L’Art de la danse, poëme en quatre chants, calqué sur l’Art poétique de Boileau
[Épigraphe] §
[n.p.]Le bal est une poésie muette, et la poésie un bal parlant.
………… Tout vieil que je suis, encore sçay-je de pied léger saulter1 et baller2.
Plutarque dans ses Propos de table, livre 9, question 15, traitant de ce qu’il y a de commun entre l’art de la poésie et l’art de baller. – Traduction d’Amyot.
Avertissement sur l’art de la danse, et de ses rapprochemens avec la Poésie. §
En lisant l’Art Poétique de Boileau, je fus frappé de l’analogie des règles de la Poésie avec celles de la Danse. Je sentis la justesse de cette observation de M. l’abbé Le Batteux1, que les arts, tous enfans de la nature, unis par une liaison intime et par une espèce de fraternité (suivant l’expression de Cicéron), se proposent le même but et se règlent par les mêmes principes.
Entraîné par le charme de cette idée, {p. 174}je m’amusai, non à parodier1 l’Art Poétique, mais à calquer sur ce Poëme les préceptes de la Danse. Je trouvai plaisant de transformer, sans trivialités, le Maitre du Parnasse en un Maître à danser.
Aveuglé par mon enthousiasme, je n’apperçus pas d’abord un écueil très-dangereux. Tant que je pus conserver des vers entiers de mon modèle, ou que je n’eus qu’à remplacer les termes techniques de son art par ceux du mien, je travaillai, on peut le croire, avec une merveilleuse facilité ; bientôt les épines se montrèrent. Quelques rapports que les deux arts aient ensemble, il existe cependant2 des différences particulières, des nuances qui les séparent et les distinguent entre eux. Il fallut faire des vers de liaison, pour coudre ensemble ceux que je dérobais à Boileau, et pour donner des leçons {p. 175}qui me manquaient dans son Poëme. Ce fut alors que je reconnus mon insuffisance ; mais l’originalité de mon entreprise m’empêcha d’y renoncer, et j’espérai que les beautés de l’Art Poétique feraient oublier la faiblesse de mon ouvrage.
J’ai cru nécessaire d’écrire cet avis, afin que le lecteur fût bien persuadé que je n’ai point eu la prétention de faire des vers comme Boileau (ce qui me serait impossible), et qu’il me pardonnât d’avoir osé me servir des parties de ce Poëme, pour en composer un que je ne crois pas tout-à-fait inutile.
Division de l’art de la danse. §
Ce petit Poëme est divisé en quatre Chants, ainsi que l’Art Poétique.
Le premier Chant contient les qualités nécessaires à un jeune homme qui veut parcourir avec succès cette carrière, et les règles générales pour former un premier {p. 176}sujet dans ce genre ; il finit par une courte digression sur l’histoire de la Danse, depuis Beauchamps, Maître des Ballets de Louis xiv, jusqu’au temps des Vestris, Gardel et Dauberval.
Le second Chant présente les caractères et les règles des Danses françaises et étrangères. L’auteur cite pour exemple quelques graves personnages de l’antiquité, et plusieurs princes français dont cet art faisait les délassemens ; ensuite il se transporte dans un bal, pour y critiquer le maintien et les défauts des danseurs.
Le troisième Chant traite de la Danse théâtrale et des trois genres principaux de Danse indiqués par la nature, d’après les différentes tailles des danseurs, grande, moyenne et petite, que l’on nomme, genre noble, demi-caractère et genre comique.
Le quatrième Chant a pour objet l’art du Pantomime, les Ballets d’actions et les {p. 177}connaissances qu’un Maître de Ballets doit réunir.
Cet ouvrage étant fait depuis plusieurs années, les noms des jeunes artistes qui excitent en ce moment, à l’Opéra, l’enthousiasme du public, ne peuvent s’y trouver.
La saison de la Danse est celle de la jeunesse ; et comme chaque printemps fait éclore de nouvelles fleurs, ainsi, tous les ans, de nouveaux danseurs et de nouvelles danseuses débutent sur le théâtre de l’Opéra, vont dans les pays étrangers, et sont remplacés par d’autres.
La liste de ceux qui ont paru depuis quinze ans aurait été plus longue que mon Poëme. Tandis que je le composais, la personne que j’allais citer, partait.
Je me suis donc décidé à ne parler que des genres, qui se réduisent à trois, et comme il fallait des exemples, j’ai choisi une ou deux personnes qui ont excellé dans chacun.
{p. 178}On sent qu’il ne m’a pas été possible de nommer tous les talens que nous avons vu briller sur la scène, et ceux que nous possédons en ce moment ; cela aurait entraîné quelque éloge pour chacun ; c’est au public à les juger.
N. B. L’auteur de cette faible imitation de l’Art Poétique, ne s’est point asservi à suivre, dans chaque chant, la marche de son modèle ; au contraire, il a souvent transporté des vers d’un chant dans un autre, selon qu’ils convenaient à son sujet.
Jean-Étienne Despréaux, A l’ombre de Boileau Despréaux. §
N. B. pour les rapprochemens de l’Art de la Danse et de celui de la Poésie.
Vu les transpositions des vers de l’Art poétique que cet ouvrage à forcé de faire, on a imprimé en regard ceux qui sont conservés, imités ou parodiés, et l’on a indiqué à la marge les Chants d’où ils sont pris, et leurs numéros.
L’art poétique. §
Chant premier. §
Chant I, vers
L’art de la danse. §
Chant premier. §
Chant I, vers
Chant I, vers
{p. 184}Chant I, vers
{p. 186}Chant I, vers
Chant I, vers
Chant I, vers
{p. 192}Chant I, vers
Chant I, vers
Chant I, vers
Chant I, vers
Chant I, vers
Chant I, vers
fin du premier chant.
Art poétique de Boileau. §
Chant III, vers
Art de la danse. §
Chant II. §
Chant III, vers
{p. 204}Chant II, vers
Louis xiv.
, à la fleur de son âge,Chant II, vers
Chant II, vers
Chant II, vers
Chant II, vers
Chant II, vers
Chant III, vers
Chant II, vers
fin du second chant.
Art poétique de Boileau. §
Chant II, vers
Art de la danse. §
Chant III. §
Chant III, vers
Chant II, vers
Chant II, vers
Chant III, vers
Chant II, vers
Chant III, vers
Chant II, vers
Chant III, vers
Chant II, vers
Chant II, vers
Chant III, vers
Chant II, vers
Chant IV, vers
fin du troisième chant.
Art poétique de Boileau. §
Chant III, vers
Art de la danse. §
Chant IV. §
Chant III, vers
Chant III, vers
Chant III, vers
Chant III, vers
Chant III, vers
Chant I, vers
Chant III, vers
Chant III, vers
Chant IV, vers
Chant IV, vers
fin du quatrième chant de l’art poétique.
fin du quatrième et dernier chant.