Abstemius Lorenzo

1495

Hecatomythium primum - Hecatomythium secundum

2019
Hecatomythium primum. Édition de référence : Laurentius Abstemius, Fabulæ per latinissimum uirum Laurentium, Domicus Palladius Soranus, Venise, Johannes Tacuinus, 3 août 1495, in-4., GW, n° 126 ; ISTC n° ia00010000. PDF : Munich, Bayerische Staatsbibliothek, [4 Inc.c.a. 1117]
Laurentius Abstemius, Grunii Corococtæ Porcelli Testamentum Laurentii Abstemii Maceratensis Hecatomythium secundum eiusdem libellus de verbis communibus, Fano, Gershom ben Mosheh  Soncino, 7 mai 1505, in-8°. PDF : British Library, General Reference Collection 1080.f.1.(1.).
Ont participé à cette édition électronique : Paul Thoen (transcription), Tiphaine Rolland (relecture, normalisation, stylage, indexation des motifs), Vincent Jolivet (édition TEI), Anne-Laure Huet (édition TEI) et Éric Thiébaud (édition TEI).

Principes de transcription §

Cette édition électronique suit les normes éditoriales établies par l’équipe du projet Fabula numerica. Ainsi :

  • Conformément à l’usage qui semble s’imposer, on a renoncé à l’emploi des lettres ramusiennes au profit de la graphie restituée : on utilise donc V majuscule, consonne ou voyelle, opposé à u minuscule, consonne ou voyelle, et I et i dans tous les cas.
  • La disposition visuelle du texte dans les éditions de 1495 et 1505 a été, autant que possible, respectée : on a donc rendu compte de l’utilisation de lettrines au début de chaque fable et de l’absence de retour à la ligne entre récit et morale.
  • La ponctuation a été, autant que possible, reproduite d’après les éditions de 1495 et 1505. Nous n’avons pas introduit de virgules pour mettre en valeur ablatifs absolus, incises, propositions subordonnées, etc. ; l’emploi moins syntaxique que rythmique de la ponctuation a été ainsi conservé. Toutefois, les deux points, très utilisés dans l’édition originale du premier Hecatomythium (1495) pour marquer une pause, ont été généralement remplacés par une virgule. Le seul ajout effectué systématiquement sur la ponctuation du texte concerne la mise en valeur des paroles rapportées au discours direct, par l’insertion de guillemets à chevrons.
  • Les coquilles évidentes (notamment les graphies honus pour onus et hostium pour ostium) ont été corrigées silencieusement, notamment sur la base de la comparaison avec des éditions plus tardives du texte.

Nous vous serions très reconnaissants de nous signaler d’éventuelles coquilles en écrivant à l’adresse suivante : fabula-numerica@outlook.fr

(T.R.)

Notice bibliographique §

Biographie §

Lorenzo Astemio, ou Laurentius Abstemius, né vers 1435-1440 à Macerata Feltria (province actuelle de Pesaro et Urbino), et mort au début du xvie siècle, était bibliothécaire du duc d’Urbino et professeur de belles-Lettres. En plus des deux Hecatomythia, il est également l’auteur des Libri duo de quibusdam locis obscuris sur Ovide et l’orthographe du latin.

Compléments : Thoen, Paul, Het eerste Hecatomythium van Laurentius Abstemius Maceratensis, p. 17-39.

 

Les fables d’Abstemius ont été mises à l’Index plusieurs fois à partir de 1559, par l’inquisiteur d’Espagne, puis lors du Concile de Trente en 1564. Voir à ce sujet Mombello, Gianni, « Rabelais lecteur de Lorenzo Abstemio ? », dans L’Humanisme lyonnais au xvie siècle, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 1994, p. 63-86.

Bibliographie §


Titre

1/ [Hecatomythium primum]

Fabulæ per latinissimum uirum Laurentium Abstemium nuper composite.

2/ [Hecatomythium secundum]

Laurentii Abstemii Maceratensis Hecatomythium secundum.

Date

1495 pour la première partie.

1505 pour la deuxième partie.

Dédicataire 

Première partie : Octavianus Ubaldinus, comte Mercatelli.

Deuxième partie : D. Angelus.

Langue Néo-latin.
Forme

Prose.

Pièces liminaires ou conclusives parfois en hexamètres ou en distiques élégiaques. Le deux-centième apologue est écrit en trimètres iambiques.

Contenu

Première partie (1495) :

1. Liminaires : 1a. Epître de Dominicus Palladius Soranus à Pollion Vadius ; 1b.  Epître d’Abstemius à Octavianus Ubaldus ; 1c. Proemium d’Abstemius sur ses fables ; 2. Cent fables en prose ; 3. Pièces conclusives : 3a. Deux quatrains en distiques élégiaques de Petrus Paulus Phantinus et Johannes Antracinus ; 3b. Épître de Valla à Renaldus Fonaleda [sic, au lieu d’Arnaldo Fenolleda, secrétaire d’Alphonse V d’Aragon, dit Le Magnanime] ; 4. Trente-trois fables en prose de Lorenzo Valla.

 

Deuxième partie (1505) :

1. Épître d’Abstemius à D. Angelus ; 2. M. Grunii Corococtæ porcelli testamentum ; 3. Quatre-vingt-dix-neuf fables en prose d’Abstemius ; 4. Deux quatrains en distiques élégiaques d’Antonius Nicosantes et Ludovicus Palliolus Fanensis ; 5. Traité d’Abstemius, De compluribus verbis communibus ; 6. Centième apologue d’Abstemius en trimètres iambiques « De Gallo et vulpe ». 7. Cent-unième apologue, attribué à Nicolas Abstemius, fils de l’auteur, « De Piro urbana et silvestri », en hexamètres.

Premières éditions §

ASTEMIO, Lorenzo et VALLA, Lorenzo, Fabulæ per latinissimum uirum Laurentium Abstemium nuper composite. Fabulæ ex græco in latinum per Laurentium Vallam uirum clarissimum uersæ, Venise, Giovanni Tacuino, 1495 [3 août]. In-4, 30 f. G. W., n° 126. Notice ISTC n° ia00010000.

Ex. :

  • Allemagne : Munich, Bayerische StaatsBibliothek (en ligne) ; Augsburg UB, Inc. 606.
  • France : Bibliothèque nationale de France, RES M- YC- 135 ; Bibliothèque Sainte-Geneviève, 4 OEXV SUP 28 RES 
  • Angleterre : Londres, British Library, G.7739. (= IA.24 050) 
  • Autriche : Klagenfurt, XXVII b 15,1.
  • États-Unis : Californie, Berkeley, f II8.V3 T2.1495a ; Harvard, Houghton Library, Houghton Inc 5437 (24.4) ; Connecticut, Yale University Library, 1972 243 ; Washington, Library of Congress, Incun. 1495 .A87) ; Boston Public Library, Q.405.143 ; Minneapolis, TC Wilson Library, Rare Books 019.05 As82.
  • Italie : Bibl. Nazionale Centrale Di Firenze (Magl. L.5.19); Naples (cote à préciser) ; Parme, Biblioteca Palatina, Inc. Pal. 81. ; Piacenza (cote à préciser) ; Poppi (cote à préciser) ; Rovigo, Biblioteca dell’Accademia dei Concordi, Concordiana, Sec. XV, 10 ; Venise, Biblioteca nazionale Marciana, INC. V. 0708 et MISC 1379. 007 (deuxième exemplaire mutilé) ; Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana, Stamp.Ross.2188.

Une autre version numérisée serait accessible (après identification) sur le site d’Early European Books.

 

Grunii Corococtæ Porcelli Testamentum Laurentii Abstemii Maceratensis Hecatomythium secundum eiusdem libellus de verbis communibus, Fano, Gershom ben Mosheh Soncino, 1505 (7 mai).

Ex : British Library, General Reference Collection 1080.f.1.(1.) (exemplaire de Giovanni Bembo) ; Pays-Bas, Koninklijke Bibliotheek, KW 232 J 35 ; Harvard, Houghton Library, Houghton *IC.Ab893.505h ; Californie, University of California, Z233.I8 G92t 1505 ; New York, Pierpont Morgan Library, 075650.

Selon G. Mombello : Fano, Biblioteca Comunale Federiciana, cote Sala Manoscritti, cassaforte n° 1, Sonciniane, 24 ; Turin, Biblioteca Nazionale Universitaria, Misc. N. 477/6.

Éditions modernes §

NB : cette liste d’éditions s’appuie d’abord sur le relevé bibliographique effectué par P. Thoen dans son mémoire de licence sur Abstemius, p. 66-120.

Lorsque les fables d’Abstemius sont incluses dans une édition de l’Æsopus Dorpii, l’identification de cette dernière au sein de la très large diffusion de cette collection s’appuie sur l’article de P. Thoen, « Æsopus Dorpii : Essai sur l’Ésope latin des temps modernes », Humanistica Lovaniensia, XIX, 1970, p. 241‑316.

La présentation des éditions privilégie l’ordre chronologique. Pour une étude détaillée des groupes d’éditions de l’Æsopus Dorpii, se reporter à l’article de P. Thoen précédemment cité.

Éditions ne comprenant que la première partie de l’Hecatomythium §

1495 : voir supra.

 

1499 (date indiquée : 1399) – Fabulæ per latinissimum uirum Laurentium Abstemium nuper composite. Fabulæ ex græco in latinum per Laurentium Vallam uirum clarissimum uersæ, Venise, Giovanni Tacuino. Ne contient que la première partie (contrairement à ce qu’on affirme souvent au sujet de l’histoire du texte, la deuxième partie ne sera publiée qu’en 1505). Deux émissions, la première étant très fautive. G. W., n° 127 et n° 128. Notice ISTC n° ia00011000.

Ex. : Munich, Bayerische StaatsBibliothek (en ligne) ; Venise, Biblioteca nazionale Marciana, INC. V. 0725 ; New York, Pierpont Morgan Library, ChL968.

Ex. de l’édition datée du 1er juin 1499 : Wolfenbüttel (en ligne) ; Manchester, JRL 15710 ; Rome, Biblioteca dell’Accademia Nazionale dei Lincei e Corsiniana, 50.E.12 ; Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana, Inc.IV.135(3) et Stamp.Ross.835 ; Vienne, ÖNB, Ink 25.G.36.

 

1513 – (Abstemii) Fabulæ elegantissimæ per Gargetium emaculatæ. Item Fabulæ ex Græco in Latinum per Lau. Vallam versæ, Parme, Ugoleto. Ne présente que la première partie. Première édition indiquant « Per Gargetium emaculatæ » (personnage non identifié à ce jour).

Ex. : Berlin, StaatsBibliothek, an: Inc. 1232.5 ; Danemark, Det Kongelige Bibliotek ; Bibliothèque universitaire de Bologne, CER 475 ; Bibliothèque municipale « A. Panizzi », Reggio Emilia, CER 333.

 

1519 (août) - Fabularum quæ hoc libro continentur interpretes atque autores sunt hi, Guilielmus Goudanus. Hadrianus Barlandus. Erasmus Roterodamus. Aulus Gellius. Angelus Politianus. Petrus Crinitus. Ioannes Antonius Campanus. Plinius Secundus Novocomensis. Nicolaus Gerbellius Phorcensis. Laurentius Abstemius. Laurentius Valla. Æsopi Vita ex Max. Planude excerpta, & aucta..., Strasbourg, Matthias et Lazarus Schürer. Première insertion du premier Hecatomythium dans la collection dite « Dorpius » (Thoen – n° 24, à l’origine du groupe B-γ), sans doute à partir de l’édition de Parme de 1513 (mention de Gargetius) ; version très largement diffusée.

Ex. : Halle-Wittenberg, Universitäts- und Landesbibliothek, 80 L 1016 (3) (en ligne)

Version très diffusée :

  • à Strasbourg : Schürer, 1519 (Thoen – n° 24) ; Johann Knoblouch pour Paulus Götz, 1520 (Thoen – n° 26) ; Johann Knoblouch et Paulus Götz, 1521 (en ligne) (Thoen – n° 30) ; Hulderichus Morardus, février 1521 (Thoen – n° 32) ; Knoblouch, 1522 (Thoen – n° 34) ; idem, 1522 – erreur sur « Guodanus » (Thoen – n° 35) ; idem, 19 juin 1523 (Thoen – n° 37) ; idem, 1er décembre 1523 (Thoen – n° 38) ; J. Prüss, 1523 (Thoen – n° 40) ; Ægenolphus pour Paulus Götz, 1529 (Thoen – n° 49).
  • à Leipzig : Nicolaus Faber, 1530 (Thoen – n° 54) ; Nicolaus Faber ou Schmidt, 1532 (en ligne) (Thoen – n° 57) ; Nicolaus Faber ou Schmidt, 1535 (Thoen – n° 68) ; idem, 1536 (Thoen – n° 73) ; idem, 1543 (Thoen – n° 96) ; idem, 1544 (Thoen – n° 100) ; Laurentius Faber, 1557 (Thoen – n° 126) ; Faber / Schmidt, v. 1555, trois éditions légèrement différentes (Thoen – n° 120-122) ; Faber, sans date, (circa 1540 selon Thoen – n° 90).
  • autres lieux d’impression : Louvain, Thierry Martens, janvier 1520, sans les pièces accessoires (Thoen – n° 25) ; Vienne, Joannes Singrenius, 1520 (Thoen – n° 27) ; Cologne, Servatius Cruphtanus, juillet 1522 (Thoen – n° 36) ; Bâle, s.n., 1524 (Thoen – n° 41) ; Anvers, Michael Hillen van Hoochstraeten, 1524 (Thoen – n° 42) ; Venise, Gregorius de Gregoriis pour Laurentius Lorius et Baptista de Putellettis (Thoen – n° 43) ; Mayence, Joannes Schoeffer, août 1530 (Thoen – n° 53) ; Venise, N. Pasinus et Bindonus, 1534 (Thoen – n° 61) ; Erfurt, M. de Dolge, 1543 (Thoen – n° 97) ; Prague, Georgius Nigrinus, 1581 (Thoen – n° 144) ; Magdebourg, s.n., 1585 (Thoen – n° 147) ; Magdbebourg, Paulus Donatus pour Ambrosius Kirchner, 1588 (Thoen – n° 152) ; Haguenau, Thomas Anshelm, s.d. (circa 1521 selon Thoen – n° 29) ; Cologne, Alopecius pour Hittorpius, s.d. (Thoen – n° 39) ; Francfort-sur-l’O., Oder Johannes Eichhorn, s.d (en ligne) (entre 1567 et 1583 d’après Thoen – n° 145) ; idem, s.d. (après 1583 d’après Thoen – n° 146).
  • s. l., s.n. (Ivo Schoëffer?), s.d. (peut-être 1531-1556 selon Thoen, n° 124) ; s.l., s.n., s.d. (xvie siècle selon Thoen – n° 127).

1521 (28 novembre) – Æsopi Phrigii Fabulæ, Ac Diversorum Elegantissimorum Authorum Apologi quorum nomina presens pagina demonstrat. Asopi vita, & alia quædam cognitu dignissima. Petri Ægidii Antverpiani Endecasyllabon, ad Lectores. Guilielmus Goudanus Hadrianus Bal. Erasmus Roterodamus. Aulus Gellius Laurentius Valla. Angelus Politianus Petrus Crinitus Ioannes Antonius Campanus. Plinius secundus Novocomensis. Nicolaus Gerbelius Phorcensis. Laurentius Abstemius. Rimicius. Additiones novæ. Annonii Monachi Fabula lepedissima. Baptiste Mantuani Apologi duo, carmine Erasmi Roterodami Scarabeus, & pleraque alia, hactenus nusquam gentium impressa, Symon Cock et Gerhardus Nicolaus pour Franciscus Bryckman (Thoen – n° 33, correspondant au groupe B-II). Les pages consacrées aux fables d’Abstemius s’ouvrent sur la mention des corrections de Gargetius.

 

1527 (février) - Æsopi Phrygis et vita ex Maximo Planude desumpta, et fabellæ jucundissimæ, quarum interpretes hi sunt : Guilielmus Goudanus. Hadrianus Barlandus. Erasmus Rot. A. Gellius. Lauren. Val. Angelus Poli. Petrus Crinitus. Ioannes Antonius Campanus. Plinius Secundus Novocomen. Anianus. Guilielmus Hermannus. Nicolaus Gerbellius Phorcensis. Lauren. Abstemius. Rimicius. Index omnes fabula indicabit, Anvers, Michael Hillen van Hoochstraeten (Thoen – n° 44, à l’origine du groupe B-V-β). Même contenu que les éditions dorpiennes précédentes, mais distinction entre Guilelmus Goudanus et Guilelmus Hermannus.

Se rattachent à cette édition : réimpression s. l., s.n., s.d. (peut-être avant 1529 selon Thoen – n° 48) ; Anvers, Martinus de Keyser, 1529 (Thoen – n° 50, à l’origine du groupe B-V-γ) ; Anvers, idem, 1530 (Thoen – n° 55) ; Anvers, Michael Hillen van Hoochstraeten, mars 1534 (Thoen – n° 62) ; Londres, Wynkyn de Worde, 1535, disponible sur Early English Books Online (Thoen – n° 69) ; Anvers, Michael Hillen van Hoochstraeten, 1536 (Thoen – n° 74) ; Anvers, Michael Hillen van Hoochstraeten, 1538 – disponible en ligne sur le site de l’université de Zaragoza (Thoen – n° 81) ; Solingen, Joannes Soter, 1538 (Thoen – n° 82) ; peut-être Londres, Thomas Marsh, 1580 (Thoen – n° 142).

 

1528 - Æsopi phrygis fabulæ, quarum interpretes hi sunt : Anianus, Guilelmus Hermannus, Rinicius iam denuo additus, Laurentius Valla et Laurentius Abstemius. Item uita Æsopi ex Max. Planude. Index omnes fabulas indicabit, Cygneæ / Zickau, Gabriel Kantz (en ligne) ; Nuremberg, J. Petreius (Thoen – n° 46-47 ; à l’origine du groupe B-III).

Se rattachent à cette édition : Nuremberg, Jo. Petreius, 1531 (Thoen – n° 56) ; idem, 1532  (Thoen – n° 58) ; idem, 1533 (Thoen – n° 60) ; Augsbourg, Weyssenhorn, 1534 (Thoen – n° 66) ; idem, 1538 (Thoen – n° 83) ; Ingolstadt, Weyssenhorn, 1542 (Thoen – n° 94) ; Augsbourg, Valentinus Otmar, 1545 (Thoen – n° 102) ; Ingolstadt, Weyssenhorn, 1545 (en ligne) (Thoen – n° 103) ; Augsbourg, Zimmermam, 1553 (Thoen – n° 116) ; Augsbourg, Otmar, 1559 (Thoen – n° 128) ; idem, 1562 (Thoen – n° 132) ; Augsbourg, Francus, 1568 (en ligne) (Thoen – n° 139).

 

1529 (26 août) - Æsopi Phrygis vita et fabulæ a viris doctissimis in Latinam linguam versæ, inter quos L. Valla, A. Gellius, D. Erasmus aliique, quorun nomina ignorantur. Fabellæ tres ex Politiano, Petro Crinito, Baptista Mantuano. Fabulæ item Lau. Abstemii, Paris, Robert Estienne (Thoen – n° 51, à l’origine de la branche C-I-β). Ajout d’Abstemius par rapport à la première édition du 17 juillet 1529.

Se rattachent à cette édition : Paris, Robert Estienne, 1534 (Thoen – n° 63) ; Paris, Antoine Bonnemere, 1535 (Thoen – n° 70) ; idem, 1536 (Thoen – n° 78) ; Paris, Robert Estienne, 1537 (en ligne) (Thoen – n° 79) ; Paris, Robert Estienne, 14 février 1545 (Thoen – n° 101) ; idem, 1546 (Thoen – n° 107) ; Paris, Robert Estienne, 1548 (Thoen – n° 110).

 

1621 - Æsopi Phrygis fabulæ iam recenter ex collatione optimorum exemplarium emendatius excusæ, cum nonnullis eiusdam & Poggii fabulis adiectis. Et indice correctiori adiuncto, Londres, Felix Kingston pour Societas Stationariorum (Thoen – n° 156 ; branche B-V-δ, formée à partir du groupe B-V-γ de l’édition anversoise).

Se rattachent à cette édition : Londres, Societas Stationariorum, 1623 (Thoen – n° 157) ; Cambridge, Ex Academiæ Typographeo, 1633 (Thoen – n° 158) ; Cambridge, Ex Academiæ Typographeo, 1635 (Thoen – n° 159) ; Cambridge, Ex Academiæ Typographeo, 1655 (Thoen – n° 162) ; Cambridge, Joann. Field, 1662 ; Cambridge, Joannes Field, 1667 (Thoen – n° 164) ; Cambridge, Joannes, 1670 (Thoen – n° 167) ; Londres, Ex Typographia Societatis Stationariorum, 1675 (Thoen – n° 170) ; Londres, Ex Typographia Societatis Stationariorum, 1691 (Thoen – n° 171) ; Londres, T. Hodgkin pro societate stationariorum, 1711 (Thoen – n° 173) ; Londres, H. Woodfall pour Societatis stationariorum, 1759 (Thoen – n° 184) ; Londres, Societas Stationariorum, 1772 (Thoen – n° 188) ; Belfast, Smyth et Lyons, 1808 (Thoen – n° 192 ; les facéties du Pogge sont supprimées).

Éditions ne comprenant que la deuxième partie de l’Hecatomythium §

 

1505 – Voir supra.

 

1520 (1er mars) – Grunii Corococtæ Porcelli Testamentum Laurentii Abstemii Maceratensis Hecatomythium secundum eiusdem libellus de verbis communibus,, Venise, Giorgio Rusconi. Réimpression de l’édition de 1505 ; ne contient donc que la deuxième partie.

 

1520 - Grunii Corococtæ Porcelli Testamentum Laurentii Abstemii Maceratensis Hecatomythium secundum eiusdem libellus de verbis communibus, Venise, Giovanni Francesco et Giovanni Antonio Rusconi. Réimpression de l’édition de 1505 ; ne contient donc que la deuxième partie.

 

1522 - Hecatomythium alterum, Strasbourg, s.n. Ne contient que la deuxième partie.

 

1524 - Grunii Corococtæ Porcelli Testamentum Laurentii Abstemii Maceratensis Hecatomythium secundum eiusdem libellus de verbis communibus, Venise, Giovanni Francesco et Giovanni Antonio Rusconi. Réimpression de l’édition de 1505 ; ne contient donc que la deuxième partie (en ligne).

Éditions comprenant les deux parties de l’Hecatomythium §

 

1513 - Æsopi Phygis fabulæ CCVIII. e græco in latinum conversæ. Eiusdem fabulæ XXXIII p(er) Laurentium Vallam... versæ. Laurentii Abstemii Maceratensis Hecatomythium primum, hoc est fabulæ centum. Eiusdem Hecatomythium secundu(m), hoc est fabulæ centum. Eiusdem Libellus de verbis communibus, Venise, Giovanni Tacuino, in-4. Première édition à réunir les deux parties du recueil.

Ex : Florence, Biblioteca Nazionale Centrale (en ligne). Une version numérisée serait accessible (après identification) sur le site d’Early European Books. Autres exemplaires : British Library, 12305.k.7. ; Amsterdam, Universiteit van Amsterdam, Bibliotheek, O 62-1732 ; Washington, Folger Shakespeare Library, PA3851.A3 M4 1513 Cage.

 

1519 (6 mars) – Continentur in hoc volumine. Esopi Phrygis CCXIIII. e græco in latinum elegantissima oratione conversæ Eiudem fabulæ. XXXIII. per Laurentium Valla virum clarissimum versæ Eiusdem fabulæ .LXIII. a Salone Parmense versu Elego latinitate donatæ. Eiusdem fabulæ .XLII. Elego quoque versu ab Aviano translatæ. Laurentii Abstemii Maceratensis Hecatomythium primum, hoc est centum fabulæ. Eiusdem Hecatomythium secundum, hoc est centum fabulæ. Eiusdem Libellus de verbis communibus, Venise, Giovanni Tacuino. Même édition que celle de 1513, augmentée par les fables d’Avianus (Autriche, Bibliothèque nationale, en ligne).

Ex : Paris, Bibliothèque Mazarine, Inc 255-1 ; British Library, G.7749. ; Oxford, Worcester College Library Special Collections, MM.8.19 ; Connecticut, Wesleyan University, YK A3 L ; Illinois, University of Illinois, X 881 A3.LM1519 ; Harvard, Houghton Library, Houghton Ga 10.42.74* ; Californie, Berkeley, PA3852 .A2 1520 ; Suède, National Library, RAR: 129 B b Stephani Nigri ; Bibliothèque universitaire de Bologne, CER 61 ; Bibliothèque communale « A. Saffi » de Forli, CER 14 ; Parme, Bibliothèque Palatine, CER 37 ; Rimini, Biblioteca civica Gambalunga, CER 25.

 

1520 (15 décembre) – Continentur in hoc volumine. Esopi Phrygis CCXIIII..., Venise, Alessandro et Benedetto Bindoni. Réimpression de l’édition de Tacuino de 1513 (Autriche, Bibliothèque Nationale, en ligne ; Naples, Biblioteca Nazionale, V.F. 152 A 7).

 

1520 – Francfort, s.n. Les deux parties se trouveraient après une traduction des fables d’Ésope (relevé par P. Thoen dans son mémoire de licence, d’après la Biographie universelle ancienne et moderne, Paris, 1811-1862, t. I, p. 114).

 

1532 - Æsopi Phrygis et aliorum fabulæ, quorum nomina sequenti pagella videre licet. Accessit huic editioni Alterum Laurentii Abstemii Hecatomythium, hoc est, centum fabularum libellus alter, nunq(uam) hactenus in Gallia excusus, Lyon, Sébastien Gryphe. In-8°, 292 p. + 10 f. (Thoen – n° 59, à l’origine du groupe C-II).

Ex. : Munich, Bayerische StaatsBibliothek, 037/LG 56 ; Augsburg, StaatsBibliothek, LG 56 ; Illinois, University of Illinois, Baldwin 0346.

Se rattachent à cette édition :

  • les éditions lyonnaises : Sébastien Gryphe, 1534 (Thoen – n° 64) ; Sébastien Gryphe, 1536 (en ligne) (Thoen – n° 75) ; Heredes S. Vincentii, 1537 (Thoen – n° 80) ; Gryphe, 1539 (Thoen – n° 84) ; Gryphe, 1539, titre abrégé, quelques exemplaires sans nom d’éditeurs (Thoen – n° 85) ; Jean II et François Frellon, 1539 (Thoen – n° 86) ; Jean Barbou, 1539 (Thoen – n° 87) ; Gryphe, 1540 (Thoen – n° 91) ; idem, 1542 (Thoen – n° 92) ; Jean Barbou, 1542 (Thoen – n° 93) ; Gryphe, 1544 (en ligne) (Thoen – n° 98) ; idem, 1548 (Thoen – n° 108) ; idem, 1551 (Thoen – n° 113) ; idem, 1554 (Thoen – n° 119) ; Ant. Gryphius, 1566 (Thoen – n° 138) ; A. Gryphius, 1586 (Thoen – n° 150).
  • trois éditions parisiennes : Jean Louys Tiletanus, 1544 (Thoen – n° 99) ; Jacq. Kerver, 1546 (Thoen – n° 105) ; Ambr. Girault / Giraud, 1546 (Thoen – n° 106).
  • Anvers, Christ. Plantin, 1560 (Thoen – n° 129). L’exemplaire conservé au musée Plantin-Moretus comporte cette annotation manuscrite, relevée par P. Thoen : « Notandum hasce Abstemii fabulas esse uetitas et no(n) posse a(m)plius distrahi nec imprimi. »
  • Venise, Hæredes Petri Ravani et socii, 1553 (Thoen – n° 117) ; Venise, Hæredis P. Ravani, 1555 (Thoen – n° 123).
  • Salamanque, s.n., 1560 (Thoen – n° 130)

1534 - Æsopi Phrygis et aliorum Fabulæ. His accesserunt Abstemii Hecatomythium secundum. Quædam aliæ incerto interprete, una cum selectis Poggi Facetiis. Autorum et interpretum nomina sequens pagina docet, Bâle, Ioannes Hervagius. In-8°, 255 p. (en ligne) (Thoen – n° 65, à l’origine de la branche B-VI).

Se rattachent à cette édition : Mayence, Ivo Schoeffer, 1536 (Thoen – n° 76) ; Nuremberg, Petreius, 1536 (Thoen – n° 77) ; Venies, I. Ant. De Nicolinis de Sabio, 1539 (Thoen – n° 88) ; s.l, s.n., 1552 (Thoen – n° 114) ; Nuremberg, Petreius, 1552 (Thoen – n° 115) ; Nuremberg, Neuber, 1563 (en ligne) (Thoen – n° 133) ; Brescia, Damianus Turlinus, 1563 (Thoen – n° 134) ; Nuremberg, Neuber, 1568 (Thoen – n° 140) ; idem, 1574 (Thoen – n° 141) ; Brescia, Polycretius Turlinus, 1589 (Thoen – n° 153) ; Zurich, Ex Off. Froschoviana, s.d. (en ligne ; également à cette adresse) (circa 1530 selon Thoen – n° 52).

 

1535 - Æsopi Phrygis et aliorum fabulæ. Accessit huic editioni alterum L. Abstemii Hecatomythium, hoc est, centum fabularum libellus alter... . Lyon, I Giunta ; et Lyon, Vinc. de Portonariis. Sans doute une ou des réimpression(s) de Gryphe (d’après Thoen – n° 71).

 

1536 (mai) - Æsopi Phrygis et aliorum fabulæ, quarum interpretes et auctores sequenti pagina videre licet. His accesserunt Abstemii Hecatomythion secundum. quædam alio incerto interprete una cum selectis Poggii facetiis, Mayence, Ivo Schoeffer. (Thoen – n° 67)

Se rattachent à cette édition : idem, 1542 (Thoen – n° 95) ; idem, 1550 (Thoen – n° 111).

 

1548 - Æsopi Phrygis et aliorum fabulæ. Accesserunt huic editioni quinquaginta fabulæ Gilberti Cognati Nozereni, Lyon, Jean II Frellon. Le premier volume reprend l’impression lyonnaise des Gryphe (voir supra) et le second contient la Sylva narrationum de Gilbert Cousin (d’après Thoen – n° 109).

Ex : Stuttgart, HB 1967 ; Mannheim, Universitätsbibliothek, L 382 D 006 ; British Library, General Reference Collection G.7709.(2.) et (3.)

 

1558 – Vita et Fabulæ Æsopi, Strasbourg, Jucundus (en ligne) (Cité par Wesselski, A., Die Novellen Girolamo Morlini, Munich, s.d., p. 292-296 et Gesamtkatalog der preussischen Bibliotheken, Berlin, 1931-1939, 2. 1855)

 

1561 - Æsopi Phrygis et aliorum fabulæ. Quorum nomina sequens pagella indicabit. Elegantissimis Iconibus in gratiam studiosæ iuventutis illustratæ, pluribusque auctæ, & diligentius quam antehac emendatæ. Cum Indice locupleiissimo, Paris, Jérôme de Marnef. In-16, 232 f. Se rattache à l’édition lyonnaise (Thoen – n° 131, à l’origine de la branche C-II-θ).

Se rattachent à cette édition : Venise, D. Nicolinus, 1563 (Thoen – n° 135) ; Paris, Jérôme de Marnef, 1564 (Thoen – n° 136).

 

1580 - Fabulæ Æsopi Phrygis, ex optimis ac probatissimis autoribus summa industria concinnatæ, etc ; quibus jam recens adjectæ sunt lepidissimæ aliquot fabellæ, et narrationes jocosæ, Francfort, s.n. Comprend 198 fables d’Abstemius, introduites avec la mention des corrections de Gargetius. (Thoen – n° 143, à l’origine de la branche B-VII).

Se rattache à cette édition : Æsopi et aliorum fabulæ, ex probatissimis autoribus concinnatæ et castigatius excusæ, Francfort, Nicolaus Bassæus, 1587 (Thoen – n° 151).

 

1586 – Æsopi Phrygis et aliorum fabulæ cum Abstemii hecatomythio, Lyon, A. Gryphius. Une impression de l’édition lyonnaise (Thoen – n° 150). (Cité par Baudrier, H., Bibliographie lyonnaise, Lyon-Paris, 1895-1921, série VIII, p. 396).

 

1610 – Mythologia Æsopica. In qua Æsopi fabulæ græcolatinæ CCXCVII. Quarum CXXXVI primum prodeunt. Accedunt Babriæ fabulæ etiam auctiores. Anonymi veteris Fabulæ, latine carmine redditæ LX. Ex exsoletis editionibus et Codice MS. luci redditæ. Hæc omnia ex Bibliotheca Palatina. Adiiciuntur insuper PHÆDRI, AVIENI, ABSTEMII, FABULÆ. Opera et Studio, ISAACI NICOLÆI NEVELETI Cum notis eiusdem in eadem, Francfort, Nicolaus Hoffmann pour Ionas Rosa. In-8°, 8 f. + 678 p. Inclusion des deux Hecatomythia dans la Mythologia Æsopica. (en ligne)

Se rattachent à cette édition : Heidelberg, Commelinus, 1610 ; Francfort, Christ. Gerlach et Sim Beckenstein, 1660 (en ligne).

Éditions dont le contenu reste imprécis §

 

1535 – Paris, Jean Masse. (Cité dans le Répertoire des ouvrages pédagogiques du xvie siècle, Paris, 1886, p. 6). (Thoen – n° 72)

 

1539 – Bâle, s.n. (Cité par Walckenaer, Œuvres de La Fontaine..., Bruxelles, 1828, t. I, p. 142).

 

1545 – Lyon, s.n. (Cité par Adelung, J.-C., Fortsetzungen und Ergänzungen zu C.G. Jöchers Gelehrten-Lexicon, Leipzig, 1784, t. I, p. 73).

Illustration (enluminures, gravures – par ordre chronologique) §

Cycles d’illustrations originales

1677‑1678 – L. S. Desmay, L’Esope François. Fables nouvelles et L’Esope du temps. Fables nouvelles, Paris, Vve F. Clousier et P. Bienfait. Gravures (sur cuivre) originales et réalisées ad hoc, dessinées et gravées par Nicolas Habert, pour chacune des vingt-huit fables de Desmay  – qui, cependant, ne sont pas toutes imitées d’Abstemius.

Sur ce recueil de fables illustrées, voir BodemannI, n° 78.

 

Réemploi d’illustrations dans le cadre de compilations où sont insérés les Hecatomythia

1610 – Isaac-Nicolas Nevelet (éd.), Mythologia Æsopica, Francfort, N. Hoffmann.

Reprise du cycle conçu par l’atelier de Virgil Solis (†1562) et publié pour la première fois en 1566II : seules huit fables d’Abstemius sont ornées d’une gravure (n° 1, n° 39, n° 52, n° 96, n° 99, n° 108, n° 121 et n° 128), la même image étant dupliquée pour les deux dernières fables citées. Le rapport entre la fable et l’illustration est souvent assez lâche.

Sur cette compilation illustrée de Nevelet, voir Bodemann, n° 60.1‑2 (édition de Nevelet, 1610-1660) ; HollsteinIII 2006, « V. Solis Book Illustrations », vol. 70,  n° 93 (référence à la nouvelle émission de la compilation de Nevelet datée de 1660, et non à l’édition originale).

Éditions contemporaines (xixe-xxie s.) et traductions (sélection – par ordre chronologique rétrograde) §

2001 - Traduction par Perrine Galand-Hallyn de certains textes liminaires du premier Hecatomythium, dans Poétiques de la Renaissance : le modèle italien, le monde franco-bourguignon et leur héritage en France au xvie siècle, éd. P. Galand-Hallyn et Fernand Hallyn, préf. Terence Cave, Genève, Droz, 2001, p. 408.

 

1967 – Paul Thoen, Het eerste Hecatomythium van Laurentius Abstemius Maceratensis, Louvain : transcription intégrale du premier Hecatomythium, puis des textes liminaires, et des fables n° 102-104, n° 134, n° 185 de la seconde partie (p. 145-201). (Mémoire de licence demeuré inédit.)

 

1814 – Lorenzo Astemio et Aphtonius, Fables d’Aphtone et d’Abstémius, trad. M. Pillot, Douai, Deregnaucourt. Traduction intégrale des fables, mais volontairement discrète lors des passages scatologiques ou grivois.

Nomenclature des fables §


[Fables du recueil] Index Perry Sources
[Premier Hecatomythium]
1. « De mure in cista nato »
2. « De rustico impetrante, ut triticum absque aristis nasceretur »
3. « De accipitre columbam insequente »
4. « De aranea et irundine »
5. « De rustico amnem transituro » P723
6. « De columba et pica »
7. « De cuculo et accipitre »
8. « De asino et vitulo »
9. « De vulpe et mulieribus gallinam edentibus »
10. « De caponibus pinguibus et macro »
11. « De trabe et bobus eam trahentibus »
12. « De arboribus pulchris et deformi »
13. « De cygno in morte canente reprehenso a ciconia »
14. « De muliere virum morientem flente, et patre eam consolante »
15. « De muliere amatoris discessum flente »
16. « De musca, quæ quadrigis insidens pulverem se excitasse dicebat » P724
17. « De anguilla conquerente, quod magis quam serpens infestaretur »
18. « De asino, simia et talpa »
19. « De nautis sanctorum auxilium implorantibus »
20. « De piscibus e sartagine in prunas desilientibus » P725
21. « De quadrupedibus societatem adversus aves cum piscibus ineuntibus »
22. « De legato avaro tubicines decipiente »
23. « De viro, qui ad cardinalem nuper creatum gratulandi gratia accessit »
24. « De iuvene senis curvitatem irridente »
25. « De sene puellam in uxorem accipiente »
26. « De aquila et pica »
27. « De turdo amicitiam cum irundine ineunte »
28. « De rustico et mure »
29. « De heremita virgine ægrotante »
30. « De divite quodam et servo »
31. « De vidua virum petente » Le Pogge, Confabulationes = Liber facetiarum, n° 209.
32. « De canibus urbanis villaticum insequentibus »
33. « De anu dæmonem accusante »
34. « De testudine et ranis »
35. « De gliribus quercum eruere volentibus
36. « De cane et hero »
37. « De avibus scarabæos timentibus »
38. « De urso et apibus »
39. « De aucupe et fringuila »
40. « De milite et equo »
41. « De sue et cane »
42. « De trabe boum pigritiam increpante »
43. « De carduele et puero »
44. « De scurra et episcopo »
45. « De upupa indigne honorata »
46. « De sacerdote et piris »
47. « De mulo et equo » P357
48. « De porco et equo »
49. « De coriario emente pellem ursi a venatore nondum capti »
50. « De heremita et milite »
51. « De viro et uxore bigamis »
52. « De leone et mure »
53. « De ulmo et silere »
54. « De cera duritiem appetente »
55. « De agricola militiam et mercaturam affectante »
56. « De asino et scurra »
57. « De amne suum fontem conviciis lacessente »
58. « De viro maligno et dæmone »
59. « De avibus plures reges eligere volentibus »
60. « De muliere, quæ pro viro se mori velle dicebat »
61. « De adolescente in funere matris canente »
62. « De viro gelotypo [sic], qui uxorem dederat custodiendam »
63. « De viro clysteria recusante »
64. « De asino ægrotante et lupis visitantibus »
65. « Quod nuci asino et mulieri prosunt verbera »
66. « De asino laborum finem non inveniente »
67. « De mure, qui cum fele amicitiam contrahere volebat »
68. « De asino, qui hero ingrato serviverat »
69. « De lupo suadente istrici (!), ut tela deponeret »
70. « De mure liberante milvum »
71. « De cochlea petente ab Iove, ut suam domum secum ferre posset »
72. « De erinacio viperam hospitem eiiciente »
73. « De lepore sese vulpi præferente ob pedum velocitatem »
74. « De sene ob impotentiam libidinem carnis relinquente » Le Pogge, Confabulationes = Liber facetiarum, n° 92-93.
75. « De agricola et pœta »
76. « De lupo ovis pelle induto, qui gregem devorabat »
77. « De patre filium ad virtutes frustra hortante » Le Pogge, Confabulationes = Liber facetiarum, n° 74
78. « De cane oves domini sui occidente, a quo suspensus est »
79. « De ariete cum tauro pugnante »
80. « De vidua et asino viridi »
81. « De aquila filios cuniculi rapiente » P1 (le renard remplacé par un lapin)
82. « De lupo pisce fluvii maris regnum affectante »
83. « De ove pastori conviciante »
84. « De auriga et rota currus stridente »
85. « De viro amicos experiri volente »
86. « De vulpe carnem leporis cani laudante »
87. « De lepore calliditatem, et vulpe celeritatem a Iove petentibus »
88. « De equo inculto sed veloci et cæteris eum irridentibus »
89. « De rustico per vocem hædi ad iurisconsultum admisso »
90. « De adolescente ex coitu infirmo et lupo »
91. « De sene iuvenem poma sibi surripientem saxis deiiciente »
92. « De luscinia cantum accipitri pro vita pollicente »
93. « De leone porcum sibi socium eligente »
94. « De culice cibum et hospitium ab ape petente »
95. « De asino tubicine et lepore tabellario »
96. « De accipitribus inter se inimicis, quos columbæ pacaverant »
97. « De muliere ignem secum in mariti domum ferente »
98. « De prætore repetundarum damnato »
99. « De sene mortem differre volente »
100. « De avaro sacculum numorum alloquente »
[Second Hecatomythium]
101. « De divite petente a fortuna ne plures sibi daret divitias »
102. « De vidua quæ operarium suum sibi coniugio copulavit »
103. « De viro deflente uxorem, qui tamen ostendit statim aliam superducere velle"
104. « De sacerdote, qui quinque vestales prægnantes fecerat »
105. « De episcopo, qui sacerdoti ignoverat numos armatos afferenti »
106. « De psittaco admirante, cur maior honor alibi, quam in patria, sibi exhiberetur »
107. « De aquila in pulchritudine se cæteris avibus præferente »
108. « De testudine ab aquila in altum sublata » P230 ; cf. P. 490
109. « De cane adversus lupum asino non opitulante, quia sibi panem non dederat »
110. « De paupere flente ruinam domus, ubi thesaurum invenit »
111. « De vulpe orante foramen domus modo dilatari, modo contrahi »
112. « De olea tarde et cucurbita cito crescentibus »
113. « De pecunia potius ad malos, quam ad bonos accedente »
114. « De bubone dicente aquilæ filios suos cæterarum avium filiis esse formosiores »
115. « De vulpe in puteum delapsa, quæ lupum rogabat, ut inde eam subduceret »
116. « De fele, quæ murem et caseum comedit »
117. « De lauto leonis convivio non omnibus animalibus grato »
118. « De viro de morte patris pisciculos sciscitante »
119. « De cane pluviam timente, quia ferventi aqua fuerat excoctus »
120. « De viro, qui vicino conviciante vesicam concutiebat »
121. « De asino, qui porco invidebat » P600
122. « De muliere ob turdos verberata »
123. « De viro, qui experiri uoluit mentem uxoris »
124. « De opilione, qui inter canes lupum aluerat »
125. « De filio hortulani puncto ab urtica »
126. « De gallo vulpinam pellem fugiente »
127. « De pastore gregem suum adversus lupum hortante »
128. « De apro asinum ad certamen provocante »
129. « De viro, qui uxori se ovum peperisse dixerat »
130. « De sacerdote, qui turdos puero suo assandos dederat »
131. « De ficedula turdum in fertiliorem locum ducente »
132. « De viro avaro moriente »
133. « De grammatico docente asinum » P722 Le Pogge, Confabulationes = Liber facetiarum, n° 250.
134. « De lupo, qui se religioni addixerat »
135. « De morione crucifixum pro turibulo afferente »
136. « De serpente saxo oppresso » P640
137. « De viro lapidato, qui resurrexit »
138. « De vulpe capta et a gallo prodita »
139. « De vulpe gallinas metu canis invadere non audente »
140. « De gallinæ pullo matri non obsequente, unde a milvo raptus est »
141. « De lupo in fossam lapso et vulpe irridente »
142. « De lupo oves invadere volente sed impedito »
143. « De vulture a canibus capto ob prædam non dimissam »
144. « De olitore, qui talpam occidere uolebat »
145. « De viro divite et viro litterato »
146. « De vulpe capta a cane, dum se mortuam simulat »
147. « De urso, qui uxori oculum eruit »
148. « De leone irato contra cervum lætum morte leænæ »
149. « De patrefamilias succensente cani ob gallinas raptas »
150. « De delectore militum »
151. « De vulpe gallinam incubantem occidere Volente »
152. « De cane, qui societatem cum asino adversus lupum inivit »
153. « De lupo gregem aggresso, quom ibi duo canes essent inter se pugnantes »
154. « De asino, qui obiens vinum effudit »
155. « De arundine nidulum ab avicula petente »
156. « De pica cuculum pro accipitre fugiente »
157. « De servo, qui asinum heri e rupe deiecit »
158. « De porco post mortem gratiam domino referente »
159. « De merula milvum extimescente »
160. « De gallis inter se pugnantibus »
161. « De viro benefico, qui in latrones inciderat »
162. « De cane, qui occidit filium domini »
163. « De agricola icto ab ape »
164. « De capra prohibita a cane hortum intrare »
165. « De hydro ranam devorare volente »
166. « De iuvene ducturo uxorem rogante amicos, ut pro se orarent »
167. « De viro decrepito arbores inserente »
168. « De claudo primum accubitum occupante »
169. « De viro, qui thesaurum compatre conscio abdiderat »
170. « De leone a vulpe edocto, ut posset e vinculis exire »
171. « De psittaco ob artem exprimendi verba humana honorato »
172. « De philosopho cynico, qui percussori suo argenteum dedit »
173. « De bove cornua a Deo petente »
174. « De sene a filio eiectus a domo, qui duo lintea petivit »
175. « De puero discere nolente »
176. « De ove capta a cane vociferante, quod a lupo capta non faciebat »
177. « De pavone a milite pennis spoliato »
178. « De turdo per viscum capto »
179. « De avaro poma marcescentia comedente »
180. « De avaro nimis agros custodiente »
181. « De malo arbore ingentia poma procreante »
182. « De muliere a viro verberata, quæ se mortuam simulabat »
183. « De milvo et accipitre apud aquilam de præstantia contendentibus »
184. « De insano sapientiam vendente »
185. « De porcello et testamento patris »
186. « De ovibus immoderate segetem depascentibus »
187. « De leone partem prædæ a lupo petente » P149 ; cf. P. 339
188. « De viro uxorem non cognoscente, ut felix evaderet »
189. « De viro sepem destruente ut inutilem »
190. « De dæmone morte divitum lætante, pauperum uero mœsto »
191. « De lupo esuriente, qui in cadaver bovis inciderat »
192. « De vulpe capta et rusticum, ut se dimitteret, orante »
193. « De porco læto morte inimici »
194. « De dæmone uxorem recusante »
195. « De muribus tintinabulum feli suspendere volentibus » P613
196. « De milite timente includi in oppido obsidendo ob auxilia a longe ventura »
197. « De bobus sperantibus pascere, qui ad arandum ducti sunt »
198. « De viro, qui se felicitatis suæ causam, infelicitatis uero fortunam esse dicebat »
199. « De femina maritum ob pullos male servatos verberante »
200. «Laurentii Abstemii apologus de gallo et vulpe »
[201. « Nicolai Abstemii, Laurentii filii, apologus de piro urbana et silvestri »]

Remaniements et adaptations (par ordre chronologique) §

[1532] - Les Fantastiques batailles des grands Roys Rodilardus et Croacus : translaté de Latin en Françoys. Imprimé Nouvellement, Lyon, François Juste. Le recueil, après une adaptation de la Batrachomyomachie et des traités sur les rats et les grenouilles, compte dix-sept fables mettant en scène exclusivement ces animaux. Les fables n° 3, 4, 5, 7, 8 et 17 sont respectivement traduites des fables d’Abstemius n° 196 ; n° 67 ; n° 70 ; n° 52 ; n° 28 et n° 34.

Sur cette récente découverte, voir Romain Menini et Olivier Pédeflous, « “Æsope le François”. Autour de dix-sept fables éditées par Rabelais (1534) », [in] Frédéric Calas et Nora Viet (dir.), Séductions de la fable, d’Ésope à La Fontaine, Paris, Classiques Garnier, « Études et essais sur la Renaissance. Éthique et poétique des genres (2) », 2015, p. 193-220.

 

[1538] – Fables de Camerarius : Æsopi Phrygis, fabularum celeberrimi autoris, uita. Fabellæ Æsopicæ plures quadringentis, quædam prius etiam, multæ nunc primum editæ, omnes autem orationis conueniente et æquabili ueluti filo pertextæ a Ioachimo Camerario Pabergensi. Fabulæ item Liuianæ duæ et Gellianæ aliquot nec non Politiani, Gerbelii et Erasmi narrationes. His accessit explicatio nonnullorum et demonstratio Græcorum autorum, de quibus uel fabulæ aliquæ uel præcepta decerpta fuerint ; cum indice capitum et locorum quorundam doctrinæ et sententiarum, ad quæ narrationes referri possint, Tübingen, Ulrich Morhart, 1538. D’après P. Thoen (art. cit., p. 303), « les fables 286‑344, excepté la fable 340, sont des paraphrases des fables suivantes du premier Hecatomythium d’Abstemius […] : 1-8, 10‑13, 17, 18, 20, 21, 26, 27, 32, 34, 35‑43, 46, 48, 49, 52, 54, 55, 57, 59, 64‑73, 76, 78, 79, 81, 82, 87, 91, 92, 94‑96. »

 

[1544] - Fauole d’Isopo greco elegantissime et de molti altri, tradotte novamente de latino in lengua italiano, Venise, Michele Tramezzino. D’après Paul Thoen (art. cit., p. 315), les fables 239 à 374 (auxquelles manquent, selon les éditions, les fables 261 ou 262) sont empruntées à Abstemius, dans l’ordre suivant : n° 1-14 ; n° 178-181 ; n° 183‑186 ; n° 190 ; n° 192‑194 ; n° 196-200 ; n° 15‑18 ; n° 20‑22 ; n° 24‑28 ; n° 31‑33 ; n° 45 ; n° 46 ; n° 48 ; n° 50 ; n° 55‑56 ; n° 59‑74 ; n° 76‑82 ; n° 85‑92 ; n° 94-100 ; n° 101 ; n° 103 ; n° 106-107 ; n° 109‑110 ; n° 113‑144 ; n° 121‑122 ; n° 126 ; n° 128 ; n° 130‑131 ; n° 133‑134 ; n° 136 ; n° 138 ; n° 140‑141 ; n° 144 ; n° 146-149; n° 151‑154 ; n° 156‑163 ; n° 166 ; n° 170 ; n° 172-177.

 

[1547] – Guillaume Haudent, Trois centz soixante et six Apologues d’Esope, Tresexcellent Philosophe. Premierement traduictz de Grec en Latin, par plusieurs illustres Autheurs : comme Laurens valle, Erasme, et autres. Et nouvellement de Latin en Rithme Françoyse par maistre Guillaume Haudent. Vie aprez mort, Rouen, Robert & Jean Dugord (imitation versifiée des cent premières fables d’Abstemius, à l’exception des fables n° 29, n° 31 et n° 74, dans les fables 62 à 157 du recueil français).

 

[1548] – Gilles Corrozet, Le Second Livre des Fables d’Esope Phrigien, ancien Poëte Grec, escrites en prose et vers Françoys, avec les argumens, Paris, Étienne Groulleau. La fable n° 148 de ce recueil, « De l’asne malade et des loups », en prose, récrit la fable n° 64 d’Abstemius ; la fable n° 150, « Du Renard trahy par le coq », en prose, récrit la fable n° 138 ; la fable n° 157, « D’une mousche », en quatrains d’octosyllabes, récrit la fable n° 16.

 

[1548] - Burkhard Waldis, Esopus, gantz new gemacht und in Reimen gefaszt, Francfort-sur-le-Main, Hermann Gülfferich.

D’après l’édition de Ludger Lieb, Jan-Steffen Morh et Herfried Vögel (Berlin, De Gruyter, 2011), les fables n° 32-100 de la deuxième partie et les fables n° 1-26 de la troisième partie du recueil de Waldis reprennent les fables du premier Hecatomythium d’Abstemius (en omettant cependant les fables n° 47, n° 49, n° 52‑53 et n° 55).

 

[1558 (posth.)] Bonaventure Des Périers, Les Nouvelles recreations et joyeux devis de feu Bonaventure des Periers, valet de chambre de la royne de Navarre , Lyon, Robert Granjon. L’anecdote du curé qui engrosse cinq religieuses, rapportée à la fin de la nouvelle n° 4 (« D’un bassecontre de Reims, Chantre, Picard et maistre es arts ») est attribuée par l’auteur à Castiglione ; mais James Woodrow Hassell Jr. a relevé une filiation, directe ou indirecte, avec la fable n° 104 d’Abstemius (Sources and Analogues of the Nouvelles Récréations et Joyeux devis of Bonaventure des Périers, t. I, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 1957, p. 39‑41 ; t. II, Athens, University of Georgia Press, 1969, p. 168‑172). La nouvelle n° 88 (« Du singe qu’avoit un Abbé, qu’un Italien entreprint de faire parler ») serait empruntée, d’après Lionello Sozzi, à la fois à la facétie n° 250 du Pogge et à la fable n° 133 d’Abstemius (Les Contes de Bonaventure Des Périers. Contribution à l’étude de la nouvelle française de la Renaissance, Turin, G. Giappichelli, 1964, p. 196‑197), ce avec quoi s’accorde J. W. Hassel Jr., qui propose également d’y voir l’influence de Camerarius (op. cit., t. II, p. 132).

 

[1563] – Gabriele Faerno, Fabulæ centum ex antiquis auctoribus delectæ et a Gabriele Færno Cremonensi carminibus explicatæ, Rome, Vincenzo Luchino (imitation versifiée d’Abstemius dans les fables n° 27, n° 43-47, n° 49, n° 52, n° 57, n° 67 de Faerno ; influence d’Abstemius plus lointaine dans les fables n° 8 et n° 55 de Faerno).

 

[1568-1583] Lodovico Guicciardini, L’Hore di Ricreatione di M. Ludovico Guicciardini, Anvers, G. Silvio, 1568, 1569 ; L’Hore di recreatione  di M. Lodovico Guicciardini,... novamente stampato et com somma diligenza coretto, Venetia, C. Zanetti, 1572, 1574, 1576 ; L’Hore di ricreatione di M. Lodovico Guicciardini,..., rivedute... aumentate... e ripartite in tre libri... dal medesimo autore, Anvers puis Venise la même année, P. Bellero, 1583. Adaptation en italien de récits empruntés à Abstemius, généralement dépourvus de morale explicite.

Par commodité, on désigne les textes de Guichardin en suivant la numérotation proposée par Anne-Marie Van Passen dans son édition de L’Ore di ricreazione, Louvain et Rome, Leuven University Press et Bulzoni Editore, 1990 : n° 3 (Abstemius, n° 60) ; n° 5 (n° 89) ; n° 11 (n° 33) ; n° 19 (n° 31) ; n° 87 (n° 107) ; n° 100 (n° 2) ; n° 105 (n° 15) ; n° 109 (n° 127) ; n° 123 (n° 72) ; n° 126 (n° 86) ; n° 163 (n° 31) ; n° 169 (n° 14) ; n° 219 (n° 27) ; n° 244 (n° 153) ; n° 262 (n° 22) ; n° 326 (n° 21) ; n° 348 (n° 197) ; n° 356 (n° 52) ; n° 365 (n° 169) ; n° 384 (n° 57) ; n° 415 (n° 161) ; n° 449 (n° 13) ; n° 498 (n° 23) ; n° 504 (n° 70) ; n° 520 (n° 87) ; n° 569 (n° 3) ; n° 619 (n° 99) ; n° 621 (n° 59).

Deux autres fables tirées d’Abstemius ne se trouvent pas dans l’édition moderne : en 1565, dans l’édition pirate de Sansovino intitulée Detti et fatti piacevoli, l’histoire des femmes bavardes (f. 82 r°‑v°) est empruntée à Abstemius (n° 129) ; en 1568, le récit de l’ermite goûtant aux plaisirs charnels, qui n’est pas repris dans l’édition des Ore de 1583, s’inspire de l’Hecatomythium (n° 29).

Pour plus d’informations, consulter l’article de Rolland, Tiphaine, « Le destin facétieux des fables (xve-xviie siècles). Croisements génériques et déplacements poétiques, d’Abstemius à La Fontaine », Le Fablier, n° 26, 2015, à paraître.

 

[1572] – L’Hecatomythium ou Fables de Laurent Abstemius, non moins utiles que recreatives, traduictes nouvellement de latin en françois, Orléans, Eloy Gibier, in-16. Traduction en langue française, introuvable à ce jour.

 

[1583] – Philibert Guide, La Colombiere et maison rustique de Philibert Hegemon, de Chalon sur Saone : contenant une description des douze Mois, et quatre Saisons de l’annee : Avec un enseignement de ce que le Laboureur doibt faire par chacun mois. L’Abeille Françoise du mesme Autheur. Ses Fables Morales, et autres Poësies. Et les Louanges de la vie Rustique, extraictes des Œuvres de G. de Saluste, Sieur du Bartas, Paris, Robert le Fizelier in‑8º. D’après l’édition de Laura Rovero, Philibert Guide. Les fables morales, Paris/Genève, Champion/Slatkine, 1987, p. 71, la fable n° 22 de Philibert Guide, « Du Chien, du Regnard, et du Liévre », est imitée de la fable n° 86 d’Abstemius (De uulpe carnem leporis cani laudante).

 

[1585] - William Bullokar, Æsop’s fables in true orthography with grammar-notes, Londres, Edmund Bollifant. D’après P. Thoen (art. cit., p. 312), on y trouve les fables n° 1‑18, n° 20-22, n° 24‑28, n° 30‑43, n° 45‑49, n° 51‑100 du premier Hecatomythium d’Abstemius, à partir d’une édition de l’Æsopus Dorpii.

 

[1668-1692] – Jean de La Fontaine, Fables choisies et mises vers. Les fables que La Fontaine a ou est susceptible d’avoir empruntées à Abstemius sont, dans leur ordre de parution :

  • 1668 (livres I à VI) : « Conseil tenu par des rats », II, 2, (tirée d’Abstemius, n° 195) ; « Le lion s’en allant en guerre », V, 19 (n° 95) ; « L’Ours et les deux compagnons, V, 20 (n° 49) ; « L’oiseleur, l’autour et l’alouette », VI, 15 (n° 3) ; « Le Charlatan », VI, 19 (n° 133) ; « La Jeune Veuve », VI, 21 (n° 14).
  • 1678 (livres VII à XI) : « Les Vautours et les pigeons », VII, 7 (n° 96) ; « L’ingratitude des hommes envers la fortune », VII, 13 (n° 199) ; « La mort et le mourant », VIII, 1 (n° 99) ; « Les femmes et le secret », VIII, 6 (n° 129) ; « Le Rieur et les poissons », VIII, 8 (n° 118) ; « Les Obsèques de la lionne », VIII, 14 (n° 148) ; « L’âne et le chien », VIII, 17 (n° 109) ; « L’Avantage de la sience », VIII, 19 (n° 145) ; « Le Torrent et la rivière », VIII, 23 (n° 5) ; « Le fou qui vend la sagesse », IX, 8 (n° 185) ; « Rien de trop », IX, 11 (n° 186) ; « Le Cierge », IX, 12 (n° 54) ; « Le Milan et le Rossignol », IX, 18 (n° 92) ; « Le berger et son troupeau », IX, 19 (n° 127) ; « La Tortue et les deux canards », X, 2 (n° 108) ; « L’enfouisseur et son compère », X, 4 (n° 169) ; « L’araignée et l’hirondelle », X, 6 (n° 4) ; « Le Vieillard et les trois jeunes hommes », X, 8 (n° 167) ; « Le fermier, le chien et le renard », XI, 3 (n° 149) 
  • 1692 (livre XII) : « L’aigle et la pie », XII, 11 (n° 26) ; « Belphégor », XII, 27 (n° 95).

[1677‑1678] – L. S. Desmay [Simon Gueulette], L’Esope François. Fables nouvelles et L’Esope du temps. Fables nouvelles, Paris, Vve F. Clousier et P. Bienfait. Réécriture en vers mêlés de nombreuses fables tirées du premier Hecatomythium.

Quoique le fabuliste ne reconnaisse pas sa dette à l’égard de son modèle, dans les cas suivants, l’imitation d’Abstemius par Desmay ne fait aucun doute :

  • Dans L’Esope François : n° 1, « La Jeune Veuve amoureuse » (tirée d’Abstemius, n° 31) ; n° 3, « Le Bailly » (anecdote du chien poursuivi imitée d’Abtemius, n° 32) ; n° 5, « La Poutre, & les Bœufs qui la trainent » (n° 11) ; n° 7, « L’Aigle & le Peroquet » (n° 26) ; n° 8, « Les Chapons gras & le maigre » (n° 10) ; n° 9, « La Pie & la Colombe » (n° 6) ; n° 11, « Le Coucou & l’Oyseau de Proye » (n° 7) ; n° 12, « Le Rat, né dans la Corbeille aux noix » (n° 1) ; n° 14, « L’hirondelle & l’Araignée » (n° 4).
  • Dans L’Esope du temps : n° 1, « La Priere indiscrette » (tirée d’Abstemius, n° 2) ; n° 4, « Le Torrent » (n° 5) ; n° 6, « La Guerre de l’Aigle et du Lion, ou La Ligue inutile » (n° 21) ; n° 7, «  Le Moucheron » (n° 16) ; n° 8, « La Friture » (n° 20) ; n° 13, « Les Loirs » (n° 35).

L’imitation d’Abstemius par Desmay est plus libre mais néanmoins probable dans les fables qui suivent :

  • Dans L’Esope François : n° 2, « Les Nouvellistes » (fable du renard et des mouches sans doute inspirée par le proemium du premier Hecatomythium) ; n° 4, « Le Loup & le Chien » (n° 9) ; n° 10, « Le Chardonneret » (n° 43).
  • Dans L’Esope du temps : n° 2, « L’Eloge de la Fable » (fable de l’orateur athénien, sans doute inspirée par le proemium du premier Hecatomythium) ; n° 12, « La Hupe et l’Autruche » (n° 45).

[1692] – Robert l’Estrange, Fables of Æsop and other eminent Mythologists, Londres, Richard Sare. Contient une section de fables explicitement attribuée à Abstemius, et reprenant le premier Hecatomythium (fables n° 253 à 351) ; les fables d’Abstemius n° 18 ; n° 27 ; n° 33 ; n° 47 ; n° 53 ; n° 68 et n° 87 ne sont pas traduites. La section s’ouvre sur le traitement autonome de deux fables évoquées par Abstemius dans son proemium. L’Estrange inclut également dans cette section quelques fables d’une autre provenance (n° 284 ; n° 313 ; n° 319 ; n° 323).

Études §

Arens, J.C., « Fables van Babrius en Abstemius bij Revius », Neophilologus, n° 45, 1961, p. 333-336.

  • Discussion of a number of fables found in Revius, among which are Babrius 42, P328 “Dog at the Banquet” (TMI J874). Two fables from Abstemius are compared to Revius’ versions. (P. C.)

Castellani, G., « Lorenzo Abstemio e la Tipografia del Soncino a Fano », La Bibliofilia, XXXI, 1929, p. 413-423, p. 441-460, et XXXII, 1930, p. 113-130, p. 145-160.

Gellert, C.F., De poesi Apologorum Eorumque scriptoribus, Lipsiæ, 1744.

Fumaroli, Marc, « Les Fables et la tradition humaniste de l’apologue ésopique », complément de son introduction aux Fables de La Fontaine, Librairie générale française, coll. « Pochothèque. Classiques modernes », 1995, p. lxxx-lxxxii.

  • Malgré des inexactitudes sur les fables d’Abstemius proprement dites (en prose et non en vers), l’auteur offre une stimulante analyse des textes liminaires de L’Hecatomythium ; il défend l’idée que le fabuliste se livre à une promotion esthétique du genre, en lien avec la pensée humaniste. (T. R.)

Joly, A., « Sur un fabuliste latin du xve siècle. Abstemius et ses fables », Mémoires de l’Académie nationale des sciences, arts et belles-lettres de Caen, XXXVIII, 1883, p. 306-335.

  • Présentation de la morale des fables d’Abstemius, en lien avec leur contexte historique traversé par des tensions et des incertitudes. Texte de vulgarisation plus que d’érudition. (T. R.)

Galand-Hallyn, Perrine et Hallyn, Fernand (éd.) Poétiques de la Renaissance: le modèle italien, le monde franco-bourguignon et leur héritage en France au XVIe siècle, préf. Terence Cave, Genève, Droz, 2001.

  • Chapitre de Jean Vignes sur la fable, p. 373-379, qui reprend l’idée de Marc Fumaroli selon laquelle Abstemius procèderait dans sa préface à une promotion du genre de l’apologue. (T. R.)

Marsh, David, « Æsop and the humanist apologue », Renaissance Studies, vol. 17, n° 1, 2003, p. 9-26.

Menini, Romain, & Pédeflous, Olivier, « “Æsope le François”. Autour de dix-sept fables éditées par Rabelais (1534) », [in] Frédéric Calas, & Nora Viet (dir.), Séductions de la fable, d’Ésope à La Fontaine, Paris, Classiques Garnier, « Études et essais sur la Renaissance. Éthique et poétique des genres (2) », 2015.

  • Étude de dix-sept fables ajoutées aux Fantastiques batailles des grands Roys Rodilardus et Croacus, Lyon, François Juste, 1534, dont certaines ont été traduites de la première édition française du second Hecatomythium d’Abstemius, publié par Gryphe en 1532. Ces fables, qui ne mettent en scène que des rats et des grenouilles, présenteraient la première traduction partielle en français de l’Æsopus Dorpii, et témoigneraient, comme l’attestent des rapprochements avec son œuvre , de l’intérêt de Rabelais pour la tradition ésopique. (T.R.)

Mombello, Gianni, « Rabelais lecteur de Lorenzo Abstemio ? », dans L’Humanisme lyonnais au xvie siècle, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 1994, p. 63-86.

  • Rapprochement entre trois textes : le chapitre III de Pantagruel, la fable 3 du second Hecatomythium, deux œuvres publiées par Gryphe, ainsi que L’Alda, comédie de Guillaume de Blois datant du XIIe siècle. Article extrêmement documenté, qui offre notamment les références des Index dans lesquels les fables d’Abstemius ont été condamnées. (T.R.)

Probyn, Clive, « Source for Swift’s Fable of the Bitches », Notes and Queries, n° 15, 1968, p. 206.

  • Swift’s poem against the repeal of the Test Act has as its source a fable by Abstemius as translated by Roger L’Estrange (n° 323). (P. C.)

Rolland, Tiphaine, « Le destin facétieux des fables (xve-xviie siècles). Croisements génériques et déplacements poétiques, d’Abstemius à La Fontaine », Le Fablier, n° 26, 2015, p. 53-85.

Schmaus, A., « Lessings Fabeln bei Disitej Obradovič», Zeitschrift für slawische Philologie, n° 8, 1931, 1-47.

  • The relationship of Lessing to Obradovič is carefully examined. Obradovič’s collection owes much to Phædrus, Abstemius, and others as well as Lessing, but Lessing was the superlative fabulist for him, even though it appears that Obradovič did not know Lessing’s theoretical writings on the fable. Schmaus identifies 28 Lessing fables as translated or closely paraphrased in Obradovič and considerable influence in others. Problems of style are extensively discussed with the conclusion that the fables are better in Serbian for not having been slavishly translated. (P. C.)

Soullié, Prosper, La Fontaine et ses devanciers, ou Histoire de l’apologue jusqu’à La Fontaine inclusivement, thèse pour le doctorat, soutenue devant la Faculté des lettres de Nancy, par P. Soullié,..., Paris, A. Durand, 1861.

  • Critique stylistique de deux fables d’Abstemius reprises ensuite par La Fontaine : celle de « La Jeune veuve » (n° 14), et « Les Femmes et le secret » (n° 129). Puis étude de la fable « Le Vieillard et la mort » (n° 99), et « Le Vieillard et les trois jeunes hommes ». (T. R.)

Tournoy, G., « Laurentius Abstemius », Bulletin de l’Institut historique belge de Rome, fasc. XLII, 1972, p.189-210.

  • Aborde la place d’Abstemius dans la sociabilité lettrée de son temps, mais n’évoque pas directement les fables. (T. R.)

Thoen, Paul, Het eerste Hecatomythium van Laurentius Abstemius Maceratensis, proeschrift aangeboden tot het verkrijgen de graad van Licentiaat in de Wijsbegeerte en Letteren, groep C, Klassike Filologie, Louvain, 1967.

  • Mémoire de licence demeuré inédit, qui propose à ce jour l’étude la plus complète du recueil d’Abstemius et de sa diffusion dans les compilations européennes. (T.R.)

---------------, « Æsopus Dorpii: Essai sur l’Ésope latin des temps modernes. », Humanistica Lovaniensia, XIX, 1970, p. 241‑316.

[Hecatomythivm primvm] §

Fabvlæ per latinissimvm virvm Lavrentivm Abstemivm nvper composite.

Fabvlæ ex græco in latinvm per Lavrentivm Vallam virvm clarissimvm versæ.

[Liminaires] §

Ontinam [sic] sese posset spectare latinum
Nobis qui Grecæ [sic] tradidit ista prior.
Diceret is credas hinc græca Thalia ualeto
Cultius hæc quoniam musa latina canit.

[Epître de Dominicus Palladius Soranus à Pollion Vadius] §

Dominicus Palladius Soranus Pollioni Vadio, sacerdoti uenerando, S.P.D.

Iam pridem tuo sermoni de Abstemio frequenti litteratorum consessu Pollio uenerande non inuitus interfui. Quum minime prætextatis (ut ita dicam) laudibus hominem celebrares adeoque in arcem euasisti, ut nemo sane (mea sententia) eum cumulatius laudare potuerit. Mox inde secedens diu hæc omnia mecum animo uolutabam unde tanta conflueret laudationis abundantia, unde tanta non uulgaris obseruatio emanaret, unde denique amicitia adeo perfecta exoriretur. Proculdubio non aliunde mecum tandem collegi, quam ex præclaræ eius uirtutis nomine proficisci, cuius quidem uis magna et præpotens est. Quamobrem non possum profecto non suspicere ingenium tuum amabile, tuumque animum uirtutibus fultum diligentius non admirari, qui neque ambitione neque inuidia neque aliquo alio liuore deuincitur. Siquidem omnes quas meretur Abstemius noster laudes non transis silentio immo ad illas ipsas cumulandas ob eius incredibilem eloquentiam singularemque doctrinam ultro accedis, idque haud abre, quum pater omnium elegantiarum atque idem leporum omnium merito sit et habeatur. Et ut hæc clariora luce non officii gratia aut temere dicantur, quotidie quodammodo aliqua eius laborum monumenta existere uidemus, quæ undique perfecta uerborum concinnitate perspicacissimisque sententiis scatent. Nam quid modo dicam de hoc apologorum libello nuper impresso, in quo perspicua ac insignis eius ingenii amœnitas non absque laude maxima redundare uidetur ? Quare non uereor, ut is remisso cuiuscunque animo pessum eat Abstemioque (absit inuidia uerbo) omnium quam iucundissimo detrahatur. Cui et te et me ob tanti eius nominis celebritatem nulla umquam in re defuturos esse liquido constabit. Vale.

[Epître d’Abstemius à Octavianus Ubaldus] §

Laurentius Abstemius Octauiano Vbaldino comiti Mercatelli S.P.D.

EDiturus hunc apologorum libellum, quem de numero fabularum Hecatomythium nuncupaui, multum diuque dubitaui Octauiane princeps inclyte, tuo ne eum nomini potissimum dedicarem. Nam quom tuam in me non sine plurimis beneficiis perspicerem beniuolentiam non aliquid mearum uigiliarum tibi deuouere, ingratissimi hominis esse uidebatur. Rursus quom tuorum in me officiorum numerum diuinasque uirtutes tuas mecum ipse reuoluerem, indignum tantis meritis, tantaque sapientia munusculum hoc esse cernebam. Hanc tandem dubitationem meam amouit humanitas et prudentia tua, qua non tam res tibi dono datas, quam offerentium uoluntatem soles inspicere. Addidit quoque mihi animum Guidus baldus clarissimus dux, et princeps meus omni laude maior, qui opusculum meum de non nullis locis obscuris superiori anno ei dedicatum uultu ita placido et serena fronte suscepit, ut sperare merito possem, hoc tibi qualecunque fore non ingratum. Non mediocriter etiam me incitarunt Georgius Emus pro Venetis hic agens legatus, non solum patricia nobilitate, uerum etiam bonarum artium studiis clarus, et Carolus Verardus Cæsenas Archidiaconus Cæsenæ et Alexandri pontificis maximi cubicularius, uir omni litterarum genere præstans, nec non Renatus Melioratus et Robertus Vrsus Ariminenses iuris consulti clarissimi, nec minus, quæ humanitatis uocant, studiis eruditi. Hi enim aliique complures optimi harum rerum censores, quom hunc libellum legissent, multis me uerbis sunt ad æditionem cohortati. Non putaui igitur tam humano principi hoc munus ingratum futurum, quod tot eruditis uiris ante placuisse cognoueram. Accipe igitur hoc, quicquid est libelli ab Abstemio tuo, cuius mentem animumque si penitus posses inspicere, in hac tenui re magnum munus tibi iudicares oblatum. Nequis autem inutilem et inanem hunc meum scribendi laborem existimaret, præfatiunculam quandam præponendam censui, qua intelligeretur doctos etiam et claros uiros in magnis rebus huiusmodi fabulis non uoluptatis tantum, uerumetiam utilitatis gratia delectatos. Sedulo dedimus operam ut seria potius quam iocos saperent, unde ridiculas multas, quæ inter componendum sese mihi offerebant consulto præterii, quia nimis lasciuæ et tanti principis grauitate mihi uidebantur indignæ. Non tamen ita agrestis esse uolui quin eas aliqua urbanitate aspergerem, maxime ad principem scribens, quom principes curarum mole pressi soleant interdum recreandi animi gratia iocos appetere. Vale.

[Proemium d’Abstemius] §

Eiusdem Abstemii proœmium.

COgitanti mihi uaria scriptorum genera, qui ut humanæ uitæ prodessent, cogitationes suas litterarum mandauere memoriæ, qui Apologos scripsere, non postremo loco digni esse uidentur. Non enim modo mortalium animos incredibili quadam afficiunt uoluptate, uerumetiam ad res honestas utilesque peragendas suis fabellis magis quam philosophi suis præceptis alliciunt. Nam ita in legentium animos quadam iocunditate penetrant, et quibusdam similitudinibus, quæ maxime ad commouendos animos ualent, quid uitandum faciendumque sit, ostendunt ut omnes etiam inuiti illis assentire cogantur. Sensus enim audiendi fastidiosissimus res etiam utiles honestasque haud facile admittit, ni fuerint aliqua urbanitate conditæ. Testis quidam orator Atheniensis, qui ad Athenienses uerba faciens, quom eos minus attentos uideret, rogauit ut saltem fabulam audire dignarentur. Quo impetrato « Ceres inquit et Irundo et Anguilla simul iter facientes ad quendam fluuium peruenerunt. Irundo quidem superuolauit, Anguilla autem amnem tranauit. » Quod quom dixisset obticuit. Interrogantibus autem illis quid Ceres egisset. « Vobis inquit dea uestra succensuit, qui eos, qui uobis utilia suadent, audire nolentes, tam attentis auribus confabulantes auditis. » Quantam uim apologi habeant ad animos commouendos, quom multis possem, tribus ero contentus exemplis ostendere. Samiis rectorem populi morti addicere uolentibus, Æsopus hac fabella dissuasit dicens. « Vulpem quandam fluuium transeuntem in lacunam fuisse propulsam. Vnde quom exire non posset, tenaci limo retenta muscarum affligebatur aculeis. Quod Erinacius conspicatus misericordia motus est, interrogauitque an uellet, ut ab ea muscas abigeret. At illa abnuit dicens, ‘‘Hæ meo sanguine iam plenæ paruam mihi possunt inferre molestiam. Si autem has abegeris, aliæ familiae superuenient, quæ quicquid mihi superest sanguinis exhaurient.’’ Ita o uiri Samii uobis eueniet. Si enim hunc rectorem uestrum iam locupletem occideritis, alios eligatis necesse est, qui, dum se opibus uolent implere, quicquid hic uobis reliquit, eripient. » His uerbis moti Samii ab incepto destitere. Hac ratione adductus Tiberius Cæsar diuturnos magistratus dabat. Vnde (ut refert Iosephus) sub eo per uiginti annorum spatia per duos tantum præsides, Gratum scilicet et Pilatum, est gubernata Iudæa. Non parcit populis regnum breue ut inquit Statius. Himerenses Phalaridem, Agrigentinorum tyrannum ducem exercitus sui eligere uolentes Stesichorus pœta hoc apologo deterruit. « Equus dicens solus pascebat in prato. Adueniente autem Ceruo et pascua corrumpente, consuluit hominem, qua posset illum arte punire. Cui homo, ‘‘Si frenum inquit acceperis, et me armatum dorsum tuum ascendere permiseris.’’ Quom huic consilio esset obsecutus, Ceruum quidem hominis auxilio uictor abegit. Sed non amplius hominem dorso, non frenum depulit ore. Ita inquit Stesichorus uiri Himerenses uobis eueniet, si Phalaridem ducem efficietis. Hostes quidem uestros punietis, sed huic tyranno perpetuo seruietis. » Quibus uerbis territi Himerenses huiusmodi ducis eligendi consilium deposuere. Quom populus Romanus ab senatu secessisset, quod tributum et militiam toleraret, nec ullo pacto reduci posset, nonne Agrippa Menenius eum hoc apologo reuocauit ? « Olim inquiens Quirites humani artus uentrem ociosum et desidem intuentes ab eo discordarunt, nec amplius illi cibum ministrare decreuerunt. Sed quom ipsi quoque alimenta illi denegando, quæ per omnia membra deferuntur, deficerent, cum eo in gratiam redierunt. Eodem inquit modo Senatus et populus, quasi uenter et membra, alterum alterius auxilio indigent, et ut discordia intereunt, ita concordia ualent. » Qua fabula populus reuocatus cum senatu in gratiam rediit. Non immerito igitur non solum Græci et Latini pœte ut Hesiodus et Horatius huiusmodi fabulas suis operibus inseruerunt, uerumetiam maximi et celeberrimi philosophi ut Plato Aristoteles Plutarchus et multi alii, plurimum commendarunt, et ad institutionem moralis et ciuilis uitæ non minimum facere arbitrati sunt. Quocirca Omnibonus Leonicenus et Laurentius Valla uiri ætatis nostræ doctissimi paucos Æsopi apologos e Græco in Latinum uertere sibi laudi, cæteris uero uoluptati et utilitati fore non dubitarunt. Et iure quidem. Leguntur enim et in doctissimorum uirorum manibus cotidie uersantur. Non uideo igitur cur has componendo fabulas laude fraudari debeam, quam cæteri Latini ex translatione consecuti sunt nisi adeo inuidi simus, ut Latinis licere non putemus, quod Græcis est cum summa omnium laude concessum.

Abstemius 1 §

[PØ]

De mvre in cista nato §

MVs in cista natus omnem fere ibi duxerat ætatem nucibus pastus, quæ in ea seruari solebant. Dum autem circa oras cistæ ludens decidisset, quæreretque ascensum, reperit epulas lautissime paratas. Quas quum gustare cœpisset, « Quam stultus inquit hactenus fui, qui in toto terrarum orbe nihil melius cistula mea esse credebam. Ecce quam suauioribus hic uescor cibis. » Hæc fabula indicat non ita patriam diligendam, si ignobilis sit, ut alia non adeamus loca quom alibi beatiores esse possimus.

Abstemius 2 §

[PØ]

De rvstico impetrante, vt triticvm absqve aristis nasceretvr §

IMpetrauerat a Cerere Rusticus quidam, ut triticum absque aristis nasceretur, ne metentium triturantiumque manus læderet. Quod ubi inaruit, a minutis auibus depastum est. Tum Rusticus « Quam digna inquit patior, qui paruæ commoditatis causa emolumenta quam maxima perdidi. » Fabula indicat parva incommoda maiori utilitate pensanda.

Abstemius 3 §

[PØ]

De accipitre colvmbam inseqvente §

CVm accipiter columbam præcipiti insequeretur uolatu, uillam quandam ingressus a rustico captus est. Quem blande, ut se dimitteret, obsecrabat. « Non enim te læsi » dicens. Cui Rusticus « Nec hæc respondit te læserat. » Fabula indicat merito puniri, qui innocentes lædere conantur.

Abstemius 4 §

[PØ]

De aranea et irvndine §

ARanea in hirundinem excandescens, quæ muscas, qui suus est cibus, capiebat, rhætia in foribus, per quas uolitare solebat, ut eam caperet, suspenderat. Irundo uero aduolans rhetia cum textrice per æra portabat. Tunc Aranea in ære pendens, et se iam iam perituram intelligens, « Quam iustæ [sic] hæc patior dicebat, quæ minima uolatilia magno labore uix capiens credidi tam magnas aues posse comprehendere ? » Hac admonemur fabula ne uiribus maiora aggrediamur.

Abstemius 5 §

[P723]

De rvstico amnem transitvro §

RVsticus torrentem transiturus, qui forte imbribus excreuerat, quærebat uadum. Et cum primum eam fluminis partem tentasset, quæ quietior placidiorque uidebatur, reperit eam altiorem quam animo erat opinatus. Rursus ibi breuiorem, tutioremque adinuenit, ubi maiori aquarum strepitu fluuius decurrebat. Tunc secum « Quam tutius inquit clamosis aquis quam quietis et silentibus uitam nostram credere possumus. » Hac admonemur fabula, ut minus uerbosos et minaces quam quietos extimescamus.

Abstemius 6 §

[PØ]

De colvmba et pica §

COlumba interrogata a Pica, quid eam induceret, ut in eodem semper loco nidificaret, quom eius pulli inde sibi semper suriperentur [sic], « Simplicitas » respondit. Hæc indicat fabula (facile esse uiros probos sæpe decipi.)

Abstemius 7 §

[PØ]

De cvcvlo et accipitre §

IRrisus ab accipitre Cuculus, quod quom sibi et corpore par, et colore non absimilis esset, præ angustia animi potius uermibus terrenis quam suauibus aliarum auium carnibus uesceretur, uidit paucis post diebus Accipitrem a rustico, cuius columbas insectabatur, captum, ad metum cæterorum ex alta turre pendere. Cui cuculus. « Quam melius tibi inquit amice fuisset, uermes uenari quam alienas aues impetere. » Hæc Fabula indicat eorum uitam tutiorem esse, et magis probandam, qui suis rebus sine periculo contenti sunt, quam illorum, qui aliena appetentes adeunt magna uitæ discrimina.

Abstemius 8 §

[PØ]

De asino et vitvlo §

ASinus et Vitulus in eodem pascentes prato sonitu campanæ hostilem exercitum aduentare præsenserant. Tum Vitulus « Fugiamus hinc o Sodalis inquit ne hostes nos captiuos abducant. » Cui asinus « Fuge tu inquit quem hostes occidere et esse consueuerunt. Asini nihil interest, cui ubique eadem ferendi oneris est proposita conditio. » Hæc fabula seruos admonet ne dominos magnopere mutare formident, modo prioribus deteriores futuri non sint.

Abstemius 9 §

[PØ]

De vvlpe et mvlieribvs gallinam edentibvs §

VVlpes iuxta uillam quandam transiens conspexit cateruam mulierum plurimas gallinas opipare assatas alto silentio comedentem, ad quas conuersa. « Qui clamores inquit et canum latratus contra me essent, si ego facerem, quod uos facitis ? » Cui respondens quædam anus « Pessima animalium inquit, nos quæ nostra sunt, comedimus, tu uero aliena furaris. » Hæc fabula nos admonet, ne putemus nobis in aliena licere, quod propriis dominis licet.

Abstemius 10 §

[PØ]

De caponibvs pingvibvs et macro §

VIr quidam complures capones in eodem ornithoboscioco [sic] inclusos largo nutricauerat cibo, qui pingues effecti sunt omnes præter unum, quem ut macilentum irridebant fratres. Dominus nobiles hospites lauto et sumptuoso accepturus conuiuio imperat coco ut ex his interimat, coquatque, quos pinguiores inuenerit. Hoc audientes corpulenti sese afflictabant dicentes. « Quanto præstitisset nos macilentos esse ? » Hæc fabula in pauperum solamen conficta est, quorum uita tutior est quam diuitum.

Abstemius 11 §

[PØ]

De trabe et bobvs eam trahentibvs §

TRabs ulmea de bobus conquerebatur, dicens. « Ingrati ego multo tempore meis uos frondibus alui. Vos uero me nutricem uestram per saxa et lutum trahitis. » Cui boues « Gemitus suspiriaque nostra et stimulus, quo pungimur te docere potest, quod te trahamus inuiti. » Ignouit trabs. Hæc nos docet fabula, ne in eos excandescamus, qui non sua sponte nos lædunt.

Abstemius 12 §

[PØ]

De arboribvs pvlchris et deformi §

ARbores complures in eodem creuerant loco proceræ, rectæ enodesque præter unam humilem prauam nodosamque, quam ut deformem pusillamque cæteræ ludibrio habere solitæ erant. Ædificaturus domum loci dominus iubet omnes excidi, præter eam, quæ breuitate et deformitate sua ædificium indecorum redditura uidebatur. Cæteris excisis deformis hæc secum dicebat. « De te non amplius quærar [sic] natura, quod me turpem genueris, quom formosis tam magna uideam imminere discrimina. » Hæc fabula nos admonet, ne doleamus nos natos esse deformes, quum multis formositas sæpe nocuerit.

Abstemius 13 §

[PØ]

De cygno in morte canente reprehenso a ciconia §

CYgnus moriens interrogabatur a Ciconia, cur in morte, quam cætera animalia adeo exhorrent multo suauiore[s] quam in omni uita emitteret sonos, quom potius mœstus esse deberet. Cui cygnus « Quia inquit neque cibi quærendi cura amplius cruciabor, neque aucupum laqueos extimescam. » Fabula nos admonet, ne mortem formidemus, qua omnes uitæ præsentis miseriæ præciduntur.

Abstemius 14 §

[PØ]

De mvliere virvm morientem flente, et patre eam consolante §

MVlierem adhuc iuuenem, cuius uir animam agebat, consolabatur pater dicens. « Ne te afflictes tantopere, filia. Alium enim uirum tibi inueni isto longe formosiorem, qui prioris desyderium facile mitigabit. » At mulier doloris impatiens, ut quæ maritum ardenti amore prosequebatur, non modo uerba parentis non admittebat, sed intempestiuam alterius mariti mentionem accusabat. At ubi maritum defunctum uidet inter lachrimas et luctus parentem interrogat, an adsit ibi iuuenis ille, quem sibi in uirum dare uelle se dixerat. Fabula indicat quam cito defunctorum maritorum amor ex uxorum animo excidere soleat.

Abstemius 15 §

[PØ]

De mvliere amatoris discessvm flente §

MVlier impudica amatorem suum abeuntem, quem omnibus fere rebus spoliauerat, multis lachrymis prosequebatur. Interrogante autem eam uicina cur ita inconsolabiliter fleret « Non discessum eius inquit, sed pallium, quod ei reliqui, fleo. » Fabula indicat non amatores, sed eorum bona a meretricibus amari.

Abstemius 16 §

[P724]

De mvsca, qvæ qvadrigis insidens pvlverem se excitasse dicebat §

QVadrigæ in stadio currebant, quibus musca insidebat. Maximo autem puluere tum equinorum pedum pulsu, tum rotarum uolutatione exorto dicebat Musca. « Quam magnam uim pulueris excitaui. » Hæc fabula ad eos spectat, qui quum ignaui sint, alienam tamen gloriam suis magnificis uerbis in se transferre conantur.

Abstemius 17 §

[PØ]

De angvilla conqverente, qvod magis qvam serpens infestaretvr §

ANguilla interrogabat serpentem quare quom similes essent atque cognati, homines tamen se potius quam illum insequerentur. Cui serpens « Quia rarus inquit me lædit impune. » Fabula indicat minus lædi solere qui sese ulciscuntur.

Abstemius 18 §

[PØ]

De asino, simia et talpa §

COnquerenti Asino, quod cornibus careret, Simiæ uero, quod cauda deesset, « Tacete inquit Talpa quum me oculis captam esse uideatis. » Hæc fabula ad eos pertinet, qui non sunt sua sorte contenti. Qui, si aliorum infortunia consyderarent, æquiori animo tolerarent sua.

Abstemius 19 §

[PØ]

De navtis sanctorvm avxilivm implorantibvs §

NAuta quidam in mari subita et atra tempestate depræhensus, cæteris eius sociis diuersorum diuorum auxilium implorantibus « Nescitis inquit, quid petatis. Ante enim quam sancti isti ad deum pro nostra liberatione se conferant, hac imminenti procella obruemur. Ad deum igitur confugiendum censeo, qui absque alterius adminiculo a tantis malis nos poterit liberare. » Inuocato igitur dei omnipotentis auxilio, ilico procella cessauit. Fabula indicat, ubi potentioris auxilium haberi potest ad imbecilliores non confugiendum.

Abstemius 20 §

[P725]

De piscibvs e sartagine in prvnas desilientibvs §

PIsces adhuc uiui in sartagine feruenti oleo coquebantur. Quorum unus « Fugiamus hinc fratres inquit ne pereamus. » Tunc omnes pariter e sartagine exilientes in ardentes prunas deciderunt. Maiori igitur dolore affecti damnabant consilium, quod ceperant dicentes. « Quanto atrociori nunc morte perimus ? » Hæc nos admonet fabula, ut ita præsentia uitemus pericula, ne incidamus in grauiora.

Abstemius 21 §

[PØ]

De qvadrvpedibvs societatem adversvs aves cvm piscibvs inevntibvs §

QVadrupedes quum bellum sibi ab auibus esset indictum, cum piscibus fœdus inierunt, ut eorum auxilio se ab auium furore tuerentur. Quum autem optata expectarent auxilia, pisces negant per terram ad eos accedere posse. Hæc nos admonet fabula, ne eos nobis socios faciamus, qui quum opus sit, nobis auxilio esse non possint.

Abstemius 22 §

[PØ]

De legato avaro tvbicines decipiente §

QVidam auarus pro patria legatus in aliam urbem profectus erat, cui tubicines presto affuerunt, ut illius aures tubarum clangore, loculos autem suos pecunia implerent. Quibus ille renunciari iubet, non esse nunc locum cantibus, se in summo luctu et mœrore constitutum, matrem enim suam obiisse. Tubicines autem spe frustrati et mœsti abeunt. Amicus quidam legati audiens luctum ad eum uisendum consolandumque accedit interrogatque quamdiu mater eius obiisset. « Quadraginta iam anni sunt » inquit. Tunc amicus intellecta legati stropha in risum effusus est. Hæc fabula ad auaros facit, qui omni arte student conseruare pecuniam.

Abstemius 23 §

[PØ]

De viro, qvi ad cardinalem nvper creatvm gratvlandi gratia accessit §

VIr quidam facetus admodum et urbanus audiens amicum suum ad cardinalatus dignitatem assumptum, ad eum gratulandi gratia accessit. Qui honore tumidus amicum ueterem agnoscere dissimulans quisnam esset interrogabat. Cui ille ut erat ad iocos promptus. « Miseresco inquit tibi cæterisque, qui ad huiusmodi honores perueniunt. Quam primum enim dignitates huiusmodi estis assecuti, uisum auditumque, et cæteros sensus ita amittitis, ut pristinos amicos amplius non cognoscatis. » Hæc fabula eos notat, qui in altum sublati ueteres despiciunt amicitias.

Abstemius 24 §

[PØ]

De ivvene senis cvrvitatem irridente §

IVuenis quidam conspicatus senem in arcus tensi similitudinem curuum, interrogauit an sibi arcum uellet uendere. Cui ille. « Ecquid inquit est tibi opus emere ? Si enim ad meam perueneris ætatem, absque pecunia arcum tibi natura concedet. » Hæc fabula indicat minime irridenda uitia senilis ætatis, quam nemo uiuendo effugere potest.

Abstemius 25 §

[PØ]

De sene pvellam in vxorem accipiente §

VIr quidam imprudens exacto septuagesimo uitæ anno puellam duxerat in uxorem, quom ad id tempus in cælibatu permansisset. Cui quom debitum soluere non posset, dicere solebat. « Quam male uitam meam disposui. Iuueni enim mihi uxor deerat ; nunc autem senex desum uxori. » Hæc fabula innuit omnia suo tempore peragenda.

Abstemius 26 §

[PØ]

De aqvila et pica §

PIca Aquilam rogabat, ut se inter suos familiares et domesticos acciperet, quom id mereretur cum corporis pulchritudine, tum ad mandata peragenda linguæ uolubilitate. Cui Aquila « Hoc facerem respondit, ni uererer, ne quæ intra regiam fiunt tua loquacitate cuncta efferres. » Hæc fabula monet linguaces et garrulos domi non habendos.

Abstemius 27 §

[PØ]

De tvrdo amicitiam cvm irvndine inevnte §

GLoriabatur turdus se amicitiam contraxisse cum irundine. Cui mater « Stultus es fili inquit, si credis cum ea posse conuiuere, quum uterque uestrum diuersa soleat appetere loca. Tu enim frigidis, illa tepidis delectatur locis. » Hac monemur fabula, ne eos nobis faciamus amicos, quorum uita a nostra dissentit.

Abstemius 28 §

[PØ]

De rvstico et mvre §

RVsticus quidam erat admodum pauper, sed adeo facetus ut ne calamitatis quidem tempore natiui leporis obliuisceretur. Is quum uillam suam casu igne iniecto ita ardentem uideret, ut aliquo modo ignem extinguere posse diffideret, mœstus spectabat incendium. Interim cernit murem quendam, qui uilla egressus periculum quam ocyssime fugiebat. Oblitus damnorum Rusticus cucurrit, et murem corripiens illum in medium iecit incendium dicens. « Ingratum animal tempore felicitatis mecum habitasti ; nunc quia fortuna mutata est, uillam meam deseruisti. » Fabula indicat eos non esse ueros amicos, qui arridente fortuna a latere tuo non discedunt, turbata autem præcipiti abeunt cursu.

Abstemius 29 §

[PØ]

De heremita virgine ægrotante §

INsitum est a natura omni animantium generi, ut rei uenereæ libidine incitentur. A qua, si qui homines qui coruo albo rariores sunt, se abstinere uolunt, sæpe in graues morbos incidere solent. Quidam igitur heremita ab ipsa præsentia ita titillationes carnis euicerat, ut usque ad quintum et uigesimum ætatis annum uirgo permaneret. Quum autem in ea ætate grauissime ægrotare cœpisset, medici nullum aliud salutis eius remedium se inuenire dicebant, nisi ut cum aliqua muliere coiret. Diu heremita recusauit mori se potius uelle dicens, quam uirginitatem rem tam præclaram et Deo maxime gratam, amittere. Assueti enim uirtutibus ægre illas a se discedere patiuntur. Victus tandem precibus et cupiditate uitæ, qua nihil homini sanæ mentis dulcius est, adductæ sibi mulieris infusus gremio placidum petiuit per membra soporem. Experrectus autem uehementer angebatur, et tantam uim lachrymarum effundebat, ut omnes, qui aderant, illius misererentur. Quisque igitur eum solari et, ut bono animo esset hortari, quoniam deus clæmentissimus pater ei ignosceret, quia non uoluptatis, sed recuperandæ sanitatis causa opus tale patrasset. « At ego inquit istud non fleo sed quod tantam dulcedinem citius expertus non sum. » Hæc indicat fabula (humanam naturam adeo peccatorum illecebris delectari, ut uitiorum uoluptatem facile uirtutum amaritudini anteponant.)

Abstemius 30 §

[PØ]

De divite qvodam et servo §

VIr erat diues seruum habens tardi ingenii, quem regem stultorum solebat nuncupare. Ille his uerbis sæpius irritatus statuit hero par referre. Semel enim in herum conuersus. « Vtinam inquit rex stultorum essem. In toto enim terrarum orbe nullum meo latius esset imperium, et tu quoque meo subesses imperio. » Fabula indicat omnia plena esse stultorum.

Abstemius 31 §

[PØ]

De vidva virvm petente §

VIdua quædam diues a uicina petebat, ut maritum sibi reperiret. Quem non coitus gratia, qui ingratus admodum sibi erat, sed ne bona sua dilapidarentur, exoptare se dicebat. Mulier sagax et uiduæ uersutias intelligens se inquisituram pollicetur. Paucis post diebus uiduam conueniens « Reperi inquit tibi uirum ex animi tui sententia. Est enim uir prudens, et ad res gerendas natus et genitalibus caret, quæ tibi cordi non sunt. » Cui uidua « Abi hinc inquit in malam rem cum isto marito tuo tam illepido. Etsi enim coitus appetens non sum uolo tamen habeat, quod nos reconciliet, si quando cœperimus esse discordes. » Hæc fabula indicat nullum matrimonium felixIV si clauus defuerit qui uirum et mulierem arctissime constringit.

Abstemius 32 §

[PØ]

De canibvs vrbanis villaticvm inseqventibvs §

CAnes complures urbani quendam uillaticum præcipiti insequebantur cursu quandiu ille fugit, nec repugnare ausus est. At ubi ad insequentes conuersus substitit, et dentes ipse quoque ostendere cœpit, omnes pariter substiterunt, nec aliquis urbanorum illi propinquare audebat. Tunc imperator exercitus, qui forte ibi aderat, ad suos conuersus milites. « Commilitones inquit hoc spectaculum nos admonet, ne fugiamus, quom præsentiora fugientibus quam repugnantibus uideamus imminere pericula. »

Abstemius 33 §

[PØ]

De anv dæmonem accvsante §

Volunt homines ut plurimum, quom sua culpa aliquid sibi acciderit aduersi in fortunam uel in dæmonem culpam conferre ut se crimine exuant, adeo omnes sibi indulgent. Hoc dæmon ægre ferens, quum uideret anum quandam soleatam arborem ascendentem, ex qua illam ruituram, et in se culpam collaturam præuiderat, accitis testibus dixit. « Videte anum illam absque meo consilio arborem ascendentem, unde eam casuram esse prospicio. Estote mihi testes, me ei non suasisse ut soleata illuc ascenderet. » Mox anus cecidit et, quum interrogaretur, cur soleata arborem ascendisset, « Dæmon inquit me impulit. » Tunc dæmon adductis testibus probauit id ab anu absque suo factum esse consilio. Fabula indicat homines minime uenia dignos, qui quom libere peccent, fortunam uel dæmonem accusant.

Abstemius 34 §

[PØ]

De testvdine et ranis §

TEstudo conspicata ranas, quæ in eodem stagno pascebantur, adeo leues agilesque, ut facile quolibet prosilirent et longissime saltarent, naturam accusabat quod se tardum animal et maximo impeditum onere procreasset, ut neque facile se mouere posset et magna assidue mole premeretur. At ubi uidit ranas anguium escam fieri, et cuiuscunque uel leuissimo ictui obnoxias, aliquantulum recreata dicebat. « Quanto melius est onus, quo ad omnes ictus munita sum ferre, quam tot mortis subire discrimina ? » Hæc fabula indicat, ne ægre feramus dona naturæ, quæ maiori nobis commodo sæpe sunt, quam nos intelligere ualeamus.

Abstemius 35 §

[PØ]

De gliribvs qvercvm ervere volentibvs §

GLires quercum arborem gladiferam dentibus eruere destinauerant quo paratiorem haberent cibum ne uictus gratia totiens ascendere et descendere cogerentur. Sed quidam ex eis, qui ætate et usu rerum, ac prudentia cæteros longe anteibat, eos absterruit dicens. « Si nutricem nostram nunc interficiemus quis futuris annis nobis ac posteris nostris alimenta præbebit ? » Fabula hæc monet uirum prudentem debere non modo præsentia intueri uerum etiam futura longe prospicere.

Abstemius 36 §

[PØ]

De cane et hero §

Cane[m] quidam habens, quo magis ab illo diligeretur, semper eum suis pascebat manibus, ligatumque soluebat. Ligari autem et uerberari iubebat a seruo ut beneficia a se maleficia autem a seruo in illum uiderentur esse collata. Ægre autem ferens canis se assidue ligari uerberarique aufugit, et quum increparetur a domino ut ingratus, et tantorum beneficiorum immemor, qui se fugisset, a quo semper dilectus pastusque fuisset, ligatus autem uerberatusque numquam respondit. « Quod seruus tuo iussu facit, a te factum puto. » Hæc fabula indicat eos malefactores habendos, qui maleficiorum causa fuere.

Abstemius 37 §

[PØ]

De avibvs scarabæos timentibvs §

MAgnus timor aues incesserat ne Scarabæi arcu pilari eas occiderent, a quibus magnam pilarum uim in sterquinilio summo labore fabricatam audierunt. Tunc passer « Nolite inquit expauescere. Quo modo enim pilas in nos per æra uolantes iacere poterunt, quum eas per terram magno molimine uix trahant ? » Hæc fabula nos admonet, ne hostium opes extimescamus, quibus deesse uidemus ingenium.

Abstemius 38 §

[PØ]

De vrso et apibvs §

VRsus ictus ab ape tanta ira percitus est, ut aluearia, in quibus apes melificauerant, tota unguibus discerperet. Tunc apes uniuersæ, quom domos suas dirui, cibaria auferri, filios necari uiderent, facto impetu aculeis ursum inuadentes, pene necauere. Qui ex earum manibus uix elapsus secum dicebat. « Quanto melius erat apis unius aculeum tolerare, quam tot in me hostes mea iracundia concitare. » Hæc fabula innuit longe melius interdum esse iniuriam unius sustinere, quam dum unum punire uolumus, multos nobis inimicos comparare.

Abstemius 39 §

[PØ]

De avcvpe et fringvilla §

AVceps tetenderat uolucribus rætia, largamque illis in area effuderat escam. Pascentes tamen aues non capiebat, quia sibi uidebantur paucæ. Quibus pastis ac auolantibus, aliæ pastum adueniunt, quas quoque propter paucitatem capere neglexit. Hoc per totum diem ordine seruato, ac aliis aduenientibus, aliis abeuntibus, illo semper maiorem prædam expectante, tandem ad uesperascere cœpit. Tunc auceps amissa spe multas capiendi, quum iam tempus esset quiescendi, attrahens rætia unam tantum fringuillam, quæ infelix in area remanserat, cœpit [sic]. Hæc fabula indicat, qui omnia comprehendere uolunt, sæpe pauca uix capere posse.

Abstemius 40 §

[PØ]

De milite et eqvo §

MIles equum habens optimum, emit alium nequaquam illi bonitate parem, quem multo diligentius quam priorem nutricabat. Quod hic admirans dicebat priori. « Cur me dominus quam te impensius curat ? quum tibi neque pulchritudine, neque robore, neque uelocitate comparandus sim ? » Cui ille, « Est hæc inquit hominum natura ut semper in nouos hospites benigniores sint. » Hæc fabula indicat hominum amentiam, qui noua etiam si deteriora sint, solent ueteribus anteponere.

Abstemius 41 §

[PØ]

De sve et cane §

SVs irridebat canem odorisequum qui domino murmure et cauda adularetur a quo ad artem aucupatoriam multis uerberibus auriumque uellicationibus fuerat instructus. Cui canis. « Nescis inquit insane nescis, quae ex uerberibus illis sim consecutusV. Per ea enim suauissimis perdicum coturnicumque carnibus uescor. » Hæc fabula nos monet, ne iniquo feramus animo præceptorum uerbera, quæ multorum bonorum causa esse consueuere.

Abstemius 42 §

[PØ]

De trabe bovm pigritiam increpante §

TRabs, quæ curru uehebatur, boues ut lentos increpabat dicens. « Currite pigri, onus enim leue portatis ». Cui boues « Irrides nos responderunt ignara quæ te pœna maneat. Onus hoc nos cito deponemus, tuum autem tu quoad rumparis, sustinere cogeris. » Indoluit trabs, nec amplius boues conuiciis lacessere ausa est. Hæc fabula quemlibet monet, ne aliorum insultet calamitatibus, quum ipse possit maioribus subiacere.

Abstemius 43 §

[PØ]

De cardvele et pvero §

CArduelis auis interrogata a puero, a quo in deliciis habita et suauibus et largis cibis nutrita fuerat, cur cauea egressa regredi nollet. « Vt meo inquit arbitratu, non me tuo pascere possim. » Hæc fabula indicat uitæ libertatem cunctis deliciis anteponendam.

Abstemius 44 §

[PØ]

De scvrra et episcopo §

SCurra quidam Kalendis Ianuari ad episcopum quendam diuitem quidem, sed auarum accedens numisma aureum strenæ nomine petiit. Antistes insanire hominem dixit qui crederet tantam pecuniam sibi in strenam dari. Tunc Scurra numum argenteum efflagitare cœpit. Sed quum ille hunc quoque nimium sibi uideri diceret, æreum quadrantem ut saltem sibi traderet, orabat. Sed quum ne hunc quoque posset ab episcopo extorquere. « Reuerende inquit pater saltem benedictione tua me pro strena imperti. » Tunc episcopus « Flecte inquit genua, fili, ut te benedicam. » « At ego inquit scurra benedictionem istam tuam tam uilem nolo. Si enim numum æreum ualeret, eam mihi nunquam profecto concederes. » Hæc fabula contra eos episcopos et sacerdotes conficta est, qui diuitias et opes pluris faciunt, quam cuncta ecclesiæ sacra atque myste[ria].

Abstemius 45 §

[PØ]

De vpvpa indigne honorata §

INuitatæ fere omnes aues ad Aquilæ nuptias indigne ferebant Vpupam cæteris præferri, quia corona insignis esset, et uersicoloribus pennis ornata, quum semper inter stercora et sordes solita esset uolutari. Hec fabula stultitiam eorum arguit, qui in hominibus honorandis potius uestium nitorem præstantiamque formæ quam uirtutes moresque soleant attendere.

Abstemius 46 §

[PØ]

De sacerdote et piris §

SAcerdos quidam gulosus extra patriam ad nuptias proficiscens ad quas fuerat inuitatus, reperit in itinere pyrorum aceruum, quorum ne unum quidem attigit, quamuis magna affectus fame. Quin potius ea ludibrio habens lotio conspersit. Indignabatur enim huiusmodi cibos sibi in itinere offerri qui ad lautas accedebat epulas. Sed quum in itinere torrentem quendam ita imbribus auctum offendisset, ut sine uitæ periculo eum transire non posset domum redire constituit. Reuertens autem ieiunus tanta est oppressus fame ut nisi pyra illa, quæ urina consperserat, comesset, quum aliud non inueniret, extingueretur. Hæc fabula monet nihil esse contemnendum, quum nihil sit tam uile et abiectum, quod aliquando usui esse non possit.

Abstemius 47 §

[P357]

De mvlo et eqvo §

MVlus conspiciens equum aureo freno ephippiisque insignem et purpureis opertum faleris rumpebatur inuidia, illum beatum reputans qui continue optimis uesceretur cibis, et decoro amiciretur ornatu, se autem præ illo infelicem qui clitellis male dolatis oppressus cotidie maxima onera ferre cogeretur. At ubi uidit equum e pugna redeuntem multis affectum uulneribus præ illius calamitate se felicem appellabat, longe melius esse dicens cotidiano labore durum uictum quæritare, et turpiter uestiri, quam post optimos et delicatos cibos, et tantos ornatus, mortis adire discrimina. Hæc fabula monet regibus et principibus minime inuidendum quia diuitiis et opibus abundant, quum eorum uitam longe pluribus periculis quam pauperum uideamus esse subiectam.

Abstemius 48 §

[PØ]

De porco et eqvo §

POrcus conspiciens equum bellatorem, qui cataphractus ad pugnam prodibat, « Stulte inquit quo properas ? In pugna enim fortasse morieris. » Cui equus. « At tibi inter lutum sordesque impinguato, quamuis nihil dignum laude gesseris cultellus adimet uitam, mortem uero meam comitabitur gloria. » Hæc fabula innuit honestius esse rebus præclare gestis occumbere, quam uitam turpiter actam protrahere.

Abstemius 49 §

[PØ]

De coriario emente pellem vrsi a venatore nondvm capti §

COriarius ad uenatorem accedens emit ab eo pellem Vrsi, pecuniamque pro ea persoluit. Ille sibi in præsentia pellem ursi non esse, cæterum postridie uenatum profecturum, ursoque interfecto pellem illius ei se daturum pollicetur. Coriarius animi gratia cum uenatore in siluam profectus altissimam arborem ascendit ut inde Vrsi Venatorisque certamen prospiceret. Venator intrepidus ad antrum, ubi Vrsus latebat, profectus, immissis canibus, illum exire compulit. Qui euitato uenatoris ictu eum prostrauit humi. Tunc Venator sciens hanc feram in cadauera non sæuire, anhelitu retento se mortuum simulabat. Vrsus naribus admotis olfaciens, quum illum nec naso, nec ore spirantem deprehenderet, abscessit. Coriarius quum feram abisse prospiceret, ac nihil amplius esse periculi ex arbore se deducens, et ad uenatorem, qui nondum surgere audebat, accedens, illum ut surgeret monebat. Interrogauit deinde, quid ad aurem ei Vrsus locutus esset. Cui uenator « Monuit me inquit ne deinceps ursi pellem uendere uelim, nisi eum prius ceperim. » Hæc fabula indicat incerta pro certis non habenda.

Abstemius 50 §

[PØ]

De heremita et milite §

HEremita quidam uir sanctissimæ uitæ militem hortabatur, ut relicta sæculi militia, quam absque dei offensa, et animæ discrimine pauci exercent, tandem se corporis traderet quieti, et animæ consuleret saluti. Cui miles « Faciam inquit quod mones pater. Eo enim uentum est, ut hoc tempore milites neque stipendia exigere ualeant, licet exigua sint neque prædari possint. » Fabula significat multos uitiis renunciare, quia illa amplius exercere non possunt.

Abstemius 51 §

[PØ]

De viro et vxore bigamis §

VIr quidam defuncta uxore, quam ualde dilexerat, duxit alteram et ipsam uiduam, quæ assidue ei prioris mariti uirtutes, fortiaque facinora obiiciebat. Cui ut par referret, ipse quoque defunctæ uxoris mores probatissimos pudicitiamque insignem referebat. Quadam autem die uiro irata pauperi elemosynam petenti partem caponis, quem in cœnam utriusque coxerat, dedit dicens. « Do tibi hoc pro anima prioris uiri. » Quod audiens maritus accersito pauperi reliquum caponis dedit dicens. « Et ego quoque do tibi hoc pro anima uxoris meæ defunctæ. » Sic illi, dum alter alteri nocere cupiunt, quid cœnarent non habuerunt. Hæc fabula monet non esse contra eos pugnandum, qui se possunt optime uindicare.

Abstemius 52 §

[PØ]

De leone et mvre §

LEo laqueo captus in silua, quum se ita irretitum uideret ut nullis uiribus se inde posse explicare confideret murem rogauit, ut abroso laqueo eum liberaret, promittens tanti beneficii se non immemorem futurum. Quod cum mus prompte fecisset leonem rogauit ut filiam eius sibi traderet in uxorem. Nec abnuit leo ut benefactori suo rem gratam faceret. Noua autem nupta ad uirum ueniens, quum eum non uideret casu illum pede pressit itaque contriuit. Hæc indicat fabula (matrimonia et cætera consortia improbanda, quæ ab imparibus contrahuntur.)

Abstemius 53 §

[PØ]

De vlmo et silere §

VLmus in ripa fluminis nata Siler sibi proximum irridebat, ut debile et inualidum, quod ad omnem uel leuissimum undarum impetum flecteretur, suam autem firmitatem et robur magnificis extollebat uerbis, quod multos annos assiduos amnis impetus inconcussa pertulerat. Semel autem maxima undarum uiolentia Vlmus perfracta trahebatur ab aquis. Cui Siler ridens inquit. « Cur me deseris uicina ? Vbi est nunc fortitudo tua ? » Fabula significat sapientiores esse, qui potentioribus secedunt, quam qui resistere uolentes turpiter superantur.

Abstemius 54 §

[PØ]

De cera dvritiem appetente §

CEra ingemiscebat se mollem et cuicunque leuissimo ictu penetrabilem procreatam. Videns autem lateres ex luto multo se molliori factos in tantam duritiam ignis calore peruenisse, ut multa perdurarent sæcula, se iecit in ignem ut eandem duritiem consequeretur. Sed statim igne liquefacta consumpta est. Hac admonemur fabula, ne appetamus, quod est nobis a natura denegatum.

Abstemius 55 §

[PØ]

De agricola militiam et mercatvram affectante §

AGricola quidam ægre ferebat se assidue terram uoluere nec perpetuis laboribus ad magnas diuitias peruenire, quum nonnullos uideret milites, qui raris præliis ita rem auxerant, ut bene induti incederent et lautis epulis nutriti beatam agerent uitam. Venditis igitur ouibus, capris ac bobus equos emit et arma et in militiam profectus est, ubi quum ab imperatore suo male pugnatum esset, non solum quæ habebat perdidit, sed etiam pluribus uulneribus affectus est. Quare damnata militia mercaturam exercere statuit, ubi maius lucrum, et minorem laborem esse existimabat. Prædiis igitur uenditis, quum nauem mercibus impleuisset, nauigare cœperat. Sed quum in alto esset, tempestate subito cohorta, nauis submersa est, et ipse cum cæteris, qui in ea erant ad unum omnes periere. Hæc fabula monet quemlibet debere sua arte esse contentum, quum ubique sit parata miseria.

Abstemius 56 §

[PØ]

De asino et scvrra §

ASinus indigne ferens Scurram quendam honorari, et pulchris uestibus amiciri, quia magnos uentris ædebat [sic] sonos ad magistratus accessit, petens ne se minus quam Scurram honorare uellent. Et quum magistratus admirantes eum interrogarent, cur se ita honore dignum duceret, inquit « Quia maiores quam Scurra crepitus uentris emitto, eosque absque fetore. » Hæc fabula eos arguit, qui in rebus leuissimis suas pecunias profundunt.

Abstemius 57 §

[PØ]

De amne svvm fontem conviciis lacessente §

AMnis quidam suum conuiciis fontem lacessebat, ut inertem, quod immobilis staret, nec ullos haberet pisces, se autem plurimum commendabat, quod optimos crearet pisces, et per ualles blando murmure serperet. Indignatus fons in amnem uelut ingratum undas repressit. Tunc amnis et piscibus et dulci sono priuatus euanuit. Hæc fabula eos notat, qui bona, quæ agunt sibi arrogant, non deo attribuunt a quo largo fonte nostra bona procedunt.

Abstemius 58 §

[PØ]

De viro maligno et dæmone §

VIr malignus quom plurima perpetrasset scelera, et sæpius captus, et carcere conclusus arctissima et peruigili custodia teneretur, dæmonis auxilium implorabat, qui sæpe numero illi affuit, et e multis eum periculis liberauit. Tandem iterum deprehenso, et solitum auxilium imploranti dæmon magnum calceorum pertusorum fascem super humeros habens apparuit dicens. « Amice amplius tibi auxilio esse non possum. Tot enim loca pro te liberando hactenus peragraui, ut hos omnes calceos con[t]riuerim. Nulla mihi superest pecunia, qua alios ualeam comparare. Quare pereundum est tibi. » Hæc admonet fabula ne existimemus nostra semper impunita fore peccata.

Abstemius 59 §

[PØ]

De avibvs plvres reges eligere volentibvs §

AVes consultabant de pluribus regibus eligendis, quom Aquilla tantos uolucrum greges sola regere non posset, fecissentque uoto satis, nisi cornicis monitu a tali consilio destitissent. Quæ quum causam rogaretur, cur non plures reges duceret eligendos, « Quia difficilius inquit plures quam unus saccus impletur. » Hæc fabula docet longe melius esse ab uno quam a multis principibus gubernari.

Abstemius 60 §

[PØ]

De mvliere, qvæ pro viro se mori velle dicebat §

MAtrona quædam admodum pudica, et uiri amantissima ægre ferebat maritum aduersa ualitudine detineri. Lamentabatur, ingemiscebat, et ut suum in uirum amorem testaretur, rogabat mortem, ut si maritum sibi esset ereptura, se potius quam illum, uellet occidere. Inter hæc uerba mortem cernit horribili aspectu uenientem cuius timore perterrita, et iam sui uoti pœnitens « Non sum ego inquit quam petis. Iacet ibi in lecto, quem occisura uenisti. » Hæc fabula indicat neminem esse adeo amantem amici, qui non malit sibi bene esse quam alteri.

Abstemius 61 §

[PØ]

De adolescente in fvnere matris canente §

VIr quidam defunctam uxorem quæ ad sepulchrum efferebatur lachrymis et fletibus prosequebatur. Filius uero eius canebat. Qui quum a patre increparetur, ut amens, et insanus, qui in matris funere cantaret, quum una secum mœstus esse, et flere deberet, inquit « Pater mi si sacerdotes ut canerent conduxisti, cur mihi irasceris gratis concinenti ? » Cui pater. « Non tuum inquit et sacerdotum est idem officium. » Fabula indicat non omnia omnibus esse decora.

Abstemius 62 §

[PØ]

De viro gelotypo [sic], qvi vxorem dederat cvstodiendam §

VIr gelotypus [sic] uxorem, quam parum pudice uiuere compererat, cuidam amico, cui plurimum fidebat, dederat custodiendam, ingentem pollicitus pecuniam, si eam ita diligenter obseruaret, ut nullo modo coniugalem uiolaret copulam. At ille, ubi aliquot dies expertus, custodiam hanc nimis difficilem, et ingenium suum uersutia mulieris uinci comperisset, ad maritum accedens dixit se amplius nolle hanc tam duram gerere prouinciam, quandoquidem ne Argus quidem, qui totus oculeus fuit, mulierem inuitam posset custodire. Addidit præterea si necesse sit, malle se anno integro saccum plenum pulicibus cotidie in pratum deferre, solutoque sacco eos inter herbas pascere uespereque facto ad unum omnes domum reducere, quam una die impudicam mulierem seruare. Hæc fabula indicat nullos custodes esse ita diligentes, qui impudicas mulieres ualeant custodire.

Abstemius 63 §

[PØ]

De viro clysteria recvsante §

VIr quidam natione germanus diues admodum ægrotabat ad quem curandum plures accesserant medici (ad mel enim cateruatim conuolant muscæ) qui inter cætera dicebat opus esse clysteribus, si uellet conualescere, quod quum uir huiusmodi insuetus medicinæ audiret, furore percitus medicos domo eiici iubet, dicens eos esse insanos, qui, quum caput sibi doleret, podici uellent mederi. Hæc fabula innuit omnia etiam salutaria insuetis et inexpertis aspera et obfutura uideri.

Abstemius 64 §

[PØ]

De asino ægrotante et lvpis visitantibvs §

ASinus ægrotabat famaque exierat eum cito moriturum. Ad eum igitur uisendum quum lupi canesque uenissent, peterentque a filio, quomodo pater eius se haberet. Ille per hostii [sic] rimulam respondit. « Melius quam uelletis. » Hæc indicat fabula, quod multi fingunt moleste ferre mortem aliorum, quos tamen cupiunt celeriter interire.

Abstemius 65 §

[PØ]

Qvod nvci asino et mvlieri prosvnt verbera §

(MVlier quædam interrogabat nucem secus uiam natam quæ a prætereunte populo saxis impetebatur, quare esset ita amens, ut quo pluribus maioribusque uerberibus c[a]ederetur, eo plures præstantioresque fructus procrearet. Cui iuglans « Esne inquit prouerbii immemor ita dicentis,

  Nux asinus mulier simili sunt lege ligati.
  Hæc tria nil recte faciunt, si uerbera cessent. »

Hæc fabula innuit sæpe homines propriis iaculis se solere confodere.

Abstemius 66 §

[PØ]

De asino laborvm finem non inveniente §

ASinus hiberno tempore plurimum angebatur, quod nimio afficeretur frigore, et durum palearum haberet uictum. Quare uernam temperiem et teneras herbas optabat. Sed quum uer aduenisset, cogereturque a domino, qui figulus erat, argillam in aream, et ligna ad fornacem indeque lateres, imbrices, tegulas ad diuersa loca deferre, pertesus ueris, in quo tot labores tolerabat, æstatem omnibus uotis expetebat, ut dominus messe impeditus eum quiescere pateretur. Sed tunc quoque quum messes in aream, et inde triticum domum ferre compelleretur, nec quieti locus sibi esset, autumnum saltem laborum finem fore sperabat. Sed ubi ne tunc quoque malorum terminum adesse cernebat, quum cotidie uinum poma ligna portanda essent, rursus hyemis niues et glaciem efflagitabat, ut tunc saltem aliqua sibi requies a tantis laboribus concederetur. Hæc fabula indicat nulla esse præsentis uitæ tempora, quæ non perpetuis sint subiecta laboribus.

Abstemius 67 §

[PØ]

De mvre, qvi cvm fele amicitiam contrahere volebat §

MVres complures in cauo parietis commorantes contemplabantur Felem, quæ in tabulato capite demisso, et tristi uultu recumbebat. Tunc unus ex eis « Hoc animal inquit benignum admodum et mite uidetur. Vultu enim ipso sanctimoniam quandam præfert. Volo ipsum alloqui, et cum eo indissolubilem nectere amicitiam. » Quæ quum dixisset et propius accessisset, a Fele captus et dilaceratus est. Tunc cæteri hæc uidentes secum dicebant. « Non est profecto, non est uultui temere credendum. » Hæc fabula innuit non ex uultu sed ex operibus homines iudicandos, cum sub ouilla pelle sæpe atroces lupi delitescant.

Abstemius 68 §

[PØ]

De asino, qvi hero ingrato serviverat §

ASinus, qui uiro cuidam ingrato multos annos inoffenso pede seruiuerat, semel, ut fit dum sarcina pressus esset graui et salebrosa incederet uia sub onere ceciderat. Tunc dominus implacabilis multis eum uerberibus surgere compellebat, pigrum animal et ignauum nuncupans. At ille miser inter uerbera hæc secum dicebat. « Infelix ego quam ingratum sortitus sum herum. Nam quamuis ei multo tempore sine offensa seruiuerim, tamen non uult hoc unum delictum tot meis pristinis beneficiis compensare. » Hæc fabula in eos conficta est, qui beneficiorum sibi collatorum immemores, etiam minimam benefactoris sui in se offensam atroci pœna prosecuuntur.

Abstemius 69 §

[PØ]

De lvpo svadente istrici [sic], vt tela deponeret §

LVpus esuriens in istricem [sic] intenderat animum, quem tamen quia sagittis undique munitus erat, inuadere non audebat. Excogitata autem eum perdendi astutia, illi suadere cœpit, ne pacis tempore tantum tellorum [sic] onus tergore portaret, quandoquidem ne alii quidem sagittarii, nisi quum prælii tempus instaret, portarent. Cui Istrix [sic] « Aduersus lupum inquit semper præliandi tempus esse credendum est. » Hæc fabula innuit uirum sapientem oportere aduersus inimicorum et hostium fraudes semper esse munitum.

Abstemius 70 §

[PØ]

De mvre liberante milvvm §

MVs conspicatus Miluum laqueo aucupis implicitum, misertus est auis quamuis sibi inimicæ, abrosisque dente uinculis euolandi uiam ei fecit. Miluus tanti immemor beneficii ubi se solutum uidit, murem nil tale suspicantem corripiens unguibus et rostro lacerauit. Fabula indicat malignos uiros huiusmodi gratias suis benefactoribus solere rependere.

Abstemius 71 §

[PØ]

De cochlea petente ab iove, vt svam domvm secvm ferre posset §

QVum Iuppiter ab exordio mundi singulis animalibus munera, quæ petiissent, elargiretur, Cochlea ab eo petiit, ut domum suam posset circumferre. Interrogata a Ioue, quare tale ab eo munus exposceret, quod illi graue et molestum futurum erat. « Malo inquit tam graue onus perpetuo ferre quam quum mihi libuerit malum uicinum non posse mutare. » Fabula indicat malorum uicinitatem omni incommodo fugiendam.

Abstemius 72 §

[PØ]

De erinacio viperam hospitem eiiciente §

ERinacius hyemem aduentare præsentiens blande uiperam rogauit, ut in propria illius cauerna aduersus uim frigoris locum sibi concederet, quod quum illa fecisset, Erinacius huc illuc se prouoluens spinarum acumine Viperam pungebat, et uehementi dolore torquebat. Illa male secum actum uidens, quando Erinacium suscepit hospitio blandis eum uerbis, ut exiret, orabat, quandoquidem locus ambobus esset angustus. Cui Erinacius, « Exeat inquit, qui hic manere non potest. » Quare Vipera sentiens sibi locum ibi non esse, illi cessit hospitio. Fabula indicat eos in consortia non admittendos, qui nos possunt eiicere.

Abstemius 73 §

[PØ]

De lepore sese vvlpi præferente ob pedvm velocitatem §

LEpus sese dignum reputabat, qui uulpi præferretur quoniam longe illam pedum pernicitate superabat. Tunc Vulpes. « At ego inquit ingenium sum sortita præstantius, quo sæpius quam tu pernicitate tua canes eludo. » Hæc indicat fabula (corporis uelocitatem et uires ab ingenio longe superari.)

Abstemius 74 §

[PØ]

De sene ob impotentia[m] libidinem carnis relinqvente §

VIr quidam sanctitate præditus singulari senem quendam admonebat, ut tandem uitium libidinis dimitteret, cui uehementer insudarat. Cui senex « Obtemperabo inquit pater sancte sanctissimis optimisque admonitionibus tuis. Nam usum Veneris admodum mihi obesse sentio, et uirga amplius non arrigitur. » Fabula indicat multos non amore uirtutis et Dei, sed timore pœnæ et impotentia consuetis uitiis solere desistere.

Abstemius 75 §

[PØ]

De agricola et pœta §

AGricola quidam ad pœtam accedens, cuius agros colebat, quum eum inter libros solum offendisset, interrogauit eum quo pacto ita solus uiuere posset. Cui ille « Solus inquit tantum esse cœpi, postquam te huc contulisti. » Hæc indicat fabula (eruditos uiros, qui doctissimorum uirorum turba continue stipantur, tunc solos esse, quom inter illitteratos homines fuerint.)

Abstemius 76 §

[PØ]

De lvpo ovis pelle indvto, qvi gregem devorabat §

LVpus ouis pelle indutus ouium se immiscuit gregi cotidieque aliquam ex eis occidebat. Quod cum pastor animaduertisset, illum in altissima arbore suspendit. Interrogantibus autem cæteris pastoribus, cur ouem suspendisset, aiebat. « Pellis quidem ut uidetis est ouis, opera autem erant lupi. » Hæc indicat fabula (homines non ex [h]abitu, sed ex operibus iudicandos, quoniam multi sub uestimentis ouium lupina faciunt opera.)

Abstemius 77 §

[PØ]

De patre filivm ad virtvtes frvstra hortante §

PAter quidam filium uitiis deditum multis hortabatur uerbis ut derelicta uitiorum uia uirtutibus inuigilaret, quæ ei laudem et decus erant parituræ. Cui filius « Frustra inquit pater me ad hæc facienda hortaris. Multos enim prædicatores (ut aiunt) audiui, qui longe te melius ad uirtutum hortabantur uiam. Nunquam tamen eorum admonitionibus obsecutus sum. » Fabula indicat uiros malignæ naturæ nullius hortatu a uitiis uelle desistere.

Abstemius 78 §

[PØ]

De cane oves domini svi occidente, a qvo svspensvs est §

PAstor quidam Cani oues suas dederat custodiendas, optimis illum pascens cibis. At ille sæpe aliquam ouem occidebat. Quod quum pastor animaduertisset canem capiens eum uolebat occidere. Cui Canis. « Quid me inquit perdere cupis qui sum unus ex domesticis tuis ? Interfice potius Lupum qui continue tuo insidiatur ouili. » « Immo inquit pastor te quam Lupum morte dignum magis puto. Ille enim palam se meum hostem profitetur. Tu uero sub amicitiæ specie cotidie meum imminuis gregem. » Hæc innuit fabula longe magis puniendos, qui sub amicitiæ specie nos lædunt, quam qui aperte se nostros inimicos profitentur.

Abstemius 79 §

[PØ]

De ariete cvm tavro pvgnante §

ARies quidam inter lanigeros greges erat, tanta cornuum et capitis firmitate, ut cæteros arietes statim facileque superaret. Quare quum nullum amplius arietem inueniret, qui occursanti sibi auderet obsistere, crebris elatus uictoriis Taurum ausus est ad certamen prouocare. Sed primo congressu quum in taurinam frontem arietasset, tam atroci ictu repercussus est, ut fere moriens hæc diceret. « Stultus ego quid egi ? Cur tam potentem aduersarium ausus sum lacessere, cui me imparem creauit natura ? » Fabula indicat cum potentioribus se non esse decertandum.

Abstemius 80 §

[PØ]

De vidva et asino viridi §

VIdua quædam cælibatum exosa nubere cupiebat, sed non audebat, uerita uulgi irrisiones, qui maledictis eas solet incessere, quæ ad secundas transeunt nuptias. Sed commater eius quam contemnendæ essent populi uoces hac arte monstrauit. Iussit enim asinum album, quem uidua habebat, uiridi colore depingi, et per omnes urbis uicos circunduci. Quod dum fieret, tanta admiratio ab initio omnes inuaserat, ut non solum pueri, uerum etiam senes hac re insolita moti Asinum animi gratia comitarentur. Deinde quum huiusmodi animal cotidie per urbem duceretur desierunt admirari. « Itidem inquit ad uiduam commater, eueniet tibi. Si enim uirum acceperis per aliquot dies eris fabula uulgi. Deinde hic sermo conticescet. » Hæc fabula indicat nullam rem esse tanta dignam admiratione, quæ diuturnitate temporis non desinat esse miraculum.

Abstemius 81 §

[P1]

De aqvila filios cvnicvli rapiente §

AQuila in altissima arbore nidulata catulos Cuniculi, qui non longe inde pascebantur, in escam pullorum suorum rapuerat. Quam Cuniculus blandis orabat uerbis, ut suos sibi filios restituere dignaretur. At illa eum, ut pusillum, et terrestre animal, et ad sibi nocendum impotens arbitrata eos in conspectu matris unguibus dilacerare, et pullis suis epulandos apponere non dubitauit. Tunc Cuniculus filiorum morte commotus hanc iniuriam minime impunitam abire permisit. Arborem enim, quæ nidum sustinebat, radicitus effodit quæ leui impulsu uentorum procidens pullo[s] Aquilæ adhuc implumes et inuolucres in humum deiecit, qui a feris depasti magnum doloris solatium Cuniculo præbuerunt. Hæc indicat fabula (neminem potentia sua fretum imbecilliores debere despicere quum aliquando infirmiores potentiorum iniurias ulciscantur.)

Abstemius 82 §

[PØ]

De lvpo pisce flvvii maris regnvm affectante §

LVpus piscis erat in amne quodam, qui pulchritudine, magnitudine, ac robore cæteros eiusdem fluminis pisces excedebat. Vnde cuncti eum admirabantur, et tanquam regem præcipuo prosequebantur honore. Qua re in superbiam elatus maiorem principatum cœpit appetere. Relicto igitur amne, in quo multos annos regnauerat ingressus est mare, ut eius regnum sibi uendicaret. Sed offendens delphinum miræ magnitudinis, qui in illo regnabat, ita ab illo insectatus est, ut aufugiens uix amnis ostium ingrederetur. Vnde amplius non est ausus exire. Hæc fabula nos admonet, ut rebus nostris contenti ea non appetamus, quæ nostris uiribus sunt longe maiora.

Abstemius 83 §

[PØ]

De ove pastori conviciante §

OVis conuiciabatur pastori quod non contentus lacte, quod in usum suum filiorumque ab ea mulgebat, insuper illam uellere denudaret. Tunc pastor iratus filium eius trahebat ad mortem. « Ecquid inquit Ouis peius mihi facere potes ? » « Vt te inquit pastor occidam et lupis canibusque proiiciam deuorandam. » Siluit ouis maiora adhuc mala formidans. Hæc fabula indicat non debere homines in deum excandescere, si diuitias, si filios ipsis permittat auferri, quum etiam maiora et uiuentibus et mortuis possit inferre supplicia.

Abstemius 84 §

[PØ]

De avriga et rota cvrrvs stridente §

AVriga interrogabat currum, quare rota, quæ erat deterior strideret, quum cæteræ idem non facerent. Cui currus. « Ægroti inquit semper morosi et queruli esse consueuerunt. » Hæc indicat fabula (mala solere homines ad querimoniam semper impellere.)

Abstemius 85 §

[PØ]

De viro amicos experiri volente §

VIr quidam diues admodum et liberalis magnam habebat amicorum copiam, quos ad cœnam sæpissime inuitabat, ad quam libentissime accedebant. Volens autem experiri, an in laboribus et periculis sibi fideles essent, omnes pariter conuocauit dicens obortos sibi inimicos, ad quos perdendos ire statuerat ; quare correptis armis secum irent, ut illatas sibi ulciscerentur iniurias. Tunc omnes præter duos sese excusare cœperunt. Cæteris igitur repudiatis illos tantum duos in amicorum numero habuit, quos deinde singulari amore prosecutus est. Hæc indicat fabula (aduersam fortunam amicitiæ experimentum esse quam optimum.)

Abstemius 86 §

[PØ]

De vvlpe carnem leporis cani lavdante §

VVlpes quom fugaretur a cane, et iam iam esset capienda, nec ullam aliam euadendi uiam inuenire se posse cognosceret. « Quid me inquit o canis perdere cupis, cuius caro tibi usui esse non potest ? Cape potius leporem illum (non procul enim lepus aberat), cuius carnem suauissimam mortales esse commemorant. » Canis igitur motus consilio Vulpis omissa Vulpe leporem insecutus est, quem tamen ob incredibilem eius uelocitatem capere non potuit. Paucis post diebus Lepus conueniens Vulpem uehementer eam accusabat (uerba enim eius audiuerat) quod se Cani demonstrasset. Cui Vulpes. « Quid me accusas Lepus, quæ te tantopere laudaui ? Quid diceres, si te uituperassem ? » Hæc indicat fabula (multos mortales sub laudationis specie aliis perniciem machinari.)

Abstemius 87 §

[PØ]

De lepore calliditatem, et vvlpe celeritatem a Iove petentibvs §

LEpus et Vulpes a Ioue petebant, hæc ut ca[l]liditati suæ pedum celeritatem, ille ut uelocitati suæ calliditatem adiungeret, quibus Iuppiter ita respondit. « Ab origine mundi e sinu nostro liberalissimo singulis animantibus sua munera sumus elargiti. Vni autem omnia dedisse aliorum fuisset iniuria. » Hæc innuit fabula deum singulis sua munera ita esse æquali lance largitum, ut quisque esse debeat sua sorte contentus.

Abstemius 88 §

[PØ]

De eqvo incvlto sed veloci et cæteris evm irridentibvs §

EQui complures ad circenses ludos fuerant adducti pulcherrimis phaleris ornati, præter unum quem cæteri ut incultum, et ad huiusmodi certamen ineptum irridebant, nec unquam uictorem futurum opinabantur. Sed ubi currendi tempus aduenit, et dato tuba signo cuncti e carceribus exiliere, tum demum innotuit, quanto hic paulo ante irrisus cæteros uelocitate superaret. Omnibus enim aliis post se longo interuallo relictis palmam assecutus est. Fabula indicat non ex habitu, sed ex uirtute homines iudicandos.

Abstemius 89 §

[PØ]

De rvstico per vocem hædi ad ivrisconsvltvm admisso §

RVsticus quidam graui lite implicitus ad quendam iurisconsultum accesserat, ut eo patrono sese explicaret. At ille aliis negociis impeditus renunciari iubet, se non posse nunc illi uacare ; quare abiret alias rediturus. Rusticus, qui huic ut ueteri fidoque amico plurimum fidebat, pluries rediens nunquam admissus est. Tandem hædum adhuc lactantem et pinguem secum deferens ante ædes iurisperiti stabat et hædum uellicans illum balare cogebat. Ianitor, qui ex præcepto heri dona portantes statim admittere solebat, audita hædi uoce, Ianuam illico aperiens hominem introire iubet. Tunc Rusticus ad hædum conuersus « Gratias inquit tibi ago hædule mi, qui tam faciles mihi has effecisti fores. » Fabula indicat nullas tam duras difficilesque fores esse, quas munera non aperiant.

Abstemius 90 §

[PØ]

De adolescente ex coitv infirmo et lvpo §

ADolescens quidam uxorem duxerat, et ipsam quoque adolescentulam formosam admodum et libidinosam, cuius effrenæ libidini dum satisfacere cupit, ita lumbos exhausit, ut paucis diebus macilentus fieret, et mortuo magis quam uiuo similis uideretur. Non ingredi, non stare, non aliquod opus facere poterat. Vt senex quidam apricatione gaudebat. Dum ergo in aprico stans loco calore solis sese calfaceret, accidit, ut Venatores, qui lupum fuerant insectati, illac iter haberent, quos quum adolescens interrogaret, cur lupum non ceperant, « Ob incredibilem inquiunt illius uelocitatem illum assequi non potuimus. » Tunc ait adolescens. « Vxorem profecto hic lupus habere non debet. Si enim uxori iunctus esset, nunquam tanta pedum pernicitate polleret. » Hæc indicat fabula (neminem esse adeo robustum et fortem, quem nimius ueneris usus non infirmum et debilem reddat.)

Abstemius 91 §

[PØ]

De sene ivvenem poma sibi svrripientem saxis deiiciente §

SEnex quidam iuuenem sibi poma surripientem blandis orabat uerbis, ut ex arbore descendere, nec res suas uellet auferre. Sed quum in cassum uerba funderet, iuuene eius ætatem ac uerba contemnente, « Non in uerbis tantum inquit uerum etiam in herbis audio esse uirtutem. » Herbas igitur uellere, et in illum iacere cœpit. Quod iuuenis conspicatus in uehementem risum effusus est, et senem delirare arbitrabatur, qui crederet eum ex arbore herbis posse depellere. Tunc senex omnia experiri cupiens. « Quando inquit uerborum et herbarum uires aduersus raptorem mearum rerum nullæ sunt, lapidibus agam, in quibus quoque dicunt esse uirtutem », lapidesque, quibus gremium impleuerat, in Iuuenem iaciens, illum descendere et abire cœgit. Hæc fabula indicat omnia prius sapienti tentanda, quam ad armorum confugiatur auxilium.

Abstemius 92 §

[PØ]

De lvscinia cantvm accipitri pro vita pollicente §

LVscinia ab Accipitre famelico comprehensa, quom se ab eo deuorandam intelligeret, blande eum rogabat, ut se dimitteret pollicita pro tanto beneficio ingentem mercedem sese relaturam. Quum autem accipiter eam interrogaret quid gratiæ sibi referre posset. « Aures inquit tuas mellifluis cantibus demulcebo. » « At ego inquit Accipiter malo mihi uentrem demulceas. Sine tuis enim cantibus uiuere, sine cibo uero non possum. » Hæc fabula innuit utilia iocundis anteponenda.

Abstemius 93 §

[PØ]

De leone porcvm sibi socivm eligente §

LEo quom socios asciscere sibi uellet, multaque animalia sese illi adiungere optarent, idque precibus et uotis exposcerent cæteris spretisVI cum porco solum societatem uoluit inire, rogatus autem causam respondit. « Quia hoc animal adeo fidum est, ut amicos et socios suos in nullo quantumuis magno discrimine unquam relinquat. » Hæc fabula docet eorum amicitiam appetendam, qui aduersitatis tempore a præstando auxilio non referunt pedem.

Abstemius 94 §

[PØ]

De cvlice cibvm et hospitivm ab ape petente §

CVlex hiberno tempore quum et fame et frigore se periturum coniiceret, ad Apium accessit aluearia, ab eis cibum et hospitium petens. Quæ si ab eis fuisset consecutus, promittebat filios earum se artem musicam edocturum. Tunc quædam Apis « At ego inquit artem meam malo liberi mei discant, quæ eos a famis et frigoris periculo eximere poterit. » Fabula nos admonet, ut liberos nostros iis artibus erudiamus, quæ eos ab inopia ualeant uendicare.

Abstemius 95 §

[PØ]

De asino tvbicine et lepore tabellario §

LEo rex quadrupedum aduersus uolucres pugnaturus suorum acies instruebat. Interrogatus autem ab Vrso quid ei Asini inertia aut leporis timiditas ad uictoriam conferre possent, quos ibi inter cæteros milites adesse cernebat, respondit. « Asinus tubæ suæ clangore milites ad pugnam concitabit. Lepus uero ob pedum celeritatem tabellarii fungetur officio. » Fabula significat neminem adeo contemptibilem qui aliqua re nobis prodesse non possit.

Abstemius 96 §

[PØ]

De accipitribvs inter se inimicis, qvos colvmbæ pacaverant §

ACcipitres inuicem inimici cotidie decertabant, suisque odiis occupati alias aues minime infestabant. Columbæ illorum uicem dolentes eos missis legatis composuere. Sed illi ubi inter se amici effecti sunt, cæteras aues imbecilliores, et maxime columbas uexare et occidere non desinebant. Tunc secum columbæ « Quam utilior accipitrum discordia quam concordia nobis erat ? » Hæc monet fabula malorum inter se ciuium odia alenda potius quam extinguenda, ut dum inter se digladiantur, uiros bonos quiete uiuere permittant.

Abstemius 97 §

[PØ]

De mvliere ignem secvm in mariti domvm ferente §

VIr quidam prudens uxorem ducebat. Interrogatus autem ab amicis quid sibi uellet facula illa, quam noua nupta accensam e paterna domo effert, rursusque mariti domum ingressura accendit, et intro fert. « Significat inquit me hodie ignem e soceri mei ædibus ablatum in domum meam inferre. » Fabula significat sæpenumero mulieres ignem quendam esse, qui mariti bona comburit.

Abstemius 98 §

[PØ]

De prætore repetvndarvm damnato §

PRætor, qui prouinciam, cui præfuerat, expilauerat repetundarum damnatus fuerat. Quumque ægre ablata restitueret dicebat quidam e prouincialibus « Hic noster prætor mulieres imitatur, quæ fœtus concipientes mira uoluptate afficiuntur, quum autem eos emittunt incredibili dolore torquentur. » Fabula significat, aliena non esse surripienda, ne illa deponere coacti mœrore conficiamur.

Abstemius 99 §

[PØ]

De sene mortem differre volente §

SEnex quidam mortem, quæ eum e uita ereptura aduenerat, rogabat ut paululum differret, dum testamentum conderet et cætera ad tantum iter necessaria præpararet. Cui mors « Cur non inquit hactenus præparasti, toties a me admonitus ? » Et quom ille eam nunquam a se uisam amplius diceret, « Quum inquit non equales tuos modo, quorum nulli fere iam restant, uerum etiam iuuenes, pueros, infantes quotidie rapiebam, non te admonebam mortalitatis tuæ ? Cum oculos hebescere, auditum minui, cæterosque sensus in dies deficere, corpus ingrauescere sentiebas, nonne tibi me propinquam esse dicebam ; et te admonitum negas ? Quare ulterius differendum non est. » Hæc fabula indicat ita uiuendum, quasi mortem semper adesse cernamus.

Abstemius 100 §

[PØ]

De avaro saccvlvm nvmorvm alloquente §

VIr quidam auarus, qui ingentem aureorum aceruum male partum relicturus moriebatur, interrogabat sacculum Numorum, quem morienti sibi iusserat afferri, quibus uoluptatem esset allaturus, cui sacculus « Hæredibus inquit tuis qui numos a te tanto sudore quæsitos in scortis et conuiuiis profundent, et dæmonibus, qui animam tuam æternis suppliciis mancipabunt. » Hæc indicat fabula (stultum esse in iis laborare, quæ aliis gaudium, nobis autem sint allatura tormentum.)

[Postliminaires] §

Petri Pavli Phantini de Tradotio in hecathomythion consvmatissimi viri Lavrentii Abstemii Maceratensis tetrasticon. §

Quod nemus Hesperidum Panchaia Bactra Sabæi
Helysium quod habet, quod Tagus, Astur, Arabs,
Cuncta tuo Abstemii nascuntur sponte uirecto
Cuius habent siliquæ seria, non apinas.

Ioannis Antracini Maceratensis in Hecathomythion clarissimi Viri Lavrentii Abstemii Maceratensis tetrasticon. §

Doctiloquos aliis scriptis superare Latinos
Quære : sumus lepidis Græcia docta pares
Te Xanthi seruus technis celebrauit amænis :
Non minus Abstemii nos decorauit opus.

Lavrentii Vallensis in.XXX. fabvlarvm Esopi e greco in latinvm sermonem ad clarissimvm virvm Renaldvm Fonaledæ præfatioVII. §

Impressvm Venetiis per Magistrvm Ioannem de Cereto De Tridino. Anno domini M.CCCCXCV. die vero iii Avgvsti.

[Hecatomythivm secvndvm] §

Grvnii Corococtae porcelli testamentvm. Lavrentii Abstemii Maceratensis Hecatomythivm secvndvm. Eivsdem libellvs de verbis commvnibvs.

[Épître d’Abstemius à D. Angelus] §

Laurentius Abstemius Magnifico ac strenuo uiro.D. Angelo Griphoni equiti aurato Sal. P. D.

Cogitanti mihi uir magnifice cui potissimum dono darem hunc apologorum libellum, quem ut alium a me superioribus annis editum, et illustri principi Octauiano dedicatum hecatomythium de numero Fabularum nuncupaui, tu non hoc modo, uerum etiam maiori dignus munere occurristi, non quia utroque parente clarissimo ortus sis (multi enim generosis orti parentibus et a maiorum uirtutibus degenerantes dedecori suis fuere), nec quia amplas diuitias et opes possides, (multi enim locupletissimi indocti incultique sunt, quos Diogenes ille Sinopæus oues aureo indutas uellere nuncupabat), sed quia ut multorum et Benentis nostri præcipue sermone accepi ita omni uirtutum genere fulges, ita litteras et litteratos amas, ut maiorum tuorum gloriam non modo æques, uerum etiam superes. Diuitiis uero non incumbis, ut draco ille peruigil, qui aurea mala seruabat, sed eas ad liberalitatem confers, et hoc famis tempore, ne homines inedia pereant, multorum succurris inopiæ. Cæteras uirtutes tuas laudo et admiror, hoc autem pietatis opus quibus laudibus efferre debeam, non inuenio. Sed tu non hoc facis, ut humanam gloriam consequaris. Non enim hic mercedem recepturus es. Non in eorum numero reponendus es, de quibus Vergilius,

Aut qui diuitiis soli incubuere repertis
Nec partem posuere suis, quæ maxima turba est.

Merito igitur te potissimum elegi, cui hanc meam inscriberem lucubratiunculam mei in te amoris et obseruantiæ testem. Tu uero pro tua humanitate hoc exiguum Abstemii tui munus læto animo et serena fronte suscipe, non rem, sed dantis animum, uoluntatemque considerans. Vale ex urbe Fanestri pridie kalendas Maii. MDV.

[M. Grunii Corococtæ porcelli testamentum]VIII §

MARCVS GRVNNIVS Corococta porcellus testamentum fecit. Quoniam manu mea scribere non potui, scribendum dictaui. Magirus cocus dixit « Veni huc euersor domi, soli uertiator, fugitiue porcelle, et hodie tibi dirimo uitam. » Corococta porcellus dixit. « Si qua feci, si qua peccaui, si qua uasella pedibus meis confregi, rogo domine coce uitam peto, et concede roganti. » Magirus cocus dixit. « Transi puer, affer mihi de coquina cultrum, ut hunc porcellum faciam cruentum. » Porcellus comprehenditur a famulis, ductus sub die XVI kalendas lucerninas, ubi abundant cymæ, Clybanato et Piperato consulibus. Et ut uidit se moriturum esse, horæ spatium petiit, et cocum rogauit, ut testamentum facere posset. Clamauit ad se duos parentes ut de cibariis suis aliquid dimitteret eis. Qui ait « Patri meo Verrino Lardino delego dari glandis modios.XXX. et matri me[a]e Scrofæ delego dari lalluginis modios.XL. et sorori meæ Quirinæ, in cuius uotum interesse non potui, delego dari hordei modios.XXX. Et de uisceribus meis dabo sutoribus setas, rixoribus capitinas, surdis auriculas, causidicis et uerbosis linguam, bubulariis intestina, esiciariis femora, mulieribus lumbulos, pueris uesicam, puellis caudam, cynædis musculos, cursoribus et uenatoribus talos, latronibus ungulas. Et nec nominando coco legato dimitto popinam, et pistillum quem mecum atuleram de Tebeste usque ad Terrestre liget sibi collum de reste. Et uolo mihi fieri monumentum ex litteris aureis scriptum, M. Grunnius Corococta porcellus uixit annos DCCCCXCVIIII et VI. Menses quod si semis uixisset, mille annos implesset. Optimi amatores mei uel consules uitæ, rogo uos ut cum corpore meo bene faciatis, bene condiatis de bonis condimentis nuclei piperis et mellis, ut nomen meum in sempiternum nominetur. Mei domini et consobrini mei, qui in meo testamento interfuistis, iubete signari. » Lardio signauit, Ofellicus signauit, Cincinatus signauit, Lucanicus signauit, Tergillus signauit, Celsanus signauit, Nuptialicus signauit.

Explicit testamentvm porcelli svb die XVI. kl lvcernarias Clybanato et Piperato consvlibvs.

Hieronymvs in proœmio XII libri [Commen]tariorvm svorvm in Esaiam

Testamentvm Grvnnii Corococtæ porcelli decantant in scolis pverorvm agmina cachinnantivm.

Abstemius 101 §

[PØ]

De divite petente a fortvna ne plvres sibi daret divitias §

VIr quidam admodum diuitiarum et opum suarum pertesus mendico homini centum aureos obtulerat, si ad fortunam suam accedens, quæ in remotis orbis partibus morabatur, eam nomine suo regaret, ne plures diuitias sibi concederet. Pauper longi itineris labore deterritus primo abnuit. Sed quom deinde consilii pœnitens se iturum polliceretur, diues non plus quam nonaginta dare uelle se dixit. Pauper hanc paruam tanti laboris mercedem ratus renuit primo sed quom paulo post nonaginta peteret, diues uix ut octoginta daret, poterat adduci. Sed quom mendicus hunc quoque numerum recusaret, postea uellet, semper diues ex numero oblato decem detrahebat, donec ad denarium numerum peruenisset. Mendicus tandem qui centum recusarat aureos, inopia urgente aureis decem acceptis ad fortunam se contulit multis eam rogans precibus, ne in diuitem plures uellet conferre diuitias, quæ illi molestæ et graues admodum erant, sed in se potius uellet esse benigna, qui a teneris annis in perpetua uixerat inopia. Tunc fortuna « Constitui inquit diuiti illi, qui te misit etiam nolenti duplicare, immo triplicare diuitias. Te autem in summa mendicitate perpetuo uiuere faciam. Decem autem quos accepisti aureos, nunquam habuisses, nisi tunc arctissimus me oppressisset somnus. » Fabula indicat fortunam infelici homini semper aduersam, fortunato autem etiam nolenti semper esse propitiam.

Abstemius 102 §

[PØ]

De vidva qvæ operarivm svvm sibi conivgio copvlavit §

VIdua quædam conquerebatur cum operario, quem ad fodiendum agrum conduxerat, quod omni auxilio destituta non posset et uiri et mulieris pariter officium sustinere. Tunc operarius eam hortari cœpit, ut uirum acciperet, qui bonam magnamque partem oneris ei demeret, pollicitusque est se eam sibi matrimonio copulaturum, si eum tali officio idoneum iudicaret. Tum mulier non ulterius cunctandum rata quum hunc ad opus maritale admodum aptum arbitraretur, « Fac inquit, quicquid uis deinde (erat enim hora prandii) comedemus. » Operarius et huiusmodi confabulatione, et uiduæ forma ad uenerem incitatus, Siluano auspice matrimonium consumauit proque agro uiduam fodere cœpit. Fabula indicat quam facile humanæ mentes uenerea uoluptate capiantur.

Abstemius 103 §

[PØ]

De viro deflente vxorem, qvi tamen ostendit statim aliam svperdvcere velle §

VIr quidam pauper defunctæ uxoris mortem multis lachrymis et querellis prosequebatur se miserum et infelicem uocitans, qui tam probæ mulieris esset consortio destitutus, utque suum in uxorem testaretur amorem, dicebat in morem turturis compare priuati, in perpetuo cælibatu uelle permanere. Inter lamentandum autem cernens quod mulieres quæ ad curandum funus conuenerant, ueste nimium sumptuosa defunctam induere uolebant. « Quid facitis inquit stultæ ? Quor [sic] tam pretiosam uestem perdere uultis ? Quid alia uxor, quam ducturus sum, feret ? » Tunc omnes, qui aderant, inter luctus et lachrymas uix risum poterant continere. Qui enim paulo ante cælibem uitam agere uelle se dixerat, nunc de alia uxore cœperat cogitare. Fabula indicat difficile esse animi ægritudinem uerborum simulatione cælare [sic].

Abstemius 104 §

[PØ]

De sacerdote qvi qvinqve vestales prægnantes fecerat §

SAcerdos quidam spectatæ admodum uitæ ab episcopo uenerabili uiro monasterium custodiendum curandumque acceperat, in quo quinque mulieres deo dicatæ iuuenes sed non multum pudicæ erant inclusæ. Sed quoniam mentes quoque ferreæ libidine superantur, infelix uir non cogitans, cui faceret iniuriam, illarum forma ac illecebris delinitus intra anni circulum quinque ex illis filios procreauit. Quod quom Antistes audisset, ira et furore succensus accersitum ad se sacerdotem uehementer increpuit perfidum et sacrilegum hominem nuncupans, qui templum spiritus sancti esset ausus uiolare. At ille rubore suffusus quum se aliter defendere nesciret. « Domine inquit quinque talenta tradidisti mihi, ecce alia quinque superlucratus sum. » Quo dicto tam faceto permotus episcopus homini ueniam dedit. Fabula indicat, peccata quum ratione nequeant urbanitate diluenda.

Abstemius 105 §

[PØ]

De episcopo qvi sacerdoti ignoverat nvmos armatos afferenti §

EPiscopus quidam pecuniæ quam salutis animæ cupidior, sacerdotem quendam, qui grauissimum quoddam scelus perpetrarat, condemnare decreuerat. At ille cui præsulis sui erat auaricia nota, lancem aureis plenam, quibus imago regis armati erat impressa, episcopo dono dedit. Tunc Antistes « Constitueram inquit te omnino perdere. Sed quis posset tot armatis obsistere ? Inuitus te cogor absoluere. » Fabula indicat nullum scelus esse tam deforme, quod uir auarus pecuniæ magnitudine non condonet.

Abstemius 106 §

[PØ]

De psittaco admirante cvr maior honor alibi qvam in patria sibi exhiberetvr §

PSittacus ex oriente in occidentem delatus ubi huiusmodi aues nasci non consueuerunt, admirabatur se se in maiori pretio, et honore haberi, quam in natali consueuisset solo. Nam caueam eburneam argenteis contextam uirgis incolebat, suauissimisque alebatur cibis, quod cæteris auibus occidentalibus, qui neque forma, neque in exprimendis humanis uocibus erant inferiores, non contingebat. Tunc turtur in eadem cauea conclusus, « Hoc inquit nulla est admiratione dignum. Nulli enim in patria meritus honor exhiberi solet. »

Abstemius 107 §

[PØ]

De aqvila in pvlchritvdine se cæteris avibvs præferente §

AQuila se in pulchritudine cæteris auibus præferebat, cunctis hoc uerum esse affirmantibus. Pauo autem secum dicebat « Non pennæ te formosam, sed rostrum et ungues efficiunt, quorum timore nulla ex nobis audet tecum de formositate certare. » Fabula indicat a multis res potentiorum non tam ueritate quam timore laudari.

Abstemius 108 §

[P230 ; cf. P490]

De testvdine ab aqvila in altvm svblata §

TEstudo ægre ferens se in locis humidis et conuallibus assidue commorari Aquilam rogauit, quam audierat ita alte uolare, ut maximos terrarum tractus posset longe et late despicere, ut se in altum tolleret, unde ipsa quoque montes et ualles, campos et æquor eodem temporis momento posset intueri. Quod quum Aquila prompte fecisset, eam ex alto demisit, unde cadens humi illisa et confracta est. Fabula monet, ne quis se altius extollere uelit, quam eius conditio, aut natura patiatur.

Abstemius 109 §

[PØ]

De cane adversvs lvpvm asino non opitvlante qvia sibi panem non dederat §

CAnis molossus non modo ad lupos sed etiam ad Vrsos expugnandos ualidus, cum Asino, qui saccum panibus plenum ferebat, longum iter fuerat ingressus. Inter eundum autem oborta fame, Asinus pratum offendens large uentrem uirentibus herbis impleuit. Canis autem Asinum rogabat, ut aliquantulum panis sibi daret, ne periret inedia. At ille non solum panem non dabat, sed canem irridens illi ut secum herbas pasceret, consulebat. Interim lupum aduenientem Asinus conspicatus Canem rogabat, ut sibi esset auxilio. Cui Canis « Tu mihi inquit consuluisti, ut aduersus famem herbas pascerem. Ego quoque tibi consulo, ut aduersus lupum te ferratis calcibus tuearis. » Hæc quom dixisset abiens ingratum comitem, et raptoris sui mox cibum futurum in pugna deseruit. Fabula indicat qui indigentibus expetita non præstat auxilia ab aliis quoque necessitatis tempore solere destitui.

Abstemius 110 §

[PØ]

De pavpere flente rvinam domvs vbi thesavrvm invenit §

VIr quidam pauper nihil habebat præter domum ruinam minantem tibicinibusque suffultam quam ab agro rediens quom ruentem offendisset, nec haberet, unde eam reficeret, uehementer angebatur, magnoque eiulatu et clamore cuncta complebat. Inter lamentandum autem cernit urnulam æneam, quæ multos iam annos in pariete obstrusa latuerat, inter rudera et saxa iacentem, quam cum substulisset [sic], apertamque aureis plenam inuenisset, eiulatu et clamore compressis, uehementi gaudio affectus est. Fabula indicat sæpenumero id nobis utile esse, quod damnosum putabamus.

Abstemius 111 §

[PØ]

De vvlpe orante foramen domvs modo dilatari modo contrahi §

VVlpes ingressura domum Rustici, ubi gallinas audierat, foramen, per quod transeundum erat, dilatari cupiebat. Sed rursus quum raptam gallinam ferens inde fugeret et latratum canis audiret deos precabatur, ut cani foramen esset angustum ne inde posset exire. Fabula indicat mortales pro commodis suis uota mutare.

Abstemius 112 §

[PØ]

De olea tarde et cvcvrbita cito crescentibvs §

OLea admirabatur Cucurbitam iuxta se natam breui tantum creuisse, ut se esset longe altior, quæ annos quam plurimos in eodem fuerat loco. Sed quom aduentante hyeme Cucurbita exaruisset, « Minime inquit Olea cito crescentibus est inuidendum, quibus tam citus est paratus interitus. » Fabula indicat nimium festinata non esse diuturna.

Abstemius 113 §

[PØ]

De pecvnia potivs ad malos qvam ad bonos accedente §

PEcunia interrogata a uirtute cur potius ad malos quam ad bonos accederet, « Quia boni inquit mentiri peierare usuram facere, et alios spoliare te magistra non didicerunt. Hæ enim res ad sese me trahere solent. » Tunc uirtus « Malo inquit discipuli mei in paupertate degant quam sese his uitiis contaminent. Vtrisque enim cito moriendum est. Boni in terrarum orbe gloriam relinquentes sempiternam, ad cælestia regna subuolabunt ; mali autem merita notati infamia relictis opibus suis ad tartara ima descendent. » Fabula monet diuitias turpiter non congregandas, quæ amatoribus suis hic infamiam, post mortem autem sint daturæ tormentum.

Abstemius 114 §

[PØ]

De bvbone dicente aqvilæ filios svos cæterarvm avivm filiis esse formosiores §

AQuila in concilio auium dixerat, cæterarum auium filios, qui magis formosos essent in aulicos eligere. Et quum certatim quæque suos offerret, Bubo « Regina inquit nostra, meos accipe, qui cæteros pulchritudine superant. » « Qua forma inquit Aquila sunt filii tui ? » « Qua ego sum » Bubo respondit. Tunc cunctæ aues sunt uehementi cachinno commotæ. Fabula indicat neminem natum adeo deformem, qui parentibus suis non uideatur esse formosus.

Abstemius 115 §

[PØ]

De vvlpe in pvtevm delapsa qvæ lvpvm rogabat vt inde eam svbdvceret §

VVlpes in puteum delapsa et iam iam submergenda rogabat Lupum in putei margine existentem ut demisso fune illinc eam educeret, cui Lupus « Quomodo inquit istuc decidisti ? » « Non est nunc ait Vulpes istud narrandi tempus. Quum me hinc subduxeris, tibi ordine cuncta narrabo. » Fabula indicat quom periclita[n]tibus celeri auxilio opus est superuacuis uerbis tempus non esse terendum.

Abstemius 116 §

[PØ]

De fele qvæ mvrem et casevm comedit §

VIr quidam magnum ac pulcherrimum in capsa caseum habebat, quem musculus edebat. Ex consilio ergo amici felem illuc clausit, quæ occiso mure totum caseum comedit. Fabula indicat eos non adhibendos custodes qui non minus quam hostes nobis nocere possunt.

Abstemius 117 §

[PØ]

De lavto leonis convivio non omnibvs animalibvs grato §

LEo epulum opipere [sic] apparateque cæteris brutis animalibus exhibebat in quo gallinæ, turdi et huiusmodi auium carnes partim assæ partim elixæ erant. Hoc cani, feli et cæteris animalibus carniuoris gratum admodum erat. Cætera autem quæcumque herbis ordeoque uescuntur huiusmodi conuiuium ut insipidum damnabant. Fabula indicat quam difficile sit uariæ uulgi uoluntati satisfacere.

Abstemius 118 §

[PØ]

De viro de morte patris piscicvlos sciscitante §

VIr quidam doctus ad conuiuium cuiusdam principis accitus et in ultimo loco discumbere iussus quum cæteris conuiuis magni pisces sibi autem minutuli apponerentur, nullum edebat. Sed singulos ori primum deinde auribus admouens tanquam aliquid ab eis scitaturus in patinis integros et illæsos reponebat. Interrogatus a magistro conuiuii cur hoc faceret, « Meus inquit pater ante hoc biennium his in regionibus naufragio periit, nec quid de eius cadauere factum sit, postea scire potui. Scitabar ergo ab his pisciculis, an aliquid de eo scirent. Verum hi eo tempore nondum se natos fuisse respondent. Qua re maiores interrogandi essent. » Princeps audito tam lepido dicto ipsi quoque maiores iussit exhiberi, semperque eum postea inter præcipuos conuiuas habuit. Fabula indicat apud litterarum inopes doctis uiris non tam doctrinam, quam facetias et urbana dicta prodesse.

Abstemius 119 §

[PØ]

De cane plvviam timente, qvia ferventi aqva fverat excoctvs §

CAnis quidam quoties pluebat domo egredi non audebat. Interrogatus ab alio cane cur hoc faceret. « Quia inquit quondam feruenti aqua excoctus sum. » Fabula indicat grauia mala expertis leuissima quæque timori esse.

Abstemius 120 §

[PØ]

De viro qvi vicino conviciante vesicam concvtiebat §

VIr quidam prudens mitis ac tranquilli ingenii habebat uicinum maledicum, iurgiorum amantem, qui eum cottidie conuiciis et maledictis ad iram prouocabat. Vt igitur illius petulantiam et procacitatem retunderet, quoties eum conuiciantem audiebat, nil respondebat, sed uesicam uento plenam, in qua fabas concluserat, concutiebat. Cuius sonitu illum erubescere, et a conuitiis desistere compellebat. Fabula indicat maledictis et stultis uiris minime respondendum, ne eis similes iudicemur.

Abstemius 121 §

[P600]

De asino qvi porco invidebat §

ASinus porco, qui sub eodem erat domino, plurimum inuidebat, quod omnis laboris expers, uariis nutriretur cibis, in diesque pinguior fieret, ipse autem plurimum laboris sustinens duris paleis aleretur. Vnde macilentus effectus uix ingredi posset. Sed ubi uidit contubernalem suum ad lanienam trahi ut occisus hominum esset cibus, aliquantulum recreatus « At at inquit, hinc illa in nutriendo porco hominum diligentia. O, quam melius est Asinum esse quam porcum. » Fabula indicat, iis, quos felices putamus, minime inuidendum, quum illa adumbrata felicitas sæpe multis sit causa miseriis.

Abstemius 122 §

[PØ]

De mvliere ob tvrdos verberata §

VIr quidam iracundus emens merulas dederat uxori coquendas dicens « Coque hos turdos », cui uxor « Merulæ sunt non turdi. » Quom autem maritus contenderet esse turdos, nec uxorem posset inducere, ut turdos esse assentiretur, plurimis eam uerberibus affecit. Exacto autem anno, quom dies certaminis illuxisset, mulier uerberum memor « Hæc est inquit illa dies qua me superiori anno ob illas maledictas merulas tam male tractasti. » « Adhuc inquit uir negare audes illos fuisse turdos ? » Et quom rursus mulier uiro non cederet, iterum uapulauit, sicque quotannis eadem die redeunte uapulabat. Fabula indicat stultum esse aduersus potentiores se ob minimam rem uelle contendere.

Abstemius 123 §

[PØ]

De viro qvi experiri volvit mentem vxoris §

VIr quidam callidus experiri cupiens animum uxoris, quæ sæpenumero dicere solebat, adeo uiri amorem sibi infixum, quod si optio daretur, mariti uitam sua morte redimeret, super nudos utriusque pedes stuppam igne succensam decidere permisit. Tunc Mulier dolore affecta amorisque oblita mariti a suis tantum pedibus ardentem stuppam excussit. Fabula uiros admonet, ne mulieribus fidem adhibeant, quom maritos magis quam se ipsas amare testantur.

Abstemius 124 §

[PØ]

De opilione qvi inter canes lvpvm alverat §

OPilio reperiens catulum lupi domum tulit eumque inter canes ouium custodes, aluit. Qui ubi adoleuit, oues occidere canesque ut una secum comederent edocere [cœpitIX]. Quod Opilio animaduertens Lupum quidem occidit, canes tamen ut ab ouium cæde temperarent, non poterat prohibere. Tunc pastor secum. « Merito plector, ut qui lupum canibus immiscui, qui eos oues occidere docuit. » Fabula indicat bonorum mores malorum consuetudine corrumpi.

Abstemius 125 §

[PØ]

De filio hortvlani pvncto ab vrtica §

FIlius Olitoris punctus ab Vrtica quæ paternis in hortis creuerat, conquestus est patri, quod herba domestica ne heri quidem sui filio pepercisset. Cui pater « Fili inquit huic innatum est omnibus eandem esse. » Fabula indicat Virum natura malignum ne a domesticorum quidem iniuriis abstinere.

Abstemius 126 §

[PØ]

De gallo vvlpinam pellem fvgiente §

GAllus a uulpe captus magna difficultate illius manus euaserat. Hic paulo post uisa Vulpis pelle uehementer territus fugiebat qui cum a cæteris irrideretur auibus, quod inani timore concuteretur. « Si inter Vulpis ungues, ut ego inquit, fuissetis, pedum uestigia, nedum pellem illius timeretis. » Fabula indicat e magnis periculis elapsos quæque minima formidare solere.

Abstemius 127 §

[PØ]

De pastore gregem svvm adversvs Lvpvm hortante §

PAstor, qui magnum caprarum ouiumque gregem habebat, uidens gregem suum cottidie Lupi escam fieri, ac minui, oues et capras congregans longa eas oratione hortatus est ne uellent lupum formidare, quom essent numero plures, et cornibus, quibus Lupus careret insuper armatæ, sed uellent unanimiter, et auxilio mutuo sese ab illius impetu et furore defendere promittens se quoque eis non defuturum. Illæ hac oratione animatæ promittunt, iurantque se nequaquam Lupo cessuras. Quum autem paulopost Lupus aduentare nunciaretur, tanto timore affectæ sunt, ut nullis pastoris uerbis possent a fuga cohiberi. Tunc pastor secum « Impossibile est inquit mutari posse naturam. » Fabula indicat homines natura ignauos ac meticulosos non solum conspectu sed etiam hostium fama terreri, nullaque ducis oratione ad uirtutem accendi.

Abstemius 128 §

[PØ]

De apro asinvm ad certamen provocante §

APer Asinum ad certamen prouocans sperabat se uictorem fore, quod, longiores acutioresque sibi quam aduersario dentes essent. Sed quom Asino propinquasset ferratis pedibus percussus cecidit semimortuus. Paulopost ad se reuersus. « Non istinc me lædi inquit credebam. » Fabula indicat uirum prudentem omnia explorare debere, unde ab aduersario possit offendi.

Abstemius 129 §

[PØ]

De viro qvi vxori se ovvm peperisse dixerat §

VIr quidam experiri uolens, an uxor commissa tegeret. « Vxor inquit magnum portentum, et silentio dignum mihi hac nocte contigit, (cum illa enim cubans hoc dicebat) quod enarrarem, si a te non efferri arbitrarer. Verum non audeo, quia mulieres rimarum plenas, et hac illac perfluentes audio. » Cui uxor « Nondum me pernosti mi uir, qui ex aliarum ingeniis me iudicas. Potius mortem mihi paterer inferri, quam aliquid contra tuam uoluntatem efferrem », idque iureiurando cœpit affirmare. Tunc Maritus quasi uerbis illius fidem haberet, « Peperi inquit hoc ouum (dormitum enim proficiscens ouum secum attulerat). Sed caue si me ames, ne cui hoc dicas. Tute enim nosti quanto dedecori mihi esset, si ex uiro gallina factus dicerer. » Mulieri tarde admodum nox discedere uisa est. Vix ergo aurora rutilante commatrem conueniens narrat maritum duo oua peperisse. Illa uero alteri mulieri compatrem suum tria oua enixum esse. Quid multis moror ? Antequam sol occideret, per totam urbem uulgatum est hunc hominem ad.XL. oua peperisse. Fabula indicat quæ taceri uolumus nulli mulieri esse dicenda.

Abstemius 130 §

[PØ]

De sacerdote qvi tvrdos pvero svo assandos dederat §

SAcerdos gulæ deditus decem turdos pingues ueru infixos puero suo assandos dederat, dicens oportere ab illo omnes ad unum edi, si in cinerem deiceret. Quom paulopost rediisset (fuerat enim ad quædam negocia expedienda profectus) reperit puerum eiulantem. Qui interrogatus cur fleret, respondit, quia non potuisset nisi nouem comesse, quum in cinerem decidissent, rogareque ne alium tunc esse cogeretur quoniam satis superque satis uenter sibi turgidus esset. Sacerdos irritatus quum pueri amentia, tum quia se cœna priuatum conspiciebat, educto extra limen domus puero ostendit ei tres uias dicens « Elige, quam uis, hic pernoctaturus non es. » Fabula indicat amentes seruos domi non habendos.

Abstemius 131 §

[PØ]

De ficedvla tvrdvm in fertiliorem locvm dvcente §

FIcedula per locum quendam desertum iter faciens reperit Turdum labruscæ uuis et siluestrium arborum baccis uictitantem, apud quem hospitata hortata est eum ut relicto tam sterili et deserto loco secum pergeret. Se enim ducturam eum in regionem suauissimis uuis, ficis et omni pomorum amenitate refertam. Quom autem Turdus illius Consiliis obsecutus, in locum a ficedula prædictum peruenisset reperit cibos adhuc suauiores quam illa promiserat. Sed quom uideret nonnullas aues uisco implicitas alias laqueis captas, complures rætibus irretitas et mille insidias ac dolos auibus tensos, uale ficedulæ dicens antiquam in patriam rediit, ubi usque ad decrepitam ætatem absque ullo insidiantium metu uitam tranquille protraxit. Fabula indicat longe melius esse tenui et agresti uictu quiete uiuere, quam lautis et opiparis epulis inter uitæ discrimina.

Abstemius 132 §

[PØ]

De viro avaro moriente §

VIr auarus moriens, quom tunc demum intelligeret nihil secum laturum, uertit se ad amicos et propinquos, quos præsentes cernebat dicens. « Discite a me, qui omne uitæ tempus struendis opibus incubui, ne nimium studeatis congregare diuitias. Ex tot enim terræ iugeribus, et tam pretiosis uestibus, quas tanto sudore paraui, quinque pedum fossam, et linteamen unum quo mortuus tegar possidebo. » Fabula indicat stultum et miserum esse tantam coaceruandis opibus operam impendere, quæ uelimus nolimus breui sunt relinquendæ.

Abstemius 133 §

[P722]

De grammatico docente asinvm §

GRammaticus quidam gloriabatur adeo in arte sua se excellentem esse ut si digna daretur merces, non modo pueros, uerum etiam asinos docere profiteretur. Princeps audiens hominis temeritatem interrogat eum, an si quinquaginta ei daret aureos, intra decennium docere asinum confideret. Respondit uir imprudens non recusare se ab eo interimi, si hoc spatio temporis Asinus ille legere et scribere nesciret. Amici hoc audientes admirabantur, increpabantque hominem, qui non modo rem arduam atque difficilem, uerum etiam impossibilem facere promisisset, timebantque ne exacto hoc tempore a principe occideretur, quibus ille respondebat. « Ante quam hoc tempus elabatur, aut Asinus morietur, aut princeps, aut ego. » Fabula indicat in periculo constitutis moram sæpe auxilio esse solere.

Abstemius 134 §

[PØ]

De lvpo qvi se religioni addixerat §

LVpus in senium deductus, cum non amplius uenari posset, sese religioni addixit sumptoque monachi habitu cibum ostiatim mendicabat. Reprehensus ab alio lupo, « Quid uis inquit faciam ? Dentes deciderunt, currere non ualeo. Quare aliter uiuere posse diffido. » Fabula declarat multos homines relligioni sese addicere, quia aliter uitam degere nequeunt.

Abstemius 135 §

[PØ]

De morione crvcifixvm pro tvribvlo afferente §

SAcerdotes complures in quoddam templum ad solemnia celebranda co[n]uenerant, ubi turibulum non erat. Miserunt ergo morionem quendam ad aliud templum propinquum, ut inde turibulum afferret, qui profectus, quum quid esset turibulum nesciret, crucifixum ligneum quem ibi forte offendit, humeris tollens attulit sacerdotibus, qui ridentes, quum non crucifixum, sed turibulum uelle dicerent. « At ego inquit fatuus nihil ibi hoc magis tribulatum inueni. » Fabula indicat res peragendas fatuis non committendas.

Abstemius 136 §

[P640]

De serpente saxo oppresso §

SErpens ingenti oppressus saxo, rogauit uirum illac iter habentem, ut a se onus amoliretur, pollicitus ingentem se illi Thesaurum, si hoc faceret, daturum. Quod quum uir mitis fecisset, non modo promissa non soluebat, sed hominem morte dignum esse dicebat. Dum ita contenderent, accidit, ut simius illac transiret, qui iudex et arbiter electus, « Non possum inquit inter uos tantas componere lites, nisi uidero prius quo pacto serpens sub saxo stabat. » Quom ergo uir serpenti saxum imposuisset inquit Simius « Ingratum animal sub saxo relinquendum censeo. » Fabula indicat ingratos homines nullo dignos esse beneficio.

Abstemius 137 §

[PØ]

De viro lapidato qvi resvrrexit §

VIr quidam lapidibus occisus a populo, resurrexit qui interrogatus a quodam quid sibi in ea lapidatione molestius fuisset, « Nihil inquit lapide quem quidam iecit, quem mihi amicum esse credebam, quamuis non fuerim illo percussus. » Fabula indicat mala quæ ab amicis inferuntur grauiora uideri, quam quæ nobis inferunt inimici.

Abstemius 138 §

[PØ]

De vvlpe capta et a gallo prodita §

VVlpes Rustici laqueis, cuius plurimas gallinas occiderat, capta rogauit Gallum, a quo solo uisa fuerat, ut aut cultellum quo laqueum scinderet, sibi afferret, aut hero nihil diceret, quoad dentibus laqueum abrupisset. Gallus utrunque pollicitus dominum propere adiens narrat Vulpem casse detineri, quem claua armatum ad se perdendam uenientem Vulpes conspicata. « Infelix inquit et stulta ego quæ credidi Gallum mihi fidum fore cuius tot uxores occideram. » Fabula indicat iis, quos insigniter læsimus nunquam fidendum.

Abstemius 139 §

[PØ]

De vvlpe gallinas metv canis invadere non avdente §

VVlpes cohortem Gallinarum nocte inuadere non audebat metu canis, quem apud eas pernoctare cognouerat. Sed quom eas alio migrasse, ut cum nonnullis aliis gallinis degerent, intellexisset, ubi canis non erat, uoti compotem se fore rata, illuc se conferens ad unam omnes occidit. Fabula indicat melius esse bonum et strenuum uicinum quam ignauos consanguineos habere propinquos.

Abstemius 140 §

[PØ]

De gallinæ pvllo matri non obseqvente vnde a milvo raptvS est §

GAllina pullos complures habens uehementer extimescebat, ne sibi a miluo surriperentur. Vnde sæpe eos sub ala uiso miluo congregans, ab inimica alite tutabatur. Sed quadam die Miluum ad se accedentem conspicata filios conuocauit qui omnes propere ad uocem matris currentes salui facti sunt, uno duntaxat excepto, qui matris uoce contempta, dum granum tritici esse cupit, per æra curuis Vnguibus a sæua aue raptus est. Fabula indicat, qui parentum imperio non obsequuntur, in maximas calamitates incidere.

Abstemius 141 §

[PØ]

De lvpo in fossam lapso et vvlpe irridente §

LVpum in fossam lupariam delapsum Vulpes conspicata irridebat, et circum oras et fossæ marginem lætabunda saltitabat, stolidum animal illum appellans, qui honinum fraudes non animaduertisset. Dum sic ergo lasciua gestiret subsidens terra eam traxit in præceps, quam delabentem Lupus conspicatus « Maximum inquit nunc mortis meæ solatium ad manes feram uidens Vulpem, quæ me irridebat, mecum pereuntem. » Fabula indicat illorum calamitatibus nunquam insultandum, quom in easdem nos quoque incidere possimus.

Abstemius 142 §

[PØ]

De lvpo oves invadere volente sed impedito §

LVpus et leo contracta inter se amicicia uictum quæritabant, quum Lupus audito ouium balatu « Confide inquit amice. Cibus iam aderit. » Secutus ergo ouium uocem quom ad ouile peruenisset, reperit illud optime munitum, et canes prope dormientes. Reuersus igitur ad Leonem « Non placet inquit mihi, quod in præsentia edamus oues. Macilentæ admodum enim sunt. Sinamus eas pinguescere, redituri, quom fuerint pingues effectæ. » Fabula eos arguit, qui impediti ne quid faciant se noluisse argumentantur.

Abstemius 143 §

[PØ]

De vvltvre a canibvs capto ob prædam non dimissam §

VVltures duo cadauer depascentes duo ingentia carnis frusta absciderant quæ unguibus per æra ferre decreuerant quom subito canibus aduentantibus alter eorum dimissa sua parte cadaueris eiulans statim e canum conspectu procul abiit, alter prædæ intentus dum partem suam dimittere cunctatur, a canibus captus est, qui dum se iam iam moriturum uideret « Heu inquit me miserum et infelicem qui paruæ uoluptatis causa tot uitæ uoluptates amittam. » Fabula indicat nimiam acquirendi cupiditatem sæpenumero auaris attulisse perniciem.

Abstemius 144 §

[PØ]

De olitore qvi talpam occidere volebat §

OLitor Talpam capiens eam interimere uolebat. Cui illa « Ne occidas inquit mi here me famulam tuam, tam pulchra pelle contectam, et hortulos tuos gratis fodientem. » « Non me respondit olitor his blandulis delinies uerbis quom me inuito hortulos meos ut dicis fodiens herbas omnes, ut te ipsam pascaris radicitus eruas et me ad inopiam redigas. » Fabula indicat in cunctis rebus uoluntatem hominum esse spectandam.

Abstemius 145 §

[PØ]

De viro divite et viro litterato §

VIr quidam diues sed illitteratus, uirum doctum, sed inopem deridebat quod ipse sua industria multas diuitias congregasset, quom ille qui tanta doctrina pollebat, maxima inopia premeretur. Cui ille « Nil mirum, quom tu opibus coaceruandis, ego uero doctrinæ comparandæ quæ longe diuitiis præstat, incubuerim. » Hinc inter diuitem et literatum orta contentio utrum doctrina an gaza præstantior esset, componi non poterat, quom uterque multos fautores haberet, sed plures diues. Tandem hoc pacto compertum est doctrinam gaza præstantiorem esse. Discordiis ciuilibus ambo solum mutare compulsi, quom nihil secum e suis fortunæ bonis ferre potuissent, in aliam urbem se contulerunt, ubi uir litteratus magna ad docendum mercede conductus in magno pretio et honore habebatur. Qui uero diues fuerat, panem ostiatim petere coactus inopia confessus est, se sua opinione deceptum. Fabula indicat fortunæ bona, quoniam huc et illuc transeunt, ab animi bonis quæ propria et perpetua sunt longe superari.

Abstemius 146 §

[PØ]

De vvlpe capta a cane dvm se mortvam simvlat §

VVlpes simulans se defunctam, ut aues ad se tanquam ad cadauer accedentes interciperet, luto oblita in quodam agro resupina iacebat expectans cornices, coruos, et huiusmodi rapaces uolucres, quas deuoraret, quum superueniens canis eam mordicus captam cœpit dentibus lacerare. Quod illa animaduertens, « Digna inquit patior. Nam dum fraudibus aues capere studeo, ab alio ipsa capta sum. » Fabula indicat qui aliis insidias moliuntur, moleste ferre non debere, quom ipsi quoque ab aliis capiuntur.

Abstemius 147 §

[PØ]

De vrso qvi vxori ocvlvm ervit §

VRsus dum forte cum uxore rixaretur, oculum illi eruit. Sed postea pœnitens tanto dolore affectus est, ut ungues sibi mordicus præcideret. Deinde quom inter loquendum diceret, præ suo in Vrsam amore, se propriis armis exuisse. « Quid inquit uxor istud luscæ mihi nunc prodest ? Antequam oculum mihi erueres istud faciendum fuit. » Fabula indicat post illatas iniurias seram esse pœnitentiam, quom facta infecta fieri non possint.

Abstemius 148 §

[PØ]

De leone irato contra cervvm lætvm morte leænæ §

LEo omnes quadrupedes ad defunctæ uxoris exequias honestandas inuitarat. Cunctis igitur aliis mortem reginæ ineffabili dolore prosequentibus, solus ceruus, cui illa filios eripuerat, expers doloris nullas lachrymas emittebat. Quod leo percipiens accersitum ad se ceruum, ut illum perimeret, interrogat, cur non cum aliis reginæ mortem fleat. Cui ille « Fecissem inquit nisi me hoc facere prohibuisset. Aduenienti enim mihi felix eius anima ad Elisias sedes proficiscens apparuit dicens eius discessum non lugendum quom ad amena uireta Fortunatorum nemorum, sedesque beatas proficisceretur. » Hæc leo audiens lætatus est, ceruoque ueniam dedit. Fabula indicat uiri prudentis officium esse interdum fingere, et sese a potentium furore honesta excusatione tutari.

Abstemius 149 §

[PØ]

De patrefamilias svccensente cani ob gallinas raptas §

PAter familias oblitus haram, in qua Gallinæ pernoctabant, claudere, quom mane surrexisset, reperit omnes a Vulpe occisas et ablatas esse. Indignatus igitur in canem tanquam malum rerum suarum custodem multis illum afficiebat plagis. Cui ille « Si tu inquit cui gallinæ oua et pullos pariebant in occludendo ostio negligens fuisti, quid mirum, si ego alto sopore oppressus Vulpem uenientem non sensi qui nulla ex illis emolumenta percipiebam ? » Fabula indicat haut unquam sperandum diligentem fore familiam, cuius pater familias negligens fuerit.

Abstemius 150 §

[PØ]

De delectore militvm §

DElector quidam missus a duce suo ad milites deligendos, qui rebus bellicis magis idonei uiderentur inter cæteros quendam eligere, uolebat, procera statura, et qui aspectu ipso præ se ferebat strenuum bellatorem. Tum ille « Falleris inquit o delector. Non sum enim is qui uideor. » Fabula indicat ex ipso corporis habitu homines non esse iudicandos.

Abstemius 151 §

[PØ]

De vvlpe gallinam incvbantem occidere volente §

VVlpes rustici cuiusdam domum ingressa, reperit in nido Gallinam ouis incubantem, quæ eam rogabat dicens. « Ne me obsecro in præsentia occidas macilentam. Expecta paululum dum pulli mihi nascantur, quos ut tenellos absque dentium dolore esse poteris. » Tunc Vulpes « Non essem inquit inter Vulpes numeranda, si nunc esuriens spe pullorum, qui nondum nati sunt paratum omitterem cibum. Dentes ualidos gero qui quamlibet durissimam carnem molere consueuerunt. » Hæc dicens gallinam deuorauit. Fabula indicat eum amentem esse qui incerta spe maiorum rerum præsentes omittit.

Abstemius 152 §

[PØ]

De cane qvi societatem cvm asino adversvs lvpvm inivit §

CAnis molossus cognoscens se lupo cum quo magnas exercebat inimicicias imparem, statuit aliquem sibi socium asciscere ut mutuo auxilio lupum superaret. Videns autem Asinum lupo uocaliorem maiorem , clitellisque uelut thorace armatum magnasque pilas podice cum magno tonitru emittentem, ratus est eum strenuum esse bellatorem. Quare contracta societate Lupum ad pugnam prouocauit. Sed ubi ad primum lupi conspectum Asinum fugientem uidit nilque aliud quam inconditos clamores, et magnos uentris crepitus edentem ipse quoque fugiens socium in ipsa pugna deseruit pabulum lupo, uulturibusque futurum. Fabula indicat stultos esse, qui hominum uirtutem ex uerborum, ampullositate et corporis proceritate diiudicant.

Abstemius 153 §

[PØ]

De lvpo gregem aggresso qvom ibi dvo canes essent inter se pvgnantes §

LVpus ex alta specula contemplatus canes geminos gregis ouium custodes inter se pugnantes, et sese mutuis morsibus dilacerantes, spem concepit posse tuto oues inuadere. Magno igitur impetu in oues delatus, quum unam opido pinguem rapuisset, concite fugiebat. Canes id conspicati omissa domestica pugna lupum fugientem assecuti tantis illum affecere uulneribus, ut uix posset euadere. Cum autem mox ab alio lupo interrogaretur cur solus gregem esset adortus, ubi tam ualidi erant propugnatores, « Domestica inquit pugna deceptus sum. » Fabula indicat, quod in[i]micitiæ externorum discordes propinquorum animos reconciliare solent.

Abstemius 154 §

[PØ]

De asino qvi obiens vinvm effvdit §

VIr quidam pauper cui præter uini dolium et asinum nihil erat filiam unicam cuidam spoponderat adulescenti paulum nescio quid pollicitus dotis, quam ex uini et asini pretio (constituerat enim hæc uenundare) contrahere posse arbitrabatur. Sed sequenti, qua sponsalia facta sunt nocte asinus obiit, et inter moriendum fracto calcibus dolio uinum effudit. Fabula indicat nullam in rebus caducis spem habendam.

Abstemius 155 §

[PØ]

De arvndine nidvlvm ab avicvla petente §

ARundo ægre ferebat, quom cæteræ non solum arbores, uerum etiam herbæ interdum nidos auium sustinerent, se eo honore priuari. Rogauit ergo auiculam quandam, ut in ipsa nidificaret. Cui illa « Facerem inquit, nisi instabilitati tuæ diffiderem. Nolo enim filiorum meorum domum in fundamento tam instabili collocare. » Fabula indicat res nostras uiris instabilibus minime committendas.

Abstemius 156 §

[PØ]

De pica cvcvlvm pro accipitre fvgiente §

PIca inter arborum frondes delitescentem cuculum conspicata, accipitrem esse suspicata est. Quare concite fugiebat. Quod nonnullæ aliæ aues, quæ prope aderant, intuitæ, picam irridebant quod pro accipitre Cuculum fugeret quibus illa « Malo inquit a uobis irrideri quam ab amicis fleri. » Fabula indicat melius esse inimicis ridendi, quam amicis flendi præbere materiam.

Abstemius 157 §

[PØ]

De servo qvi asinvm heri e rvpe deiecit §

SEruus cuiusdam agricolæ Asinum domini sui ex alta rupe præcipitem dedit, ne cotidie huc et illuc illum agere cogeretur mentitusque est domino illum sponte sua se deiecisse. Ob hoc dominus seruum compellebat omnia humeris suis ferre, quæ ante Asinus portabat. Quod seruus nequam animaduertens « Male inquit mihi consului, quom innocentem conseruum meum peremi, qui me tanto labore leuabat. Iuste nunc plector. » Fabula indicat insipientes dum mala a se amoliri uolunt, sæpe incidere in grauiora.

Abstemius 158 §

[PØ]

De porco post mortem gratiam domino referente §

POrcus criminatus ab ouibus, quod domino a quo tanta pascebatur diligentia, nullam referret gratiam quom ipsæ lac lanam agnosque illi præberent « Mortuus inquit referam. Non ab re me nutrit. » Fabula indicat quod nemo absque spe præmii laborem subit.

Abstemius 159 §

[PØ]

De mervla milvvm extimescente §

MErula suspiciens Miluum magno ambitu æra circinantem, ingentesque eiulatus edentem, uehementer exterrita est, cui Turdus « Ne trepida soror inquit. Tantos pugnæ apparatus, totque minas in exiguum murem, aut in pullum gallinaceum tandem effundet. Cauendum nobis est ab accipitre, cuius prius ungues quam uocem sentire solemus. » Fabula indicat magis quietos et tacitos homines quam minaces et uerbosos extimescendos.

Abstemius 160 §

[PØ]

De gallis inter se pvgnantibvs §

GAlli duo ut eorum mos est, inter se de ducatu Gallinarum acerrime certabant. Qui superior in pugna fuerat alarum plausu, uocisque cantu se uictorem fuisse significans uenere et ocio emarcuit. Victus autem a conspectu gallinarum profugiens cum cornicibus et pauonibus sese cotidie pugnando exercebat, inferendi uitandique ictus artem ediscebat, qui ubi se satis instructum uidit, rediens aduersarium ad pugnam prouocatum nullo negocio superauit. Fabula indicat nihil æque milites eneruare, quam nimium ueneris usum desuetudinemque pugnandi.

Abstemius 161 §

[PØ]

De viro benefico qvi in latrones inciderat §

VIr beneficus et in cunctos liberalis peregre profectus incidit in latrones, qui circunstantes quum eum interimere uellent, exclamauit unus ex eis. « Ne interficiatis hunc uirum bonum et de me benemeritum. Quippe qui me non solum olim benigne suscepit hospitio, uerum etiam ægrotum fouit medicoque curandum tradidit. » Quibus uerbis moti socii illum illæsum abire permiserunt. Fabula indicat quoad possumus beneficia in cunctos conferenda.

Abstemius 162 §

[PØ]

De cane qvi occidit filivm domini §

VIr quidam diues uenandi studio mirifice deditus complures canes alebat, quorum unus filium domini morsu interfecit. Dominus ira percitus non solum homicidam, uerum etiam omnes alios iussit occidi. Tunc ait unus ex eis. « Vnus peccauit, et cuncti plectimur. » Fabula indicat unius malignitatem sæpe multis obesse.

Abstemius 163 §

[PØ]

De agricola icto ab ape §

AGricola ictus ab ape admirabatur ut ex eodem ore succus tam suauis et stimulus tanti doloris exiret. Respondit Apes. « Quo beneficentior sum, eo maiori odio prosequor mihi inferentes iniuriam. » Fabula indicat, quo magis homines benefici sunt eo minus iniurias tolerare.

Abstemius 164 §

[PØ]

De capra prohibita a cane hortvm intrare §

CApra esuriens hortum quendam, ubi uirentia uiderat olera, intrare cupiebat. Sed canis molossus, quem olitor custodem apposuerat non permittebat, minitans, ei mortem si pedem intro ferre tentaret. Cui capra. « Quid inquit me esse prohibes, quæ tibi nulli sunt usui ? » « Nulla respondit canis ratione hoc facio, sed quia ita mihi insitum est a natura. » Fabula exprimit naturam auarorum, qui multis rebus abundant, quibus neque ipsi fruuntur neque alios frui patiuntur.

Abstemius 165 §

[PØ]

De hydro ranam devorare volente §

HYdrus in quadam palude Ranam persequebatur, quem quom illa euadere non posset, conuersa dicebat. « Ne me deuora hydre, quæ nulli umquam nocui. » Cui hydrus, « Clamor tuus inquit, minæque, quibus die noctuque obstrepis, te maleficum animal esse testantur. Quod autem non noceas, impotentia causa est. Dentes enim non habes. » Fabula indicat multis non animum nocendi, sed uires deesse.

Abstemius 166 §

[PØ]

De ivvene dvctvro vxorem rogante amicos vt pro se orarent §

IVuenis quidam desponsurus uxorem quom i[n]terrogaretur, an eam uellet, conuertit se ad amicos et propinquos, qui ibi aderant, dicens. « Quid ut muti siletis ? Cur non deum, ut me hodie adiuuet, oratis ? Si enim sternutantibus deum adesse precamur, ubi nullum est periculum quanto nunc magis pro me orare debetis cui tantum uidetis imminere discrimen. » Fabula indicat ducentes uxorem maxima adire pericula.

Abstemius 167 §

[PØ]

De viro decrepito arbores inserente §

VIr decrepitæ senectutis irridebatur a iuuene quodam, ut delyrus [sic], quod arbores insereret, quarum non esset poma uisurus. Cui senex, « Nec tu inquit ex iis, quas nunc inserere paras, fructus fortasse decerpes. » Nec mora. Iuuenis ex arbore, quam surculos decerpturus ascenderat, ruens collum fregit. Fabula indicat mortem omni ætate esse communem.

Abstemius 168 §

[PØ]

De clavdo primvm accvbitvm occvpante §

CLaudus quidam ad nuptias inuitatus in primo discubuit loco. Sed magister conuiuii eum inde detrahens in ultimo collocauit dicens. « Sedes nulla datur præter quam sexta trocheo » alludens ad hunc pedem, cui duæ syllabæ dispares sunt ut illi pedes erant, et qui in ultima metri heroici locatur sede, ut ille ima co[n]uiuii parte dignus erat. Fabula indicat primos accubitus non occupandos, ne irrideamur inde detracti.

Abstemius 169 §

[PØ]

De viro qvi thesavrvm compatre conscio abdiderat §

VIr quidam admodum diues thesaurum in silua infoderat, nemine præter compatrem, cui plurimum fidebat, conscio. Sed quom paucis post diebus ad eum uisendum accessisset, reperit effossum atque ablatum. Suspicatus igitur id, quod erat a compatre sublatum, eum conueniens « Volo inquit compater mi mille aureos, ubi thesaurum abdidi, adhuc infodere. » Compater cupiens plura lucrari retulit, reposuitque thesaurum. Quem quom uerus dominus paulo post accedens reperisset, secum domum tulit, conueniensque compatrem inquit « Fidifrage ne sumas inanem laborem, ut ad thesaurum accedas. Amplius enim non inuenies. » Fabula indicat quam facile sit uirum auarum spe pecuniæ decipere.

Abstemius 170 §

[PØ]

De leone a vvlpe edocto vt posset e vincvlis exire §

LEo comprehensus laqueo totis uiribus uincula dirumpere conabatur. Quo autem maiori conatu laqueum trahebat, eo arctius detinebatur. Vulpes illac iter habens quom hoc esset intuita, « Non uiribus inquit mi rex istinc euades, sed ingenio. Relaxandus enim laqueus et dissoluendus, non trahendus est. » Quod quom Leo fecisset, statim soluto laqueo quo erat astrictus liber euasit. Fabula indicat ingenium uiribus longe esse præstantius.

Abstemius 171 §

[PØ]

De psittaco ob artem exprimendi verba humana honorato §

PSittacus in aula regis degens interrogabatur a cæteris auibus quid ita in magno haberetur honore. Quibus ille « Quia inquit exprimendi humanas uoces artem edoctus sum. » Fabula nos admomet ut bonas et liberales ediscamus artes, si uolumus ubique clari honorabilesque haberi.

Abstemius 172 §

[PØ]

De philosopho cynico qvi percvssori svo argentevm dedit §

PHilosophus cynicæ sectæ in iurgio colapho percussus non solum commotus non est, uerum etiam percussorem argenteo numo donauit. Quod quom omnes qui aderant admirarentur, dicerentque eum dignum iterum cædi, « Nescitis nunc inquit, quid egerim. Scietis autem postea. » Haud longo post tempore percussor ille uolens quendam alium cædere (sperabat enim aliquid fortasse lucrari) letale uulnus accepit. Mortem igitur sibi imminere sentiens. « Quanto melius inquit mihi fuisset colapho a cynico repercuti quam numo etiam aureo donari. » Fabula indicat delinquentibus impunitatem peccandi potius quam pœnam interdum nocuisse.

Abstemius 173 §

[PØ]

De bove cornva a Deo petente §

BOs ægre ferebat uires inermes sibi a natura datas quoniam armis carebat quæ uiribus potiora putabat. Rogauit ergo Iouem, ut sibi cornua concedere dignaretur. Quod quum impetrasset, statim uoti sui eum cœpit pœnitere. Nam quum inermis liber esset, a nemineque capi posset, natis cornibus laqueo comprehensus ad arandum ducebatur, et inmensos labores subire cogebatur. Fabula indicat nihil a deo petendum nisi quod ille nobis profuturum intelligit.

Abstemius 174 §

[PØ]

De sene a filio eiectvs a domo qvi dvo lintea petivit §

VIr quidam decrepitæ senectutis domo eiectus a filio in xenodochio degebat. Conspicatus autem filium illac iter habentem, eum rogauit, ut saltem duo lintea ex rebus suis quas tanto sudore parauerat, sibi mitteret, qui tandem paternis precibus motus imperat filio suo puerulo, ut expetita ad auum lintea ferret. Puer sagax et tali dignus patre unum tantum tulit. Increpitus autem a parente, quod non duo, ut iussus erat, attulisset « Seruo inquit alterum tibi, ut quum decrepitus in xenodochio deges illud tibi mittam. » Fabula indicat, qua mente in parentes sumus, eadem liberos nostros in nos futuros.

Abstemius 175 §

[PØ]

De pvero discere nolente §

PVer osor litterarum in ludum litterarumX a patre deductus nullis magistri blandiciis induci poterat, ut primam Alphabeti proferret litteram. Tum præceptor « Aperi os inquit. Quod huius litteræ, exigit enunciatio. » Ille uero hiabat sed absque uoce. Præceptor uidens laborem suum irritum (neque enim puerulum ac nouicium uerberandum censebat) iubet eum inter condiscipulos sedere eos monens ut illi persuadeant hanc uel saltem litteram efferre. Tum condiscipuli pro uirili quisque eum hortari dicentes. « Estne tantus labor.a. dicere ? » At puer uersutus « Non est inquit arduum dicere.a. sed si.a. dicerem, uellet ut.b. discerem et.c. Non erit ea uis preceptori patrique ut discam. » Fabula indicat nolentes discere a nemine posse compelli.

Abstemius 176 §

[PØ]

De ove capta a cane vociferante qvod a lvpo capta non faciebat §

OVis comprehensa a cane gregis custode maximos edebat eiulatus, capta autem a lupo nullam emittebat uocem. Interrogata a pastore cur ita faceret « Molestius inquit mihi est a cane, qui mihi custos et amicus esse debet lædi, quam a lupo quem natura perpetuum mihi genuit inimicum. » Fabula indicat grauiores nobis domesticorum quam externorum esse iniurias.

Abstemius 177 §

[PØ]

De pavone a milite pennis spoliato §

PAuo apud militem, qui galeam multis Struthionis pennis ornauerat, gloriabatur se multo pulchriores pennas habere ; utque id uerum esse approbaret, caudam in girum explicuit. Miles illarum pulchritudine illectus auem capiens eam tanto priuauit ornatu, conumque galeæ insigniuit. Tunc secum pauo « Me miserum et stultum inquit qui tam pretiosas res raptori ostendi quas occultare debebam. » Fabula indicat pretiosarum rerum ostentatione multos ad rapinas concitari.

Abstemius 178 §

[PØ]

De tvrdo per viscvm capto §

TVrdus uisco captus ab aucupe se ipsum afflictabat dicens « Non tantum mortis dolore excrucior, quantum quod meæ res me perimunt. » Aiunt enim uiscum ex turdorum stercore procreari. Fabula indicat homines tunc uehementer commoueri, quum rebus suis intereunt.

Abstemius 179 §

[PØ]

De avaro poma marcescentia comedente §

VIr auarus plurima pulcherrimaque poma collegerat, qualia in hortis Alcinoi et Hesperidum fuisse pœtæ fabulantur, quæ ita parcebat, ut nisi corrumpi inciperent, esse non auderet. Huius filius oppido liberalis sodales suos ad pomaria sæpe ducebat dicens. « Accipite ex his quæ uultis omnia præter marcescentia. Illa enim pater meus in secunda mensa semper sibi iubet afferri. » Huic præcepto illi libenter obtemperabant. Fabula indicat homine auaro nihil esse miserius, qui aliis custodit quæ ei deus fruenda concessit.

Abstemius 180 §

[PØ]

De avaro nimis agros cvstodiente §

VIr quidam extremæ auariciæ emit prædia admodum feracia, et omni fructiferarum arborum genere referta, quæ priori domino amplissimos fructus reddebant, quamuis inmunita essent et cunctis uiatoribus peruia. Ratus igitur nouus dominus si melius coleret et diligentius custodiret, uberiores fructus se inde capturum optime colere cœpit, et densis uepribus ac parietibus clausit custodesque diligentes apposuit. Verum post hanc tam diligentem custodiam agri parum fructus illi reddebant. Consultus autem deus unde hoc accidisset, ita respondit. « Ipse mali tanti causa es, qui sæpibus agros parietibusque arctis obstructos undique seruas. Multa dedi quondam, quia multi multa petebant. Vni seruit ager tibi nunc. Cur tanta requiris ? » Fabula indicat liberali uiro deum multa largiri, quo multorum indigentiæ ualeat subuenire.

Abstemius 181 §

[PØ]

De malo arbore ingentia poma procreante §

MAlus arbor oleam irridebat, quod exiguas procreasset baccas, quum ipsa ingentia et quæ uix sui rami ferrent, mala produxisset. Sed uehementi exorto uento quum pomorum honere, tum ui turbinis, et poma fere cuncta ceciderunt et rami confracti sunt, olea autem illæsa permansit. Tunc secum malus « Quanto inquit melius mihi fuisset minores fætus edidisse. » Fabula indicat nos debere modicis rebus esse contentos, quum amplæ opes, et nimiæ diuitiæ sine ingenti periculo nequeant possideri.

Abstemius 182 §

[PØ]

De mvliere a viro verberata qvæ se mortvam simvlabat §

MVlier quædam a uiro multis uerberibus affecta, se mortua simulabat, quo marito timorem incuteret. Retento enim anhelitu immobilis resupina iacebat. Vir sagax, et mulieris fraudum non ignarus « Bestia inquit mortua pelle nudanda est », arreptoque cultro a pedibus pellem diripere cœpit. Vxor sentiens quorsum sua tenderet simulatio pedem retrahens illico resurrexit. Fabula indicat quod uiro prudenti frustra muliebres tenduntur insidiæ.

Abstemius 183 §

[PØ]

De milvo et accipitre apvd aqvilam de præstantia contendentibvs §

MIluus cum Accipitre apud Aquilam de præstantia certabat, dicens ob corporis magnitudinem sese illi præferendum. Contra Accipiter non staturam, sed uires spectari oportere dicebat. Tunc Aquila « Ite ait uenatum ; et uter uestrum digniorem mihi attulerit prædam, eum præstantiorem iudicabo. » Quum autem Miluus exiguum murem Accipiter uero columbam apportasset inquit Aquila « Quanto columba maior est mure, tanto accipitrem Miluo præstantiorem esse pronuncio. » Fabula indicat ex operum, non corporum magnitudine homines metiendos.

Abstemius 184 §

[PØ]

De insano sapientiam vendente §

INsanus quidam urbes peragrans alta uoce clamabat sapientiam se habere uenalem. Cuidam autem oblato argenteo eam petenti colaphum incussit, longumque filum dedit, dicens « Eris sapiens, si quousque hoc filum protenditur ab insanis et furiosis abfueris. » Fabula indicat nullum cum insanis habendum esse commercium.

Abstemius 185 §

[PØ]

De porcello et testamento patris §

POrcellus mortem parentium ingenti clamore deflebat. Sed quum lectis testamenti tabulis magnum glandis aceruum, multosque farinæ modios sibi relictos cognouisset obticuit. Rogatus cur non amplius fleret « Farina inquit et glandes os mihi occluserunt. » Fabula indicat amplas hæreditates hæredum dolori facile finem imponere.

Abstemius 186 §

[PØ]

De ovibvs immoderate segetem depascentibvs §

AGricola conquerente, quod oues uniuersam segetem depopularentur, Iupiter eis præcepit ut modeste depascerent. Quæ quum præceptis non obtemperarent, Lupo iniunctum est ut oues moderate puniret. Sed pastore conquerente totum ouium gregem a Lupo occisum, Iupiter iratus uenatori imperauit, ut lupum perimeret. Quod ille impigre est executus. Fabula indicat nullum immoderatum esse diuturnum.

Abstemius 187 §

[P149 ; cf. P339]

De leone partem prædæ a lvpo petente §

LVpus et uulpes inita inter se sotietate uenatum profecti sunt qui quum ceruum, quem ceperant diuidere uellent, superueniens Leo terciam prædæ partem sibi, ut quadrupedum regi deberi dicebat. Lupus uero negabat. Tunc excandescens Leo iniectis in Lupum unguibus totum eius caput pelle nudatum rubicundum reddidit. Vnde Lupus uix uiuus euasit. Conuersus hinc in Vulpem Leo « Tu uero quid dicis ? » « Ego inquit mi domine rex non terciam modo partem, sed totum ceruum tuum esse non inficior. » « Ecquis inquit leo te ita sapienter docuit respondere ? » « Galerus ait Vulpes ille ruber, quem socio meo lupo imposuisti. » Fabula indicat melius esse partem interdum concedere quam totum amittere.

Abstemius 188 §

[PØ]

De viro vxorem non cognoscente vt felix evaderet §

VIr fatuus uxorem ducturus audiuit a uicino suo illum futurum in pecoribus fortunatum qui uxorem post nuptias primis tribus diebus non tangeret. Vt igitur hanc felicitatem consequeretur (erat enim pastor ouium) nocte prima uxorem non attigit, nihiloque magis, quæ eam consecuta est. Virgo libidine incensa quum se huc et illuc in lecto uolutaret, neque ullis blanditiis uirum ad opus maritale posset impellere, tercia nocte maritum nil tale suspicantem, et propterea alto oppressum somno securi aggressa duobus ictibus percussit. Quum autem interrogaretur, quid eam ad tantum facinus impulisset, « Infelicitas mea » inquit, existimans magnam mulierum esse infelicitatem uiros stertere quum fodere debeant. Fabula indicat uxores non sinendas uirgines permanere.

Abstemius 189 §

[PØ]

De viro sepem destrvente vt invtilem §

VIr quidam sepi, qua eius uinea conclusa erat, ut sterili conuiciabatur eamque ut nullius emolumenti excisam exusserat. Tunc uinea aperta, et pecoribus et hominibus facta peruia, a cunctis depopulata est. Dominus uineæ hoc conspicatus se ipsum stulticiæ accusabat, quod sepem uuæ suæ custodem tam imprudenter amouisset. Fabula indicat qui res seruant non minus facere, quamuis ociosi uideantur, quam qui eas suo labore congregarunt.

Abstemius 190 §

[PØ]

De dæmone morte divitvm lætante pavpervm vero mœsto §

Dæmon terrarum orbem peragrans ut eius est mos animaduertit iuuenem quendam parentum morte lætantem. Vnde totus exhilaratus est. Sed ulterius progressus fleuit, quum alium filium in funere patris mœstum intueretur. Interrogatus tam diuersorum affectuum causas « Risus inquit filii ex obitu parentum significat illos diuites esse defunctos, quorum admodum rari nostras effugiunt manus. Fletus uero paternæ est signum inopiæ. Pauperum autem regnum cælorum, ut plurimum esse consueuit. » Fabula indicat nimias diuitias homines ad inferna deducere.

Abstemius 191 §

[PØ]

De lvpo esvriente qvi in cadaver bovis inciderat §

LVpus senio confectus, quom amplius uenari non posset magna cruciabatur fame, nec aliquem cognatum aut amicum qui eum cibo iuuaret poterat inuenire. Dum ergo mœstus ingentem peragraret siluam, in bouis cadauer incidit, quod uix cœperat laniare, quum non solum cæteri lupi, uerum etiam uultures, corui et cornices illuc se contulerant, lupum orantes ut se in amiciciam et in partem prædæ admitterent. Tunc secum lupus. « Quem paulo ante fratres et filii negligebant, ecce aliegenæ animantes nunc honore prosequuntur et amicum expetunt. Non mihi sed boui hunc exhibent honorem. » Fabula indicat pauperem cunctis odiosum esse diuitibus uero ab omnibus honorem exhiberi.

Abstemius 192 §

[PØ]

De vvlpe capta et rvsticvm vt se dimitteret orante §

VVlpes capta a rustico, cuius quam plurimas gallinas occiderat, blandis eum uerbis orabat, ut se dimitteret persancte iurans nullum ulterius damnum se illi illaturam. Cui rusticus « Ignoscerem inquit tibi perlibenter et te incolumem dimitterem, nisi te subdolum et fidifragum animal esse cognoscerem. A mortua nullum mihi detrimentum inferri posse certo scio, a uiua uero subdubito. » Fabula indicat perfidis et fallacibus uiris nullam adhibendam fidem.

Abstemius 193 §

[PØ]

De porco læto morte inimici §

POrci duo erant cuidam subulco tam inmortale inter se odium, et perpetuas inimicicias habentes, ut cotidie sese dentibus lacerarent. Quum autem dominus unum ex eis occideret alter incredibili afficiebatur læticia, uidens inimico suo iam iam esse moriendum. Paucis autem post diebus, quum ipse quoque ad necem traheretur, sese afflictabat dicens. « Heu me infelicem, cur inimici mei cæde lætatus sum quem tam cito eram eodem exitu secuturus. » Fabula indicat neminem debere ne inimici quidem morte lætari, quum exploratum sit cunctis esse moriendum.

Abstemius 194 §

[PØ]

De dæmone vxorem recvsante §

Dæmon defuncta uxore, quam admodum morosam et difficilem habuerat, in perpetuo cælibatu permanere decreuerat. Ingressus autem quendam hominem ut inde exiret, nullis adiurationibus ac minis poterat adduci. Tandem exorcista quum omnia prius frustra tentasset sciens nullum uxore maius esse tormentum minatus est, nisi egrederetur, se uxorem illi daturum. Tum Dæmon alta uoce clamauit « Egredior egredior, noli me iugalibus uinculis irretire », statimque exiuit. Fabula indicat difficili et morosa uxore nihil esse miserius.

Abstemius 195 §

[P613]

De mvribvs tintinabvlvm feli svspendere volentibvs §

MVres in unum conuenientes consultabant quo ingenio quaue arte felis insidias possent euitare. Tunc qui cæteros et ætate, et rerum usu anteibat, « Reperi inquit uiam, quæ nos a tantis periculis incolumes conseruabit, si mihi parere uolueritis. Suspendamus collo eius tintinabulum, cuius sonitu uenientem aduersus nos felem sentire possimus. » Tunc omnes uoce consona sententiam illius ut saluberrimam laudauerunt, itaque faciendum esse dixerunt. Surgens autem quidam senior imperato silentio. « Ego quoque inquit istam sententiam approbo. Sed quis erit qui collo felis tintinabulum suspendere audeat ? » Quum autem omnes hanc prouinciam subterfugerent irrita sententia fuit. Fabula indicat multos quæ facienda sunt laudare, sed qui ea facere uelint, paucos reperiri.

Abstemius 196 §

[PØ]

De milite timente inclvdi in oppido obsidendo ob avxilia a longe ventvra §

MIles quidam prudens inuitatus a commilitonibus suis ut cuidam Italiæ oppido, quod ad regem Gallorum defecerat una cum eis uellet esse præsidio, « Si proprius inquit loci dominus oppidum obsidebit, quis nobis suppeditabit auxilium ? » Tunc illi « Rex inquiunt Gallorum. » Miles tumulum quendam conscendens « O rex Gallorum » ter alta uoce clamauit. Quom autem nullum sibi redderetur responsum conuersus ad inuitantes. « Nolo inquit illuc accedere, ubi qui mihi suppetias daturus est, auxilium implorantem non audiat. » Cæteri, qui illuc accesserunt, a proprio oppidi domino obsessi, expugnato oppido capti et iugulati sunt. Fabula indicat stultos et amentes esse, qui sese periculis imprudenter obiiciunt.

Abstemius 197 §

[PØ]

De bobvs sperantibvs pascere qvi ad arandvm dvcti svnt §

BVbulcus stabulum ingressus boues læticia exultantes aspexit, interrogauit igitur eos quænam esset causa leticiæ. Cui illi « Speramus inquiunt hunc diem absque labore in letissimis pascuis nos esse ducturos. » « Quid uos inquit Bubulcus ut ita credatis induxit ? » « Ita inquiunt fore somniauimus. » « Nolite ait Bubulcus huiusmodi somnio fidem adhibere, quod falsum esse deprehendetis. Ego enim somniaui uos hodie araturos. Hominum enim somnia quam brutorum ueriora esse consueuerunt. » Fabula indicat nihil mortalium spe esse fallacius.

Abstemius 198 §

[PØ]

De viro qvi se felicitatis svæ cavsam infelicitatis vero fortvnam esse dicebat §

VIr quidam auariciæ deditus quum audiret, nihil mercatura esse lucrosius diuenditis paternis bonis nauigare cœpit prosperaque usus fortuna breui maximas diuitias congregauit. Interrogatus autem ab amico, quomodo tam paruo temporis curriculo tot opes coaceruasset « Mea inquit industria. » Sed quom non contentus tot ac tantis, quas parauerat diuitiis ditior nauigatione fieri uellet, bis terque naufragio facto amissis opibus ad summam inopiam redactus est. Qui deinde interrogatus quid eum paulo ante tantis rerum omnium copiis affluentem ad tantam paupertatem redigisset « Fortuna » respondit. Quod fortuna audiens uehementer indoluit ingratum eum appellans, qui bonorum se causam malorum uero uolebat esse fortunam. Fabula indicat improbe eos facere, qui felicitatis causam suæ industriæ aduersitatis autem fortunæ ascribunt.

Abstemius 199 §

[PØ]

De femina maritvm ob pvllos male servatos verberante §

FEmina quædam uirilis animi maritum meticulosum et insulsum multis affecerat plagis, quia unum ex pullis gallinaceis, quos abiens ei seruandos reliquerat miluus abstulerat. Quare uxore iterum absente ne quem pullorum, quibus datus hærebat custos, auis inimica posset eripere uniuersos eodem filo ligatos diligentius custodiebat. Sed quum ex improuiso Miluus adueniens unum unguibus rapiens uellet auferre omnes pariter per inane portauit. Infelix maritus memor ob unum pullum amissum se ab uxore male mulctatum multo grauiora cœpit formidare. Satius ergo mori esse duxit, quam iterum uxoris iram experiri. Ficus quasdam melle et aromatibus optime conditas uasculo fictili mulier prudens condiderat, marito insulso, cuius gulam timebat, monito, ne quid inde esset, quum præsentaneum uenenum lateret in uasculo. Maritus mori cupiens ficus comedit uniuersas ratus eam optimam moriendi et uxoris iram euadendi uiam esse. Rediens mulier, quom pullos omnes a miluo ereptos esse cognosceret, sumpto ingenti baculo, maritum malum pullorum custodem uerberare decreuerat. Cui insipiens maritus « Noli inquit uxor me iam iam moriturum uerberare. Omne enim uasculi uenenum comedi, ut errati pœnas luam. » Tunc mulier ira in risum uersa marito ignouit qui pro pullis male seruatis alio pacto ei satisfecit. Fabula indicat aduersus insipientes nullum idoneum esse remedium.

[Postliminaires] §

Antonii Nicosantis clarissimi ivris consvlti §

Seria mordaces curas fora iurgia lites
Qui fugis et uitæ gaudia pauca cupis,
Romano lusus mixtos sale scomma iocosque
Hoc habet hoc sumas candide lector opus.

Lvdovici Pallioli Fanensis. §

Fabula diuersis centum uariata figuris
Cernitur hic uiuo lemmate grata nimis
Quom sale sit multo tum confertissima, tumque
Moribus et docto non minus eloquio.

Lavs Deo

[Traité d’Abstemius, De compluribus verbis communibus] §

LAVRENTII ABSTEMII LIBELLVS. DE COMPLVRIBVS. VERBIS. COMVNIBVS QVÆ. NVNC. MALE APPELLANTVR. DEPONENTIA. AD SIGISMVNDVM SECRETARIVM APOSTOLICVMXI.

 

[...]

Iacobvs Constantivs Fanensis lectori. §

Abstemi nec digna obelo monimenta nec astro,
Libraque quod faciat nil tua Lector habet.
Omnia cognouit perpendit singula, non est
Vel quota quæ carpi littera iure queat.
Mecum igitur superos, linguæ Latialis honorem
Hunc hominem ut seruent, qui legis usque roga.

Antonivs Nicosantes Fanestris. §

Qui rudis es, carpisque bonos hunc sume libellum,
Quo Laurens mores grammaticamque docet.

Lvdovici Pallioli Fanestris distichon. §

Abstemi collecta uides monimenta diserti.
Præclarum quis non iudicet ingenium ?

[Abstemius 200] §

[PØ]

Lavrentii Abstemii apologvs de gallo et vvlpe §

GAllus leonem cum uideret omnium
Regem quadrupedum quam citissima fuga
Vitare conspectum suum, et uocis sonum
Sese timori credidit Vulpeculæ
Magis futurum, cæterisque animantibus
Nullumque sibi periculum deinceps fore.
Sed huc et illuc dum pigro incedit gradu
Elatus et superbus hac uictoria
Humumque scalpit unguibus quærens dapes
Rostroque corneo fodit, Vulpeculæ
Fruticibus abditæ dolo captus miser
Tremente fudit ore moriens talia.
Nemo secundis fretus instabilis deæ
Volubilem tenere se putet rotam.

[Nicolas Abstemius 1] §

[PØ]

Nicolai Abstemii Laurentii filii apologvs de piro vrbana et silvestri §

ROscida poma gerens fœcundo creuerat horto
Agricolæ duri uariis pirus insita ramis
Vmbrabatque suos alieno tegmine truncos.
Hanc iuxta agrestis tales non edere fœtus
Sueta, nec hesternis opibus fœcunda uirebat,
Poma per incultos spargens siluestria rhamnos.
Quam uicina soror dictis carpebat amaris,
Quod non grata homini ferret, nec commoda brutis
Poma, sed austeros cunctis præbentia succos.
Cui pirus agrestis turbato hæc reddidit ore ;
Si mihi adoptasset generosa ex arbore ramos
Agricolæ quoque cura mei, quibus insita quondam
Tu paris ambrosiæ succo certantia poma,
Siluestrem posuissem animum, nec dona tulissem
Inferiora tuis, nec mensæ ingrata secundæ.
Artibus ingenuis teneros ni inseueris annos
Non erit unde rudi manent de pectore fructus.

 

Finis.

Impressvm Fani per Hieronymvm Soncinvm anno christianæ salvtis.M.D.V. die.VII. Maii.