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Pour une histoire empirique de la littérature / Towards an empirical literary history
Pour une histoire empirique de la littérature / Towards an empirical literary history
FMSH/Mellon Fondation : Transatlantic program for collaborative work in the field of digital humanities
Franco Moretti, Literary Lab / Mark Andrew Algee-Hewitt, Stanford University / Alexandre Gefen, CNRS – Université Paris-Sorbonne
Le Labex OBVIL, qui développe des projets de recherche en humanités numériques au sein de Sorbonne Université (France) et le Stanford Literary Lab de l’Université Stanford (USA), élaborent un programme de recherches communes consacré à deux questions de littérature nationale et mondiale : d’une part, la définition de la littérature comme mot, comme concept et comme champ et, d’autre part, la réflexion sur les modalités d’instauration de canons littéraires et sur ses conséquences, l’oubli des œuvres rejetées par le canon. Ces équipes souhaitent ainsi contribuer à produire une histoire empirique de la littérature, selon des méthodes novatrices fondées sur la fouille textuelle de corpus numérisés. Ces masses de textes littéraires ou critiques forment le matériau d’interrogation et d’outils de test d’hypothèses de recherche disponibles en open source, certains étant spécifiquement en cours de réalisation par les deux laboratoires. L’objectif est donc de partager et comparer des corpus mais aussi et surtout des méthodes, notamment d’analyse quantitative et de représentation, exigées par les documents et impliquées par les outils numériques.
Ce partage d’expertises et de pratiques ne sera rien sans l’échange des savoirs et des méthodes d’enseignants-chercheurs chacun impliqués dans ces projets. En effet de chaque laboratoire émane un groupe d’une dizaine de chercheurs, littéraires et/ou spécialisés en humanités numériques, qui s’engagent à consacrer une partie de leur temps de recherche à ces transferts de documents, de savoirs et de pratiques et à un partage, en des séances de travail régulières, de leurs recherches. Ces chercheurs pourront être des professeurs ou directeurs de recherche, des maîtres de conférences/assistant professor ou chargés de recherche, des post-doctorants, voire des doctorants. La circulation des personnels entre les deux sites, pour des workshop périodiques, des missions de recherche prenant la forme de stages de post doctorants ou de doctorants, comme la comparaison entre les histoires littéraires en langue française et en langue anglaise, sont la condition de production de cette approche résolument nouvelle du fait littéraire.
The Labex OBVIL, which develops digital humanities research projects at the Sorbonne University (France), and the Literary Lab at Stanford University (U.S.A.) have defined a shared research agenda dedicated to investigating two subjects in national and global literature: firstly, the definition of “literature” as a word, a concept, and a field; and secondly, the ways in which literary canons are formed and the consequences of those processes, especially in terms of the neglect of works rejected from the canon. The labs also hope to contribute to the production of an empirical literary history, using pioneering methods rooted in text mining digital corpora. These masses of literary or critical texts, to be made available as open source texts (under a Creative Common license), will provide both the objects of inquiry and the tools for testing research hypotheses, and several of them are already under construction or in active use by the laboratories. The objective is thus to share the corpora of which each lab has expert knowledge, along with corresponding methodological expertise, in particular in the quantitative analysis and data visualization that these corpora and digital tools require. Such sharing of expertise will be negligible, however, unless the researchers involved in these projects concretely exchange knowledge and methods. Thus, each laboratory will have a group of up to ten researchers (literature scholars and/or digital humanities specialists) who will dedicate part of their research time to this transfer of documents, knowledge, and practices, including sharing their research during regular work meetings.