Mercredi 6 mai 2015
9h30-17h
Hôtel de Lauzun (17, quai d'Anjou, Paris 4e)
Journée d’études organisée par Bernard Franco, sans le cadre du programme "Autorités en partage" (CRLC/ Labex OBVIL)
Romans de l'artiste et représentations du peintre
Une des relations privilégiées que le genre romanesque a entretenues avec l’art, et plus particulièrement avec la peinture, a consisté à faire de celui-ci une matière romanesque, de faire du peintre, ou de l’artiste en général, un personnage de roman. Cela a consisté souvent à élaborer le genre – sous la forme d’un déplacement vers la l’art – en commentaire de la littérature. Et la figure du peintre, la référence à l’art, ont souvent été utilisées dans le roman comme un détour pour commenter le travail de l’écrivain. Enfin, on pourra s’interroger sur les raisons d’une représentation privilégiée de l’écrivain en peintre, et de la réflexion sur le ut pictura poesis à laquelle elle donne lieu.
Telle est la raison pour laquelle les romantiques allemands voyaient en Goethe le plus parfait représentant de cette « poésie de la poésie » qu’ils appelaient de leurs vœux. Telle est aussi la raison pour laquelle les romantiques allemands avaient fait du roman, pour reprendre l’expression de Marc Fumaroli, le « genre des genres » : parce qu’il conjoignait création et critique et, au-delà, parce qu’il manifestait l’unité des facultés de l’homme en rassemblant imagination et rai- son. Cette unité rejoint la quête romantique d’une union entre les arts et entre littérature et arts, idéal qui a été repris par la célèbre notion wagnérienne de Gesamtkunstwerk. Ces aspects – rencontre de la critique et de la création, recherche d’une unité des arts – forment sans doute deux des principaux fondements de la modernité du genre.
Abordant différents aspects des relations du genre romanesque avec la peinture et l’art, celle-ci concernera l’ensemble des littératures, de l’émergence du genre du roman de l’artiste à nos jours.
La matinée sera consacrée à trois conférences abordant des époques et des littératures différentes ; l’après-midi prendra, à travers deux conférences, la forme d’un échange entre un universitaire et un romancier qui évoquera la figure du peintre dans sa propre œuvre. Les conférences, d’une durée de 45 minutes environ, seront suivies d’une discussion avec le public.
PROGRAMME
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9h30-10h30 : Ofterdingen ou le voyage initiatique
Alain Muzelle, professeur de Littérature allemande à l’université de Lorraine1 -
10h30-11h30 : La représentation de la femme-peintre dans le roman
Véronique Gély, professeure de Littérature comparée à l’université Paris-Sorbonne -
12h-13h : Le peintre dans le roman latino-américain : thèmes et variations
Eduardo Ramos-Izquierdo, professeur de Littérature latino-américaine à l’université Paris-Sorbonne
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14h30-15h45 : La représentation du peintre dans l’œuvre de Philippe Le Guillou
Pierre Brunel, de l’Académie de Sciences morales et politique, et Philippe Le Guillou, écrivain, prix Médicis 1997 -
15h45-17h : La représentation du peintre dans l’œuvre de Dany Laferrière
Romuald Fonkoua, professeur de Littératures francophones à l’université Paris-Sorbonne, et Dany Laferrière, écrivain, de l’Académie française