterai un pommier) et Julien Benda. Dans les coins, on trouvait des gens. Les gens ont demandé à Benda s’il les accompagnait « Non, répond Benda, ou du moins pas tout de suite : j’ai qq chose à dire à M. Malraux » Je commence à m’inquiéter. Enfin, nous nous dirigeons ensemble vers votre ancien bureau. Benda, épanoui, ouvre la porte et découvre une dactylo. « On ne peut pas trouvé un endroit tranquille, dans cette maison ! » Je lui propose le banc vers de l’entrée « Non, nous serions dérangés » Je me sens de plus en plus inquiet. « Allons chez le pâtissier ? » Nous descendons. Là, assis devant moi, Benda me regarda dans les yeux, secoue un index machiavélique et déclare : « Je vais vous lire ma réponse à Maurras... »
Vous avez certainement raison pour Charlot et Buster Keaton, moins (me semble-t-il) pour Hindenburg. Je passerai Mardi à la Revue ; nous déciderons du titre, et je défendrai ma façon de parler de Sade et je vous apporterai la note sur Bernanos. . Je n’ai pas lu moi-même la pièce du procès de Marseille. Et vous ? Mais j’ai vu des gens qualifiés (après avoir reçu votre mot) et il me semble que mon souvenir est exact : les dépositions des filles sont toutes relatives à des histoires de sodomie. D'autre part, n’oubliez pas que les « 120 Journées » ne sont qu’une compilation, et pas la première du genre (en date). Pour le titre de mon roman, j’ai un peu envie de revenir à Puissances. Qu'en pensez-vous ?
Pour vous récompenser de vous être donné tant de mal à adapter mon roman, je vais vous raconter une histoire. Je vous ai parlé de l’invasion d’[Ekaterinbourg?] par les écureuils (et j’ai informé Gaston Gallimard de cette importante nouvelle, dans la dernière des lettres que je lui ai adressées : ci les auteurs en usaient tous ainsi, le métier d’éditeur gagnerait beaucoup) Bien. Or, j’ai aussi conté « ces écureuils » à Fleuret, qui s’est recueilli, puis a déclaré : « Mon vieux, ces écureuils ont été envoyés par un prince que la Révolution russe a contraint à se réfugier dans les bois, où il est devenu l’ami des bêtes. Mais il n’a pu supporter plus longtemps la chasteté, et il a envoyé les écureuils, toute l’armée des écureuils, pour soulever en passant la jupe des femmes – entre autres
déprédations. Lui suivait l’invasion, tranquille, fumant un cigare sauvage et regardant les jambes. Il est maintenant occupé à faire une cour assidue aux plus jolies jambes. »
Vous devriez confier à Fleuret et à quelques autres une « Critique de la Vérité » Beau sujet de Tableau pour G.G.
Votre ami
Malraux
mes amis se plaignent : mes chats ont l’air de plus en plus repus , paraît-il.
(C'est dû à ce que, depuis l’acquisition du Chatouffu, je [mot illisible] avec des
Je persiste à trouver ce genre de littérature détestable et légèrement imbécile. Mais 1° J'ai horreur de Radiguet, à plus forte raison du sous-Radiguet 2° J'ai lu, sur « Les Conquérants» une critique de Mr Godmé, aussi élogieuse que stupide, et il est possible que, plus ou moins consciemment, mon jugement s’en trouve faussé (je ne le crois d’ailleurs pas, mais enfin...)
Le type a quelques moyens, mais que diriez-vous d’un peintre qui vous apporterait du sous-Laprade ?
Souhaitez-vous toujours une note sur le Rose et le Vert de Stendhal ?
Mon cher ami,
Pour Versailles, toutes réflexions faites aussi sagement que possible, non : je ne peux croire que je ne tirerai aucun avantage d’accepter, je sais qu’en fait j’en tirerai et préfère m’abstenir. J'en ai parlé à Arland, qui est de mon avis ; et êtes-vous bien sûr d’être, au fond, d’un avis différent ?
Je ne suis peut-être pas tout à fait de votre avis au sujet des événements de la vie de Sade. Mais peu importe : votre remarque met en lumière une certaine obscurité de ma note que je rectifierai soit sur les épreuves soit sur le manuscrit si vous avez le temps de me le renvoyer : pour moi, l’essentiel n’est pas qu’il ait été sadique (ou non) mais qu’il n’ait pu, par sa nature même, trouver dans la réalité ce qu’il cherchait.
D'ailleurs, lorsque vous me dites que Sade est aussi bien renseigné que Krafft-Elling, ne croyez-vous pas confirmer ma thèse ? C'est bien ce que je lui reproche.
J'ai vu des gens. Régnier peut être atteint par Bertrand Guégan, qui va aller le voir ; Gaston Rion par Madame [Réval?] qui écrira peut-être.
Reçu mon invitation pour Pontigny. Irez-vous , et dans l’affirmative, quand ?
Reçu encore une lettre de Morand, qui souhaite que je fasse la note sur Magie Noire. Je n’y vois pas d’objection. Et vous ?
Reçu encore Lafayette ; ce que j’en ai lu me cause une impression d’épouvante. Je continue néanmoins.
Je lis aussi Nadja. Prédiction : la prochaine découverte de Breton sera Maeterlinck, celui du Trésor des Humbles (vous savez, celui qui écrit dans un style semblable à celui de Frédéric Lefèvre, mais dont la lave moins)
Mes hommages à Madame Pascal, je vous prie ; amitiés de ma femme et bien amicalement à vous.
Lorsque – en vacances – vous vous donnez la peine de défendre Valériy contre Claudel, êtes-vous certain de de défendre, en effet, V. contre C., et non une forme de poésie qui vous est chère, contre une autre que vous aimez moins, et, en somme, un mythe contre un autre ? Vous me parlez d’Andromaque. Moi je reproche précisément à Valéry (si j’ose dire) de n’écrire, en fait de Phèdre, que celle de Pradon. Je ne crois nullement avoir raison ; mais je dirai que Valéry me semble, avant tout, un créateur de mythe, et que si son mythe ne s’impose pas à moi, je suis incapable d’admirer autre chose que son intelligence : « La grandeur de Claudel, dit-on, est factice et faite pour se décomposer ». Croyez-vous que Monsieur Teste, [limite?] d’un homme exalté à froid par l’honneur de ne s’être jamais accroché à la vie (ce qui n’était pas malin à l’âge de Valéry) ait un grand caractère d’éternité ? Limite, « dit-il » Oui. Limite d’un être mythique qui ne sait ce que c’(est que de tenir à un être, et moins encore ce qu’ai peut-être de le voir mourir. Limite d’un homme sans coeur et sans mains. Et quand Monsieur Teste, qui ne s’abaisse pas à être homme, vieillit, il devient bavard. Etes-vous sûr de relire souvent Valéry ? Il me semble que vous défendez plutôt une tendance....
Magie Noire – Vous avez cent fois raison, mais ne reprochons pas aux trompettes des chefs de gare de ne pas jouer du Bach. Et quant aux nègres, il vaut mieux aller au musée de Tervuren.
Je ne crois pas que j’aille à Port-Cros, car je vais en Hollande. Mais on ne sait jamais. Et si vous veniez à Amsterdam ?
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Hellens exagère. Gentiment, d’ailleurs.
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Serez-vous à Paris le 17 Août ?
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« La jeune fille » (celle que vous m’avez adressée) me charge de vous offrir ses poissons rouges. Bien entendu, apportez-moi un hippocampe, je vous prie. Nous le plongerons dans des [baies?] multicolores et l’attellerons à des chars de bouchons.
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Note sur le Conquérant du Dernier jour – La publication de ce livre me semble surtout une bonne action. Alors, n’est-ce pas ? Nos bonnes actions, parlons-en le moins possible....
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Avez-vous emmené vos écureuils ? Ici, le Chatouffu est en rapports constants ave des fantômes bienveillants qui doivent loger dans un coin de la chambre, car il leur porte sans cesse des livres, et les derniers parus (il est vrai que ce sont ceux qui sont rangés sur les rayons les plus bas de la bibliothèque.)
*
Painlevé a déploré une plainte contre l’éditeur clandestin de l’Histoire de l’Oeil, ouvrage attribué à son fils (!)
Mes hommages à Madame Pascale, je vous prie, et bien amicalement à vous
Ce n’est pas la notice de l'Europäische Revue est drôle, c’est celle de la Frankfurter Zeitung.
« Le numéro du mois d’Août de l’Europäische Revue » commence la publication, sous le titre « Les Conquérants » d’un rapport authentique concernant les combats autour de Canton en 1925. Avec l’autorisation de l’éditeur Vowinckel (Berlin-Grünewald) nous en reproduisons l’extrait suivant. L'auteur, un intellectuel français et communiste, fut appelé au comité de propagande du gouvernement cantonais, peu après la mort de Sun-Yat-Sen, au moment où Borodine, au nom de la IIIe Internationale, réorganisait la Révolution et s’efforçait de la dresser contre l’Angleterre. Pierre Garine, dont l’évolution est retracée ici, est le collaborateur de Borodine : il a sous ses ordres la propagande nationaliste. »
Voilà.
Je vous envoie ceci d’urgence, comme vous le désirez. Et cette après-midi, je vous re-turlupinerai avec les « Fleurs de Tarbes »
Revenons à « Un défaut de la pensée critique », mais entendons-nous d’abord : ce dont je vous parlais, ce dont je veux vous parler n’est pas une critique, c’est une réflexion. J'entends bien que votre désir est de conclure, - entre autres conclusions – par : « il n’y a pas de rhétorique », ou plutôt : « La rhétorique n’est pas ce que vous pensez ». Mais lorsque, à travers une série d’exemples, vous montrez la critique amenée à tenir pour rhétorique la littérature tout entière, chaque critique attaquant un siècle, il me semble que les rapports entre l’oeuvre, telle qu’elle est pour celui qui la crée et l’oeuvre telle qu’elle est pour celui qui la juge ne sont pas seuls en cause (Je dis : l’oeuvre, entendez aussi bien, en l’occurrence, l’expression.) La manière dont les choses sont dites peut assez bien se traduire par : l’intensité avec laquelle les choses sont dites, et l’accusation de rhétorique est en somme l’accusation de la valeur de cette intensité, la protestation contre son excès.
Mais l’écrivain accusé n’exprimait pas, me semble-t-il, un sentiment, il exprimait une différence, il exprimait ce par quoi un sentiment déjà exprimé par d’autres était vivant en lui et par lui. Et je ne dis pas que vous refusiez cette idée de différence, mais (c’était le sujet de notre première conversation sur ce sujet) que, si vous l’acceptez, les conséquences en sont infiniment plus étendues que celles d’un critique du langage, que celle d’une critique de la critique. Car l’humanité ne pense que sur des différences.
A quoi vus répondez sans doute que je tends à parler de ce que vous avez pensé ou écrit (la Sémantique*) beaucoup plus qu’à ce que vous avez publié dans « Commerce ». C'est certain : ce qui prouve que les écrivains devraient être muets, car si nous n’avions pas parlé de cet article vous ne m’auriez pas parlé de la tendance etc...
A propos du rythme le passage auquel je pensais commence page 38. Je ne doute pas de la valeur de vos
arguments, ni même de votre droit de les grouper ainsi, mais je souhaiterais pourtant une distinction entre un état d’esprit qui tend à créer un chef-d’oeuvre comme témoignage de la valeur humaine de son auteur, et un autre qui tend à le créer comme témoignage de valeur sur-humaine (si je puis dire). Mais ici vingt pages ne suffiraient pas. Nous en causerons, si vous voulez ?
Mes hommages à Madame Pascale, je vous prie. A bientôt, et bien amicalement à vous
AM
J'ai vu le projet de publicité des « Conquérants » apporté à la N.R.F. C'est l’un de ceux que j’avais écrits sous la dictée de Peyronnet, et auxquels j’avais ajouté : à écarter (!) La question est-elle résolue, ou Peyronnet insiste-t-il ? (D'ailleurs, s’il insiste, n’hésitez pas à l’envoyer au diable.)
Je sais que vous n’écrivez que d’un oeil ; c’est pourquoi vous feriez mieux de donner de vos nouvelles que d’écrire des lettres qui donnent des émotions parce que l’écriture qui les couvre ressemble à celle de Jammes – ce qui incite à des rêves...
Je suis très sensible à une marque d’amitié même lorsqu’elle vient d’une confusion et sous forme de protestation. Mais je ne vois pas bien sur quoi vous vous fondez. Ce que vous ai dit est exactement le contraire de ce que vous me faites dire, à savoir : à propos de l’histoire du compte-rendu, j’ai pensé (et vous ai dit) que la question de savoir ce qui s’était exactement passé ne se posait pas, que nécessairement il était inexact, alors ?
G.G me donne de vos nouvelles avec un air contrit ; je vous envoie un [dyable?] à l’occasion des fêtes, et pour vous distraire (il ne parle pas encore, mais ça ne tardera guère)
Mes hommages à madame Pascal, je vous prie, et bien amicalement à vous
Je reçois un mot de Fleuret, qui a eu l’occasion de dîner avec Dorgelès et qui lui a – prudemment – parlé d’Arland. D a oublié l’article dont vous m’avez parlé ; il prétend ignorer complètement Arland, et ne fera donc nulle campagne contre lui. Il soutiendra seulement son candidat « pour des raisons sentimentales ».
Je vous prie de présenter mes hommages à Madame Pascal et de le croire bien amicalement à vous
Je rentre de Belgique, et c’est pourquoi je ne vous ai pas écrit plus tôt ) car je pensais bien que vous désiriez être tenu au courant de ce qui s’est passé à propos d’Arland. Malheureusement, je ne suis guère renseigné : on me dit que c’est Guilloux surtout qui a été opposé à Arland, ce qui me surprend. Chamson a fait très activement campagne pour lui, et les arguments qui, lors de la discussion, ont emporté la décision du jury n’ont nullement été d’ordre littéraire. Mais ce sont là des renseignements auxquels il est impossible de faire porter le moindre contrôle, bien entendu. Ils sont vraisemblables : la situation de Guilloux est, je crois, très grave.
La lettre que m’a envoyée Max [Clariss?] est d’ordre pratique et complimenteur, strictement. Je vous renvoie celle qu’il vous a adressée, et que vous avez été assez gentil pour me communiquer – Naturellement, j’ai accepté : quant à ma position politique, il me semble qu’en lui disant que j’ai été commissaire du Kuomintang pour la Cochinchine au début de 1928 et pour l’Indochine en Juin, puis membre du comité central du Kuomintang, il sera content ? D'autre part, je n’ai, comme vous le savez, aucune position politique (comme dit le Dr Max [Clause?]) en Europe.
J'ai reçu la visite de la jeune fille que vous m’avez adressée. Elle veut aller dans des pays. Comme je lui donnais des tuyaux graves, elle m’a dit : « Maintenant, soyons sérieux. Ne pourriez-vous pas me trouver une place de demoiselle de compagnie auprès du Grand Lama ? » A quoi nous avons répondu que rien n’était plus facile, et que nous avions formé le projet de nous rendre à Lhassa, notre épouse légitime et nous, elle déguisée en ours velu, et nous en conducteur d’icelui. Ah ! Grande désillusion : les poissons sur lesquels vous comptez sont pauvrets et de peu de valeur : deux francs chacun, dit la jeune fille, qui s’y connaît. Nous avons pensé encore à chasser les papillons, animaux précieux dont les gens avisés peuvent tirer des sommes, à condition des les attendre en dormant dans des petites cabanes suspendues avec grâce à des arbres. Mais il paraît qu’on les abîme en les capturant, ou qu’on se trompe en les classant ; sinon, on les vendrait quelque cent mille francs l’un. Je livre cette industrie à vos rêveries et à celles de Madame Pascal dont l’obligeance a si souvent un quart d’heure à prêter à mes imaginations. Rappelez-moi, je vous prie, à son bon souvenir, et croyez-moi votre ami.
Je viens de voir Maurice, qui m’a parlé tristement de vous et de ses derniers bouquins. Pour le consoler je lui ai dit que vous ne les aviez pas reçus (Racine et l’essai sur le Roman) Je crois qu’il a l’intention de vous les envoyer par téléphone. Ne vous étonnez donc pas de le recevoir – voire même plusieurs fois.
Voici la Note sur Vialatte. Je vous l’aurais donnée plus tôt, si je n’avais été arrêté par les ennuis de Pia. (Si vous la trouvez trop longue, coupez le paragraphe).
Carnet du Spectateur. Je vous propose. I° de supprimer les grands blancs et de les remplacer par XXX II° de mettre les titres comme « Le liquide et le gaz » et cap italiques du même corps. III° D substituer aux cap des grands titres (j’entends : « la mentalité primitive et l’illusion des explorateurs » par exemple) le caractère des sous-titre des Réflexions de Thibaudet. (caract. gras) IV. De substituer aux XXX employés par vous (1e page du placard 200) une seule étoileII.
Il y a, à mon avis, une solution meilleure, mais je ne puis vous la communiquer qu’en vous donnant les N°s des caractères à employer, et je ne peux vous donner ces N°S que lorsque la question de la fabrication sera réglée. Mais j’apporterai des spécimens de caractère Mercredi, et nous en parlerons, si vous le voulez bien. Sans doute sera-t-il encore temps.
*
Non, mon objection n’est pas celle que vous me prêtez. C'est « Vous dites » « on ne se propose iciIII que d’attendre » En êtes-vous bien sûr ? Et ne croyez-vous pas céder à une sorte d’optimisme scientifique, à une foi dans la méthode ?*
Mais ce n’est pas une objection, c’est une question. Il n’y a pas d’objection à présenter au Carnet, surtout pour moi, qui vois dans le monde une ensemble de différences. La seule chose sensée qu’on puisse dire du jeu de l’intelligence à mon avis, c’est qu’il « prend » ou ne prend pas. Ici, il prend. J'accepte donc, et me confie, mais me confierai plus volontiers si vous ne parliez pas de votre attente.
Quand à ce que je disais du moi et de l’intensité, croyez bien que je ne vous en tiens pas quitte.
Si vous n’aviez été pris par des hommes de génie en grand nombre, et moi par le temps, je vous aurais dit ceci :
Voulez-vous venir dîner tous deux un soir de la semaine prochaine ? Vous verrez Arland d’abord, et ensuite des marionnettes dont une est en forme de mort, une en forme de dragon, une en forme de chouette et une en forme d’hippocampe (très sérieux)
Voulez-vous être assez gentil pour mettre de côté, à mon intention – si vous n’en faites rien, bien entendu – une vague revue qui s’appelle « Colonies »
Mes hommages à Madame Pascal, je vous prie, et bien amicalement à vous
Voici le Sade. Peut-être avons-nous tort tous deux, vous d’admirer trop le mythe Sade et moi de débiner trop le marquis ?
Quand pourrais-je passer à la Revue pour voir les dernières épreuves des Conquérants (II)
Il est regrettable que vous soyez parti si tôt : vous n’avez pas vu les autres objets saugrenus que je voulais vous montrer, et vous n’avez pas entendu de musique annamite, cambodgienne etc... Ce qui est triste.
Donc, vous serez obligé de revenir.
J'ai dit ce matin au Chatouffu de «sauter pour le Directeur de la N.R.F » Vous avez vu qu’hier il sautait fort bien quand on l’on priait ainsi. Mais aujourd’hui, vexé par les remarques que vous faites au sujet de sa couleur, il ne veut plus rien entendre.
Je viens d’achever le Carnet, et comprends mieux maintenant l’objection de Crémieux. Votre démonstration (« mise en lumière » serait plus exact peut-être) me semble rigoureuse et très efficace. Mais je reprends le vieux dada que je lance périodiquement à travers vos démonstrations, assez confusément, et un peu comme un caniche à travers les quilles (qu’il ne renverserait pas) sous une forme interrogative cette fois : « Vous parlez du langage en tant que moyen d’expression. Que pensiez-vous du langage en tant que moyen d’art (dans ce domaine où l’art n’est plus expression, mais recherche) ?
Je pense que Paulhan a confondu : je n’ai pas le désir d’écrire une vie d’Edgar Poe, car je crois que je l’écrirais mal. Parmi les existences curieuses, il en est une que j’écrirais peut-être assez bien, et c’est la mienne ; mais, étant donné le titre de votre collection, ce serait peut-être prématuré ?V
Permettez-moi néanmoins de vous remercier d’avoir pensé à moi, et de me l’avoir dit si aimablement Il est un conte de moi que j’aimerais beaucoup à voir publier par vous dans la collection d’Anabase et du Discours sur le peu etc...etc...etc... : c’est le Voyage aux Iles Fortunées qu’a publié Commerce. Je ne demanderais pas cent exemplaires de service de presse ; néanmoins, je ne crois pas que cette publication puisse couvrir d’or les Editions de la N.R.F ; je la ferais avec plaisir ; si vous la faisiez, ce serait par curiosité ou par amusement. La question est donc de savoir si ce conte vous amuseVI.
Je vous prie de recevoir, cher Monsieur, l’assurance de mes sentiments les meilleurs
Malraux
Vous recevrez cette semaine notre édition de luxe de Loti.
On appelle FOUZOUL un personnage qui se mêle de ce qui ne le regarde pas, intervient dans les marchés particuliers au noms de la justice absolue etc – Quand il y a des troubles, le gouverneur menace de faire recenser les fouzouls et tout rentre dans l’ordre. On craint d’en trouver plus de 20.000 ici (mais ce doit être exagéré) A Mossoul, on fait combattre de tout petits scorpions contre de très gros grillons. Et quand, dans un caravansérail, on vous apporte aimablement de l’eau pleinde vers, on essaie de vous consoler en vous offrant des petits chats.
Cher ami – Entendu pour Sade. Au surplus peut-être M. Heine aura-t-il d’autres raisons de joie, car je suis en train d’essayer de faire faire deux volumes de Morceaux Choisis de Sade, parmi d’autres, dans la série des Morceaux Choisis (Romains [nom illisible] etc) vaguement réorganisée. Et quel autre, mieux désigné, etc...
Entendu pour Colomb.
Quand vous arrivez au Spitzberg et que vous réclamez âprement « vos pingouins! » le solitaire du [mot illisible] vous explique que vous vous êtes trompé de Pôle et que « c’est à l’autre »
Merci de votre mot. Je ne suis pas encore brillant, mais puis du moins dormir et lire (et depuis aujourd’hui, écrire). Ce qui me fait relire qqs romans, et découvrir avec surprise que ce genre littéraire est du domaine puéril. Dire qu’il y a si longtemps que vous le savez ! I est vrai que vous en lisez (en manuscrits au moins) et que l’instruction forme le jugement....
Sans aller tout à fait bien, j’en ai du moins fini avec les médecins.
Quant aux Prix littéraires, non. La conscience contraint à lire les manuscrits, ce qui, vous le savez par expérience, est assez long ; et j’ai six mois de travail en retard.
J'attendais, pour vous répondre, la date de publication des « Voix du Silence » par Gaston. Que je n’ai pas. Ça viendra... Prenons une autre méthode. Voulez)vous me dire quand paraît votre prochain cahier et quand vous voulez les textes - et combien de pages. Il y a beaucoup d’inédits, dont nous pouvons tirer je pense, des fragments ou une sorte de journal.
Bien amicalement
A Malraux
La ville de Paris avait plus besoin de vous pour son prix que vous de lui !
La longueur du texte est à peu près celle du précédent. Pour les nos des pages, la composition n’a pas tenu compte de la mise en pages – peut-être volontairement. Je crois que c’est meilleur, mais n’en sais plus rien ; et suis gêné par la nécessité de re-monter ces morceaux, orientés autrement dans le livre. De plus, je ne puis travailler avant minuit. J'ajoute à tout hasard les corrections de la partie supprimée, pour le cas où vous préféreriez revenir à la première version.
Peut-être serait-il prudent de m’envoyer des épreuves en vraies pages, avec les figures en blanc ou collées.
Non, pas de Gide – il eût fallu retarder les élections.
Au fond, vous avez raison, et le taoïsme sérieux n’admet pas grand chose en effet. Maisil me semble que votre médecin nous renverrait dos à dos, Blanchot et moi ; et l’art (au diable) avec nous peut-être.
J'aimerais avoir des épreuves, car les corrections de mon texte ne sont pas reportées, et je devrai les faire en même temps que celles du bouquin.
Ce petit travail est plus compliqué qu’il n’en avait l’air, car certaines photos doivent être contretypées et [mot illisible].
Pour gagner du temps, voici ce que nous pouvons faire :
1) Je vous remettrai lundi un texte au net formé de deux parties. L'une (Michel-Ange) demandera 8 pages avec les illustrations ; l’autre, 8 sans illustrations. Bien entendu, coupez dans la seconde s’il y a lieu.
Le mieux serait donc ne n’employer que 8 pages de papier à illustrations (couché ou hélio) ; de tirer votre première forme de 18 p. en papier normal, et d’insérer le cahier illustré de 8 pages entre la 8 de cette forme, et la 9 qui deviendrait 17IX. Nous aurions 1 à 8, gardes, sommaires, etc, 9 à 16, mon texte illustré ; 17 à 24 compris, mon texte non illustré qui fait suite.
2) Je joindrai au texte les photos définitives et donnerai une maquette. Si l’imprimeur ne se débrouille pas, envoyez-moi les épreuves composées en plein avec les photos, et je ferai l’habillage. Il sera facile, car nous serons toujours sur la largeur entière.
Je prépare les choses ainsi ? Envoyez-moi un pneu si ça cloche.
*
A propos de Blanchot j’ai grande envie de lire votre essai (?) Vous aviez raison avec le Tao. Reste un point capital : le Tao réintègre les valeurs, même négatives, et ne les dissout pas dans l’absolu. Le.
néant est attaqué par Michel-Ange ; celui-ci n’en devient pas de même valeur que Miro.
Je pars demain, mais nous allons prendre contact avec M. Roger Coroli.
Autre chose : j’ai trouvé quelques documents, rapprochements, astuces, etc... qui établissent que la chronologie de l’oeuvre de Vermeer est à dormir debout, ce qu’il n’était pas difficile de deviner. Il pourrait être amusant de nous réunir, vous Braque et moi pour tenter d’établir enfin une chronologie au moins vraisemblable. Pouvez-vous me dire les dates auxquelles vous êtes à Paris, et celles auxquelles le cas échéant on pourrait toucher Braque ?
Si tant est que ce petit jeu vous amuse...
Bien amicalement.
André MALRAUX
André Malraux à Jean Paulhan (20 septembre 1951) §
Mon cher Jean. Je pense que votre mot, qui m’atteint ici, est écrit après lecture des épreuves de la seconde partie de mon livre. Peut-être votre objection perd-elle de sa force après la quatrième. J'aimerais vous en reparler. Encore merci d’avoir arrangé le petit « contrôle » de l’autre jour, et bien amicalement
Si la pétition est apolitique (au nom du talent de...) je la signerai sûrement. Mais, d’autre part, on doit pouvoir faire qq chose pour lui, pratiquement. Je vous en parlerai. Merci du Sade. Je l’avais lu il y a presque longtemps, et il m’a de nouveau bien amusé. La « Petite Préface », c’est une autre paire de manches : Les astuces, dans les marges, sur « la beauté et la correction étymologique » sont opportunes. Quant à l’essentiel, c’est embêtant que vous vous arrêtiez là, mais la question est posée, et un peu plus. Vous me donnez – et à beaucoup d’autres je pense – une envie [bleue?] de la chatouiller (mais nous avons, disait Jarry, nos personnels boutons à recoudre...) Enfin, il est bien agréable que le livre existe, et que vous l’ayez écrit !
Je pense que votre lettre est, dans sa partie dactylographiée, une circulaire. En ce qui me concerne, je n’ai pas pris celle à laquelle vous faites allusion au sérieux : l’idée que vous réunissiez un aussi singulier jury m’a paru appartenir au domaine du farfelu...
J'ai reçu le manuscrit ci-joint, consacré à mes petits ouvrages, et que son auteur me demande de vous transmettre. Ce que je fais.
Il y a du fatras, mais la méthode peut vous intéresser. L'auteur doit avoir des ambitions pour quelques fragments dans « Les Cahiers de la Pléiade » ou pour le tout chez Gallimard. A vous de juger des premiers. Le plus sage serait de faire lire d’abord l’ensemble, et de faire cocher ce qui peut vous intéresser ; mais cet ensemble dans l’ancien vocabulaire de la maison, n’est « pas commercial ».
Bien amicalement
André MALRAUX
Faut-il souscrire pour la pièce d’Adamov ? Les fonds sont bas, mais noblesse oblige. L'important est que je connais très mal son oeuvre....
Gaëtan Picon me demande de vous relancer amicalement, au sujet de l’essai qu’il vous a soumis (pour la revue ? Pour les éditions ??) Que dois-je lui dire ?
Le truc de Duthuit dans « Les Lettres Nouvelles » m’avait amusé, mais je suis bien d’accord avec vous quant au livre. Raison de plus pour vous remercier de vous en occuper.
Nous verrons ensemble, si vous le voulez bien, les morceaux de « Métamorphose des Dieux » sans image, quand la maquette nous permettra de les isoler.
Vous m’avez parlé des théories des psychanalystes suisses fondées sur la relation du malade avec le sentiment de l’absolu. Ont-elles fait l’objet de bouquins ou d’articles ?