Ayant intégré l’ENS en section Sciences, et après un DEA de Mathématiques (1975), elle s’est orientée vers les Lettres et a obtenu l'Agrégation d'Espagnol (1977). Après une thèse de de 3^e cycle soutenue à Paris IV, par laquelle a débuté sa spécialisation dans la littérature de l’Espagne classique, elle a occupé à partir de 1983 des postes d’assistant, puis de MCF à l’Université de Limoges. Membre de la Casa de Velázquez (EHEHI) de 1985 à 1988 et elle y a préparé une thèse d’État soutenue en 1989. Nommée professeur à l’Université de Reims en 1990, puis à Lille en 1995 et en 2008 à l’Université de Paris Sorbonne. À Lille elle a dirigé les équipes qui regroupaient les chercheurs en langues romanes. À Paris elle anime la composante littéraire de l’équipe CLEA, dont elle est directrice adjointe. Elle collabore avec plusieurs équipes espagnoles et avec une équipe franco-allemande.

En étudiant le conceptisme en Espagne et en Europe, elle a analysé et transposé les outils théoriques mises en place au XVII^e siècle pour décrire les techniques de l’agudeza (pointe ou trait d’esprit). Orientant ensuite son intérêt vers la pratique du trait d’esprit par les poètes, elle a mené des recherches sur Góngora consignées dans deux ouvrages parus en 2012. Ils montrent que l’excellence formelle reconnue à cet auteur résulte de l’invention d’une “langue” poétique dont elle a caractérisé la nature et l’efficacité, qui suscita chez ses contemporains et jusqu’à nos jours une nébuleuse d’échos volontaires et involontaires. Au cours de ces trois dernières années, elle s’est intéressée également à la dynamique culturelle d’Anvers lors de la période de domination espagnole, en analysant des phénomènes de plurilinguisme dans l’imprimerie, les correspondances, les fêtes et l’emblématique. Par les thèses dirigées ou en cours, par un séminaire doctoral (2008-2014), par de nombreuses publications, par sa participation au programme franco-allemand Eurolab, elle cherche à renouveler la vision du Siècle d’or des lettres espagnoles.